novembre - décembre 2001

AFTER FOREVER "Decipher" (Transmission - SOM)


Frank Arnaud

L'école hollandaise du gothic-doom-death domine depuis le début des 90's la scène mondiale, et avec cette "nouvelle" sensation batave, cette suprématie ne semble pas près de s'éteindre ! Ainsi, après Celestial Season, Orphanage, The Gathering… voici venir le deuxième album d'After Forever. Produit une fois de plus par Oscar Holleman, ce groupe va enchanter tous les amateurs de gothic doom death. Avec une ambiance très classique, des chœurs superbes et une production magistrale, After Forever se place d'emblée comme l'une des sensations de cette fin d'année. Le chant de Floor est superbe et les quelques intonations death de Mark ne viennent que souligner le travail de la miss. Les tempos varient du speed au doom et permettent aux chansons d'égrener des ambiances tantôt romantiques, tantôt mélancoliques avec une pointe d'influences slaves pas déplaisante. Même si After Forever ne déclenche pas une révolution musicale, le résultat est impressionnant de classe…


BLESSED IN SIN "Par Le Sang Du Christ" (Nihil Voces Prod)


Frank Arnaud

Il est toujours dur de parler d'un groupe dont on connaît aussi bien les membres. Et là, c'est bel est bien le cas… Bon tachons de rester objectif ! Groupe mythique de la scène black française, B.I.S. nous propose aujourd'hui un deuxième album qui semble avoir tiré profit des erreurs d'un premier Cd à la production "bancale". Aujourd'hui, même si les guitares manquent encore de puissance, le niveau général est nettement supérieur, notamment grâce à la participation de Krof, batteur de Catacomb, et à une production honnête. Pour situer musicalement B.I.S., il faut rappeler que le groupe toulonnais œuvre dans un black résolument occulte dans une lignée très old school. Les 65 minutes de ce Cd nous offrent aussi bien des titres black bourrins que ne renieraient pas les fans des premiers Bathory, que des œuvres épiques ou tel un prêtre satanique, le chanteur déclame des récits de guerre entre paradis et enfer, ou des morceaux plus 'orchestral mid-tempo'. Dans le délire album concept-horreur-occultisme, ce disque séduira tous les fans de black pur underground !
Contact : Nihil Voces Prod, BP 41, 78240 Chambourcy, France (album dispo pour 80FF p&p compris)


BLACK WIDOWS "Dark Side Of An Angel" Mcd (Recital Prod)


Frank Arnaud

Les filles semblent avoir le vent en poupe ces derniers mois dans le Metal ! Tant mieux ! Et là en plus, ce quatuor est exclusivement féminin ! C'est assez rare pour être signalé. Ce groupe évolue dans un gothic-death mélodique où chant mélodique et borborygme death se côtoient agréablement, le tout excécuté par la même vocaliste : Rute. Ce Cd nous propose 4 titres d'un gothic death puissant, mélodique et enlevé. Les tempos sont plus rapides qu'à l'accoutumée, et les chansons diffusent des ambiances tantôt "sauvages", tantôt plus aériennes. La production est assez bonne même si on n'atteint pas des sommets et que l'on sent que le groupe n'est pas encore totalement au top. Mais dans l'ensemble, le résultat est plus qu'encourageant et laisse présager un premier album des plus intéressants.
Contact : Recital, Apartado 88, 4795 161 Rebordoes, Santo Tirso, Portugal - mail : recital@net.sapo.pt


NIGHTMARE "Cosmovision" (Napalm Records - M10)


Frank Arnaud

Nous avons bataillé ferme pour recevoir le disque, mais c'est fait (merci Season of Mist !?) !! La voilà enfin sur notre platine CD, "la galette" dont toute la scène heavy française parle ! Pour ceux qui ont connu le Nightmare des années 80, cela sera une (bonne) grosse surprise. Sans renier ses influences, son style et le son caractéristique du groupe, les 5 Grenoblois aidés par le producteur norvégien Terje Resnes (Tristania, Alastis, Sirenia…) ont réussi à parfaitement concilier les racines du groupe et une évolution musicale très moderne. On peut donc retrouver un heavy-speed aux influences tantôt européennes, tantôt US, mélodique et puissant. Mais l'arrivée de chœurs superbes, de claviers et d'une foule d'arrangements tous plus réussis les uns que les autres font de cet album un pur régal. Le chant original de Jo Amore est d'une efficacité à toute épreuve, le frangin martèle ses fûts comme un diable tandis que guitares et basse s'en donnent à cœur joie pour notre plus grand plaisir. La production est remarquable mis à part peut-être un son de batterie un peu "plat", mais les goûts et les couleurs… Notons également la superbe pochette de notre J-P Fournier national ! Un album quasi-parfait qui vient prouver qu'il faudra encore compter avec Nightmare dans les années à venir !


BOLT THROWER "Honour, Valour, Pride" (Metal Blade - M10)


"Sergent" Christophe Nogues

Il a fallu attendre 4 ans depuis "Mercenary", leur précédent album, pour que les Britanniques de Bolt Thrower se décident à nous pondre un nouvel album. Nouvel album et nouveau chanteur. Mais pourtant, ils n'ont pas changé d'un iota leur fusil d'épaule, cela reste toujours la même musique; ils nous mitraillent de riffs bien lourds et de rythmiques puissantes. Leur marque de fabrique est indiscutable, c'est du pur Bolt Thrower inimitable et inimité ! Et leur musique est bien plus guerrière que nombre de pathétiques groupes de black-metal ! Ils n'ont pas besoin de revendiquer la haine, ni de jouer à vitesse supersonique ! Leur death pachydermique est aussi meurtrier qu'une bonne grenade ! La petite tuerie Death-metal du mois ! À acheter !


