Eté 2001

JAG PANZER " Mechanized Warfare " (Century Media - Edel)


Frank Arnaud

Continuons dans le rayon patriarche du Metal, avec les vétérans de Jag Panzer. Créé au tout début des années 80, le quintet originaire du Colorado nous présente aujourd'hui son sixième album officiel. Loin d'être un spécialiste du groupe, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre et j'avoue n'avoir pas été déçu à l'écoute de ce " Mechanized Warfare ". Officiant dans un heavy mélodique relativement moderne, Jag Panzer se rapproche plus de formation type Nevermore / Edguy que du metal teutonique à la Helloween / Blind Guardian. Les morceaux sont souvent longs (bon nombre dépassent les 6 minutes…) , melodiques et techniques à souhait. Riffs percutants, section rytmique réglée comme un métronome suisse, une petite dose de claviers et surtout un vocaliste hors du commun, voilà les atouts d'un groupe mature et maître de son art. Harry Conklin possède un organe (pas de pensées déplacées… ! -Ed) assez impressionnant et le bougre excelle aussi bien sur des passages rapides que sur des intonations plus intimistes. La pochette de Travis Smith est elle aussi excellente. Alors si tout comme moi vous étiez hésitant, ne boudez plus votre plaisir et achetez ce disque !

LUNATIC AGE " Miranda " (Reactiv Music)


Frank Arnaud

Cela fait déjà un sacré bout de temps que ce groupe montpelliérain roule sa bosse sur les scènes du Sud et d'ailleurs. Aujourd'hui le groupe semble voir enfin le bout du tunnel avec la sortie d'un nouvel album intitulé " Miranda ". Mais attention, même si Lunatic Age est un groupe électrique à souhait, on ne peut pas vraiment le qualifier de Metal pur et dur. Le groupe possède de grosses guitares, de gros riffs mais sait aussi ménager des ambiances que ne renierait pas un Noir Désir. On peut donc dire que L.A. oscille entre le rock français et le néo-metal. Le chant alterne avec brio français et anglais, la production est au top et les petits samples que le groupe a planqué dans certains morceaux sont tous bonnement excellents. Par exemple sur le titre " Peepshow " on retrouve dans le rythme le célèbre "…ne la touche pas salope " de Ripley (Alien - Sigourney Weaver pour les ignares…). Le seul petit reproche sera peut-être la durée très courte du disque (32 minutes) mais dans l'ensemble, L.A. a réussit avec " Miranda " un retour amplement mérité !
C/o : Reactiv Music, 81 rue G. Janvier, 34070 Montpellier - France
Website : http://www.lunaticage.com

PSYTRONIX " Gone With the time " (Autoprod - Brennus)


Frank Arnaud

Vous êtes fans de Megadeth ? Vous aimez la voix nasillarde de Dave Mustaine, ses riffs alambiqués et les morceaux thrash puissants et techniques ? Alors vous aimerez à coup sûr Psytronix ! Ce jeune groupe originaire de Périgueux nous propose aujourd'hui un premier album totalement dans la lignée du " Peace sells… " du Sieur Dave. L'interprétation est impeccable, les morceaux biens construits et ce " Gone With The Time " bénéficie d'un son plus que correct. Il y a même une reprise du " Reckoning Day " de… Megadeth bien sur ! Alors n'hésitez pas à jeter une oreille sur cette autoproduction sympathique. Personnellement, je reconnais que le groupe rivalise avec bons nombres de formations heavy européenne mais le seul " bins "… c'est que je n'aime vraiment pas du tout Megadeth…
C/o : Arno Cormann, 5 rue Thiers, 24000 Perigueux - France
E-mail : psytronix@wanadoo.fr

WAYNE " Metal Church " (Nuclear Blast - Edel)


