
AFTER
FOREVER "Decipher" (Transmission -
SOM) |

Frank Arnaud |
L'école
hollandaise du gothic-doom-death domine depuis le début
des 90's la scène mondiale, et avec cette "nouvelle"
sensation batave, cette suprématie ne semble pas près
de s'éteindre ! Ainsi, après Celestial Season,
Orphanage, The Gathering
voici venir le deuxième
album d'After Forever. Produit une fois de plus par Oscar Holleman,
ce groupe va enchanter tous les amateurs de gothic doom death.
Avec une ambiance très classique, des churs superbes
et une production magistrale, After Forever se place d'emblée
comme l'une des sensations de cette fin d'année. Le chant
de Floor est superbe et les quelques intonations death de Mark
ne viennent que souligner le travail de la miss. Les tempos
varient du speed au doom et permettent aux chansons d'égrener
des ambiances tantôt romantiques, tantôt mélancoliques
avec une pointe d'influences slaves pas déplaisante.
Même si After Forever ne déclenche pas une révolution
musicale, le résultat est impressionnant de classe
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BLESSED IN SIN "Par Le Sang Du Christ"
(Nihil Voces Prod)
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Frank Arnaud |
Il
est toujours dur de parler d'un groupe dont on connaît
aussi bien les membres. Et là, c'est bel est bien le
cas
Bon tachons de rester objectif ! Groupe mythique de
la scène black française, B.I.S. nous propose
aujourd'hui un deuxième album qui semble avoir tiré
profit des erreurs d'un premier Cd à la production "bancale".
Aujourd'hui, même si les guitares manquent encore de puissance,
le niveau général est nettement supérieur,
notamment grâce à la participation de Krof, batteur
de Catacomb, et à une production honnête. Pour
situer musicalement B.I.S., il faut rappeler que le groupe toulonnais
uvre dans un black résolument occulte dans une
lignée très old school. Les 65 minutes de ce Cd
nous offrent aussi bien des titres black bourrins que ne renieraient
pas les fans des premiers Bathory, que des uvres épiques
ou tel un prêtre satanique, le chanteur déclame
des récits de guerre entre paradis et enfer, ou des morceaux
plus 'orchestral mid-tempo'. Dans le délire album concept-horreur-occultisme,
ce disque séduira tous les fans de black pur underground
!
Contact : Nihil Voces Prod, BP 41, 78240
Chambourcy, France (album dispo pour 80FF p&p compris)
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BLACK WIDOWS "Dark Side Of An Angel"
Mcd (Recital Prod)
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Frank Arnaud |
Les
filles semblent avoir le vent en poupe ces derniers mois dans
le Metal ! Tant mieux ! Et là en plus, ce quatuor est
exclusivement féminin ! C'est assez rare pour être
signalé. Ce groupe évolue dans un gothic-death
mélodique où chant mélodique et borborygme
death se côtoient agréablement, le tout excécuté
par la même vocaliste : Rute. Ce Cd nous propose 4 titres
d'un gothic death puissant, mélodique et enlevé.
Les tempos sont plus rapides qu'à l'accoutumée,
et les chansons diffusent des ambiances tantôt "sauvages",
tantôt plus aériennes. La production est assez
bonne même si on n'atteint pas des sommets et que l'on
sent que le groupe n'est pas encore totalement au top. Mais
dans l'ensemble, le résultat est plus qu'encourageant
et laisse présager un premier album des plus intéressants.
Contact : Recital, Apartado 88, 4795 161
Rebordoes, Santo Tirso, Portugal - mail : recital@net.sapo.pt
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NIGHTMARE "Cosmovision" (Napalm Records
- M10)
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Frank Arnaud |
Nous
avons bataillé ferme pour recevoir le disque, mais c'est
fait (merci Season of Mist !?) !! La voilà enfin sur
notre platine CD, "la galette" dont toute la scène
heavy française parle ! Pour ceux qui ont connu le Nightmare
des années 80, cela sera une (bonne) grosse surprise.
Sans renier ses influences, son style et le son caractéristique
du groupe, les 5 Grenoblois aidés par le producteur norvégien
Terje Resnes (Tristania, Alastis, Sirenia
) ont réussi
à parfaitement concilier les racines du groupe et une
évolution musicale très moderne. On peut donc
retrouver un heavy-speed aux influences tantôt européennes,
tantôt US, mélodique et puissant. Mais l'arrivée
de churs superbes, de claviers et d'une foule d'arrangements
tous plus réussis les uns que les autres font de cet
album un pur régal. Le chant original de Jo Amore est
d'une efficacité à toute épreuve, le frangin
martèle ses fûts comme un diable tandis que guitares
et basse s'en donnent à cur joie pour notre plus
grand plaisir. La production est remarquable mis à part
peut-être un son de batterie un peu "plat",
mais les goûts et les couleurs
Notons également
la superbe pochette de notre J-P Fournier national ! Un album
quasi-parfait qui vient prouver qu'il faudra encore compter
avec Nightmare dans les années à venir ! |
BOLT THROWER "Honour, Valour, Pride"
(Metal Blade - M10)
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"Sergent" Christophe Nogues |
Il
a fallu attendre 4 ans depuis "Mercenary", leur précédent
album, pour que les Britanniques de Bolt Thrower se décident
à nous pondre un nouvel album. Nouvel album et nouveau
chanteur. Mais pourtant, ils n'ont pas changé d'un iota
leur fusil d'épaule, cela reste toujours la même
musique; ils nous mitraillent de riffs bien lourds et de rythmiques
puissantes. Leur marque de fabrique est indiscutable, c'est
du pur Bolt Thrower inimitable et inimité ! Et leur musique
est bien plus guerrière que nombre de pathétiques
groupes de black-metal ! Ils n'ont pas besoin de revendiquer
la haine, ni de jouer à vitesse supersonique ! Leur death
pachydermique est aussi meurtrier qu'une bonne grenade ! La
petite tuerie Death-metal du mois ! À acheter !
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SUMMONING "Let Mortal Heroes Sing Your Fame"
(Napalm Records)
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Orphana |
On
commençait, à s'impatienter. Après le majestueux
"Stronghold", revoici Summoning avec ce nouvel album,
à l'orientation toujours aussi médiévale
fantastique dans ses thèmes, cependant avec des titres
moins puissants. Comme d'habitude, "Let the mortal"...
débute avec une intro instrumentale, précédant
7 autres titres aux tempos lents, et avec un timbre de guitare
en revanche bien meilleur. Les morceaux de cette nouvelle fournée
sont malheureusement moins épiques que son prédécesseur,
mais la texture de chaque titre prend un trajectoire bien plus
affinée au niveau de la composition, plus fluide et développée.
Summoning évolue ainsi musicalement au niveau de l'écriture
des mélodies, tout en asseyant son style incomparable.
Une bonne évolution du groupe, mais peut mieux faire...
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NICKELBACK "Silver Side Up" (Roadrunner)
|