SUMMONING "Let Mortal Heroes Sing Your Fame" (Napalm Records)


Orphana

On commençait, à s'impatienter. Après le majestueux "Stronghold", revoici Summoning avec ce nouvel album, à l'orientation toujours aussi médiévale fantastique dans ses thèmes, cependant avec des titres moins puissants. Comme d'habitude, "Let the mortal"... débute avec une intro instrumentale, précédant 7 autres titres aux tempos lents, et avec un timbre de guitare en revanche bien meilleur. Les morceaux de cette nouvelle fournée sont malheureusement moins épiques que son prédécesseur, mais la texture de chaque titre prend un trajectoire bien plus affinée au niveau de la composition, plus fluide et développée. Summoning évolue ainsi musicalement au niveau de l'écriture des mélodies, tout en asseyant son style incomparable. Une bonne évolution du groupe, mais peut mieux faire...


NICKELBACK "Silver Side Up" (Roadrunner)


Frank Arnaud

Il est toujours hallucinant de voir débarquer en Europe des groupes US totalement inconnus, déjà auréolé d'un succès énorme aux States ! Pensez donc, ce disque s'est déjà vendus à plus d'1 million d'exemplaires du coté de chez l'Oncle Sam et s'est retrouvé N°1 des charts au Canada !! Le tout après un premier album passé complètement inaperçu en Europe ! Alors, intox ou nouvelle sensation Metal ? Personnellement, j'ai beaucoup apprécié cet album. Le chant de Chad Kroeger est superbe, les mélodies des 10 titres de l'album sont imparables et ce "Silver Side Up" produit par Rick Parashar (Pearl Jam, Temple Of The Dog…) bénéficie d'une production terrible… dans le bon sens du terme ! Vous l'aurez compris, ici on donne dans le mainstream rock à la STP, Alice In Chains et consorts. Et dans cette catégorie, Nickelback fait plus que bonne figure et s'annonce déjà comme la locomotive du retour des groupes à guitares aux States. Rien que pour ce haut fait et pour commencer à détrôner le sinistre "Groove & Dance", ce groupe mérite notre soutien. Sans être révolutionnaire, c'est du tout bon, vous pouvez foncer acheter ce disque !


MACHINE HEAD "Supercharger" (Roadrunner)


Christophe Nogues

Machine Head sort son 4ème album… comme le temps passe ! Le "petit" groupe qui avait explosé avec leur premier album et lors de leur tournée avec Slayer est devenu un groupe phare de la scène metal moderne. Et contrairement à ce que beaucoup pensait, ils n'ont pas viré "Neo-metal". Le colossal succès des Limp Bizkit et autres Linkin Park ne les a pas influencé. Cet album est un peu une synthèse de leurs 3 albums précédents. On y retrouve la rage de "Burn My Eyes", la lourdeur de "The More Things Change…" et le coté varié et mélodique de "The Burning Red" ; les chansons ont une structure plus simple, elles sont plus "rentre-dedans". Elle sont donc très efficaces ! Même si cet album n'étanche pas notre soif de nouveautés et d'innovations, il ne nous laisse sûrement pas sur notre faim, question qualité ! On peut seulement regretter que ce ne soit qu'un "bon" album et pas la "bombe" que l'on espérait !


ANOREXIA NERVOSA "New Obscurantism Order" (Osmose prod.)


Alexis "Happy" (!!) Kieffer

Anorexia Nervosa a manifestement voulu frapper fort avec ce nouvel album. Tout respire la puissance et la maturité. Seul reproche : on est désormais loin des débuts axés vers l'avant-gardisme et l'expérimentation. Tout est désormais rigoureusement calibré : 5 minutes par morceau, orchestrations très réussies, son dévastateur, agressivité remarquablement dosée … Un vrai petit Cradle … Car il ne faut pas se voiler la face : Cradle Of Filth est désormais la référence d'Anorexia Nervosa. Avantage : c'est une base solide. Inconvénient : ils ne sont évidemment pas les seuls à avoir choisi ce créneau. Mais ils sont résolument les meilleurs. En effet, si l'on fait l'effort (minime) de ne pas se polariser sur l'évidente influence, si l'on écoute cet album sans a priori, on est alors grisé par ce niveau rarement atteint dans l'extrême, surtout en France. Ce disque possède la classe internationale et est, à mon sens, promis à une redoutable carrière à l'échelle mondiale. Seule fausse note : la reprise sans aucune surprise du "Solitude" de Candlemass qui figure en bonus track. Qui connaît l'original sait parfaitement que toute reprise est vouée au pire à l'échec, au mieux à l'indifférence.


DESTUCTION "The antichrist" (Nuclear Blast)


Christophe Nogues

Et voici déjà le deuxième album de ces teutons après leur come-back. Quelques années de silence, compensées par beaucoup de bruit en un peu plus d'un an ! N'ayant jamais écouté Destruction dans les années 80, je dois avouer que leur retour ne m'a pas particulièrement bouleversé ! (Je pense que cela a du faire plus plaisir à Frank Arnaud !). Et l'écoute de ce nouvel album non plus ! Non pas qu'il soit mauvais, bien au contraire, mais cela a suscité chez moi plutôt une indifférence polie. Leurs morceaux ne m'ont pas donné envie de pogoter et d'headbanguer furieusement comme ce fut le cas pour les derniers CD de Slayer ou de Carnal Forge. Pourtant, il y a du savoir-faire et une réelle volonté d'en découdre ; mais c'est trop "tard" pour moi, je ne deviendrai pas fan de Destruction en novembre 2001.
Et les connaisseurs ? Et bien ceci se seront déjà régalés à l'écoute des petits brulôts contenus dans cette galette. Et ils n'auront pas eu tort !


CONVERGE "Jane Doe" (Equal Vison / Overcome)


Clem

Révélé aux masses métalleuses par le sublime "The Poacher's Diaries", Converge sort une nouvelle fois des ténèbres pour délivrer ce "Jane Doe", violent et torturé. L'auditeur se trouve une fois de plus confronté à un déluge metal hardcore des plus menaçants, multipliant les embuscades rythmiques pour mieux le surprendre ! Les deux premiers morceaux sont d'ailleurs de véritables bombes grind / hardcore / metal qui symbolisent à merveille le style unique et débridé des Américains. Le dernier morceau, apothéose chaotique, est une démonstration de talent pur. Et celui-ci montre à quel point Converge se révèle un orfèvre de la mélodie, pour en tirer l'essentiel . Non content de mettre dans sa besace les déçu(e)s de la nouvelle orientation musicale de Cave In (responsables du magistral et incontesté "Until Your Heart Stops"), Converge pourrait séduire un public metal, fatigué de la baisse de régime de certaines pontes feignantes.


