Cher Glenn,
Alors que ta qualité d’ex-punk sur le retour ne t’y prédisposait nullement, tu as reussi l’exploit, dans une période pourtant déjà riche en talents (la décennie 85-95), de te faire un nom parmi les artistes les plus innovants du heavy-metal.
Tu as, entre 1988 et 1994, offert au monde du rock quatre superbes albums, avec en point d’orgue ton n°3 qui restera à tout jamais gravé dans le marbre du panthéon de la musique amplifiée.
Malgré un registre vocal passablement limité et un physique de gnome, tu as été capable de distiller de vraies émotions : colère, révolte, amour, désespoir… Tu as su t’entourer d’un des meilleurs groupes de ces années là, nonosbtant ici encore les patronymes ridicules de ses membres (Chuck Biscuits… John Christ… sans commentaire).
Bref, tu as fait des miracles.
Je ne t’en ai pas voulu quand tu les as tous renvoyés après ton 4ème album, car je savais qu’il n’y avait dans ton monde qu’une seule place de n°1.
Je ne t’en ai pas voulu non plus quand tu as cherché à entraîner mon Tommy (Victor) dans ta chute.
Après tout, chacun faisait n’importe quoi en cette fin des années 90. De Ministry à Rob Zombie, et même Henry Rollins, tous y allaient de leur déconnade fin de siècle et il n’y avait pas de raison que tu échappasses au syndrome, toi qui, en tant qu’ex-punk, étais naturellement le plus exposé aux âffres de la médiocrité.
Pour tout te dire, j’avais espéré que tu te résignerais à devenir producteur, ou je ne sais quel autre employé fictif d’une maison de disques. Que tu laisserais ta légende plus ou moins intacte.
Mais non, il a fallu que tu finisses par sortir « ça ». Cet album de reprises dans lequel tu tortures, physiquement, le « Rough boy » de ZZ Top ou le « N.I.B » de Black Sabbath, en passant par X autres méfaits dont je me refuse ici à communiquer les noms tant le résultat est indigent.
Glenn, ton chant est affreux, le son des instruments est honteux, tu as voulu faire du « garage » mais tu n’as fait que du parking. Tu as voulu faire simple mais tu n’as fait que moche. Tout ceci n’est ni fait ni à faire, ça n’a ni queue ni tête. Tu t’insultes toi-même et tu m’emmerdes royalement.
Glenn, cette fois c’est fini entre-nous. Le temps de l’indifférence polie est désormais révolu et je te demande d’arrêter une bonne fois pour toutes cette comédie.
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