Frank Arnaud |
Il
est toujours hallucinant de voir débarquer en Europe
des groupes US totalement inconnus, déjà auréolé
d'un succès énorme aux States ! Pensez donc, ce
disque s'est déjà vendus à plus d'1 million
d'exemplaires du coté de chez l'Oncle Sam et s'est retrouvé
N°1 des charts au Canada !! Le tout après un premier
album passé complètement inaperçu en Europe
! Alors, intox ou nouvelle sensation Metal ? Personnellement,
j'ai beaucoup apprécié cet album. Le chant de
Chad Kroeger est superbe, les mélodies des 10 titres
de l'album sont imparables et ce "Silver Side Up"
produit par Rick Parashar (Pearl Jam, Temple Of The Dog
)
bénéficie d'une production terrible
dans
le bon sens du terme ! Vous l'aurez compris, ici on donne dans
le mainstream rock à la STP, Alice In Chains et consorts.
Et dans cette catégorie, Nickelback fait plus que bonne
figure et s'annonce déjà comme la locomotive du
retour des groupes à guitares aux States. Rien que pour
ce haut fait et pour commencer à détrôner
le sinistre "Groove & Dance", ce groupe mérite
notre soutien. Sans être révolutionnaire, c'est
du tout bon, vous pouvez foncer acheter ce disque !
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MACHINE HEAD "Supercharger" (Roadrunner)
|

Christophe Nogues |
Machine
Head sort son 4ème album
comme le temps passe !
Le "petit" groupe qui avait explosé avec leur
premier album et lors de leur tournée avec Slayer est
devenu un groupe phare de la scène metal moderne. Et
contrairement à ce que beaucoup pensait, ils n'ont pas
viré "Neo-metal". Le colossal succès
des Limp Bizkit et autres Linkin Park ne les a pas influencé.
Cet album est un peu une synthèse de leurs 3 albums précédents.
On y retrouve la rage de "Burn My Eyes", la lourdeur
de "The More Things Change
" et le coté
varié et mélodique de "The Burning Red"
; les chansons ont une structure plus simple, elles sont plus
"rentre-dedans". Elle sont donc très efficaces
! Même si cet album n'étanche pas notre soif de
nouveautés et d'innovations, il ne nous laisse sûrement
pas sur notre faim, question qualité ! On peut seulement
regretter que ce ne soit qu'un "bon" album et pas
la "bombe" que l'on espérait !
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ANOREXIA NERVOSA "New Obscurantism Order"
(Osmose prod.)
|

Alexis "Happy" (!!) Kieffer |
Anorexia
Nervosa a manifestement voulu frapper fort avec ce nouvel album.
Tout respire la puissance et la maturité. Seul reproche
: on est désormais loin des débuts axés
vers l'avant-gardisme et l'expérimentation. Tout est
désormais rigoureusement calibré : 5 minutes par
morceau, orchestrations très réussies, son dévastateur,
agressivité remarquablement dosée
Un vrai
petit Cradle
Car il ne faut pas se voiler la face : Cradle
Of Filth est désormais la référence d'Anorexia
Nervosa. Avantage : c'est une base solide. Inconvénient
: ils ne sont évidemment pas les seuls à avoir
choisi ce créneau. Mais ils sont résolument les
meilleurs. En effet, si l'on fait l'effort (minime) de ne pas
se polariser sur l'évidente influence, si l'on écoute
cet album sans a priori, on est alors grisé par ce niveau
rarement atteint dans l'extrême, surtout en France. Ce
disque possède la classe internationale et est, à
mon sens, promis à une redoutable carrière à
l'échelle mondiale. Seule fausse note : la reprise sans
aucune surprise du "Solitude" de Candlemass qui figure
en bonus track. Qui connaît l'original sait parfaitement
que toute reprise est vouée au pire à l'échec,
au mieux à l'indifférence.
|
DESTUCTION "The antichrist" (Nuclear
Blast)
|

Christophe Nogues |
Et
voici déjà le deuxième album de ces teutons
après leur come-back. Quelques années de silence,
compensées par beaucoup de bruit en un peu plus d'un
an ! N'ayant jamais écouté Destruction dans les
années 80, je dois avouer que leur retour ne m'a pas
particulièrement bouleversé ! (Je pense que cela
a du faire plus plaisir à Frank Arnaud !). Et l'écoute
de ce nouvel album non plus ! Non pas qu'il soit mauvais, bien
au contraire, mais cela a suscité chez moi plutôt
une indifférence polie. Leurs morceaux ne m'ont pas donné
envie de pogoter et d'headbanguer furieusement comme ce fut
le cas pour les derniers CD de Slayer ou de Carnal Forge. Pourtant,
il y a du savoir-faire et une réelle volonté d'en
découdre ; mais c'est trop "tard" pour moi,
je ne deviendrai pas fan de Destruction en novembre 2001.
Et les connaisseurs ? Et bien ceci se seront déjà
régalés à l'écoute des petits brulôts
contenus dans cette galette. Et ils n'auront pas eu tort !
|
CONVERGE "Jane Doe" (Equal Vison /
Overcome)
|

Clem |
Révélé
aux masses métalleuses par le sublime "The Poacher's
Diaries", Converge sort une nouvelle fois des ténèbres
pour délivrer ce "Jane Doe", violent et torturé.
L'auditeur se trouve une fois de plus confronté à
un déluge metal hardcore des plus menaçants, multipliant
les embuscades rythmiques pour mieux le surprendre ! Les deux
premiers morceaux sont d'ailleurs de véritables bombes
grind / hardcore / metal qui symbolisent à merveille
le style unique et débridé des Américains.
Le dernier morceau, apothéose chaotique, est une démonstration
de talent pur. Et celui-ci montre à quel point Converge
se révèle un orfèvre de la mélodie,
pour en tirer l'essentiel . Non content de mettre dans sa besace
les déçu(e)s de la nouvelle orientation musicale
de Cave In (responsables du magistral et incontesté "Until
Your Heart Stops"), Converge pourrait séduire un
public metal, fatigué de la baisse de régime de
certaines pontes feignantes.
|
GAMMA RAY "No world order" (Edel)
|