GAMMA RAY "No world order" (Edel)


Christophe Nogues

En ces temps où les albums de heavy-metal fleurissent comme le chiendent, il est bon que les piliers de cette scène montrent aux petits jeunes leur savoir-faire et leur expérience. Et question savoir-faire et expérience, Gamma Ray en a à revendre. Depuis plus de 10 ans, ces Allemands sortent des albums de qualité reconnus par la critique et les fans, dont je suis ! Et cet album ne faillit pas à la règle. Une fois de plus, Kaï Hansen et ses potes nous ont mitonné un très bon album, plus rentre-dedans et moins sophistiqué que le précédent. Les influences des grands du metal tels Primal Fe… heu excusez-moi tels Judas Priest se font sentir et il y a même une composition "pompée" sur Helloween (ou plutôt c'est un clin d'œil à l'ancien groupe de Kaï Hansen !). La production est impeccable, les compos sont béton et le tout est maîtrisé de bout en bout. Mais au delà de la grande qualité de cet album, j'ai un peu l'impression que Gamma Ray ne se mouille pas assez ; le groupe a une formule éprouvée qu'il ne cesse d'appliquer en ajoutant ou en enlevant quelques petits éléments afin de "personnaliser" l'ensemble. Je ne peux m'empêcher de penser que "Land Of The Free" reste leur meilleur album, et que tout ce qu'ils ont produit par la suite est moins original et surtout plus "dans le moule" de la scène heavy actuelle. Et cela, on ne peut que le regretter. Un achat tout de même vivement conseillé !


EMPEROR "Prometheus : The Discipline Of Fire And Demise" (Candlelight)


Alexis Kieffer

Ceci serait donc le dernier Emperor. A tout jamais ? Ou jusqu'à la reformation ? Peu importe. Le fait est que la nature de cet album plaide pour qu'il soit le der des der d'Emperor. Car il est manifeste que le groupe touche ses limites. Cet album, c'est tout et n'importe quoi, y compris son contraire. Un peu comme s'ils avaient appuyé sur tous les boutons en même temps, sans se soucier du résultat. Or le résultat est là : un disque impossible à écouter de bout en bout tant il manque d'unité et de cohésion. La palme du ratage revient aux vocaux d'Ihsahn, systématiquement faux lorsqu'il chante clair. Le reste est à l'avenant : cacophonie, prétention, désinvolture. On est loin de la discipline du titre. Si je suis si sévère, c'est qu'Emperor avait jusqu'à présent tout réussi (excepté la scène), du plus mystique au plus furieux. D'ailleurs, contrairement à beaucoup, l'orientation thrash et racée du dernier ne m'avait nullement déçu. C'est dire si je suis ouvert d'esprit. Mais là, je ne pardonne pas. Peut-être suis-je trop déçu et que c'est injustement que je passe sous silence les quelques bons moments que recèle l'album. Mais c'est à dessein : qui aime bien châtie bien. Et puis, je gage que cet album recueillera son lot de louanges par ailleurs, ce qui équilibrera les choses.


SLAYER "God Hates Us All" (Deaf American)


Christophe Nogues

Les dieux du thrash sont de retour ! Et une fois de plus, ça va faire très mal. Cet album était initialement prévu pour le 17 juillet, mais la sortie en a été finalement repoussé au 11 septembre. La coïncidence fait que cet album intitulé "Dieu nous hait tous" arrive dans les bacs le même jour où des fondamentalistes religieux ont perpétré le plus ignoble des attentats ! Musicalement, ils n'ont pas viré neo-metal, Slayer fait toujours du Slayer, et il le fait bien. Très bien, même ! Première surprise, il y a une petite introduction… Puis c'est parti, c'est l'agression. Riffs assassins, rythmiques au rasoir, chant guerrier et parties de batterie monstrueuses. Le tout servi bien sûr par une production énorme et un artwork très… slayeresque ! Même s'il y a moins de solis de guitares et de chansons très rapides, c'est vrai que l'on se sent en terrain connu, que musicalement Slayer n'évolue pas beaucoup et qu'il y a de la redite. Même s'il est difficile de résister à des brulôts comme "Disciple", "God Send Death", ou "Bloodline", il est vrai aussi, que sur tous leurs albums depuis 8 ans, Slayer n'a pas été capable d'écrire des hits aussi imparables que "War Ensemble", "South Of Heaven" ou bien sûr "Angel Of Death". Mais en tant que fan de musique brutale, on est séduit par une telle débauche de violence dans les chansons et par cette implacable recherche de la rythmique tueuse, de paroles sentant le souffre, et de riffs d'égorgeurs. On ne peut que s'agenouiller de respect devant un groupe dont l'intégrité n'a jamais été à prouver. Il n'y a pas de Dieu, Jehovah, Allah, Bouddah, ou Satan ; les seuls dieux sur cette planète sont les Slayer. Définitivement !

CHIMAIRA "Pass Out Of Existence" (Roadrunner)


Clem

Bien belle surprise que voilà ! Enfin un groupe trouvant le juste équilibre entre puissance et mélodie, célébrant à sa manière une nouvelle alchimie métallique. Neo metal, Hardcore torturé et Thrash syncopé festoient côte à côte, pour le meilleur et pour le pire. Et force est de constater, qu'à parts de rares écarts trahissant la volonté d'exploser au plus grand nombre ("Split", "Painting The White To Grey" aux faux accents Slipknotiens), c'est (très) souvent le meilleur qui domine. Comment rester de marbre face à cette succession d'hymnes telluriques que constituent les cinq premiers morceaux de ce disque ? Ce serait également pure injustice d'éclipser "Sphere", "Let Go" ou "Forced Hate", véritables monuments de metal moderne, incantatoires et empreints d'une violence sournoise. Le tout est magistralement servi par une production très cyber, caractérisée par un son large et puissant, aux réminiscences industrielles froides et mécaniques. Un premier album ("This Present Darkness ") l'avait laissé entrevoir, Chimaira libère sur cet album l'étincelle des génies et, par là même, la vision d'un futur radieux.

