Septembre - Octobre 2002


A Tribute To Morbid Angel "Tyrants From The Abyss" (Hellspawn Rec - VME)


Frank Arnaud

Cela faisait longtemps qu'on en entendait parler, longtemps que je l'attendais... voici enfin le tribute que mérite amplement un groupe de la carrure de Morbid Angel. Le disque possède une superbe pochette signée par Necrolord (Emperor, Tiamat…) et 14 groupes de bonne qualité tels que Vader, Krisiun, Zyklon, Behemoth ou In Aeternum. Après, on aime ou pas le principe des tributes, mais personnellement j'adore et je trouve que le résultat est plutôt cool ! Tous les grands classiques du groupe sont passés en revue (il manque pourtant " Chapel Of Ghouls " ?!!!) de " Dominate " en passant par " Fall From Grace ", " Immortal Rites " ou " Blasphemy "… Le seul bémol vient en fait de l'originalité de l'interprétation qui dans tous les cas, reste très (trop) fidèle à la version originale. Sans demander des délires à la Carnival In Coal (qui méritait sa place ici…) on aurait aimé un poil plus de folie et de recul dans les versions, mais bon… allez demander vous-même à Angel Corpse ou Diabolic de faire des fioritures. En tout cas, si vous aimez le death, vous aimerez ce disque.


CENTURION "Non Plus Ultra" (Scarlet - Adipocere)


Frank Arnaud

Et oui… le temps passe vite ! Déjà le troisième album pour ce groupe atypique italien. Je dois d'ailleurs dire que le groupe et son vocaliste Germano m'ont fait plutôt peur dès le début du disque. Le disque démarre sur un titre speed où les parties vocales sont… plutôt déconcertantes pour rester poli ! Il faut dire que le quintet revendique des influences Judas Priest et il n'est pas donné au premier chanteur venu d'égaler les performances de Rob Halford. Mais bon, heureusement le chant s'améliore dès le second titre et reste d'un niveau acceptable durant les 52 minutes du disque, même s'il n'atteint pas des sommets. Et c'est dommage car coté zique, Centurion possède un certain talent pour le heavy-speed avec une section rythmique particulièrement active et 2 guitaristes inspirés. Les riffs sont excellents et les solos atteignent un degré de virtuosité non négligeable. Les morceaux de "Non Plus Ultra" sont puissants, généralement rapides et soutenus par une production remarquable de puissance et de clarté. Au final, un disque de bonne volée même s'il ne fait pas figure d'achat incontournable.


DARK TRANQUILLITY "Damage Done" (Century Media)


Christophe Nogues

Déjà le 6ème album des Suédois ! Alors quoi de neuf ? Et bien fondamentalement, rien de bien nouveau, si ce n'est que Dark Tranquillity a durci un peu le ton. 100% de vocaux rageurs et moins de claviers que sur les 2 albums précédents. Mais ce n'est pas un retour vers le style de l'extraordinaire " The Gallery ", car les compositions sont moins alambiquées ; elle restent plus directs, comme sur l'album " The Mind's I ". Quoiqu'il en soit, une fois de plus, la qualité est au rendez-vous. La production est excellente, les chansons accrocheuses, les guitares clinquantes, et Michael Stanne a toujours ce phrasé unique. En bref , Dark Tranquillity fait toujours du Dark Tranquillity ; les Suédois ont développé leur propre style et leur propre son depuis 10 ans ; et ils font évoluer ce style à chaque album, tantôt plus mélodique, tantôt plus agressif. Le cru 2002 est toujours excellent et donnent vraiment envie de les voir ou revoir sur scène.
ndlr : signalons que les premiers milliers d'examplaires contiennent une erreur de pressages. 2 morceaux étant tronqués de quelques secondes... collector...!


DESIRE "Locus Horrendus" (DS Records)