Christophe Nogues |
En
ces temps où les albums de heavy-metal fleurissent comme
le chiendent, il est bon que les piliers de cette scène
montrent aux petits jeunes leur savoir-faire et leur expérience.
Et question savoir-faire et expérience, Gamma Ray en
a à revendre. Depuis plus de 10 ans, ces Allemands sortent
des albums de qualité reconnus par la critique et les
fans, dont je suis ! Et cet album ne faillit pas à la
règle. Une fois de plus, Kaï Hansen et ses potes
nous ont mitonné un très bon album, plus rentre-dedans
et moins sophistiqué que le précédent.
Les influences des grands du metal tels Primal Fe
heu
excusez-moi tels Judas Priest se font sentir et il y a même
une composition "pompée" sur Helloween (ou
plutôt c'est un clin d'il à l'ancien groupe
de Kaï Hansen !). La production est impeccable, les compos
sont béton et le tout est maîtrisé de bout
en bout. Mais au delà de la grande qualité de
cet album, j'ai un peu l'impression que Gamma Ray ne se mouille
pas assez ; le groupe a une formule éprouvée qu'il
ne cesse d'appliquer en ajoutant ou en enlevant quelques petits
éléments afin de "personnaliser" l'ensemble.
Je ne peux m'empêcher de penser que "Land Of The
Free" reste leur meilleur album, et que tout ce qu'ils
ont produit par la suite est moins original et surtout plus
"dans le moule" de la scène heavy actuelle.
Et cela, on ne peut que le regretter. Un achat tout de même
vivement conseillé ! |
EMPEROR "Prometheus : The Discipline Of Fire
And Demise" (Candlelight) |

Alexis Kieffer |
Ceci
serait donc le dernier Emperor. A tout jamais ? Ou jusqu'à
la reformation ? Peu importe. Le fait est que la nature de cet
album plaide pour qu'il soit le der des der d'Emperor. Car il
est manifeste que le groupe touche ses limites. Cet album, c'est
tout et n'importe quoi, y compris son contraire. Un peu comme
s'ils avaient appuyé sur tous les boutons en même
temps, sans se soucier du résultat. Or le résultat
est là : un disque impossible à écouter
de bout en bout tant il manque d'unité et de cohésion.
La palme du ratage revient aux vocaux d'Ihsahn, systématiquement
faux lorsqu'il chante clair. Le reste est à l'avenant
: cacophonie, prétention, désinvolture. On est
loin de la discipline du titre. Si je suis si sévère,
c'est qu'Emperor avait jusqu'à présent tout réussi
(excepté la scène), du plus mystique au plus furieux.
D'ailleurs, contrairement à beaucoup, l'orientation thrash
et racée du dernier ne m'avait nullement déçu.
C'est dire si je suis ouvert d'esprit. Mais là, je ne
pardonne pas. Peut-être suis-je trop déçu
et que c'est injustement que je passe sous silence les quelques
bons moments que recèle l'album. Mais c'est à
dessein : qui aime bien châtie bien. Et puis, je gage
que cet album recueillera son lot de louanges par ailleurs,
ce qui équilibrera les choses. |
SLAYER "God Hates Us All" (Deaf American)
|

Christophe Nogues |
Les
dieux du thrash sont de retour ! Et une fois de plus, ça
va faire très mal. Cet album était initialement
prévu pour le 17 juillet, mais la sortie en a été
finalement repoussé au 11 septembre. La coïncidence
fait que cet album intitulé "Dieu nous hait tous"
arrive dans les bacs le même jour où des fondamentalistes
religieux ont perpétré le plus ignoble des attentats
! Musicalement, ils n'ont pas viré neo-metal, Slayer
fait toujours du Slayer, et il le fait bien. Très bien,
même ! Première surprise, il y a une petite introduction
Puis c'est parti, c'est l'agression. Riffs assassins, rythmiques
au rasoir, chant guerrier et parties de batterie monstrueuses.
Le tout servi bien sûr par une production énorme
et un artwork très
slayeresque ! Même s'il
y a moins de solis de guitares et de chansons très rapides,
c'est vrai que l'on se sent en terrain connu, que musicalement
Slayer n'évolue pas beaucoup et qu'il y a de la redite.
Même s'il est difficile de résister à des
brulôts comme "Disciple", "God Send Death",
ou "Bloodline", il est vrai aussi, que sur tous leurs
albums depuis 8 ans, Slayer n'a pas été capable
d'écrire des hits aussi imparables que "War Ensemble",
"South Of Heaven" ou bien sûr "Angel Of
Death". Mais en tant que fan de musique brutale, on est
séduit par une telle débauche de violence dans
les chansons et par cette implacable recherche de la rythmique
tueuse, de paroles sentant le souffre, et de riffs d'égorgeurs.
On ne peut que s'agenouiller de respect devant un groupe dont
l'intégrité n'a jamais été à
prouver. Il n'y a pas de Dieu, Jehovah, Allah, Bouddah, ou Satan
; les seuls dieux sur cette planète sont les Slayer.
Définitivement ! |
CHIMAIRA
"Pass Out Of Existence" (Roadrunner) |

Clem |
Bien
belle surprise que voilà ! Enfin un groupe trouvant le
juste équilibre entre puissance et mélodie, célébrant
à sa manière une nouvelle alchimie métallique.
Neo metal, Hardcore torturé et Thrash syncopé
festoient côte à côte, pour le meilleur et
pour le pire. Et force est de constater, qu'à parts de
rares écarts trahissant la volonté d'exploser
au plus grand nombre ("Split", "Painting The
White To Grey" aux faux accents Slipknotiens), c'est (très)
souvent le meilleur qui domine. Comment rester de marbre face
à cette succession d'hymnes telluriques que constituent
les cinq premiers morceaux de ce disque ? Ce serait également
pure injustice d'éclipser "Sphere", "Let
Go" ou "Forced Hate", véritables monuments
de metal moderne, incantatoires et empreints d'une violence
sournoise. Le tout est magistralement servi par une production
très cyber, caractérisée par un son large
et puissant, aux réminiscences industrielles froides
et mécaniques. Un premier album ("This Present Darkness
") l'avait laissé entrevoir, Chimaira libère
sur cet album l'étincelle des génies et, par là
même, la vision d'un futur radieux. |
IN
FLAMES "Tokyo showdown live" (Nuclear
Blast) |

