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Live report et compte-rendu du concert de Kreator à Bègles.

Live Reports
Chaos over Europe
KREATOR
Caliban - Eluveitie - Emergency Gate
Bordeaux (33), Théatre Barbey - 28 janvier 2009.

Le Theatre Barbey... j'aime bien cette salle. On peut se garer tranquillement autour, il y a pas mal de places, même les parkings souterrains sont à proximité et puis, ce n'est pas loin de la gare. Ensuite, l'espace bar et merchandising à l'entrée est plutôt sympa.
Bon, ce coup-ci, il n'y avait pas autant de monde qu'à Epica ; il faut dire aussi que l'affiche est un peu plus extrême. Par contre, on n'a pas eu droit à toute la population mondiale venue par curiosité, ce sont vraisemblablement des connaisseurs qui sont venus assister à ce concert...
Par contre, c'est au niveau de l'affiche que cela pose problème. On a droit à une affiche très inégale, avec des groupes qui pourraient sembler très proches mais qui ne le sont pas finalement.

Emergency Gate

20h30 commence le show d'Emergency Gate, groupe allemand qui a sorti 3 albums depuis 2000. Il y a du monde en salle, on n'est pas serré comme des sardines en boite, mais il y a pas mal de monde, autant devant la scène que dans les gradins. J'ai plaisir à voir que certains parents emmènent leur enfants adolescents aux concerts et les chaperonnent jusque dans la salle. Il y en a même qui ont apprécié le concert. Où va le monde ?
Que dire sur la prestation d'Emergency Gate? C'est vrai que Mathias Kupka est un bon hurleur mais cela n'a pas suffit à me faire tomber en pamoison devant ce groupe. C'est tout d'abord un truc bien trendy. Du melocore, avec des sources d' In Flames aux riffs « Jesteriens » coupé d'un Soilwork aux riffs « Natural born chaos », avec du Sentenced et surtout, mais surtout des mélodies reservées aux adolescents pour être sûr qu'ils achèteront l'album. Je n'ai rien trouvé de bien transcendant. Comme je le disais, les morceaux de l'album « Rewake » sont très proches d'un In Flames/Soilwork mais avec un feeling encore plus commercial. Les plus jeunes ont adoré, c'était forcé. Mathias a une coupe de boys-band, avec des fringues blanches de mickey ; je sais que c'est la musique qui prime, mais bon, plus ça va, plus on attache de l'importance à la tenue vestimentaire...
Si on ne tient pas compte du fait que la musique manque essentiellement de personnalité et profite de la renommée des groupes cités plus haut, pour ne faire qu'un clone de plus dans le monde du mélodeath, avec des harmonies de guitares calculées et un chant alterné deathcore et clair sur les refrains pour rameuter du monde, ben, il ne reste que peu de choses.
Le groupe a pris tous les ingrédients indispensables pour être sûr que sa musique attire du monde sur le moment et soit à la mode. Deux guitaristes qui ont un bon jeu, un claviériste... Emergency Gate, c'est moderne, c'est frais et ça se la pète a mort.
Mais si ! C'est ça ! Quand le chanteur se place derrière son guitariste et, pendant que ce dernier lève les bras, il joue à sa place trois riffs pour foutre de la poudre aux yeux à tout le monde, c'est pas un calcul commercial ça ?
Ouais, Emergency Gate, ça a la pêche, mais c'est comme au supermarché, il sorte le nouveau produit, dernier cri, qui nettoie tout, décrasse la merde... Mais en fait, c'est juste l'emballage qui change et c'est pas plus efficace que le reste, et pourtant on l'a acheté quand même pour essayer. Emergency Gate, il y en a qui vont faire pareil, ils vont acheter le cd et vont voir que c'est la même chose que les autres groupes de melodeath, ni plus, ni moins, donc pas besoin d'aller chercher trop loin. Le set s'est terminé à 20h55.

Eluveitie

Le temps qu'Eluveitie se mette en place, que la violoniste et l'hurdy-gurdiste (vielle à roue) s'accordent, on ne nous a pas passé trop de musique d'ambiance, c'est déjà pas mal.