Frank Arnaud

D'où sort encore ce millième nouveau groupe de power-heavy machin truc ?! C'est ce que pourrait se dire le fan de Metal moyen ! Après avoir lu la chronique dans le Decibels Storm webzine, vous n'aurez plus d'excuses si vous passez à coté de " l'église du Metal ". Wayne n'est autre que le groupe de David Wayne, ex hurleur-fondateur des américains de Metal Church. Aujourd'hui, après une reformation qui aura tourné court, David Wayne n'abdique pas pour autant et s'est entouré d'une solide formation pour son premier album solo. Alors, le verdict me direz-vous. Et bien David continue là où Metal Church s'était arrêté. Au programme, 39 minutes d'un heavy-thrash sonnant très 80's, mais bénéficiant des bienfaits technologiques des 90's. Le morceau d'ouverture " The Choice " est un pur chef d'œuvre made in Metal Church, alors que le reste de l'album oscille entre heavy lourdingue tendance Black Sabbath et thrash puissant typique du groupe. Rien de bien nouveau mais ces 10 morceaux interprétés avec volonté et bénéficiant d'une production au top se laissent déguster ave beaucoup de plaisir. En plus la pochette est magnifique… alors donnons une seconde chance à D.Wayne !! (?)

CANDIRIA "300 percent density" (Century Media - Edel)


Clément

Qu'il est difficile de chroniquer un disque de CANDIRIA ! Formation américaine aux milles facettes, ayant déjà délivré trois albums schizophréniques, CANDIRIA se complaît dans une direction artistique unique. Aux croisées du métal, du hardcore, du jazz et du post-rock, la musique ce ces new-yorkais demeure toujours aussi insaisissable avec cette nouvelle livraison. Ce quatrième album ne décevra en aucun point tout les afficionados du groupe, qui pourront une fois de plus se régaler des vocalises acéréees du frontman Carley Coma et des trépidations rythmiques assénénés par la section rythmique. La violence est toujours là ("channelling elements" et "The obvous destination"), délivrée subtilement, graduellement, dans un esprit de perfection proche de NEUROSIS. Mais c'est sur un terrain où on l'attend moins que CANDIRIA se révèle meutrier, celui de l'expérimentation ("Opposing meter", "Advancing positions", l'intro de "Constant velocity*") et du métissage hip/hop ("Words from the lexicon"). Encore une fois, aucune faute de mauvais goût n'est à signaler, le tout est produit méticuleusement et chaque instrument trouve sa place naturellement. Avec Candiria, des termes tels "Innovation" et "Intensité" retrouvent un sens profond

FINAL ASSAULT " Battle For Glory " (autoproduction)


Frank Arnaud

Bien que créé en 1997, je n'avais jamais eu connaissance de l'existence de ce quatuor de la région parisienne. Voici la chose réparée. FINAL ASSAULT évolue dans un registre Heavy-Metal que le groupe veut puissant et émotionnel. Mouais, c'est bien essayé mais pas réussit pour autant. Je suis désolé les gars, mais votre chanteur devrait se contenter de tenir la basse. On se croirait revenu dans les pires moments de la scène française des 80's. Déjà son anglais est déplorable et on a plus l'expression que Xavier s'exprime en breton ou en patois que dans la langue de Shakespeare. Et deuxio, si la musique semble intéressante et bien construite (avec un soliste très trés inspiré) la texture du chant en total décalage avec le metal vient ruiner les efforts du groupe. En plus, on ne peut pas dire que l'enregistrement soit au top avec un son de batterie d'une platitude renversante et des différences de niveau sonore incroyable. (le plus flagrant c'est entre le 5éme et le sixième morceau. Beaucoup d'imperfections qui me font penser que le groupe devrait sérieusement revoir sa copie avant de sortir un quelconque autre enregistrement.
C/o : Patrick Corrado, 9 rue Diderot, 92500 Rueil-Malmaison, France
Mail : P.corrado@free.fr

JACOBS DREAM " Theater Of War " (Metal Blade )


Frank Arnaud

Et voilà la suite des aventures du gang de Colombus - Ohio, Jacobs Dream ! Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore le quintet, il a la particularité de posséder en son sein un clone de Goeff Tate (Queensryche) en la personne de son vocaliste David Taylor. La ressemblance vocale est étonnante même si l'élève n'a toujours pas dépassé le maître. Musicalement, la comparaison est plus hasardeuse car même si J.D. évolue dans un registre heavy metal très 80's, il possède une section rythmique et des riffs bien plus nerveux que ceux du combo de Seattle et pourrait plus être comparé à Iron Maiden en plus complexe structurellement parlant ! Que dire de plus, les 9 titres de l'album manquent parfois un peu d'énergie tout comme le son de batterie qui est lui tout bonnement déplorable pour un groupe de ce statut… bizarre. Mais dans l'ensemble, la qualité de l'interprétation et le haut niveau de ces musiciens expérimentés vous feront tout de même passer un très bon moment à l'écoute de " Theater Of War "… That's all folks ! ! !