Christophe Nogues |
Après
une carrière prolifique, les suédois, qui ne cessent
de monter, nous proposent un live enregistré au japon
pendant leur dernière tournée. Au programme de
ce nouveau CD, des extraits de tous leur albums ce qui nous
donne un joli panorama de l'ensemble de leur parcours. Le son
est tout à fait correct, mais passé à la
moulinette du live, les compositions sont un peu trop uniformes
; on sent bien que In Flames appliquent la même formule
depuis 3 albums. Gare à l'essoufflement ! "Tokyo
showdown live" reste tout de même un disque correct
qui peut faire office de Best-of. In Flames à la réputation
méritée d'être un très bon groupe
sur scène, mais il manque un petit quelque chose, un
peu de relief pour que ce live soit vraiment passionnant. |
BEATEN
BACK TO PURE "Southern Apocalypse"
(Retribute recs.) |

Alexis Kieffer |
Voici
un étrange mélange entre Edge Of Sanity, Cathedral
et Mindrot. Le tout dans une ambiance sudiste arriérée
et fière de l'être. Ce disque est plutôt
hors des créneaux traditionnels, ce qui le rend sympathique.
En effet qui ose, de nos jours, jouer du doom avec une voix
aussi saturée ? Qui ose faire exploser les bases du stoner
en faisant reculer le genre jusqu'à la plus lointaine
préhistoire, quitte à le défigurer ? "Beaten
Back To Pure" ose tout cela, et il a raison. Un bon coup
de poing où ça fait mal. |
GRONIBARD "Top Chanmé" (Bones
Brigade Prod.)
|

Orphana |
Gronibard
est-il un groupe à prendre au sérieux ? Pour tout
metalleux, ceci pourrait être un bon sujet de méditation.
Pour ressasser encore le line-up, lui même assez comique,
Gode Michel, Albatard, Necronembourg et Anal Capone on eu la
bonne idée de faire du brutal death gore, mais dans un
domaine encore inexploré jusqu'à ce jour. Ce premier
album est truffé de samples de vieux films pornos (et
des dialogues, s'il vous plaît !), ainsi que de délires
hors contexte, le tout illustré par une zolie jaquette
style BD entre trip caca-boudin et Wolinski (regardez tous les
détails !). La crudité des textes reste assez
inédite pour un groupe français, mais sachez que
tout est à prendre au 2nd degré ! Si le contenu
des paroles explicites ne vous satisfait pas, vous pouvez vous
rassasier au moins de la musique, où il faut avouer que
nos lillois sont des maîtres en devenir. Sans autant de
talent, dans son genre, Gronibard n'aurait pu être crédible.
Enfin,à vous de juger, Gronibard a désormais autant
de fans que de détracteurs ! Mais à l'écoute
de l'album, faites fi de votre morale, et mettez votre humour
en mode de fonctionnement. |
LEAK "The Old Teahouse cd" (Cold Meat
Industry)
|

Alexis Kieffer |
Leak
joue de l'indus à l'ancienne, avec force feed back et
autres recette ancestrales. Il s'agit d'un disque extrêmement
minimaliste, tout à fait à contre courant et qui
remonte aux sources de la musique électronique. Pas d'esbroufe,
ni d'attrape-couillons. Le travail est rigoureux et sobre. Un
ravissement. |
GRAVEDIGGER "The Gravedigger" (Nuclear
Blast)
|

Christophe Nogues |
Après
Destruction, voici un autre " vieux " groupe que je
n'avais jamais écouté. Et avec cette invasion
de groupes heavy-metal singeant Helloween, Iron Maiden, et Judas
Priest, je ne voyais pas cette chronique d'un très bon
il !
Dès les premières secondes, j'ai compris mon erreur
! Gravedigger n'a RIEN à voir avec un groupe de jeunes
branleurs ! Ils ont leur style, ils ont de l'expérience,
ils ont les compos et ils ont LE son qui tue ! Rythmiques en
béton, guitares en avant et chants virils semblent être
le leitmotiv de cet album. On a entre les mains un vrai album
de power/heavy-metal puissant et accrocheur ! Et comme dirait
le fan moyen de Manowar une bière à la main :
"Putain, ça c'est pas un album de tarlouzes !".
Alors, si vous en avez marre du faux metal progressif, du heavy
mollasson, et du mauvais speed, n'hésitez pas vous procurer
cet excellent CD. Vous ne le regretterez pas !
|
THERION "Secret of the runes" (Nuclear
Blast)
|

Alexis "furax" Kieffer |
De
quoi ont-ils peur ? Que l'on grave leurs disques ? Qu'ils se
rassurent, ce n'est pas demain la veille que je copierai une
merde comme ce disque. Il n'était donc pas nécessaire
d'y faire figurer des versions "faded" (traduisez
: coupées) des morceaux. Ce sont des procédés
de voyous qui déshonorent ceux qui les utilisent et ceux
qui les acceptent. Je ne chroniquerai JAMAIS un disque contenant
des versions "faded" comme ils disent. Si c'est l'avenir,
autant tout arrêter. |
ABIGOR "Satanized" (Napalm Recs)
|

Nathanäel |
Après
avoir dû se séparer de T.T. pour des raisons d'intense
défonce, "le commandant des légions de Satan"
nous renvoie aux valeurs spirituelles du black. Satanized se
rapproche musicalement des deux premiers albums mêlant
de nouveaux éléments et de nouvelles influences.
Laissant de côté la technique, le "Démon
de guerre" nous propose un album plus personnel. Ce neuvième
opus est dédié au monde de l'occultisme et de
la mort. Le changement de line-up a su faire évoluer
les compositions, en les basant sur la mélodie, des structures
plus cohérentes, un son plus clair et des riffs tueurs.
Abigor prouve la constante évolution avec l'aboutissement
de cet album. La haine, le meurtre et le Satanisme sont les
sentiments ressentis au cours de l'écoute. Pour résumer,
cet opus est excellent ! A posséder pour tout ceux qui
aiment le black killer ! Le prochain album intitulé "Warmachine
2002", sera suivi d'une tournée européenne
d'une dizaine de dates !!!
à suivre
|
Perception Multiplied
multiplicity unified : the
manifold of Peter Andersson (Cold Meat Industry)
|