IN FLAMES "Tokyo showdown live" (Nuclear Blast)


Christophe Nogues

Après une carrière prolifique, les suédois, qui ne cessent de monter, nous proposent un live enregistré au japon pendant leur dernière tournée. Au programme de ce nouveau CD, des extraits de tous leur albums ce qui nous donne un joli panorama de l'ensemble de leur parcours. Le son est tout à fait correct, mais passé à la moulinette du live, les compositions sont un peu trop uniformes ; on sent bien que In Flames appliquent la même formule depuis 3 albums. Gare à l'essoufflement ! "Tokyo showdown live" reste tout de même un disque correct qui peut faire office de Best-of. In Flames à la réputation méritée d'être un très bon groupe sur scène, mais il manque un petit quelque chose, un peu de relief pour que ce live soit vraiment passionnant.

BEATEN BACK TO PURE "Southern Apocalypse" (Retribute recs.)


Alexis Kieffer

Voici un étrange mélange entre Edge Of Sanity, Cathedral et Mindrot. Le tout dans une ambiance sudiste arriérée et fière de l'être. Ce disque est plutôt hors des créneaux traditionnels, ce qui le rend sympathique. En effet qui ose, de nos jours, jouer du doom avec une voix aussi saturée ? Qui ose faire exploser les bases du stoner en faisant reculer le genre jusqu'à la plus lointaine préhistoire, quitte à le défigurer ? "Beaten Back To Pure" ose tout cela, et il a raison. Un bon coup de poing où ça fait mal.


GRONIBARD "Top Chanmé" (Bones Brigade Prod.)


Orphana

Gronibard est-il un groupe à prendre au sérieux ? Pour tout metalleux, ceci pourrait être un bon sujet de méditation. Pour ressasser encore le line-up, lui même assez comique, Gode Michel, Albatard, Necronembourg et Anal Capone on eu la bonne idée de faire du brutal death gore, mais dans un domaine encore inexploré jusqu'à ce jour. Ce premier album est truffé de samples de vieux films pornos (et des dialogues, s'il vous plaît !), ainsi que de délires hors contexte, le tout illustré par une zolie jaquette style BD entre trip caca-boudin et Wolinski (regardez tous les détails !). La crudité des textes reste assez inédite pour un groupe français, mais sachez que tout est à prendre au 2nd degré ! Si le contenu des paroles explicites ne vous satisfait pas, vous pouvez vous rassasier au moins de la musique, où il faut avouer que nos lillois sont des maîtres en devenir. Sans autant de talent, dans son genre, Gronibard n'aurait pu être crédible. Enfin,à vous de juger, Gronibard a désormais autant de fans que de détracteurs ! Mais à l'écoute de l'album, faites fi de votre morale, et mettez votre humour en mode de fonctionnement.


LEAK "The Old Teahouse cd" (Cold Meat Industry)


Alexis Kieffer

Leak joue de l'indus à l'ancienne, avec force feed back et autres recette ancestrales. Il s'agit d'un disque extrêmement minimaliste, tout à fait à contre courant et qui remonte aux sources de la musique électronique. Pas d'esbroufe, ni d'attrape-couillons. Le travail est rigoureux et sobre. Un ravissement.


GRAVEDIGGER "The Gravedigger" (Nuclear Blast)


Christophe Nogues

Après Destruction, voici un autre " vieux " groupe que je n'avais jamais écouté. Et avec cette invasion de groupes heavy-metal singeant Helloween, Iron Maiden, et Judas Priest, je ne voyais pas cette chronique d'un très bon œil !
Dès les premières secondes, j'ai compris mon erreur ! Gravedigger n'a RIEN à voir avec un groupe de jeunes branleurs ! Ils ont leur style, ils ont de l'expérience, ils ont les compos et ils ont LE son qui tue ! Rythmiques en béton, guitares en avant et chants virils semblent être le leitmotiv de cet album. On a entre les mains un vrai album de power/heavy-metal puissant et accrocheur ! Et comme dirait le fan moyen de Manowar une bière à la main : "Putain, ça c'est pas un album de tarlouzes !". Alors, si vous en avez marre du faux metal progressif, du heavy mollasson, et du mauvais speed, n'hésitez pas vous procurer cet excellent CD. Vous ne le regretterez pas !


THERION "Secret of the runes" (Nuclear Blast)


Alexis "furax" Kieffer

De quoi ont-ils peur ? Que l'on grave leurs disques ? Qu'ils se rassurent, ce n'est pas demain la veille que je copierai une merde comme ce disque. Il n'était donc pas nécessaire d'y faire figurer des versions "faded" (traduisez : coupées) des morceaux. Ce sont des procédés de voyous qui déshonorent ceux qui les utilisent et ceux qui les acceptent. Je ne chroniquerai JAMAIS un disque contenant des versions "faded" comme ils disent. Si c'est l'avenir, autant tout arrêter.