DRY KILL LOGIC " The Darker Side Of Nonsense " (Roadrunner)


Frank Arnaud

Et la scène neo-metal américaine continue de déverser son flot de groupe ! Alors daube ou révélation ? Formé en 1995, le combo new-yorkais réalise aujourd'hui un deuxième album vraiment calibré pour les fans de Korn et autres Deftones. Ce groupe de scène expérimenté (ils ont assuré de nombreuses et prestigieuses premières parties…) se veut radical et propose un néo-metal hyper puissant et sauvage. L'environnement du Cd est optimal pour ce genre de groupe. Pochette réussie, production en béton armée et dégaines de dépravés du Metal dans une lignée très Machine Head. Pour ce qui est de la musique, D.K.L. oscille entre Coal Chamber, Korn et Machine Head des premiers temps. Riffs furieux, vocaliste enragé et rythmiques invitant au slam… le quartet reprend à son compte les armes de ses illustres aînées sans pour autant révolutionner un style déjà largement exploré. Seul, le dernier titre de l'album démarre en joli slow et se termine par une ambiance de fête où apparaît un D.K.L. plus furibond que jamais pour une charmante conclusion musicale. En bref, si vous êtes fanatiques du genre vous apprécierez à coup sûr, autrement il n'est pas sûr qu'un tel investissement se révèle obligatoire.

WAYD "Barriers " (Metal Age Prod - Sappho Musiques)


Frank Arnaud

La scène extrême des pays de l'Est a toujours été en forme. Je me souviens que durant les 80's, les groupes polonais ont été les premiers à émerger, ce fut ensuite le tour des lithuaniens et maintenant l'explosion est quasi-générale. Wayd débarque donc aujourd'hui depuis sa Slovakie natale pour nous présenter un deuxième album très éclectique. On peut basiquement dire que Wayd évolue dans une espèce de death-metal qui au fil des morceaux se transforme, se bonifie, se métamorphose... Le début du disque n'est pas sans me rappeler Loudblast dernière période, ensuite nous avons droit à un death plus conventionnel et sur la fin de l'album, le groupe n'hésite pas à nous gratifier de quelques plans jazzy ou progressif assez déroutants. La section rythmique est en particulier le bassiste semble d'ailleurs tout à fait à l'aise et se démarque par une technique qui peut rappeler quelques cotés des feux Cynic et Pestilence. Il y a même un saxophone qui intervient sur 2/3 morceaux (depuis Pan-Ty-Monium je n'en avais pas vraiment entendu sur de l'extrême…) et notamment sur l'instru " Dead Horse Beating " qui conclue " Barriers " par un espèce de Ska-Death teinté d'influences classiques slaves. Même la production sans être faramineuse nous laisse apprécier ce groupe définitivement original. Alors ne boudons pas notre plaisir car il est temps d'ôter ses œillères…

LOVE LIES BLEEDING " S.I.N. " (CCP Rec - Adipocére)


Frank Arnaud

Passé quasiment inaperçu chez nos confrères et dans la presse nationale (hormis chez Metallian…), L.L.B. est bel et bien un groupe français qui a réussit à signer un deal avec le label autrichien C.C.P Records ! Comme le dirait un certain Cyclopéde : Etonnant n'est-ce pas ! ? Et en plus c'est déjà leur deuxième opus ! Il faut vraiment rattraper le temps perdu car ce disque est tout simplement excellent ! Jolie artwork , production excellente, L.L.B. s'est doté de tous les arguments possible pour s'extirper de la masse de groupes déjà existant. Et ils y arrivent ! ! Dans une lignée black-symphonique, les morceaux sont souvent très long (hormis l'intro, ils varient entre 5 et 10 minutes…) et proposent des atmosphères tantôt gothiques, tantôt médiévales ou classiques, voire atmosphériques grâce au chant éthérée de Jeanne avant de retomber dans une barbarie black-metal toute scandinave. Complexe, variée, orchestrale et sauvage : voici les qualificatifs qui résument au mieux l'impression que laisse ces 7 morceaux. Le chant d'Adrasis me rappelle un peu Gloomy Grim, mais pour ce qui est du reste, ce groupe suit son chemin sans se soucier de ce que font les autres. Pour une surprise, elle est de taille et je vous assure que ce groupe mérite vraiment d'être soutenu. A bon entendeur, salut ! !
Website : http://multimania.com/bleeding