Frank Arnaud

Il aura fallu plusieurs années à nos chers Portugais pour accoucher d'un nouvel album, mais en tout cas quel Cd !! A l'heure du black, death, neo et autres heavy, les vrais groupes de doom se font de plus en plus rares et Desire incarne bien l'un des derniers survivants européens du genre. Histoire de mettre tous les atouts de leur coté, les Lusitaniens ont enregistré cette galette au Finnvox avec Mika Jassula (Nightwish, C.O.B., Therion…) comme grand "ordonnateur", et la production bénéficie d'une ambiance malsaine et pesante parfaitement capturée. Le lay-out est lui aussi très morbide, entièrement en noir et blanc avec ses photos plutôt goths. Le Cd est rempli à ras bord de musique avec près de 70 minutes qui raviront les fans de la première période des My Dying Bride, Paradise Lost et autres Anathema. Lourdeur, raffinement et noirceur sont les maîtres mots d'un album totalement réussi. Le chant alterne guttural, voix black ou chuchotée, les ambiances magnifiques sont rehaussées par l'utilisation de piano, violon et de nombreux sons de claviers, de solos éthérés… Des petits intermèdes viennent séparer les morceaux et continuent de perpétuer l'ambiance de ce "Locus Horrendus" avec brio. Une invitation envoûtante pour le monde des songes noirs et morbides.


ETHS "Samantha" (Musicast - Coriace)


Frank "samanthanized" Arnaud
Et si la sensation française de fin d'année en matière de Neo venait du Sud de la France ? Ceux qui les ont vu en concert ou écouté "Autopsie" (cf - Demo 2001) en sont persuadés, les autres vont être convaincus ! Après avoir été retardé, voici qu'Eths déboule enfin sur la scène nationale avec "Samantha". Pourquoi un tel enthousiasme ? C'est qu'Eths apporte véritablement une nouvelle facette dans un contexte musical hexagonal où les formations désormais pullulent. Impossible de les confondre avec un autre groupe. Doté d'excellents musiciens, Eths fait d'emblée la différence grâce à la prestation de Candice, une front-woman comme jamais la scène française n'en a connu. Musicalement, le groupe évolue dans une musique à mi-chemin entre Slipknot et Lofofora, et Candice réalise la prouesse vocale de passer d'un chant hurlé à faire blêmir le plus macho des mâles, à des soupirs et autres murmures qui vous feraient tressaillir de désir un moine tibétain. La (très) charmante Candice nous gratifie même d'excellentes parties de chant mélodique ("Volée") qui prouve que la miss a un registre vocal très large. Les chansons bastonnent, cajolent, inquiètent avec la cohésion digne de vieux routards. J'en veux pour preuve le titre incroyable "Animadversion" qui, avec son orchestration classique, ses multiples ambiances, nous fait glisser dans un monde glauque et sombre à l'image des textes des chansons. Pour finir, le Cd bénéficie d'un travail très soigné en matière de lay-out et contient une très riche plage Cd-rom avec clips, mini-film, photos… le tout extrêmement bien réalisé. Par contre, on nous avait promis un album et ce n'est en fait qu'un mini-Cd ! (sniff…) Mais mieux vaut 6 titres bétons et 30 minutes d'une intensité superbe que 15 titres foireux ! Alors ne passez pas à coté… Eths a tous les arguments pour s'imposer comme LA référence du genre en France… et ailleurs… !


FOZZY "Happenstance" (SPV - Wagram)


Frank "ritchie" Arnaud

Bizarre… Je ne sais pas si ce groupe est un vrai groupe, un groupe gag avec son look étrange, mais en tout cas sa musique est elle bien réelle ! Tout démarre par 3 titres qui semblent bel et bien être des compos personnelles dans un registre heavy-thrash puissant et puis d'un coup… !! Je jette un œil au livret ! Non je ne rêve pas ! 8 reprises !! Du Judas, du Sabbath, du Scorpions, du Wasp, du Accept, et autre Maiden… Initiative surprenante mais puisque le choix des reprises est excellent, tout comme leur interprétation qui reste assez fidèle aux originaux, pourquoi pas ? Un excellent disque pour animer vos Metal parties !!


FUNERAL INCEPTION "Anthems Of Disenchantement" (Warpath Rec)


Frank Arnaud

On savait la scène d'Asie du sud-est "coriace"…. elle le devient un peu plus chaque jour avec l'arrivée à maturité d'une myriade de formations qui oeuvrent majoritairement dans l'extrême. Parmi ses rejetons les plus prodigues, l'Indonésie peut désormais compter sur Funeral Inception. Après plusieurs MCD, le quatuor signe ici son premier album et s'inscrit d'emblée dans la catégorie gros grind-death qui tache… à l'hémoglobine !! Gros riffs de tueurs avec de nombreuses influences thrash, une voix gutturale énoOrme et une section rythmique qui la plupart du temps rivalise de précision et de rapidité avec les cadors du genre. Autant vous le dire clairement, pendant plus de 44 minutes, F.I. bourrine intensément et ne se réservera que quelques rares " pauses " assez techniques…. Autrement c'est à fond, à fond, à fond !! La production n'est pas mauvaise même si le son de la caisse claire a un peu tendance à casser les oreilles. Mais, bon dans le genre, voici un disque plus qu'honnête.


