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Live report et compte-rendu du concert de Epica à Bordeaux.

Live Reports
EPICA
Amberian Dawn - Kells
Bordeaux (33), Rock School Barbey - 19 novembre 2008.

J'ai longtemps hésité avant d'aller voir ce concert : un coup, c'était oui et un coup, c'était non. La raison de mon hésitation, c'est que j'aime bien Epica sur cd, ce groupe donne pas mal de sensations symphoniques et les morceaux sont intéressants ; par contre, sachant que tout un concert avec un chant lyrique peut parfois sembler un peu long, là, les premières parties étant dans le même état d'esprit, ça risquait de faire un peu trop...
Malgré tout, j'ai pris mon courage à deux mains et j'y suis allé, en me déplaçant principalement pour Epica (bon, surtout pour Simone...)

Ouvertures des portes prévues à 20h30 et début du concert à 21h00.
Cela faisait longtemps que je n'étais pas revenu dans cette salle, depuis le 30 septembre 1997 exactement, pour le concert d'Einsturzende Neubauten où je me rappelle encore le bassiste, je crois que c'était lui, qui, pour émettre un son et faire une rythmique, appuyait le bout du jack de sa basse contre son oeil... Un truc de barge bien mémorable... Enfin, revenons au concert qui nous intéresse...

Ce soir, il y a du monde, mais là, je ne m'attendais pas à voir cela ! J'ai découvert le public d'Epica !!! On se serait cru dans une vieille émission du dimanche après-midi, il y a quelques années, où il y avait le papa, la maman, le tonton, la tatie, le frère avec la mèche sur le côté, le cousin « tecktonik » rebelle en pleine mue, un cow-boy aussi (!?!), des intellos, des cadres, de jeunes donzelles entre 15 et 18 ans habillées comme des corbeaux (car pour elles, Epica c'est du gothic et Bauhaus, elles n'en n'ont jamais entendu parler !). Epica attire vraisemblablement tous les âges et toutes les classes sociales.
Attention, je ne critique aucunement: le Metal se vit dans la tête et pas dans la manière de s'habiller ou dans la mode. Mais quelque part, quand j'en vois un avec un t-shirt de gros méchant black metal norvégien « Burzum » au concert d'Epica, je souris... Maintenant, est-ce que je préfère écouter un live en côtoyant ces personnes ou être à côté d'un barbare bourré à la bière qui hurle comme un goret juste dans mes oreilles? Je ne sais pas, j'y réfléchirais...

Autre chose marquante: comme ce public n'est pas celui que je côtoie habituellement pour aller voir des concerts plus extrêmes musicalement, là, il fallait vite entrer dans la salle qui était comble malgré tout et ne plus bouger, comme à l'école. Chacun avait pris sa place, alors qu'on était debout, et n'allait pas en bouger jusqu'à la fin du concert, « impossible d'avancer sans ton gilet pare balle »...

Enfin 21h00, ça commence. Kells ouvre le bal, (je me demande si leur nom est tiré de la traduction de Ceannanas Mor qui veut dire en gaélique « Demeure du grand chef »)... On découvre sur scène un groupe de Lyon avec une chanteuse dont la tenue vestimentaire fort jolie, ma foi, ainsi que les mouvements sur scène me font fortement penser à Within Temptation. A part cet état de fait, je salue sa prestation car, devant une salle qui a du mal à s'échauffer, elle s'est bien démenée et grâce à son excellente énergie et son show très pro, elle a un peu fait bouger l'auditoire. Le bassiste qui, lui, a la coupe du mec de Korn, a également fait un bon show, avec sa tête de gros méchant ; de plus, ce dernier joue aux doigts et son jeu est sympa. Maintenant, musicalement, indépendamment du fait que leur son était plus que bon et qu'ils étaient bien en place, ce n'est pas une musique que je retiendrai et qui m'attire particulièrement. C'est un groupe avec voix féminine, qui a des rythmiques syncopées sur des mélodies limite goth et rock : un mélange de Lacuna Coil avec, parfois, des rythmiques à la Korn en plus adoucies, comprenant des mélodies plus appropriées au Metal tendance symphonique. Gros souci pour moi, je sature dans ces horizons musicaux. Durant les 7 ou 8 chansons de leur set, on a pu découvrir un morceau du prochain album qui sera en duo avec la chanteuse de ETHS. Le meilleur moment pour moi a été la reprise de « Cambodia » de Kim Wilde : celle-ci était parfaite et aura, je l'espère, fait découvrir cette chanteuse des 80's à toute cette jeunesse profane. Je n'oublierai pas non plus le passage d'un morceau, lorsque le guitariste a pris le chant avec un timbre Emocore qui m'a terrassé d'effroi tellement je déteste ce style.
Après, ce n'est que subjectif et personnel, le public ayant, quant à lui, a beaucoup apprécié. Le set de Kells se termine à 21h25, la salle semble ravie.