21h15, ce groupe suisse très prolifique, puisqu'en trois ans, ils nous ont pondu trois albums, commence son entrée en matière. La musique d'Eluveitie était très attendue par un public connaisseur. Dès le premier morceau, ça pogote à fond ; un pit de furieux s'est formé en milieu de salle, et Eluveitie enflamme l'auditoire comme il se doit. Le chanteur est de plus en plus dégarni, mais ça ne l'empêche pas de laisser pousser des dreadlocks longs comme des lianes, c'est plutôt marrant. La violoniste se fait quelques petits backing clairs alors que l'hurdy-gurdiste nous donne à une reprise un backing plutôt guttural. Au fur et à mesure qu'on avance dans le set, c'est le défouloir dans le public, Eluveitie fait son effet. Ce mélange de musique folklorique celtique à la manière des Skyclad, Finntroll ou autre Cruachan, mélangé à un death mélodique est une mixture vraiment énorme. La sauce prend tout de suite et le groupe est en forme. C'est effectivement la nouvelle vague du folk metal, une vraie tuerie, c'est l'orgie ; chaque chanson bénéficie d'un pit super long.
Ils n' ont pas oublié « Inis Mona », inspirée de la fabuleuse « Tri martolod », chanson folk-celtique, reprise plusieurs fois par Alan Stivell ou Tri Yann, et commercialement par Manau. Il y a vraiment un engouement de la part du public pour Eluveitie, et l'entente est parfaite. C'est tube après tube que le groupe arrive à la fin de son set qui se termine à 22h00 ; tout le monde est épuisé et va rapidement se ressourcer au bar...

Caliban
22h15, c'est Caliban qui s'y colle. Mais ça ressemble à quoi, ce nouveau metal moderne de screamocore, emocore, melocore et j'en passe !?!
Ce n'est pas possible ! Tous les mecs ont trouvé le même moule musical ces 4 dernières années pour tous pondre la même daube !!!
Alors d'abord, encore une considération absolument pas constructive de ma part, mais je m'en fous : le chanteur s'est payé une coupe à la Jean-Edouard (genre Gary Oldman dans le 5ème élément!), une longue mèche sur le côté plongeante et rasé de l'autre côté. Oh, c'est pas fini la mascarade ? Tu te rases ou tu laisses pousser, mais pas ça, c'est ignoble !
Caliban joue de la sauce actuelle, grosse guitares, rythmiques saccadées, de la mélodie de pisseuse, du chant core et aussi clair et fade que des chants militaires ou grégoriens un soir de fête de la musique.
Je n'ai pas supporté, je me suis énormément lassé. A tel point que je n'ai pas pu attendre la fin du set, je suis allé dehors, où d'ailleurs j'ai retrouvé un vieux pote d'école qui était aussi là pour Kreator. On a donc attendu jusqu'à 23h00 la fin du calvaire pour que commence Kreator.

Kreator

Et c'est à 23h05 que l'intense plaisir s'est fait sentir. Kreator balance une petite intro, pendant que des vidéos passent en boucles derrière la scène. Les voilà, la machine de guerre se met en place, le rouleau compresseur du thrash allemand, la pelleteuse teutonne, les monstrueux Kreator !!!
Mille Petrozza est en forme pour sa quarantaine, il aime le public, il lui fait partager ses émotions.
Et là, ça explose dans le public, même pour Eluveitie, on n'avait pas eu de stage diving. Ça slamme de partout, il y en a même un qui arrive jusque sur la scène pour replonger de plus belle, le public l'accueillant les bras levés. Un truc de fous...
Pendant le show, on nous balance pleins de vidéos avec de vieilles photos du groupe, des vidéos de concerts passés, on se sent super bien.
 La place ce soir sera faite surtout aux vieux morceaux comme « Betrayer », « Pleasure to kill » pour laquelle Mille nous balance une petite anedcote sur une interview avec un journaliste où il lui disait que ces paroles c'était juste pour le fun, mais qu'en réalité ce n'était pas vrai, arrivent aussi les énormes « Coma of Souls », « People of the lie ». Avec celle- là, le groupe nous a tous tué, c'était grandiose.
Pour les plus récentes, on s'est fait en début de show un « Enemy of God » de folie et surtout un « Violent Révolution » de malade.
Le rappel fut tout aussi fabuleux pour « Riot of violence » où c'est le batteur qui s'est mis au chant, et surtout la classique et non moins sublime « Flag of hate ». D'ailleurs pour nous préparer à celle-ci Mille a demandé à la foule, plusieurs fois de gueuler le nom de la chanson de plus en plus fort, pour faire monter la pression, ainsi qu'un mosh pit de sangliers pour déchainer les plus virulents.

Ce concert aura été à plusieurs vitesses. Autant Emergency Gate a essayé de chauffer un peu la salle en début de soirée, qu'Eluveitie a vite sorti tout le monde de sa léthargie. Caliban, je ne sais même pas qui a été intéressé, vu que ça m'a bien gonflé et Kreator a terminé par un massacre. L'affiche était trop hétéroclite, mais pas homogène, mon sentiment est bizarre. Le fait d'avoir eu un groupe sur deux qui tenait la route ne m'a donné que 50% de plaisir. J'attends d'une affiche que ça monte en puissance et pas des montagnes russes. Heureusement que rien que pour Eluveitie et Kreator, ça valait la peine d'y être. Le concert s'est terminé à 00h45.

Arzhu - Decibels Storm - janvier 2009
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