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Satyricon - Lyon 2006 - cliquez pour agrandir l'affiche ou le flyerHOLY MOSES - Destinity - Assaulter
Lyon Villeurbanne, le CCO - 18 novembre 2006.

Goliath Entertainment est décidément une structure qui se bouge le cul à Lyon pour organiser des concerts de musiques à grosses guitares comme on les aime. Après le néo-metal de Dagoba et le rock burné de Therapy?, et avant le gothic-metal de To Die For et l'elecro-indus de Das Ich, voici une petite soirée thrash de derrière les fagots. Hélas, une fois de plus le public fit défaut et l'organisateur ne rentra pas dans ses frais. Espérons que la situation évolue et que Goliath puisse sortir la tête hors de l'eau dans les prochains mois, sinon on peut dire adieu à l'éclectisme de leur programmation...

Assaulter :
 
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Destinity :
 
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Holy Moses :
 
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Premiers sur scène, les "vieux" thrashers de Assaulter. Ces Français d’Annecy avaient émergé à la fin des années 80 mais n'avait plus vraiment donné signe de vie depuis longtemps.
Au bout de 10 minutes, on ressent une certaine lassitude, on a l'impression de regarder un groupe de seconde zone enchaînant péniblement des riffs sans imagination. Mais le thrash étant une musique qui s'apprécie en live, Assaulter arrive à convaincre son auditoire. On se surprend à headbanguer et on se laisse prendre par leurs rythmiques "old-school". Le chanteur par une bonne présence scénique et un bassiste sautillant compensent le  jeu de scène assez statique des 2 gratteux. Au moins leur jeu est efficace. Le problème c'est que le batteur n'est pas au même niveau que les autres, il semble vraiment à la ramasse pendant les parties rapides en caisse claire. C'est dommage car ça limite l'impact des compositions.
Une prestation malgré tout positive et appréciée même si vite oubliée avec ce qui suivra.

Destinity joue en terrain conquis et une partie de l'assistance avait fait le déplacement uniquement pour eux. Pas vraiment de nouveauté sur scène pour les Lyonnais ; non la "nouveauté" se trouve surtout au stand du groupe, car Destinity sort son premier DVD ! Et oui pour célébrer ses 10 ans d'activité, Mick et ses acolytes ont concocté pour les fans un petit résumé de leur carrière (voir rubrique chronique) avec moults vidéos de concerts, de tournées ou d'enregistrement. 2h20 d'images inédites pour 15 euros, ça vaut le coup.
La prestation de Destinity est majoritairement axée sur son dernier album "Synthetic Existence". Il faut bien dire que ce dernier CD contient tout un tas de brûlots taillés pour la scène. Les "ex nihilo", "Evolution Devilution", « Dehumanized nature », « In Nuclear Light » et l'excellent "Deconstruction of times" font mouche.
Le groupe est à l'aise et ça se sent. Comme d'habitude, Mick bouge partout tel un fauve déchaîné et fait communion avec les premiers rangs. Ça headbangue sec, les guitaristes balancent des riffs bien tranchants et assurent toutes leurs parties sans aucune difficulté. Morteus qui a pourtant récupéré le poste de batteur l’année dernière et arrêté les claviers, frappe comme un bûcheron. On sent qu’il a progressé… et qu’il a encore de la marge. Destinity est un groupe en mutation et ce soir il nous a offert une fois de plus une très bonne prestation.

Etant pourtant un amateur de thrash, je dois avouer que je n'ai jamais écouté un seul album d'Holy Moses. J'ai écouté en boucle Megadeth, Metallica, Slayer, Anthrax et nombreux autres rejetons de la scène américaine. J'ai su apprécier Kreator et autres énergumènes de la scène européenne. Mais jamais une seule note (ou presque) de ce combo germanique n'est venu me chatouiller les esgourdes. C'est donc une réelle découverte ce soir pour moi. Et pour une bonne partie du public aussi, vu son jeune âge. Il faut dire que les Allemands n'ont jamais réellement percé en France (et pas qu'en France d'ailleurs…). Holy Moses fut, est et demeurera un groupe de thrash de seconde zone. Un sympathique tâcheron du genre. Un honnête ouvrier du bourrinage mais jamais un leader. Et pour bourriner, ça bourrine ! Et avec efficacité ! On sent l'expérience de la scène. Chacun des musiciens assènent ses parties avec virulence et savoir-faire, tout en occupant bien l'espace scénique. Ça joue bien et ça bouge beaucoup. Le guitariste avec ses dreadlocks est très visuel et balance des rythmiques bien carrées. Le batteur frappe comme un bûcheron et fait exploser sa caisse claire dès le second morceau.
Ce thrash est joué avec un esprit punk, esprit que l'on retrouvait chez  beaucoup de groupes de thrash germanique des années 80. Esprit bon enfant, de franche camaraderie metal et de spontanéité. Sabina occupe le devant de scène, elle bouge beaucoup et harangue le public. Elle n'arrête pas de sourire entre 2 grognements. Il est vrai que le chant guttural de Sabina n'est pas très modulé, on peut même dire qu'il est assez linéaire. Les années ont passé, c'est une quadragénaire et pourtant elle n'a rien de ridicule. Elle est d'ailleurs plutôt bien conservée… Et même si elle ne risque pas d'apparaître sur les posters qui couvrent les murs des chambres des jeunes métalleux, elle n'a de leçons à recevoir de personne, elle sait tenir une scène.

En fin de concert, elle fera monter les plus jeunes de l'assistance (moins de 10 ans !) et une de ses vieilles connaissances en la personne du sieur Frank 'Sentinel' Arnaud, ancien rédac' chef de Decibels Storm, ex-manager de Cardiac Cease (un groupe dont le cœur a cessé de battre dans les années 90), de Catacomb (un excellent groupe… actuellement aux oubliettes), de Respect, d'Agressor, de Benighted, ex-chargé promo chez Adipocere, ex-pigiste chez Hard Force, et actuel manager de Furia et collaborateur pour Metallian. Et j'oublie dans cette liste les années radios et les participations à d'obscurs et oubliés groupes locaux. Mazette quel pedigree !
Holy Moses finira son set par un "Too drunk to fuck" qui ravit tous les vieux fans présents.

Un concert sans prétention, bon esprit et sentant bon le houblon !


Christophe Noguès - Decibels Storm - novembre 2006