Tiens, je m'attarde vite fait sur les intermèdes musicaux entre les groupes: on nous a bien évidemment passé des morceaux de groupes correspondant au thème de la soirée, du Within Temptation, du Autumn (bon, la chanson « Summer's end », je l'aime bien quand même), du The Gathering et aussi du Tiamat, oui messieurs dames! Du Tiamat époque « Wildhoney », je crois...
Et j'ai remarqué que seul Within Temptation a suscité une once de headbanging et de chant en choeurs parmi les « corneilles », les autres groupes leur étant certainement inconnus...

21h45, commence donc le show de Amberian Dawn. Après m'être un peu déplacé dans la salle, une brise pestilentielle m'assaille ! Au bout de 5 minutes, j'ai enfin trouvé de qui émanait cette odeur nauséabonde de soupe à l'oignon et que je sentais à chaque fois que se levaient les bras vers la scène pour faire le fameux signe de ralliement (oui, oui, les cornes que tout le monde fait maintenant pour tout et n'importe quoi) des adeptes de Metal sous toutes ses formes.
« Waoaw », c'était bel et bien le mec d'à côté avec son t-shirt sans manche, qui, à chaque levée de bras, alors que je voulais prendre quelques clichés, m'empestait les narines tel un putois agressif envers son assaillant. J'en avais mal à la tête, impossible de fuir, salle comble, tout le monde est collé, la seule solution était d'affronter le mal et d'être brave. Alors, tel un preux chevalier, j'ai combattu jusqu'au moment où, arrivé à épuisement, j'ai réussi à faire une percée un peu plus loin à la mi-parcours du show d'Epica !
Donc, Amberian Dawn, premier constat: n'avons-nous pas là un clone d'Epica ?
Je découvre une chanteuse qui, à cause de sa coiffure, oblige à faire un rapprochement avec Simone Simons (oui, je suis désolé de le dire, mais quand on ouvre pour Epica avec de longs cheveux roux, il ne faut pas s'étonner qu'on vienne à le penser !). Le claviériste, quant à lui, me fait penser à celui de Nightwish.
Amberian Dawn nous offre une intro et 9 titres d'une musique typique de celle des groupes comme Epica, ce qui fait que j'ai personnellement trouvé ça fade et insipide, car je viens écouter Epica pour Epica. Cela ne remet aucunement en cause la qualité de voix de soprano de la chanteuse qui, peut-être par manque de charisme (car elle aurait pu être plus présente !) ou à cause de la balance, avait parfois la voix difficilement perceptible. Le public est de toute façon aux anges, ils sont venus pour écouter ce style de Metal et n'importe quel « générique » aurait fait l'affaire. La chanteuse est heureuse d'être là ainsi que le bassiste avec ses grimaces loufoques et sa mèche rouge qui n'a fait que le gêner durant les morceaux (ou alors y avait-il une mouche, qui sait ?). Quelques bons passages sont à noter tout de même : ce sont les soli des guitaristes orientant parfois leur musique vers un heavy speed inspiré par Helloween ou Gamma Ray. D'ailleurs, cela mettait la foule en « délire »: le gars devant moi a vu que c'était la folie derrière où quatre mecs (oui, j'ai bien dit quatre !) pogotaient dans un circle pit de malade ; il les a rejoint 30 secondes puis a repris sa place (peut-être la fatigue !). Les morceaux sont aussi bien en place, le son est bon et, s'il n'y avait pas déjà tellement de groupes de ce style, j'aurais pu apprécier... Mais ce n'est pas le cas.