Alexis Kieffer |
Les
deux projets les plus connus de Peter Andersson sont le lugubre
Raison d'Etre et le tangerinedreamien Atomine Elektrine. Mais
le bougre a d'autres cordes à son arc : 7 pour être
précis. Le noisy Stratvm Terror, l'ordoequilibrien Cataclyst,
le tellurique Panzar, l'ambient Necrophorus, le re-noisy Bocksholm,
le répétitif Svasti-ayanam et enfin l'étrange
Grismannen. Ce disque est une éclatante démonstration
du talent de Peter Andersson qui parvient à décliner
en autant de genres différents une même base indus-noise-ambient.
Il réussit à insuffler à chaque projet
une coloration qui lui est propre tout en lui conservant des
soubassements communs à l'ensemble : noirceur, lenteur,
ambiguité. Ce disque constitue un redoutable contre-poison
à l'uniformisation rap-rock-funk-dance-hip-hop, même
si, je le sais, la bataille est perdue d'avance. Ils ont l'avantage
du nombre. Un disque pour ermites sans illusion. |
JERKSTORE "Hard Words Softly Spoken"
(Drugs)
|

Alexis Kieffer |
La
bonne surprise du mois. Soyons honnêtes : qui avait entendu
parler des Danois de Jerkstore ? Réparons cet oubli.
Car il y avait longtemps qu'un groupe n'était pas aussi
bien parvenu à mélanger mélodies et puissance.
Sans vouloir utiliser de comparaisons sacrilèges, disons
tout de même qu'Alice In Chains n'est pas loin. Avec cependant
des riffs beaucoup plus heavy. A vrai dire, de ce côté,
c'est Pantera qui est le plus mis à contribution. Life
Of Agony n'est pas non plus absent. Le simple énoncé
de ces trois noms devrait suffire à vous édifier
quant aux qualités de ces nouveaux. En tout cas, moi,
je n'ai plus rien à dire. |
ALICE COOPER "Dragontown" (Edel)
|

Christophe Nogues |
Et
déjà un nouvel album pour Alice Cooper après
"Brutal Planet" l'année dernière. Plutôt
silencieux à la fin des années 90, il revient
en force pour ce nouveau millénaire. Enfin, "en
force" n'est peut-être pas la meilleure expression
vu le niveau de cet album. Il est étrange de constater
que l'on a pas manqué d'assimiler le révérend
Marylin Manson à Alice Cooper il y a quelques années,
et que c'est maintenant ce bon vieux Vincent Furnier qui va
manger dans la gamelle de..( ).. ! En effet c'est le deuxième
album de sa collaboration avec Bob Marlette (ouarf, je ne m'y
ferai jamais à ce pseudo à la con !) et donc on
y rencontre plein d'influences indus et neo-metal. Bob Marlette,
déjà producteur, compositeur, multi-instrumentiste
sur l'album de Rob Halford/Two "Voyeurs", a l'air
de faire sa spécialité le recyclage des vieux
chanteurs Hard en perte de vitesse. Ce fut un bide pour Rob,
qui préféra, à juste titre, relancer sa
carrière metal. Que va t-il en être pour Alice
? La tonalité de l'album est plus lourde, mais moins
brutale que l'album précédent. Certaines compositions
sentent un peu trop le copier/coller et par moment la voix de
Cooper ne se marie pas très bien avec la musique... Ce
n'est pas vraiment Alice au pays des merveilles (je sais, elle
est nulle !). On y trouve quand même quelques bonnes compositions.
Mais quelques bonnes chansons ne suffisent pas à faire
un bon album. Tout simplement. |
PUISSANCE "Total Cleansing" (Regain
rec.)
|

Alexis Kieffer |
De
toute la clique Cold Meat, Puissance n'a jamais été
mon groupe préféré. Pas assez capable de
tenir la distance sur un album entier. Leur avant-dernier album
("Back In Control") en est la preuve parfaite. Aujourd'hui,
ils reviennent chez une nouvelle maison de disque, un habillage
cyber-martial et des idées assez innovantes. Comme par
exemple ces rythmes pratiquement trip-hop ou ces franches concessions
à la mélodie ("Release The World", "Hail
The Mushroom Cloud"). Un album assez déroutant pour
qui connaissait Puissance avant. Mais le changement est loin
d'être désagréable. En fait, il s'agit d'un
très bon album. |
CARNAL FORGE "Please...die !" (Century
Media)
|

Chris "Die Die" Nogues |
Et
bien, ils sont prolifiques ces Suédois, encore un nouvel
album ! Assez similaire aux précédents et sûrement
assez ressemblant au suivant ! Bon, on va pas se plaindre non
plus. Ils sont pas si nombreux les groupes à vous asséner
une telle brutalité, parfaitement carrée et maîtrisée
! Leur jeu est clair et limpide. On entend chaque riff, chaque
solo. Et pourtant, ça joue souvent très vite.
Vous ne connaissez pas leur style ? Et bien essayez d'imaginer,
un thrash brutal à la croisée de Slayer et At
The Gates, matiné de hard-core, le tout servi par une
production à la suédoise ! Vous voyez le truc
? Et bien, si ça vous branche et que le manque d'originalité
ne vous effraie pas, n'hésitez pas à vous explosez
la tête avec cet album plein de bombes incendiaires ! |
SUNSETH SPHERE "Storm Before Silence"
(Hammerheart rec.)
|

Alexis Kieffer |
Il
en vient même de Hongrie ! Que voulez-vous que j'y fasse,
c'est ainsi. Sunseth Sphere, de Hongrie donc, ont bien écouté
Within Temptation (qui eux mêmes ont bien écouté
qui vous savez). Tout ceci ne serait pas mauvais si l'on mettait
de côté le niveau technique (moyen), le manque
d'originalité (criant) et même parfois, le manque
d'inspiration. Au final, et malgré l'assurance tous risques
que semble constituer le fait de posséder dans ses rangs
une chanteuse correcte, on ne peut pas dire que cet album restera
dans les annales. Tout au plus permettra-t-il à quelques
malins d'inclure un ou deux de ses morceaux dans quelque compilation
foireuse dédiée au métal-chanté-par-des-filles.
C'est peu. |
ILLDISPOSED "Kokaiinum" (Die Hard)
|