GRAVELAND "Memory And Destiny" (No colour records)


Christophe "I'm a rebel" Nogues

Chroniquer un album de Graveland m'est quelque chose de difficile. Ce n'est pas que leur musique soit difficile d'accès - bien au contraire - mais ce qui me gêne terriblement c'est ce qui gravite autour de ce groupe, à savoir une idéologie nauséabonde et répugnante. Si je devais être objectif, je dirais que Graveland est un groupe qui a développé son propre son et que son style de black épique est très différent de la majorité des autres groupes. Les compositions sont vraiment bonnes, ce sont de vrais hymnes guerriers, mais sur la longueur finissent par se ressembler. La production est correcte mais sans plus. C'est un bon album. Je sais que les fans de ce groupe et les petits nazillons vont acheter cet album (il va faire fureurrr…). Pour les autres, je ne saurais trop vous conseiller de :
- soit le télécharger en MP3 sur internet
- soit le voler !
Dans les deux cas, ça fera les pieds à cet infâme groupe polonais signé sur un infâme label allemand.


HATE ETERNAL "King Of All Kings" (Earache - M10)


Frank Arnaud

On peut dire qu'avec un titre pareil, Hate Eternal affiche clairement ses ambitions. Devenir roi du death-metal en ce début de millénaire !! Passé la petite intro façon troll des cavernes au réveil, nous avons droit à un déluge hallucinant de brutalité musicale. Rarement les 30 minutes suivantes auront été égalée sur un disque en matière de puissance, de précision et de bestialité. Chaque titre déboule à 10 000 à l'heure, porté par une production puissante et limpide. Le tout interprété par l'un des trios les plus affûtés de la planète. La section rythmique est incroyable, les riffs d'Eric sont torturés au possible et le maître nous assène aussi des solos aux allures mystico-morbides qui représentent les seules minutes de répit durant 33 minutes de feu et de sang !! Aaarrghh !! Quel pied !!


HATESPHERE "Bloodred Hatred" (Scarlet - Adipocere)


Frank Arnaud

Après un premier album encourageant, ce groupe scandinave est de retour et espère bel et bien enfoncer le clou ! Ce groupe évolue dans un registre death mélodique et inventif et avec ce second opus, Hatesphere risque fort d'en changer… de sphère ! Cet album ne bouleverse pas les règles du genre mais on peut dire qu' Hatesphere à bien observer le travail de ses aînées et pourrait se situer quelque part entre Hypocrisy, Arch Enemy et même Children Of Bodom. Observer est une chose, l'interpréter en est une autre. Et de ce coté là, le quintet est tout à fait à la hauteur est nous propose 9 chansons aux ambiances très variées. Depuis le furieux "Plague", le plus mélodique et lent "Disbeliever", les titres s'avèrent d'une grande variété, d'une rare efficacité et notamment grâce à une production tip-top. Le chant agressif se marie parfaitement aux guitares tantôt speed, tantôt lourdes et même quelques petites touches de claviers viennent apporter une petite touche pas désagréable. On ne pourra regretter qu'une durée très courte pour cet album qui dépasse tout juste les 30 minutes… 1 ou 2 titres supplémentaires n'auraient pas fait de mal mais bon…!


HUGUES TURNER PROJECT "Live In Tokyo" (MTM Music - M10)


Frank Arnaud

Imaginez un peu la petite perle que je tiens entre les mains. Lorsque 2 monstres du hard-rock des 70's et des 80's se rencontrent, se voient épaulés par 3 musiciens japonais étonnants de classe et que les bougres passent en revue pendant les 72 minutes d'un live brut de décoffrage, quelque uns des plus grands hits de Rainbow, un Purple par ci et quelques bon titres de leurs carrières respectives par là, cela ne peut que nous donner un grand disque !! Au programme : " I Surrender ", " Death Alley Driver ", "Spotlight Kids" ou "Street of Dreams" de Rainbow, "Mistreated" et "Stormbringer" du "Pourpre Profond" et quelques autres titres moins connus mais pas moins agréables… Les interprétations des ces titres mythiques sont superbes. Elles combinent énergie, fougue et respect de la texture sonore originale des morceaux pour donner vie à des versions excellentes de ces morceaux pourtant enregistrés et re-enregistrés ! Glenn et Joe sont dans une forme olympique ! En bref, un album live qui ravira les fans du duo et qui serait une introduction parfaite au vrai et grand hard-rock pour les plus jeunes !