En plus, ambiance correcte oblige, il ne fallait pas sortir des sentiers battus vu que, lorsque un gars a hurlé au bassiste un truc du genre « Je veux bien aller avec ta copine » en parlant de la chanteuse, une maman lui a rétorqué « Ce n'est pas bien, ce n'est pas gentil, il ne faut pas dire cela ! » Et là, je me suis demandé où j'étais ! Bien évidemment qu'il faut respecter les groupes qu'on aime ou pas, mais bon, on n'est pas dans un concert pour les moins de 10 ans non plus... Il n'y avait rien d'insultant ou de dégradant.

Le set d'Amberian Dawn se termine à 22h25, réglé comme une horloge, et vu que ce soir tout est carré, aseptisé, Epica commence à 22h45.
Enfin, les voici... Comme je m'en doutais, Simone arrive avec son corset en cuir alors que le ventilateur lui met du vent dans les cheveux. Oui, c'est cliché, mais on apprécie quand même.
Les morceaux s'enchainent pas mal... « The divine conspiracy » est à l'honneur bien évidemment.
Mark Jensen et Yves Huts sont en forme comme d'habitude, alors que Ad Slujter a l'air de bouder, il est impassible. Simone Simons prend toujours ses petites pauses coquines qui intéressent plus l'auditoire masculin.

Ce n'est qu'à partir de l'incontournable « Cry for the moon » que la salle explose de joie ; ce morceau est vraiment leur meilleur et on ne se lasse pas de l'écouter.
Je me rends compte que Mark a de plus en plus un chant death qui se rapproche dans les aigus de celui de Chuck Schuldiner. Et justement, après ça, au cours du show, ô surprise, Mark nous annonce un hommage à Chuck Schuldiner avec une reprise de « Crystal Mountain » divinement interprétée mais qui n'a fait bouger les têtes que des plus vieux metalleux, les jeunes ne la connaissant pas...

Autre constat : la musique d'Epica, aussi divine soit-elle, a un point faible au niveau des concerts ; la longueur des morceaux, surtout des passages symphoniques et des soli, oblige Simone à partir parfois longuement du devant de la scène pour ne pas faire potiche. Aussi, Mark Jensen donne l'impression de prendre de plus en plus énormément de plaisir à chanter et je ne serai pas étonné si plus tard, son chant se fait plus présent sur les autres albums (comme Marko dans Nightwish).

Epica joue jusqu'à 00h25 et il faudra du temps au public pour demander un rappel (il s'est écoulé de longues minutes avant qu'un pèlerin se décide à scander « Epica » et que cela soit repris en chœur !); celui-ci sera finalement interminable puisqu'il y aura quatre rappels, quatre morceaux parmi lesquels une reprise instrumentale du thème de Star Wars en version symphonique très intéressante.
00h45, fin du show, Epica a conquis Bordeaux, tout le monde était ravi.

Pour conclure cette soirée, je dirais que pour mettre l'ambiance, les trois groupes ont demandé aux gens de lever leur bras en faisant le signe de la corne, cela faisait un peu trop.
Ils étaient carrés avec un gros son, mais trop de chant féminin tue le chant féminin. Même si j'apprécie cette musique, c'est plus puissant sur CD et l'on peut arrêter quand on veut.
Après tant d'oestrogènes, il me fallait rapidement de la musique avec du poil, juste un bon Manowar en écrivant ces lignes.
Donc soirée mitigée, mais malgré tout un Epica magistral.

Arzhu - Decibels Storm - novembre 2008
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