Chronique

Black Horizon

The Choice

C’est assez étrange le nombre de groupes qui se sont formés au tout début des années 90’s et qui finalement n’ont vraiment produit quelque chose sur support suffisamment commercialisable qu’il n’y a que très peu de temps. Entre tragédie, déboires malencontreux, Black Horizon a finalement trouvé son nom qu’au début des années 2000. Et après encore dix longues années de plus, c’est enfin quelque part la concrétisation d’un rêve si lointain qui pointe le bout de son nez. La sortie d’un premier album.
Ceci ne pouvant qu’encourager la volonté des membres de Black Horizon à ne pas jeter l’éponge contre vents et marées.

Black Horizon arrive pourtant avec pas mal de rames de retard, parce que le heavy metal a évolué, il s’est modifié, s’est transformé et malheureusement pour les trentenaires curieux et les quarantenaires seuls les grands noms ont résisté et sont encore debout. Dans tous ceux là, il y a indubitablement les mastodontes de Iron Maiden dont Black Horizon se targuent eux-mêmes de mettre en avant comme influence.
C’est un peu vrai quelque part, parce qu’au niveau de la basse c’est ce qui nous frappe le plus.
Sur un titre comme « Time » l’ombre d’Eddy plane facilement sur les têtes de Black Horizon, en plein milieu du morceau, on s’y croirait.
Mais ceci n’est qu’un petit aperçu de la musicalité de ce groupe. Le chant de Bruno me rappelle quelques intonations de feu Midnight de Crimson Glory lorsqu’il vient explorer certaines séquences plus aigues. On se retrouve face à de vrais amateurs de heavy metal où les émotions sont à fleur de peau avec des morceaux tels que « The Choice » ou encore « Silence ».

Mais dans tout ceci, j’ai bien peur que la plus grande majorité n’adopte pas vraiment le style de Black Horizon, car le temps a eu raison de l’actualité de ce genre de metal. Un metal que j’apprécie pourtant toujours autant pour en avoir vécu les grandes périodes, car Black Horizon peut se faire quelque part le représentant du heavy metal à la Manilla Road, à la Metal Church qui lui tire aussi vers le heavy/thrash, mais aussi indépendamment des Maiden, on peut aussi bien parler de Queensryche. Alors oui, alors que je craignais de m’emmerder au possible sur un tel album, je m’aperçois qu’il s’agit d’un cd effrontément remarquable, où les mélodies mélancoliques même si elles peuvent manquer parfois de dynamisme, règnent en maître tout au long de l’album.
Et durant l’écoute nous avons l’honneur de découvrir un hommage aux groupes de heavy et de hard rock français des années 80’s, avec un titre « Réagis » digne des plus grandes figures de notre héxagone en la matière, avec des paroles en français, nous ramenant quelques trente ans en arrière.

Avec la maturité des sages, la chaleur du rock’n’roll (« The first door »), des idées de mélodies vraiment bien foutues, Black Horizon cache formidablement bien son jeu. En regardant la pochette qui ne laisse pas entrevoir pas une véritable démonstration de style, en d’autre terme qui semble assez plate, on n’a pas l’impression que le contenu pourrait être aussi intéressant.
« The choice » est un album de heavy metal traditionnel, d’une période passée dont les abonnés sont relativement parsemés au gré des générations, mais qui possède une flamme encore toute étincelante.
J’ai sincèrement apprécié l’écoute de cet album, ne venant qu’ajouter une goutte d’eau de plus dans l’océan tourmenté de la scène metallique. Mais « The Choice » est la bouteille trouvée à la mer. Il y en a certainement des plus intéressantes, qui contiennent des secrets encore plus convoités, mais malgré tout on a envie de savoir ce que les morceaux ont dans le ventre jusqu’au bout, comme on aurait envie de lire le message contenu dans cette bouteille.
Et rien que pour ça, on peut se permettre d’investir un minimum dans ce genre d’album qui passe facilement sur la platine.
Avis aux amateurs.

80
- Decibels Storm -

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