Christophe Nogues |
Illdisposed,
l'un des meilleurs groupes de death-metal danois n'avait pas
donné signe de vie pendant un long moment. On les croyait
complètement disparus. Puis, ils se sont rappelés
à notre bon souvenir en sortant il y a moins d'un an,
un honnête CD de reprises. Et là arrive enfin un
nouvel album. Et quel plaisir d'entendre de nouveau ce son massif,
énorme, qui fait la nique à toutes les productions
suédoises. Ils n'ont rien perdu de leur lourdeur. Les
rythmiques écrasent tout sur leur passage et les riffs
vous donnent envie d'headbanguer et de rejoindre le mosh-pit
! Moins systématiquement brutal que par le passé,
les compositions se caractérisent par des tempos moyens
et une espèce de groove char d'assaut. L'album est peu
court mais bon on devra s'en contenter. Il n'est pas aussi excellent
que ce que j'espérais d'eux, mais cela reste très
bon tout de même ! Surtout dans une période ou
le renouveau du death-metal se caractérise surtout par
des groupes plus stupidement brutaux les uns que les autres.
Optez pour une valeur sûre. Achetez danois ! |
DEEDS OF FLESH "Path Of The Weakening"
(Erebos)
|

Alexis Kieffer |
Pensez
que Deeds Of Flesh écume la scène (ou du moins
la discographie) death depuis au moins 7-8 ans. Côté
bizness, ils ont fait un saut énorme puisqu'ils sont
passés de Repulse Records (Espagne) à Erebos (Slovaquie).
La promotion qui tue ! Côté musique, la sauce est
désormais connue : du death ultra brutal, pas mauvais,
vraiment très extrême. Mais qui tourne en rond,
évidemment. Le son est bon, la technique également.
Si bien que je ne vois vraiment aucune raison de ne pas recommander
l'achat de ce disque à ceux qui pensent que Cannibal
Corpse se serait relativement endormi (il y a des cons partout). |
AES DANA "La Chasse Sauvage" (Sacral
Productions)
|

Christophe Nogues |
Sacral
productions est un petit label qui fait plaisir à voir
et qui risque de faire parler de lui s'il continue dans cette
veine. En effet, après avoir sorti l'excellent album
de Belenos, leur nouvelle prod est un autre groupe français.
Aes Dana officie dans un black-metal celtique et médiéval.
Le chant est en français (mais bon c'est difficile de
comprendre un chant si hurlé !) et les paroles ne traitent
pas de satanisme ! C'est déjà ça de gagné.
Pas de croix renversée, ni de démons, ni de succubes,
ni non plus de vikings ou de... chars d'assaut ! On nage plutôt
en plein paganisme et leur musique se détache des influences
habituelles de ce genre de groupe. Ce qui ne veut pas dire que
leur musique est moins bien. Leur black est crû et agressif,
mais n'oublie pas la mélodie grâce à l'apport
d'instruments médiévaux, telle cette flûte
très présente sur les chansons. Aes Dana respecte
de plus la parité hommes/femmes, 3 de chaque ! Avec eux,
on peut presque parler d'exception culturelle française
dans le black ! Même si la production n'est pas parfaite
et que le groupe a encore un coté underground/amateur,
ils sont sur la bonne voie. Et c'est à maintenant à
vous de les découvrir ...et de les soutenir.
|
HYPNOSIS "Humanoid" (H.A.R)
|

Alexis Kieffer |
Quelques
années après son split salutaire (et sanitaire)
(Ndlr : Alexis, voyons !!?), Loudblast inspire encore quelques
formations. Hypnosis en fait partie. On se croirait revenu à
l'époque de "Sublime Dementia". Cette époque
étant la meilleure de Loudblast, le résultat n'est
pas mauvais du tout. Et comme personne en Europe ne se souvient
de Loudblast, Hypnosis pourra même passer pour un groupe
original. Ajoutez qu'ils ont le bon goût de faire chanter
quelques passages par leur guitariste féminine, qui s'en
sort bien, et vous aurez compris que loin de déparer
dans la production mondiale , l'album des Français Hypnosis
tient plutôt la route. Une bonne surprise, et un achat
conseillé.
|
ENSLAVED "Monumension" (Osmose Prod.)
|

Alexis Kieffer |
On
sait que l'actuelle vague stoner emporte pas mal de monde sur
son passage. Par principe et par souci de ne pas heurter, je
n'irai pas jusqu'à dire qu' Enslaved fait partie du lot
des engloutis. Mais quand même ! Quel changement ! Tant
sur le plan du son (hyper grave) que des compos (étrangement
" in your face "), Enslaved joue désormais
une musique que l'on pourrait comparer à un mélange
entre Cathedral, Entombed et de timides restes de black (je
sais, ils ont toujours dit qu'ils ne jouaient pas du black mais
du viking
) Ajoutez quelques passages franchement progressifs
et vous conviendrez que la donne a bien changé
Je ne peux pas dire que je n'aime pas. Au contraire, je tiens
à louer cet effort de renouvellement. D'ailleurs, Enslaved
a toujours occupé une place à part sur la scène
extrême. Avec un album aussi original, ils la conservent
sans mal, avec en prime une remise à plat intéressante
et courageuse. |
ENSOPH "Bleeding Womb Of Ananke" (Beyond
Prod)
|

Alexis Kieffer |
Vous
souvenez-vous de Sadness, ce drôle de groupe suisse ?
Ensoph me le rappelle énormément. En encore plus
mystique. Un peu d'horror metal, une touche d'Arcturus, une
autre de Third And The Mortal. Encore un peu de In The Woods,
et vous obtenez un groupe dont on se doute immédiatement,
et malgré son anonymat, qu'il se place directement dans
la catégorie haute du métal. Un groupe manifestement
ambitieux sur le plan artistique et créatif. Cet album
est une réussite dont même le son légèrement
plat ne parvient à masquer les immenses qualités
d'âme. En outre, très belle pochette. |
DREADNAUGHT "Down To Zero"
(The Music Cartel)
|

