Chronique

Dunkelnacht

Atheist Dezekration

Dunkelnacht a ce côté frénétique qui fait que l’urgence qui caractérise au départ le black metal est ici ô combien palpable. Si le groupe a pris le parti contestable de recourir à une boîte à rythmes, on doit cependant bien constater que ce choix s’accorde finalement bien à la volonté profanatrice de cette œuvre et à sa volonté de priver l’auditeur de tout répit. Alors, évidemment, il faut pouvoir suivre, en avoir envie déjà. Car tout ceci va très vite et dans un emballage sonore extrêmement agressif, rouillé, aigre, âcre… Mais l’effort est récompensé. Les guitares présentes sur ces 8 titres sont tout bonnement excellentes, tant, donc, dans leur sonorité, que dans leur riffing et leur enchevêtrement qui cause une impression d’enfermement, comme si des millions de tiges de fers se croisaient simultanément pour créer autour de vous l’enceinte d’une prison métallique et grésillante. D’autant plus qu’elles ne se privent pas de venir foutre ici et là quelques solos limite spatiaux assez rigolos et en tout cas toujours bien troussés. La basse n’est pour une fois pas aux abonnés absents et certaines tournures viennent gaillardement souligner tel break ultra-violent ou telle transition d’un coup de poignard vers un feu de mitraillette. Venons-en à la partie grasseyante de ce disque : les paroles. Evidemment, le phrasé black éructé ne facilite pas la compréhension orale de ce qui est ici craché, mais un détour par le livret fait immédiatement saisir qu’il s’agit d’un assaut en règle contre les monothéismes de tous poils. Et en Français. Ca peut sembler redondant avec tout ce qui a déjà été fait dans le genre, mais il faut avouer que ces lignes sont particulièrement bien torchées car la violence des propos crée un contraste saisissant avec le caractère légèrement et volontairement ampoulé du style d’écriture adopté. Vrai vrai bel essai underground.

- Decibels Storm -

Les dernières chroniques sur Decibels Storm