DESECRATED DREAMS " Feeling O Guilt " (Metal Age - Sappho Musique)


Frank Arnaud

Retournons vers l'underground Slovake avec le premier album du quatuor de death-metal Desecrated Dreams. Ce groupe s'est créé en 1996, évolue dans un death tempo médium rappelant les premiers temps de Loudblast. Leur musique est bourrée de bons riffs, les rythmiques sont variées et nous entraînent du doom, jusqu'à un speed-death plus énervé. Mais ici, point de brutal death. Le chant alterne death guttural et à quelques moments des intonations plus mélancoliques. Les morceaux se laissent écouter grace à une production honnête (mais pas mirobolante) mais rien n'atteint des sommets. Un groupe avec un bon niveau et de bonnes intention de plus. A noter que le Cd contient également les éléments du site internet du groupe avec bio, photos et surtout les titres en MP3 de leurs 2 précédentes réalisations.
Website : http://www.geocities.com/desecrateddreams.

ERYTROSY " Delight " (Metal Age - Sappho Musique)


Frank Arnaud

Toujours en direct de la " planète " Slovakie, voici sans doute l'un de ses plus célèbres rejetons. Erytrosy est de retour avec un deuxième album toujours dans une lignée musicale aussi barbare ! Imaginez un peu : 8 morceaux en 27 minutes ! Pour pulser, ça pulse. Death-metal d'accord, mais ici brutal death. En fait, Eytrosy se rapproche beaucoup d'un groupe comme Cannibal Corpse. Les guitaristes distillent de bons gros riffs bien puissant avants d'accélérer ou de ralentir une nouvelle fois avec une grande aisance technique. Idem pour la section rythmique qui se veut imperturbable, même si le batteur batouille un peu sur les passages les plus rapides. Le chant est un classique du genre, et c'est bien là le problème du groupe. Personnellement, moi qui ne suis pas un inconditionnel du brutal à tout prix, je trouve que le quatuor n'apporte pas grand chose à un style déjà exploré en long, en large et en travers. Mais au vu de la bonne qualité de cet opus, les fanatiques du genre ne devraient pas " cracher " dessus. Pour terminer, signalons que la production reste dans une bonne moyenne, par contre dans le genre hideuse, la pochette remporte le prix pour cet été 2001. (il faut d'abord arriver à comprendre ce que cela peut représenter ou être ? )

SYRENS CALL "Fantasea" (Booster Productions-Brennus)


Christophe Nogues

Je sais… La sortie de cet album commence à dater (il est sortit en mars dernier…) mais vaux mieux tard que jamais ! Les Italiens, les Suédois, les Ricains, les Finlandais… tout le monde s'est mis au heavy mélodique et la France est une fois de plus en retard d'une bataille… bien que le public soit présent pour ce genre de musique ! Alors autant dire qu'avec ce "Fantasea ", j'avais bon espoir que la scène française redorerait son blason. Et bien, je dois avouer être resté sur ma faim et il faudra encore attendre pour impressionner nos amis metalleux du reste du monde. Je ferais à S.C. le même genre de reproche qu'a Headline. Les 2 groupes sont constitués par de bons musiciens ainsi que d'une chanteuse au large potentiel, mais les morceaux ne suivent pas. Rien ne semble se démarquer sur un album fade, voire insipide malgré des titres techniques et longs à souhait. Le titre " Far Away " reste l'une des trop rare exception de cet album. C'est dommage car le groupe possède en Thibaut Coisne, un guitariste soliste redoutable qui s'en donne à cœur joie sur les très nombreux solos de l'album ! Ajoutons que si la production est honnête, la pochette est elle franchement hideuse ! Beaucoup de défauts qui condamnent ce disque au marché national, point barre… A noter l'excellent instrumental " Aquatic Coma " ainsi que la reprise du " I Still Love You " de Kiss.
Contact : Booster Prod, 15 rue du Rieu, 59230 Château l'Abbaye, France
Mail : syrenscall@free.fr
Website : http://www.syrenscall.fr.fm