IMMOLATION "Unholy Cult" (Listenable)


Frank Arnaud

Rendez-vous compte !!? Immolation a été l'un des premiers groupes à figurer à la fin des 80's dans la rubrique demo de notre magazine papier… et 13 ans plus tard, il sort son quatrième album. Ah, autant dire que les New Yorkais ont toujours été un peu mes chouchous, et ce sentiment n'a été que renforcé par le sous-interêt porté à cette formation de vrais pionniers du death ! De retour sur un label français (!!), Immolation nous a concocté un album de true death-metal qui va remettre les pendules à l'heure. Pas de cyber, de grind truc, de brutal chose, ou de melodic bidule… Non, un album de pur death-metal 110% bio et sans agents extérieurs !! Un album dans la plus pure tradition qui alterne, grâce à des breaks techniques, passages bourrins et rythmiques lourdes ou pesantes. La voix est monumentale tout comme le jeu de guitare et le travail de la section rythmique énorme. Les solos torturés sont toujours présents et le sens du riff de la formation américaine fait la différence avec nombre de sous-fifres du genre. Non, ce n'est pas du Death, ni du Morbid Angel ou du Cannibal Corpse… c'est Immolation et c'est enfin l'heure de leur (juste) avènement au firmament du panthéon du death !!


LACUNA COIL "Comalies" (Century Media - M10)


Frank Arnaud

On attendait ce troisième album de pied ferme, d'autant plus que la "compétition" entre "groupes à chanteuse" semble s'intensifier ces dernières semaines… Et bien autant vous le dire tout de suite : Lacuna Coil frappe très fort avec "Comalies". Fort de plusieurs tournées européennes, d'un line-up enfin stabilisé, L.C. nous délivre l'album de la maturité. Le disque démarre en trombe avec le fabuleux titre "Swamped", suivi d'un "Heaven's a Lie" admirable et les titres s'enchaînent vite pour notre plus grand plaisir. Le groupe continue de nous délivrer son dark-metal tendance gothique mais tout les compartiments de sa musique semblent avoir progressé. La production colossale "made in Woodhouse" met parfaitement en valeur les judicieux arrangements, les claviers aériens ou électroniques, les mélodies raffinées tout en ne négligeant pas d'ajouter un petite dose bien placée de puissance. Mais le travail le plus admirable vient sans doute du chant. Christina chante toujours aussi bien et sa voix prend encore plus de valeur grâce au travail d'Andrea et de sa superbe voix masculine. Peu de groupes ont réussi à trouver l'alliage parfait entre voix masculine et féminine… L.C. l'a fait ! Enfin, un disque ne serait rien sans des chansons. Variées, entraînantes, entêtantes, les 13 titres de disque sont autant de petites perles qui place ce disque définitivement dans mon top 10 de l'année. Forza Lacuna Coil !!


MARBLE ARCH "Another Sunday Bright" (Century Media - M10)


Frank Arnaud

Je ne connaissais pas ce groupe suédois vieux de 8 ans et voila qu'il débarque sur Century Media avec leur second album. Une jolie pochette nous est proposée avec une jolie jeune fille boudeuse… Non, ce groupe ne propose pas de chanteuse bien que sa musique eu été propice aux envolées vocales féminines. M.A. nous invite pendant une quarantaine de minutes à un voyage de bonne qualité au pays du goth-metal-indie. Ce quatuor propose une musique que l'on pourrait aisément comparer à Paradise Lost dernière époque, sans les éléments électroniques. Le mimétisme est parfois très apparent (cf "The Inmost") et l'ombre du groupe britannique semble planer tout au long du disque. Les tempos sont généralement relativement lents, avec des guitares aériennes, un chant mélodique sympathique et quelques touches de claviers. Pas grand chose de bien nouveau me direz-vous, si ce n'est que par des compos habilement ficelées et très efficace, M.A réussit à tirer son épingle du jeu sans pour autant provoquer des sensations particulièrement enthousiastes. Un bon disque dans la moyenne.


