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Live report et compte-rendu du concert de ZZ Top au festival Les Voix du Gaou.

Live Reports
ZZ TOP
Steve Lukather
Six Fours les Plages (83), festival Les Voix du Gaou - 20 juillet 2008.

Je n’étais plus retourné sur ce festival depuis 2006, l’année des Stooges, et je confirme que la nouvelle disposition de la scène, dans la largeur du terrain, et non plus dans sa longueur, est particulièrement regrettable, puisque que les spectateurs sont désormais étalés sur les côtés plutôt qu’en face des artistes…
Je ne vois aucune explication cohérente à ce changement, si ce n’est éventuellement de diriger les « rejets » sonores un peu plus vers la mer que vers les habitations…
Bon, peu importe…

Les débats débutent pile à l’heure avec l’arrivée de Steve Lukather et son groupe, tous en jeans-baskets-t-shirt, l’air de s’en foutre royalement et de donner un concert d’apéro dans un bar de village. Ce sera extrêmement mou, inodore, incolore et sans saveur. On nous sort quelques solos à la con, quelques phrases bateau. Il fait encore jour. Bref, aucune magie. Le set durera toute de même une heure, et je vous garantie qu’on l’a senti passer…

L’entracte sera excessivement longue (longue ou long ? je sais jamais, ça doit être mon seul côté Jane Birkin) et lorsque les trois Texans ramènent leurs attributs pileux la nuit est totalement tombée (ça doit être fait exprès !).

Merde : qu’est ce que Billy est maigre… On n’a jamais véritablement su ce dont il retournait en ce qui concerne son état de santé, mais le fait est qu’il s’est pris son âge en pleine poire et qu’il semble physiquement fragile. Bon, moi, ça me fait quelque chose de voir ça, car ZZ Top, ça restera le groupe par lequel le hard rock m’a sauté dessus, un soir de 1989, lorsqu’un rigolo a passé « La Grange » en pleine soirée craignos.
Alors, Billy Gibbons avec des jambes de gymnaste chinoise dans son fuseau noir, oui, ça me touche.
Mais ce qui me touche encore plus, c’est de le voir enquiller les concerts, encore et encore, et, grâce à la sainte électricité dont on croirait qu’il se l’injecte en loucedé, pour tenir, balancer des riffs de psychopathe et des solos d’un autre monde. Le mec est quasi chancelant, il empoigne sa guitare et, pendant les quelques instants d’un concert, c’est encore lui le patron de sa vie (et même un peu des nôtres). Il fait le boulot depuis 1969, et il ne demande rien d’autre, sans se plaindre. Putain, Jeff Walker, prend exemple, merde…

Le groupe attaque fort en envoyant directement un titre d’Afterburner, « Under pressure ». Le son est clair mais plutôt faible et Billy Gibbons n’est alors vraiment pas au top de sa forme vocale. Etrangement, sa performance sur ce plan variera assez sensiblement d’un morceau à l’autre, alternant entre sonorités quasi-parfaites que l’on croirait sorties d’un disque et trachéite calamiteuse. Doublage, pas doublage ? Je ne veux pas le croire. La barbe ne rend évidemment pas l’observation facile.
En revanche, question guitare, le père Billy est toujours au sommet de son art et c’est un vrai bonheur de l’entendre égrener ses riffs avec ce fameux son ultra compact qui a toujours permis à ZZ Top de ne pas tomber dans le cliché bluesy-cheap. Ah oui, vraiment, quel pied ce son ! Et à ce stade de mes explications, je dois également évoquer le cas de Dusty Hill qui tient sa baraque comme personne et qui aura été vocalement bien utile. Car contrairement à certains, j’apprécie son chant dont je considère qu’il constitue une part significative de l’identité du groupe. Donc, finalement, j’estime que la prestation technique du groupe fut tout à fait honnête, d’autant plus que le volume sonore a ensuite un peu augmenté pour atteindre un niveau parfait.
S’agissant de la set list, le groupe s’est concentré sur ses classiques et c’est ainsi que le titre le plus récent fut « Pincushion », qui date tout de même de 1994. Pour le reste, l’enchaînement « Waiting for the bus/Jesus just left chicago » est toujours aussi jouissif et «Cheap sunglasses » constitue encore l’archétype du titre qui te prend par le colbac. Et « Planet of women » et « Just got paid » etc…
Le premier rappel fut tout simplement somptueux puisqu’il offrit l’étrange « Tube snake boogie », le mythique « La grange » et le proto-thrash « Tush ». Avec un Gibbons toujours impérial à la gratte, et qui, c’est à signaler, n’aura pratiquement utilisé aucun overdub pendant ce concert (excepté sur « Planet of women »).
Le second rappel fut composé de deux reprises : « Foxy Lady » et « Jailhouse rock ». Bien évidemment, on aurait préféré entendre, par exemple « Thugs » puis « Gimme all your lovin’ » ou « Francine » et j’en passe. Mais c’est justement bien ça le problème : ZZ Top aurait pu jouer encore au moins 20 de ses propres titres que l’on n’aurait pas encore été repu. Donc, finir sur deux reprises est compréhensible.
Je ne suis peut-être pas objectif, car ce groupe fait partie de mes « historiques », mais je considère que ce concert d’une heure vingt cinq a été d’excellente facture, donné par trois des musiciens les plus pros que je connaisse et, aussi, les plus sympathiques.
40 ans l’année prochaine : j’exige une putain de teuf’ de trois heures à Bercy.

Alexis Kieffer - Decibels Storm - août 2008
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