ABIGOR "Satanized" (Napalm Recs)


Nathanäel

Après avoir dû se séparer de T.T. pour des raisons d'intense défonce, "le commandant des légions de Satan" nous renvoie aux valeurs spirituelles du black. Satanized se rapproche musicalement des deux premiers albums mêlant de nouveaux éléments et de nouvelles influences. Laissant de côté la technique, le "Démon de guerre" nous propose un album plus personnel. Ce neuvième opus est dédié au monde de l'occultisme et de la mort. Le changement de line-up a su faire évoluer les compositions, en les basant sur la mélodie, des structures plus cohérentes, un son plus clair et des riffs tueurs. Abigor prouve la constante évolution avec l'aboutissement de cet album. La haine, le meurtre et le Satanisme sont les sentiments ressentis au cours de l'écoute. Pour résumer, cet opus est excellent ! A posséder pour tout ceux qui aiment le black killer ! Le prochain album intitulé "Warmachine 2002", sera suivi d'une tournée européenne d'une dizaine de dates !!!… à suivre…


Perception Multiplied … multiplicity unified : the manifold of Peter Andersson (Cold Meat Industry)


Alexis Kieffer

Les deux projets les plus connus de Peter Andersson sont le lugubre Raison d'Etre et le tangerinedreamien Atomine Elektrine. Mais le bougre a d'autres cordes à son arc : 7 pour être précis. Le noisy Stratvm Terror, l'ordoequilibrien Cataclyst, le tellurique Panzar, l'ambient Necrophorus, le re-noisy Bocksholm, le répétitif Svasti-ayanam et enfin l'étrange Grismannen. Ce disque est une éclatante démonstration du talent de Peter Andersson qui parvient à décliner en autant de genres différents une même base indus-noise-ambient. Il réussit à insuffler à chaque projet une coloration qui lui est propre tout en lui conservant des soubassements communs à l'ensemble : noirceur, lenteur, ambiguité. Ce disque constitue un redoutable contre-poison à l'uniformisation rap-rock-funk-dance-hip-hop, même si, je le sais, la bataille est perdue d'avance. Ils ont l'avantage du nombre. Un disque pour ermites sans illusion.


JERKSTORE "Hard Words Softly Spoken" (Drugs)


Alexis Kieffer

La bonne surprise du mois. Soyons honnêtes : qui avait entendu parler des Danois de Jerkstore ? Réparons cet oubli. Car il y avait longtemps qu'un groupe n'était pas aussi bien parvenu à mélanger mélodies et puissance. Sans vouloir utiliser de comparaisons sacrilèges, disons tout de même qu'Alice In Chains n'est pas loin. Avec cependant des riffs beaucoup plus heavy. A vrai dire, de ce côté, c'est Pantera qui est le plus mis à contribution. Life Of Agony n'est pas non plus absent. Le simple énoncé de ces trois noms devrait suffire à vous édifier quant aux qualités de ces nouveaux. En tout cas, moi, je n'ai plus rien à dire.


ALICE COOPER "Dragontown" (Edel)


Christophe Nogues

Et déjà un nouvel album pour Alice Cooper après "Brutal Planet" l'année dernière. Plutôt silencieux à la fin des années 90, il revient en force pour ce nouveau millénaire. Enfin, "en force" n'est peut-être pas la meilleure expression vu le niveau de cet album. Il est étrange de constater que l'on a pas manqué d'assimiler le révérend Marylin Manson à Alice Cooper il y a quelques années, et que c'est maintenant ce bon vieux Vincent Furnier qui va manger dans la gamelle de..( ).. ! En effet c'est le deuxième album de sa collaboration avec Bob Marlette (ouarf, je ne m'y ferai jamais à ce pseudo à la con !) et donc on y rencontre plein d'influences indus et neo-metal. Bob Marlette, déjà producteur, compositeur, multi-instrumentiste sur l'album de Rob Halford/Two "Voyeurs", a l'air de faire sa spécialité le recyclage des vieux chanteurs Hard en perte de vitesse. Ce fut un bide pour Rob, qui préféra, à juste titre, relancer sa carrière metal. Que va t-il en être pour Alice ? La tonalité de l'album est plus lourde, mais moins brutale que l'album précédent. Certaines compositions sentent un peu trop le copier/coller et par moment la voix de Cooper ne se marie pas très bien avec la musique... Ce n'est pas vraiment Alice au pays des merveilles (je sais, elle est nulle !). On y trouve quand même quelques bonnes compositions. Mais quelques bonnes chansons ne suffisent pas à faire un bon album. Tout simplement.


PUISSANCE "Total Cleansing" (Regain rec.)


Alexis Kieffer

De toute la clique Cold Meat, Puissance n'a jamais été mon groupe préféré. Pas assez capable de tenir la distance sur un album entier. Leur avant-dernier album ("Back In Control") en est la preuve parfaite. Aujourd'hui, ils reviennent chez une nouvelle maison de disque, un habillage cyber-martial et des idées assez innovantes. Comme par exemple ces rythmes pratiquement trip-hop ou ces franches concessions à la mélodie ("Release The World", "Hail The Mushroom Cloud"). Un album assez déroutant pour qui connaissait Puissance avant. Mais le changement est loin d'être désagréable. En fait, il s'agit d'un très bon album.


CARNAL FORGE "Please...die !" (Century Media)


Chris "Die Die" Nogues

Et bien, ils sont prolifiques ces Suédois, encore un nouvel album ! Assez similaire aux précédents et sûrement assez ressemblant au suivant ! Bon, on va pas se plaindre non plus. Ils sont pas si nombreux les groupes à vous asséner une telle brutalité, parfaitement carrée et maîtrisée ! Leur jeu est clair et limpide. On entend chaque riff, chaque solo. Et pourtant, ça joue souvent très vite. Vous ne connaissez pas leur style ? Et bien essayez d'imaginer, un thrash brutal à la croisée de Slayer et At The Gates, matiné de hard-core, le tout servi par une production à la suédoise ! Vous voyez le truc ? Et bien, si ça vous branche et que le manque d'originalité ne vous effraie pas, n'hésitez pas à vous explosez la tête avec cet album plein de bombes incendiaires !


SUNSETH SPHERE "Storm Before Silence" (Hammerheart rec.)


Alexis Kieffer

Il en vient même de Hongrie ! Que voulez-vous que j'y fasse, c'est ainsi. Sunseth Sphere, de Hongrie donc, ont bien écouté Within Temptation (qui eux mêmes ont bien écouté qui vous savez). Tout ceci ne serait pas mauvais si l'on mettait de côté le niveau technique (moyen), le manque d'originalité (criant) et même parfois, le manque d'inspiration. Au final, et malgré l'assurance tous risques que semble constituer le fait de posséder dans ses rangs une chanteuse correcte, on ne peut pas dire que cet album restera dans les annales. Tout au plus permettra-t-il à quelques malins d'inclure un ou deux de ses morceaux dans quelque compilation foireuse dédiée au métal-chanté-par-des-filles. C'est peu.