MERIDIAN "The Seventh Sun" (Season Of Mist)


Frank Arnaud

Après avoir gagné le concours Metallian/Season Of Mist qui garantissait au vainqueur un deal avec le label marseillais, Meridian se devait de confirmer son statut d'espoir avec ce premier album. Le quartet helvète accompagné du vocaliste de session Jack D Ripper (Morgul) s'est enfermé dans la garrigue provençale du Sound Suite studio (Tristania, TOTB, Carpathian Forest, Nightmare…) pour nous pondre un album qui répond à nos attentes. Rarement le premier album d'un groupe n'aura proposé une ambiance et une musique si personnelle. Difficile de cerner un tel groupe et je trouve que le terme de post-black inventé par Season Of Mist est une excellent approche du groupe. Meridian combine la noirceur et la furie du black metal avec des ambiances et des éléments cybernétiques ou futuristes. La texture de "The Seventh Sun" avec son son hyper saturé est plus que personnelle et un travail de production et d'arrangements font que chacun des 9 morceaux de cet album est un régal. Il y a même des passages dignes de Kraftwerk, qui contrastent singulièrement avec la bestialité générale des morceaux. Après Samael, la Suisse s'est certainement trouvée en Meridian un nouveau champion !


MURDERDOLLS "Beyond The Valley Of The Murderdolls" (Roadrunner - Universal)


Frank Arnaud

En voyant le sticker "featuring members of Slipknot, Static X..." je m'attendais à une déferlante de sons neo-metal ! Que nenni. Cette nouvelle découverte de Roadrunner propose bien une musique assez déjantée mais plus dans une lignée stoner-glam débridée et sauvage. Une touche de hard-rock classique peut également s'entendre et les Murderdolls ressemblent en fait à un espèce de croisement entre Hanoi Rocks, AC/DC et les Black Crowes. Les guitares sont biens grasses et rock, la voix de Wednesday ressemble à un croisement entre Vince Neil et Mike Monroe, et ces 15 morceaux d'une structure basique et d'une durée moyenne de 2 minutes, n'ont au fond qu'une ambition : vous faire vider votre bière tout en secouant la tête comme un malade…Et même s'ils n'ont rien inventé, c'est un tache que Murderdolls remplit avec panache et conviction. Tavernier, la même chose …hips…


NILE "In Their Darkened Shrines" (Relapse)


Frank Arnaud

Et voici la suite tant attendue des aventures des nos chers terroristes sonores ! Il y a peu de groupes dans le brutal qui ont fait vibrer mon être jusqu'à l'échine ces derniers temps. Il y a Hate Eternal, il y a Mortician et il y a Nile. Loin du conformisme ambiant, Nile vient prouver avec ce nouvel album qu'il n'est pas un simple groupe de brutal death de plus. Car ce "In Their Darkened Shrines" nous propose une fois de plus un concept album sur le thème de l'Egypte ancienne. Outre l'histoire qui figure sur le livret, les 12 titres sont un subtile mélange entre un brutal death technique et puissant et des ambiances dignes de péplums des 60's. Marche mystique, instruments séculaires et autres voix liturgiques s'assemblent pour proposer des intros ou des passages qui sont comme des fils conducteurs tout au long de la durée d'un disque réellement passionnant. La production est monumentale et met particulièrement en valeur la grandiloquence des arrangements et la technique instrumentale imparable du groupe. Un disque qui risque de marquer son temps tant le résultat final est impressionnant !!


RED AIM "Flesh For Fantasy" (Metal Blade - M10)


Frank Arnaud

Il y a des groupes comme cela, qui se semblent se moquer des règles et des carcans qu'imposent souvent les musiques Metal. Red Aim fait définitivement partie de ce cercle très fermé. Loin des modes et des recettes miracles, cet album surprenant est une bonne petite dose de fraîcheur. Même si d'après les critiques "éclairées"(?!?), cet album est moins bon que les précédents, je dois dire que je le trouve excellent. Découvrant Red Aim ici, je suis peut-être moins exigeant que mes illustres (?!?) confrères et je trouve que ce "Flesh For Fantasy" est un excellent album de stoner-rock. Guitares grasses, rythmiques entraînantes et surtout une prestation vocale assez étonnante, sont autant d'arguments en faveur de cet album. L'imposant chanteur du groupe (Felix de Crematory en plus big…) est un véritable frontman et alterne voix haut perchée et chant digne de Cathedral des derniers temps. Une petite dose d'orgue Hammond, un peu d'humour, quelques pin-up sexy en couverture, un son de qualité et le tour et joué…! Et puis en bon "germains" qu'ils sont, ils nous gratifient d'une bonne reprise du "Rock You Like A Hurricane" de leurs compatriotes Scorpions. Alors laissez-vous tenter !