STEEL PROPHET "Book of the dead"(Nuclear Blast)


Christophe Nogues

Et un nouvel album pour Steel Prophet. Ces américains ont de longues années de carrière derrière eux mais n'ont jamais réussi à s'imposer par chez nous. J'espère que cela changera car cet album est bien agréa ble. Ici, l'influence principale est Iron Maiden ( et on pourrait presque parler de plagiat sur le morceau "escaped" !), influence qui est parfaitement intégré à leur style, et c'est plutôt une bonne chose tant il devient insupportable d'entendre tous ces nouveaux groupes copier Helloween et le heavy allemand des années 80. Le chant et certains passages me font aussi penser à du Angra. De bonnes grosses rythmiques alternant avec de superbes envolées mélodiques font que cet album regorge de morceaux accrocheurs. Ce n'est pas le CD de la décennie, mais je vous le conseille bien plus que beaucoup des autres sorties "Heavy" du moment.


CAIRO "Time Of Legends" (Roadrunner - Magna Carta)


Frank ARNAUD

Après avoir vu Marillion figurer en bonne place dans tous les magazines Metal, il semble évident que la scène progressive a quelques peu repris du poil de la bête (il est vrai que le renouveau du heavy et du mélodique n'y est sans doute pas étranger). Les premiers bénéficiaires de ce regain de popularité pourraient bien être l'un des " sociétaires " du label américain Magna Carta : CAIRO ! Attention, ici nous parlons de vrai prog et non de prog-metal à la Symphony X ! Sur ce troisième album, ce sont les claviers et les voix qui ont la part belle. Tantôt planants, tantôt Hammond, tantôt futuristes, les claviers de Mark Roberston sculptent les morceaux et les enrubannent de ses ambiances diverses. La voix de Bret Douglas rappelle indubitablement Yes et se confond à merveille avec les ambiances des 8 morceaux de " Time Of Legends ". La section rythmique se veut discrète et laisse à la guitare un large chant d'expression qui va du solo quasi-metal aux tempos totalement jazz-rock. Le tout bénéficiant d'une production très limpide qui ne peut que favoriser l'impression aérienne qui plane sur tout l'album. Après une barbarie black ou un déchaînement néo-metal, un véritable régal pour se reposer les oreilles ! !


ENTHRONED "Armoured bestial hell" (Blackend)


Christophe "armoured" Nogués

J'aime le black-metal mais j'apprécie plein d'autres genres aussi. J'aime le black-metal mais je n'en suis pas un fondamentaliste ! C'est pour cela que j'ai abordé cette chronique avec une certaine méfiance... En effet, j'ai toujours considéré Enthroned comme un groupe de seconde zone ! Un groupe avec un certain savoir-faire certes... mais un savoir-faire de seconde zone ! D'ailleurs, ils sombrent de plus en plus dans le pathétique, comme l'en atteste la pochette de leur dernier album, à peine digne des dessins de mon enfance. On veut se la jouer Marduk avec le char d'assaut ? Difficile ! On essaie de battre le record du groupe le plus clichesque ? Ca c'est tout à fait dans leurs cordes. Et en dépit de quelques rythmiques efficaces, cela faisait quelques temps que je ne m'étais pas autant fait chier à l'écoute d'un album de black. Un album et un groupe à oublier.


