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KREATOR - Dark Tranquillity - Ektomorf - Hatesphere
Lyon, Le Transbordeur - 14 février 2005

Que fait-on pour la Saint-Valentin ?
On offre un bouquet de fleurs à sa copine ? On l'invite au restaurant ? Ou on lui promet de ne plus péter au lit ?
Rien de tout cela ! On va voir un concert de metal avec une affiche qui déchire ! Et tant pis, si votre chérie n'est pas contente, la Saint-Valentin n'étant qu'une fête commerciale de plus destinée à faire casquer les amoureux et culpabiliser les célibataires !
(Non, je ne suis pas aigri…!)

Quel plaisir de retrouver Hatesphere. Les thrashcoreux danois ont la super pêche ce soir. Leur chanteur est une vraie bête de scène, et l'on sent un groupe soudé et parfaitement rodé. Leurs compos, rapides ou mid-tempos, sont d'une efficacité redoutable et sont parfaitement interprétées.
Vu la qualité de leur discographie et la puissance de leur prestation, ils auraient mérité d'être un cran au-dessus sur l'affiche.

J'avais déjà vu Ektomorf sur scène au SummerBreeze en 2002 et j'avais été frappé à l'époque par les "étranges similitudes" entre leur musique et le Sepultura période "Roots". 2 ans et demi après, rien n'a changé, le combo hongrois est toujours ce groupe dépourvu d'originalité (donc un mix de Soulfly et Sepultura "Roots"… arrosé d'un soupçon de Machine Head) mais très efficace. Bermuda treillis, guitares sous-accordées, son "Ross Robinsonien", attitude "Max Cavalerienne", le mimétisme est poussé très loin, trop loin.
Mais une bonne partie du public n'en a cure et apprécie à sa juste valeur une prestation pleine d'énergie.

Dark Tranquillity ne m'a jamais déçu sur scène. Et une fois de plus les Suédois vont donner le meilleur d'eux-mêmes, soutenus par un public ravi de les voir. Vu la teneur de l'affiche, le groupe s'est concentré sur ses morceaux les plus rentre-dedans. Pas de chansons de "Projector" donc. La set-list fait la part belle aux albums les plus récents mais on a quand même droit au "Punish My Heaven" du cultissime "The Gallery". Les morceaux de "Character", le dernier album sont déjà bien connus du public, et pas une baisse de régime ne vient ternir le show. Au contraire ! Sur l'excellent "The Wonders at my feet", le public est en transe et chante à pleins poumons. Mickael Stanne ne cesse de bouger (merci pour les photos…) et affiche comme à chaque fois un sourire béat.
Leur show, trop court pour les fans présents mais correctement long pour une première partie (10 chansons), se termine par un "Final Resistance" qui achève même les plus réfractaires. Vu la réaction du public à leur sortie de scène, il n'est pas à douter que les Dark Tranquillity ont encore gagné des fans ce soir. Top classe !

La dernière fois que Kreator a joué à Lyon c'était en première partie de Cannibal Corpse au Rail Théâtre, donc devant 2 fois moins de monde. Quel retour !
Dès les premières notes, on sent que l'on va déguster. Le son est puissant et parfaitement clair. Mille éructe dans son micro comme un damné, Ventor maltraite ses fûts comme une brute, tandis que les solos de Sami (guitariste aussi de Waltari) sont clairs et cristallins.
Les titres les plus récents tels "Suicide Terrorist", "Impossible Brutality", "Enemy of god" et "Violent Revolutions" sont déjà des succès que le public se fait un plaisir de reprendre en hurlant.
Les nombreux hits des Allemands sont interprétés parfaitement et l'on ne cesse d'headbanguer ou de bouger sur les "Betrayer", "Extreme Aggression", "Pleasure To kill", "Riots of Violence" ou les mélodiques "Renewal", "Phobia" et le classique "People of the lie".
Mille Petrozza communique avec le public, le fait réagir, et sait faire monter la sauce à chaque introduction de chansons. Le light-show d'une grande qualité accentue l'intensité de la musique.
Et que dire du rappel ? "Terrorzone", "Love us or hate us" (dédié à la "Brainwashed MTV generation" !) suivi d'un "Tormentor" et d'un "Flag of hate" final. Ca vous cause ? Moi oui !
Kreator, après 20 ans de bons et loyaux services à la cause du thrash-metal, de hauts et de bas, est revenu à son plus haut niveau. Et quel niveau ! Après 1h45 de concert, Mille Petrozza "chante" toujours aussi puissamment de cette voix que l'on croirait baignée dans l'acide, et Ventor n'offre pas le moindre signe de faiblesses.
"Reconquering the Throne" ? Oh que oui ! Il fallait être là. KOLOSSAL !!

Christophe Noguès - Decibels Storm - février 2005