RIOT "Through The Storm" (Metal Blade - M10)


Frank "Narita" Arnaud

Riot fait partie des groupes mythiques de mon enfance. Ah, les sublimes "Fire Down Under" et "Restless Breed". Mais le Riot de 2002 n'a plus grand chose à voir avec la formation des 80's. Tout d'abord parce que le line-up est en tous points différent (Mark Reale est le seul rescapé de la "grande" époque) et que la musique du combo américain a beaucoup évolué au fil du temps. Accompagné depuis 93 par son fidèle chanteur Mike DiMeo, Riot accueille aussi dans ses rangs le batteur Boby Rondinelli (Blue Oyster Cult, Dio…) pour un album de pur hard rock. Dans une lignée très 80's que ne renieraient pas des groupes comme Rainbow, Great White ou King Kobra, les morceaux se laissent paisiblement écouter sans pour autant déclencher une montée d'adrénaline. Un album honnête pour tous fans de hard-rock de base (sans que ce terme ne soit péjoratif…) mais qui reste somme toute très classique. Signalons que ce disque contient une excellente reprise du "Only You Can Rock Me" de UFO et une reprise instrumentale plus surprenante et tout aussi réussie de "Here Comes The Sun" des géantissimes Beatles ! Le groupe manquerait-il d'inspiration ?


RITUAL CARNAGE " The Birth Of Tragedy " (Osmose)


Frank Arnaud

Troisième album pour ce groupe américano-nippon basé en Floride. Pourtant, Ritual Carnage ne fait pas dans le death comme ses illustres voisins mais remet au goût du jour un Thrash 110 % Bay-area. Vous avez aimé les Violence, Agent Steel, Abbatoir et autres Laaz Rockit ? Ce Cd est pour vous. Au programme, 11 titres (13 sur le digi-pack) de pur thrash sur-vitaminé digne des pionniers du genre, avec une production actuelle. Enregistré au Japon, ce disque introduit un petit prodige de la guitare avec l'arrivée de Wataru Yamada au sein du groupe et qui s'avère être un soliste exceptionnel. Les riffs sont pas mal non plus et sont autant d'invitation au headbanging ou au slam. Le chant rappelle Violence est se combine parfaitement aux chansons qui sont majoritairement composées sur des tempos des plus rapides. Le disque comporte même le " Infernal Death " en hommage " au père " Chuck. La production est excellente toute comme la pochette et même si R.C. se contente de reprendre le flambeau des anciens, il le fait avec talent et panache ce qui fait de ce disque un excellent album de Thrash US moderne.


ROTTING CHRIST "Genesis" (Century Media - M10)


Frank Arnaud

Dans le genre groupe inébranlable, Rotting Christ fait figure de champion. Neuvième album pour les Grecs qui naviguent depuis quelques disques sur des méandres musicaux qui ne semblent pas remporter les suffrages du public. Un désintérêt tel que R.C. joue peut-être ici sa tête. Dès l'entame de "Genesis" on est rassuré. Le disque démarre par un furieux titre de black épique, rapidement suivi par un titre résolument sauvage, agrémenté d'arrangements judicieux. Il est clair que le retour d'Andy Classen aux manettes a remotivé les troupes et c'est un R.C. saignant que l'on retrouve tout au long des ces 50 minutes. Le groupe étonne comme sur "Release Me" avec son ambiance martiale qui rappelle Rammstein. Mais il faut se faire à l'idée que le R.C. de 2002 n'a plus rien à voir avec la ténébreuse formation underground de true black. Sur des bases de Metal extrême, brutal et sombre, le groupe peuple ses chansons de sons étranges, les voix évoluent, se transforment au fils des titres en harmonie avec une musique avant-gardiste et très torturée. On retrouve des ambiances à la Moonspell ou Samael mais aussi des parties très personnelles au groupe qui font de "Genesis" un album captivant et d'une rare richesse. Avec cette alliance réussie entre sophistication et puissance, R.C. mérite enfin d'être (re)considéré à sa juste valeur.