ILLDISPOSED "Kokaiinum" (Die Hard)


Christophe Nogues

Illdisposed, l'un des meilleurs groupes de death-metal danois n'avait pas donné signe de vie pendant un long moment. On les croyait complètement disparus. Puis, ils se sont rappelés à notre bon souvenir en sortant il y a moins d'un an, un honnête CD de reprises. Et là arrive enfin un nouvel album. Et quel plaisir d'entendre de nouveau ce son massif, énorme, qui fait la nique à toutes les productions suédoises. Ils n'ont rien perdu de leur lourdeur. Les rythmiques écrasent tout sur leur passage et les riffs vous donnent envie d'headbanguer et de rejoindre le mosh-pit ! Moins systématiquement brutal que par le passé, les compositions se caractérisent par des tempos moyens et une espèce de groove char d'assaut. L'album est peu court mais bon on devra s'en contenter. Il n'est pas aussi excellent que ce que j'espérais d'eux, mais cela reste très bon tout de même ! Surtout dans une période ou le renouveau du death-metal se caractérise surtout par des groupes plus stupidement brutaux les uns que les autres. Optez pour une valeur sûre. Achetez danois !


DEEDS OF FLESH "Path Of The Weakening" (Erebos)


Alexis Kieffer

Pensez que Deeds Of Flesh écume la scène (ou du moins la discographie) death depuis au moins 7-8 ans. Côté bizness, ils ont fait un saut énorme puisqu'ils sont passés de Repulse Records (Espagne) à Erebos (Slovaquie). La promotion qui tue ! Côté musique, la sauce est désormais connue : du death ultra brutal, pas mauvais, vraiment très extrême. Mais qui tourne en rond, évidemment. Le son est bon, la technique également. Si bien que je ne vois vraiment aucune raison de ne pas recommander l'achat de ce disque à ceux qui pensent que Cannibal Corpse se serait relativement endormi (il y a des cons partout).


AES DANA "La Chasse Sauvage" (Sacral Productions)


Christophe Nogues

Sacral productions est un petit label qui fait plaisir à voir et qui risque de faire parler de lui s'il continue dans cette veine. En effet, après avoir sorti l'excellent album de Belenos, leur nouvelle prod est un autre groupe français. Aes Dana officie dans un black-metal celtique et médiéval. Le chant est en français (mais bon c'est difficile de comprendre un chant si hurlé !) et les paroles ne traitent pas de satanisme ! C'est déjà ça de gagné. Pas de croix renversée, ni de démons, ni de succubes, ni non plus de vikings ou de... chars d'assaut ! On nage plutôt en plein paganisme et leur musique se détache des influences habituelles de ce genre de groupe. Ce qui ne veut pas dire que leur musique est moins bien. Leur black est crû et agressif, mais n'oublie pas la mélodie grâce à l'apport d'instruments médiévaux, telle cette flûte très présente sur les chansons. Aes Dana respecte de plus la parité hommes/femmes, 3 de chaque ! Avec eux, on peut presque parler d'exception culturelle française dans le black ! Même si la production n'est pas parfaite et que le groupe a encore un coté underground/amateur, ils sont sur la bonne voie. Et c'est à maintenant à vous de les découvrir ...et de les soutenir.


HYPNOSIS "Humanoid" (H.A.R)


Alexis Kieffer

Quelques années après son split salutaire (et sanitaire) (Ndlr : Alexis, voyons !!?), Loudblast inspire encore quelques formations. Hypnosis en fait partie. On se croirait revenu à l'époque de "Sublime Dementia". Cette époque étant la meilleure de Loudblast, le résultat n'est pas mauvais du tout. Et comme personne en Europe ne se souvient de Loudblast, Hypnosis pourra même passer pour un groupe original. Ajoutez qu'ils ont le bon goût de faire chanter quelques passages par leur guitariste féminine, qui s'en sort bien, et vous aurez compris que loin de déparer dans la production mondiale , l'album des Français Hypnosis tient plutôt la route. Une bonne surprise, et un achat conseillé.


ENSLAVED "Monumension" (Osmose Prod.)


Alexis Kieffer

On sait que l'actuelle vague stoner emporte pas mal de monde sur son passage. Par principe et par souci de ne pas heurter, je n'irai pas jusqu'à dire qu' Enslaved fait partie du lot des engloutis. Mais quand même ! Quel changement ! Tant sur le plan du son (hyper grave) que des compos (étrangement " in your face "), Enslaved joue désormais une musique que l'on pourrait comparer à un mélange entre Cathedral, Entombed et de timides restes de black (je sais, ils ont toujours dit qu'ils ne jouaient pas du black mais du viking …) Ajoutez quelques passages franchement progressifs et vous conviendrez que la donne a bien changé… Je ne peux pas dire que je n'aime pas. Au contraire, je tiens à louer cet effort de renouvellement. D'ailleurs, Enslaved a toujours occupé une place à part sur la scène extrême. Avec un album aussi original, ils la conservent sans mal, avec en prime une remise à plat intéressante et courageuse.


ENSOPH "Bleeding Womb Of Ananke" (Beyond Prod)


Alexis Kieffer

Vous souvenez-vous de Sadness, ce drôle de groupe suisse ? Ensoph me le rappelle énormément. En encore plus mystique. Un peu d'horror metal, une touche d'Arcturus, une autre de Third And The Mortal. Encore un peu de In The Woods, et vous obtenez un groupe dont on se doute immédiatement, et malgré son anonymat, qu'il se place directement dans la catégorie haute du métal. Un groupe manifestement ambitieux sur le plan artistique et créatif. Cet album est une réussite dont même le son légèrement plat ne parvient à masquer les immenses qualités d'âme. En outre, très belle pochette.