Alexis Kieffer |
Avec
leur thrash rugueux à la Machine Head (en plus heavy
cependant), Dreadnaught évolue dans un registre qui pourrait
être porteur. A condition de faire preuve de plus de cohésion
dans la composition et de tranchant dans le son. La copie est
nettement à revoir même si, c'est indéniable,
le potentiel est là. |
IMPALED NAZARENE "Absence
of war does not mean peace" (Osmose)
|

Alexis Kieffer |
Le
dernier album d'Impaled Nazarene, " Nihil ", pour
parfait qu'il était dans l'absolu, représentait
cependant pour les fans du début l'ultime limite à
ne pas dépasser. Au delà, on tombait dans le thrash
commun. Impaled Nazarene a franchi ce pas. " Absence of
war does not mean peace " est absolument thrash. Si l'on
excepte la voix toujours torturée de Mikka, il n'y a
désormais plus grand chose qui distingue le groupe du
tout-venant scandinave. Sur quelque plan que l'on se place (son,
compositions, solos de guitare), on constate que la noirceur
et l'ambiguïté qui teintaient des albums pourtant
aussi différents que " Ugra Karma " et "
Suomi Finland Perkele " ont disparu au profit d'une démarche
certes pleine d'allant mais beaucoup plus standardisée.
D'un autre côté, on comprend parfaitement le souhait
d'évolution qui préoccupe le groupe. On aurait
simplement préféré que, connaissant les
goûts de ses membres pour l'électro et l'avant-garde,
le changement ait été axé vers l'originalité
plutôt que vers la reddition aux actuels canons de l'extrême. |
LUCIFUGUM "On The Sortilage
Of Christianity" ( Oaken-Shield)
|

Alexis Kieffer |
On
se demande parfois si les maisons de disques souhaitent réellement
que leurs produits soient chroniqués. Prenez Lucifugum
: un nom illisible (à l'heure où nous mettons
en ligne, je ne suis toujours pas certain qu'il s'agisse réellement
de Lucifugum), un disque accompagné uniquement d'un pauvre
livret qui ne mentionne même pas le nom du label
Non, franchement, si je chronique ce disque, c'est seulement
pour rendre hommage à ce duo de débrouillards
qui avec deux peignes et un canif parvient à livrer un
disque de black metal symphonique tout à fait recommandable,
dans la lignée de ce que fait Limbonic Art (décidément
très en vogue en ce moment). Evidemment, tout ceci est
quelque peu fruste. Mais je le répète, eu égard
aux moyens dont dispose le groupe, le résultat est exceptionnel.
Si l'expression n'avait pas été tant galvaudée,
je dirai : " support the underground ! ". |
ARTHEMESIA "Deus Iratus"
(Native North rec.)
|

Alexis Kieffer |
Incroyable
: il s'agit d'un premier album ! Arthemesia est le groupe de
black finlandais que personne n'espérait plus. Il est
rare d'entendre un groupe se livrer à un tel déferlement
de haine et de violence tout en gardant une cohérence
et une précision de tous les instants. Les plus anciens
n'y sont parvenus qu'après un ou deux albums. Arthemesia
y réussit immédiatement, sans galop d'essai, sans
filet. Cet album constitue à coup sûr un des événements
majeurs de l'année 2001 en matière de black, comme
si tout était remis à plat. La principale particularité
de ce disque est sa totale dévotion au rythme. Jusqu'aux
claviers, tout est tourné vers la recherche de l'efficacité
rythmique. Il faut ne pas s'arrêter à la pochette
plutôt cheap et au logo d'une effarante banalité.
Car derrière se cache l'une des plus infernales machines
black actuelles. Sauvage ! |
FURIA "A La Quête Du
Passé" (Adipocere Rec.)
|

Alexis Kieffer |
A
l'écoute de cet album, on est d'abord rassuré,
puis déçu, ensuite séduit et enfin, emballé.
Rassuré que malgré les titres pompeux en Français,
on n'ait pas affaire à un ersatz de Misanthrope (surtout
qu'entre nous, hein, Misanthrope : bof !). Déçu,
car en dépit d'une esthétique et d'un concept
avant-gardistes, le contenu est très conventionnel sur
le fond. Séduit, parce que ce fond classique thrash-black-death
est astucieusement enveloppé dans une approche moderne
et amusante tant sur le plan sonore (claviers, voix féminine)
que visuel. Finalement, le son et la technique, excellents,
finissent de nous emballer et l'on se retrouve avec un disque
très bien placé sur la scène extrême
internationale.
|
SACRED SIN "Translucid Dream
Mirror" (Demolition Rec.)
|

Alexis Kieffer |
Après
que l'on eut placé beaucoup d'espoir en eux, Sacred Sin
déçoivent fortement avec cet album. Petit son,
petites idées, petites chansons. Un album pas attachant
pour deux sous. Rien à dire de plus. |
CRIMINAL "Cancer" (Metal Blade)
|

Alexis Kieffer |
Ce
groupe chilien peu connu (il faut bien le reconnaître)
est très bon. Son univers thrash-death séduit
par le caractère massif du son et la puissance des compositions.
Malgré un manque d'originalité assez évident,
Criminal parvient à faire passer un bon moment à
l'auditeur amateur de metal puissant. Metal puissant est en
effet la meilleure description de la musique jouée par
ce groupe qui reprend le thrash-death où Sepultura l'avait
laissé avec " Arise ". Il est de pires creusets. |
MURDER CORPORATION "Tagged
And Bagged" (Displeased)
|

Alexis Kieffer |
Murder
Corporation se situe à l'exact croisement entre grind
et death. C'est vous dire si c'est du brutal. Ce groupe suédois
bénéficie en outre d'un son hyper-lourd et compact
qui procure un effet suffocant des plus réussis. Ce qui
séduit immédiatement chez ces types est leur aspect
totalement haineux. On les imagine prêts à sortir
de quelque cave à rats avec l'idée de tuer tout
ce qui a survécu à une apocalypse qu'ils souhaitent
manifestement proche. Certes moins réussi que celui de
Deranged, c'est album constitue cependant un admirable témoignage
de ce que devrait être un disque brutal. |
MANDRAGORA SCREAM "Fairy
Tales From Hell's Caves" (Caipiranha rec.)
|