SALTATIO MORTIS "Das Zweite Gesicht" (Napalm - M10)


Frank Arnaud

Le Metal et la musique celtique ont toujours fait bon ménage. On connaît Skyclad, on apprécie In Extremo, et bien il faudra désormais compter également avec Saltatio Mortis. Mais attention, ce disque s'adresse aux plus ouverts d'esprit d'entre vous, car ce groupe mélange beaucoup plus d'éléments et de courants musicaux que les sus-nommés. On peut retrouver également sur ce "Das Zweite Gesicht" de nombreux éléments électroniques ainsi que des rythmes technoides qui ne se marient finalement pas si mal avec les guitares, les 2 batteries (!!) ainsi que la cohorte d'instruments traditionnels (cornemuses, bombarde…) ou orientaux employés. Comme le nom de l'album l'indique, le chant est en Allemand et là aussi, il se fait sautillant et mystérieux pour se combiner parfaitement avec les rythmes enlevés de la majorité de ces 12 titres. Au final, un album excellent qui vous donnera envie d'aller danser avec les farfadets et autres lutins des anciennes légendes…


SOULFLY " 3 " (Roadrunner - Sony)


Frank Arnaud

Et revoici enfin le retour de "Maxou" est de sa bande ! J'ai constaté avec surprise que ce disque avait été accueilli de façon relativement froide par la majorité de nos confrères de la presse nationale !!? Pourtant, ce disque reste 100 fois meilleur que les derniers Sepultura, tout en conservant cet esprit digne de "Roots" qui finit par nous faire nous demander qui mérite vraiment de s'appeler Sepultura !!? M'enfin, il est clair aussi que ce troisième album n'apporte rien de bien révolutionnaire et que Soulfly continue de nous proposer un excellent thrash-death, avec des apports d'instruments traditionnels ("One" ou "Brasil"), pas mal d'expérimentations ("Tree Of Pain"…) et des lyrics résolument contestataires. Il y a même une minute de silence en guise de neuvième titres en hommage aux victimes du 11 septembre. Mais avec des titres comme "Seek 'n' Strike", "L.O.T.M." ou "4 Elements", on se dit que le "père" Max a vraiment le don pour composer et qu'à ce rythme, Soulfly a encore de beaux jours devant lui. À noter la reprise de Sacred Reich "One Nations" et que le digi-pack contient 4 bonus tracks.


STORMWITCH "Dance With The Witches" (Silverdust - M10)


Frank Arnaud

Chaque été, les festivals sont porteurs d'un grand nombre d'annonces de reformations. 2002 n'échappe pas à la règle avec le retour d'un groupe de heavy allemand des années 80 et 90 : Stormwitch ! Je sais… ce ne sont pas les plus connus mais bon, c'est kulte ! Heu, je ne les connais d'ailleurs que de nom même s'ils ont sorti 7 albums entre 1985 et 1994… je ferais donc sobre et court au risque d'en froisser certains. Stormwitch nous propose 50 minutes de heavy-metal de bonne facture. Basé sur les talents d'un bon chanteur, le groupe alterne morceaux speed moderne, heavy plus lourd à la Dio (le riff d'un titre est d'ailleurs quasi-pompé sur "Holy Diver") et ballades romantiques. Le disque qui bénéficie de moyens importants, sonne et se voit rendu très efficace grâce à la bonne prestation des 4 zicos du groupe. Stormwitch glisse aussi dans sa musique quelques relents celtiques-traditionnels qui ne sont pas désagréables. Au final, je ne vous mentirai pas en vous disant que ce disque ne me laissera pas un souvenir impérissable mais il reste dans la bonne moyenne du genre. Alors, why not ?


THE BERZEKER "Dissimulate" (Earache - M10)


Frank Arnaud

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce groupe australien ne fait pas dans la dentelle !! Après une première œuvre passée ma foi relativement inaperçue, The Berzeker risque fort de faire sensation avec ce deuxième album. Ce groupe de grind-death a également une facette industrielle dans ses influences, ce qui en fait une formation assez atypique. Imaginez des riffs barbares, des rythmes de batterie inhumains proche de la techno mais avec un son résolument barbare, une basse bourdonnante, des vocaux débridées et sauvages…. Vous passez le tout à la moulinette vitesse maxi et vous obtiendrez 12 titres gras, brutaux, et dégoulinants. La production met totalement en valeur cet album également ponctué de commentaires médicaux, à la manière des maîtres britanniques du genre. En plus, ce petit chef d'œuvre de bestialité se conclue par une reprise du " Corporeal Jigsore Quandary " de…. Carcass évidemment !!! Aaaarrgghhh !!