DREADNAUGHT "Down To Zero" (The Music Cartel)


Alexis Kieffer

Avec leur thrash rugueux à la Machine Head (en plus heavy cependant), Dreadnaught évolue dans un registre qui pourrait être porteur. A condition de faire preuve de plus de cohésion dans la composition et de tranchant dans le son. La copie est nettement à revoir même si, c'est indéniable, le potentiel est là.


IMPALED NAZARENE "Absence of war does not mean peace" (Osmose)


Alexis Kieffer

Le dernier album d'Impaled Nazarene, " Nihil ", pour parfait qu'il était dans l'absolu, représentait cependant pour les fans du début l'ultime limite à ne pas dépasser. Au delà, on tombait dans le thrash commun. Impaled Nazarene a franchi ce pas. " Absence of war does not mean peace " est absolument thrash. Si l'on excepte la voix toujours torturée de Mikka, il n'y a désormais plus grand chose qui distingue le groupe du tout-venant scandinave. Sur quelque plan que l'on se place (son, compositions, solos de guitare), on constate que la noirceur et l'ambiguïté qui teintaient des albums pourtant aussi différents que " Ugra Karma " et " Suomi Finland Perkele " ont disparu au profit d'une démarche certes pleine d'allant mais beaucoup plus standardisée. D'un autre côté, on comprend parfaitement le souhait d'évolution qui préoccupe le groupe. On aurait simplement préféré que, connaissant les goûts de ses membres pour l'électro et l'avant-garde, le changement ait été axé vers l'originalité plutôt que vers la reddition aux actuels canons de l'extrême.


LUCIFUGUM "On The Sortilage Of Christianity" ( Oaken-Shield)


Alexis Kieffer

On se demande parfois si les maisons de disques souhaitent réellement que leurs produits soient chroniqués. Prenez Lucifugum : un nom illisible (à l'heure où nous mettons en ligne, je ne suis toujours pas certain qu'il s'agisse réellement de Lucifugum), un disque accompagné uniquement d'un pauvre livret qui ne mentionne même pas le nom du label … Non, franchement, si je chronique ce disque, c'est seulement pour rendre hommage à ce duo de débrouillards qui avec deux peignes et un canif parvient à livrer un disque de black metal symphonique tout à fait recommandable, dans la lignée de ce que fait Limbonic Art (décidément très en vogue en ce moment). Evidemment, tout ceci est quelque peu fruste. Mais je le répète, eu égard aux moyens dont dispose le groupe, le résultat est exceptionnel. Si l'expression n'avait pas été tant galvaudée, je dirai : " support the underground ! ".


ARTHEMESIA "Deus Iratus" (Native North rec.)


Alexis Kieffer

Incroyable : il s'agit d'un premier album ! Arthemesia est le groupe de black finlandais que personne n'espérait plus. Il est rare d'entendre un groupe se livrer à un tel déferlement de haine et de violence tout en gardant une cohérence et une précision de tous les instants. Les plus anciens n'y sont parvenus qu'après un ou deux albums. Arthemesia y réussit immédiatement, sans galop d'essai, sans filet. Cet album constitue à coup sûr un des événements majeurs de l'année 2001 en matière de black, comme si tout était remis à plat. La principale particularité de ce disque est sa totale dévotion au rythme. Jusqu'aux claviers, tout est tourné vers la recherche de l'efficacité rythmique. Il faut ne pas s'arrêter à la pochette plutôt cheap et au logo d'une effarante banalité. Car derrière se cache l'une des plus infernales machines black actuelles. Sauvage !


FURIA "A La Quête Du Passé" (Adipocere Rec.)


Alexis Kieffer

A l'écoute de cet album, on est d'abord rassuré, puis déçu, ensuite séduit et enfin, emballé.
Rassuré que malgré les titres pompeux en Français, on n'ait pas affaire à un ersatz de Misanthrope (surtout qu'entre nous, hein, Misanthrope : bof !). Déçu, car en dépit d'une esthétique et d'un concept avant-gardistes, le contenu est très conventionnel sur le fond. Séduit, parce que ce fond classique thrash-black-death est astucieusement enveloppé dans une approche moderne et amusante tant sur le plan sonore (claviers, voix féminine) que visuel. Finalement, le son et la technique, excellents, finissent de nous emballer et l'on se retrouve avec un disque très bien placé sur la scène extrême internationale.


SACRED SIN "Translucid Dream Mirror" (Demolition Rec.)


Alexis Kieffer

Après que l'on eut placé beaucoup d'espoir en eux, Sacred Sin déçoivent fortement avec cet album. Petit son, petites idées, petites chansons. Un album pas attachant pour deux sous. Rien à dire de plus.


CRIMINAL "Cancer" (Metal Blade)


Alexis Kieffer

Ce groupe chilien peu connu (il faut bien le reconnaître) est très bon. Son univers thrash-death séduit par le caractère massif du son et la puissance des compositions. Malgré un manque d'originalité assez évident, Criminal parvient à faire passer un bon moment à l'auditeur amateur de metal puissant. Metal puissant est en effet la meilleure description de la musique jouée par ce groupe qui reprend le thrash-death où Sepultura l'avait laissé avec " Arise ". Il est de pires creusets.


MURDER CORPORATION "Tagged And Bagged" (Displeased)


Alexis Kieffer

Murder Corporation se situe à l'exact croisement entre grind et death. C'est vous dire si c'est du brutal. Ce groupe suédois bénéficie en outre d'un son hyper-lourd et compact qui procure un effet suffocant des plus réussis. Ce qui séduit immédiatement chez ces types est leur aspect totalement haineux. On les imagine prêts à sortir de quelque cave à rats avec l'idée de tuer tout ce qui a survécu à une apocalypse qu'ils souhaitent manifestement proche. Certes moins réussi que celui de Deranged, c'est album constitue cependant un admirable témoignage de ce que devrait être un disque brutal.


MANDRAGORA SCREAM "Fairy Tales From Hell's Caves" (Caipiranha rec.)