Alexis Kieffer |
Est-il
bien raisonnable de persister à exploiter le filon gothique
? Oui, si l'on n'espère pas bénéficier
automatiquement de bonnes retombées simplement parce
que l'on joue de ce style. En d'autres termes, il faut bosser.
De toute évidence, Mandragora Scream bosse. Leur album
est très " léché ", très
pensé. Bravo. On pense à une espèce de
mélange entre Within Temptation (qui devient peu à
peu une référence) et le gothic pur et dur (disons
Mephisto Waltz). Ce groupe a indiscutablement la capacité
de devenir un incontournable de cette scène qui, ça
tombe bien, se cherche de nouveaux leaders. On pourrait reprocher
le côté pop trop marqué de certains des
morceaux. Ce serait néanmoins oublier qu'avant d'être
" metal ", le gothic était affilié,
faute de mieux, à ce mouvement. |
EARTHTONE9 "Arc'tan'gent"
(Copro production)
|

Alexis Kieffer |
Entre
Faith No More et le néo métal à la Deftones,
Earthtone9 creuse une voie qui pour ne pas être d'une
extrême originalité est indiscutablement placée
sous les bonnes étoiles de l'efficacité et de
la mélodie. La quasi-totalité des titres brille
par la combinaison de leur " chantabilité "
et de leur puissance, ce qui n'est déjà pas si
mal. Sur la distance, l'album devient légèrement
saoulant du fait des hurlements korniens que le chanteur se
croit obliger de pousser de loin en loin. Mais enfin, que voulez-vous,
c'est ça la jeunesse d'aujourd'hui. |
GOJIRA "Terra Incognita"
(Gabriel editions)
|

Alexis Kieffer |
Oui,
on sait, ce disque est sorti depuis déjà une chiée
de temps. Cela faisait plusieurs fois déjà que
je refusais de le chroniquer, le laissant développer
une allergie bien légitime à la poussière
de notre antre. Finalement, voyant arriver le moment où
il atteindrait l'âge fatidique d'une année, je
me suis décidé, bon prince, à en assurer
la critique. Ma réticence tenait jusqu'alors aux cruelles
déception que j'avais enregistrées à l'écoute
des disques récemment sortis en France dans le créneau
neo metal. Car je croyais qu'il s'agissait de neo metal. Or,
il n'en n'est rien. Il s'agit plutôt d'une espèce
de thrash-death à la fois cyber et bourru, un peu à
la façon du premier Fear Factory, ce qui n'est pas une
mauvaise idée. Finalement, il s'agit d'un très
bon album que l'on aurait simplement aimé voir raccourci,
histoire d'éviter deux ou trois dispersions. Mais le
potentiel y est incontestablement. Promis : le prochain, on
le chroniquera plus vite. Peut-être même qu'on l'attendra
de pied ferme. C'est dire. |
OBLITERATE "The Feelings"
(Erebos)
|

Alexis Kieffer |
Il
arrive qu'un groupe soit à ce point imprégné
de ce qu'ont fait ses aînés, que l'on ne parvient
même plus à distinguer une influence en particulier.
C'est le cas des Slovaques d'Obliterate qui recyclent allègrement
tous les riffs et rythmes death metal brutal apparus depuis
10 ans. Dans ces conditions, à quoi bien tenter de pondre
une chronique. Aussi, j'y renonce. |
SALACIOUS GODS "Sunnebot"
(Coldbloodindustries)
|

Alexis Kieffer |
Il
faut s'y faire. Ni l'Allemagne ni les Pays Bas ne seront jamais
de grands pourvoyeurs de black de qualité. Et ce ne sont
pas les Paybassistes de Salacious God qui me feront changer
d'avis. Leur musique plus ou moins inspirée de Satyricon
ne parvient pas une seconde à émoustiller l'auditeur
blasé par déjà dix ans d'exploration de
tous les styles de black. Typiquement le genre de disque pas
vraiment mauvais mais d'une platitude absolue. On n'a même
pas besoin de le détester puiqu'on l'aura copieusement
oublié d'ici un quart d'heure. La nature est bien faite. |
DIVINE SOULS "Embodiment"
(Scarlet)
|

Alexis Kieffer |
Divine
Souls représente une séquelle (au sens premier
du terme) de la trilogie At The Gates-In Flames-Children Of
Bodom. Aucune originalité, un chanteur à chier
Bravo ! Rien à cirer de ce genre de suiveurs même
pas foutus d'imiter correctement leurs maîtres. Barrez-vous,
on vous dit. Au lit tout ça. |
FLESHTIZED "Here Among Thorns"
(Mighty music)
|

Alexis Kieffer |
Ceux
qui possèdent ou posséderont le disque trouveront
que je ne me casse vraiment pas le tronc en vous disant que
Fleshtized est influencé par Morbid Angel. Car ils verront
que le groupe fait une reprise de " Rapture ". Mais
que voulez-vous que j'y fasse : c'est la vérité.
Cela dit, Fleshized use de blast-beats alors que, quand on y
pense, Morbid Angel ne s'y est que peu adonné. Si l'influence
des susnommés n'était pas si évidente,
et donc l'originalité si absente, j'aurais pu estimer
que ce disque était très bon. En effet, les riffs
sont excellents, l'ambiance parfaite, la technique tout à
fait acceptable. Le son un peu cheap peut-être ? Bof,
même pas. Non, sans rire, ce disque est objectivement
recommandable. Il ne vous reste qu'à vous interroger
: faut-il acheter la copie quand l'original est en forme olympique
? (je ne me suis pas encore remis de " Gateways To Annihilation
") |
DEFACED "The Defaced Domination
Commence" (Scarlet)
|

Alexis Kieffer |
Defaced
joue un crossover plus guère usité de nos jours.
A l'exact croisement du thrash viril et du hardcore, ce groupe
nous replonge 5 ou 6 ans en arrière, à l'époque
où Die Hard inondait le monde de ce genre de disques
bien produits mais se ressemblant tous. Aujourd'hui, le soufflet
est complètement retombé et, à ma connaissance,
même de bons groupes tels que Grope ne donnent plus signes
de vie. Alors, quid de l'espérance de vie de Defaced
? Déjà bien beau qu'ils aient pu sortir un CD,
aussi correct soit-il. Et il l'est. Mais il lui manque le grain
de vraie agressivité ou/et d'électronique qui
aurait pu le sauver du manque d'attrait qui handicape désormais
ce style. Dommage. |
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