THUNDERSTONE "Thunderstone" (NTS - Wagram)


Frank Arnaud

Se faire signer dès son premier album chez Nuclear Blast (en licence chez NTS en France) est toujours un petit exploit. Alors ? Est ce que cette formation finlandaise allait être à la hauteur ? Et bien après écoute, je crois que le quintet possède de sérieux arguments pour convaincre les fans de heavy moderne. Notons d'abord, le magnifique livret du Cd avec des illustrations riches (comme mon tailleur !!) et réussies. Coté son, pas de problème vu que le disque a été mixé par Mika Jussila, grand maître du genre. Les 10 titres de cet album éponyme manquent certes d'un peu de personnalité et d'originalité mais la diversité des influences les rendent variés et efficaces. Car ces musiciens sont solides et, autour d'un excellent chanteur, Thunderstone se plait à revisiter le heavy tantôt à la façon des compatriotes de Stratovarius (le batteur joue d'ailleurs sur le projet solo de Timo…), à la Helloween, ou se la joue plus cool avec quelques excellentes ballades. Le son de guitare n'est pas sans rappeler Judas alors que les claviers très présents diffusent des sonorités éthérées, symphoniques ou plus psychédéliques ce qui peut lui donner parfois une sonorité 70's. Les solos sont magnifiques et les tempos très variés des chansons font qu'elles défilent sans jamais lasser l'auditeur. Du bon boulot les gars !! En plus, en 11ème titre non annoncé sur la jaquette, on a droit à une reprise du "Wasted Years" d'Iron Maiden !! Cool…. (étonnant que personne dans la presse nationale ne l'ait remarqué…???)


THY MAJESTIE "Hastings 1066" (Scarlet - Adipocere)


Frank Arnaud

Et la déferlante du heavy italien se poursuit. Deuxième album pour Thy Majestie qui semble toujours aussi porté sur l'histoire médiévale avec ce titre, "Hastings 1066". (ndlr : la bataille qui donna à Guillaume le Conquérant la couronne d'Angleterre). Intro de rigueur et "The King & The Warrior" déboule dans un style proche de leur compatriote de Rhapsody. Il faut avouer que de prime abord, T.M. ressemble à s'y méprendre à ses glorieux aînés en matière de heavy-speed symphonique. Rythmiques ébouriffées, claviers pompeux et symphoniques, solos techniques et histoire de rois et de chevaliers. Un menu somme toute banal. Mais là où T.M tire son épingle du jeu, c'est grâce à une technique instrumentale impressionnante, un sens aigu de la composition, l'utilisation d'un vrai chœur (celui du Théâtre de Palerme), un travail d'arrangement somptueux et un chanteur à la voix particulièrement chaude et originale. De plus le mastering made in Finnvox, confère au disque un son remarquable. Et puis le disque reste très varié avec de nombreux intermèdes de musiques médiévales ou antiques, des sonorités de claviers symphoniques, médiévaux ou new-age. Allez, même si cela ne respire pas l'originalité, il faut avouer que ce "Hastings 1066" se laisse facilement écouter et réecouter… alors pourquoi bouder son plaisir ?


VILE "Depopulate" (Listenable - M10)


Frank Arnaud

Roooarrrrrr !!! Quelle puissance ! Quelle force ! Quelle bestialité ! Pour ce deuxième album, les Californiens de Vile ne font pas dans la dentelle. Elle a bien changé la Bay Area depuis Testament ou Exodus ! Et puis, fini les autoproductions. Leur signature avec le dynamique label français (cocoricoooo) Listenable, leur permet désormais d'exploser à la face du monde, et le choc risque d'être rude pour les congénères du même style qui s'endorment sur leur lauriers. Dans un style brutal-death classique, Vile parvient à nous délivrer 8 brûlots (le dernier titre est une petite outro gentillette à la guitare sèche…) d'une intensité digne des maîtres du genre. Tempo total blast, vocaliste doté d'un organe d'une puissance sombre impressionnante, riffs percutants et quelques passages pesants digne du "Blessed Are The Sick" de Morbid Angel font partie des sanguinolents ingrédients pour concocter cette recette détonante. La production est à la hauteur du niveau technique impressionnant du quatuor, qui possède en son sein un batteur-concasseur hallucinant et un soliste aux interventions guitaristiques des plus sauvages. Dans une lignée Suffocation - Morbid Angel, 30 minutes de pur plaisir barbare quasi indispensables.


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