Alexis Kieffer

Est-il bien raisonnable de persister à exploiter le filon gothique ? Oui, si l'on n'espère pas bénéficier automatiquement de bonnes retombées simplement parce que l'on joue de ce style. En d'autres termes, il faut bosser. De toute évidence, Mandragora Scream bosse. Leur album est très " léché ", très pensé. Bravo. On pense à une espèce de mélange entre Within Temptation (qui devient peu à peu une référence) et le gothic pur et dur (disons Mephisto Waltz). Ce groupe a indiscutablement la capacité de devenir un incontournable de cette scène qui, ça tombe bien, se cherche de nouveaux leaders. On pourrait reprocher le côté pop trop marqué de certains des morceaux. Ce serait néanmoins oublier qu'avant d'être " metal ", le gothic était affilié, faute de mieux, à ce mouvement.


EARTHTONE9 "Arc'tan'gent" (Copro production)


Alexis Kieffer

Entre Faith No More et le néo métal à la Deftones, Earthtone9 creuse une voie qui pour ne pas être d'une extrême originalité est indiscutablement placée sous les bonnes étoiles de l'efficacité et de la mélodie. La quasi-totalité des titres brille par la combinaison de leur " chantabilité " et de leur puissance, ce qui n'est déjà pas si mal. Sur la distance, l'album devient légèrement saoulant du fait des hurlements korniens que le chanteur se croit obliger de pousser de loin en loin. Mais enfin, que voulez-vous, c'est ça la jeunesse d'aujourd'hui.


GOJIRA "Terra Incognita" (Gabriel editions)


Alexis Kieffer

Oui, on sait, ce disque est sorti depuis déjà une chiée de temps. Cela faisait plusieurs fois déjà que je refusais de le chroniquer, le laissant développer une allergie bien légitime à la poussière de notre antre. Finalement, voyant arriver le moment où il atteindrait l'âge fatidique d'une année, je me suis décidé, bon prince, à en assurer la critique. Ma réticence tenait jusqu'alors aux cruelles déception que j'avais enregistrées à l'écoute des disques récemment sortis en France dans le créneau neo metal. Car je croyais qu'il s'agissait de neo metal. Or, il n'en n'est rien. Il s'agit plutôt d'une espèce de thrash-death à la fois cyber et bourru, un peu à la façon du premier Fear Factory, ce qui n'est pas une mauvaise idée. Finalement, il s'agit d'un très bon album que l'on aurait simplement aimé voir raccourci, histoire d'éviter deux ou trois dispersions. Mais le potentiel y est incontestablement. Promis : le prochain, on le chroniquera plus vite. Peut-être même qu'on l'attendra de pied ferme. C'est dire.


OBLITERATE "The Feelings" (Erebos)


Alexis Kieffer

Il arrive qu'un groupe soit à ce point imprégné de ce qu'ont fait ses aînés, que l'on ne parvient même plus à distinguer une influence en particulier. C'est le cas des Slovaques d'Obliterate qui recyclent allègrement tous les riffs et rythmes death metal brutal apparus depuis 10 ans. Dans ces conditions, à quoi bien tenter de pondre une chronique. Aussi, j'y renonce.


SALACIOUS GODS "Sunnebot" (Coldbloodindustries)


Alexis Kieffer

Il faut s'y faire. Ni l'Allemagne ni les Pays Bas ne seront jamais de grands pourvoyeurs de black de qualité. Et ce ne sont pas les Paybassistes de Salacious God qui me feront changer d'avis. Leur musique plus ou moins inspirée de Satyricon ne parvient pas une seconde à émoustiller l'auditeur blasé par déjà dix ans d'exploration de tous les styles de black. Typiquement le genre de disque pas vraiment mauvais mais d'une platitude absolue. On n'a même pas besoin de le détester puiqu'on l'aura copieusement oublié d'ici un quart d'heure. La nature est bien faite.


DIVINE SOULS "Embodiment" (Scarlet)


Alexis Kieffer

Divine Souls représente une séquelle (au sens premier du terme) de la trilogie At The Gates-In Flames-Children Of Bodom. Aucune originalité, un chanteur à chier … Bravo ! Rien à cirer de ce genre de suiveurs même pas foutus d'imiter correctement leurs maîtres. Barrez-vous, on vous dit. Au lit tout ça.


FLESHTIZED "Here Among Thorns" (Mighty music)


Alexis Kieffer

Ceux qui possèdent ou posséderont le disque trouveront que je ne me casse vraiment pas le tronc en vous disant que Fleshtized est influencé par Morbid Angel. Car ils verront que le groupe fait une reprise de " Rapture ". Mais que voulez-vous que j'y fasse : c'est la vérité. Cela dit, Fleshized use de blast-beats alors que, quand on y pense, Morbid Angel ne s'y est que peu adonné. Si l'influence des susnommés n'était pas si évidente, et donc l'originalité si absente, j'aurais pu estimer que ce disque était très bon. En effet, les riffs sont excellents, l'ambiance parfaite, la technique tout à fait acceptable. Le son un peu cheap peut-être ? Bof, même pas. Non, sans rire, ce disque est objectivement recommandable. Il ne vous reste qu'à vous interroger : faut-il acheter la copie quand l'original est en forme olympique ? (je ne me suis pas encore remis de " Gateways To Annihilation ")


DEFACED "The Defaced Domination Commence" (Scarlet)


Alexis Kieffer

Defaced joue un crossover plus guère usité de nos jours. A l'exact croisement du thrash viril et du hardcore, ce groupe nous replonge 5 ou 6 ans en arrière, à l'époque où Die Hard inondait le monde de ce genre de disques bien produits mais se ressemblant tous. Aujourd'hui, le soufflet est complètement retombé et, à ma connaissance, même de bons groupes tels que Grope ne donnent plus signes de vie. Alors, quid de l'espérance de vie de Defaced ? Déjà bien beau qu'ils aient pu sortir un CD, aussi correct soit-il. Et il l'est. Mais il lui manque le grain de vraie agressivité ou/et d'électronique qui aurait pu le sauver du manque d'attrait qui handicape désormais ce style. Dommage.