BEHOLDER "The Legends Begins" (DragonHeart)


Frank "old legend" ARNAUD

Voici un autre disque en retard et qu'il aurait été dommage d'oublier ! Ca y est… Rhapsody commence à faire des émules en Italie. Le heavy est en train de devenir une nouvelle tradition italienne et Beholder ne viendra que confirmer cet état de fait ! Ce premier album propose un heavy mélodique, symphonique et puissant qui ravira à coup sur les fans du genre. Les musiciens sont très à l'aise sur un album très bien produit et on remarquera notamment une paire de guitaristes survoltés. Mais l'atout principal du septet, et de compter dans ses rangs 2 excellents vocalistes. Patrick et sa magnifique voix grave ainsi que l'angélique et aérienne voix de Leanan. ( c'est une demoiselle au cas ou vous ne l'auriez pas compris). Les morceaux sont de ce fait variés, bien construits et d'une efficacité à toute épreuve même si on reconnaît des influences Blind Guardian, Rhapsody ou même Virgin Steele. Au final, 50 minutes de pur régal… alors pourquoi faire la fine bouche ? !


HYPOCRISY "10 years of Chaos And Confusion" (Nuclear Blast - Edel)


Frank ARNAUD

Lorsque je pense que le groupe avait annoncé son arrêt après " The Final Chapter " en 1997… HYPOCRISY, groupe du maître producteur Peter Tägtgren, est de retour avec un nouveau disque intitulé " 10 years of Chaos And Confusion ". Comme vous l'aurez peut-être déjà compris, nouveau disque mais pas nouvel album. Ce disque est en fait un très bon best-of car outre les classiques récents du groupe tel " Roswell 47 " ou " The Final Chapter ", nous pouvons retrouver 6 titres réenregistré pour l'occasion. La façon idéale de combler les fans du groupe ou de faire découvrir aux néophytes ces maîtres du black-death moderne ! Hypocrisy rules ! ! !


ALAS "Absolute Purity" (Hammerheart - Adipocere)


Frank ARNAUD

Depuis qu'on attendait ce disque ! ! Ceux qui ont eu entre les mains le N°9 de notre défunt magazine doivent savoir de quoi je parle… pour les autres voici une explication. Alas n'est autre que le 3éme projet musical d'Erik Rutan, guitariste de Morbid Angel et leader d'Hate Eternal. Depuis la demo de 1997, Scott Hornick (Ripping Corpse) a remplacé Alex Webster (Cannibal Corpse) et le chant féminin à été confié à Martina (ex Therion et Dreams Of Sanity) ! Que du beau monde ! Et le résultat valait cette attente. Car Alas même s'il risque de ne pas séduire tous les fans " moyens " de mélodique, a définitivement crée quelque chose de nouveau avec cet album. Avec une approche résolument puissante dans une lignée Thrash-mélodique, surnage la voix éthérée de Martina (travailleuse consciencieuse mais loin des prouesses d'une Anneke ou d'une Tarja…) qui emprunte des mélodies volontairement dissonantes très surprenantes. La section rythmique est hyper technique et nerveuse. L'atout majeur de ce disque reste le jeu désormais culte du sieur Rutan qui s'en donne à cœur joie pour nous distiller riffs hargneux ou passages quasi-doom. Le tout avec le son incomparable des guitares de Morbid Angel… un must ! En plus le bougre à produit lui-même le disque… Si vous ne voulez pas mourir idiot, vous savez ce qu'il vous reste à faire ! !


CHRYSALIS "Between Strength & Frailty" Mcd (Adipocere)


Frank ARNAUD

Voici donc le retour des " demos series " d'Adipocere qui avaient déjà servis à faire éclater à la face du monde le talent de groupes comme Your Shapeless Beauty, Forest Of Souls ou Kalisia ! Aujourd'hui, un autre groupe français est à l'honneur avec ce cd 4 titres : Chrysalis. A part vous dire que le groupe évolue sous la forme d'un sextet et qu'il nous vient de la région de Montpellier, je ne pourrais pas plus vous les présenter. (pas bio, pas info ! ) Je me bornerais donc à parler musique. Chrysalis évolue dans un black-death légèrement orchestral, technique et très puissant. Il est à noter que le leader musical du groupe répond au doux prénom d'Aurélie et non contente d'être guitariste-chanteuse, l'amazone a également signé la composition des 4 titres et a co-écrit toutes les paroles. Si ça ce n'est pas le vrai girl-power ! La production est honnête et nous laisse pleinement apprécier les multiples ambiances de ce Cd. Le groupe pourrait être présenté comme un cocktail détonnant de Kalisia, Fairlight et Catacomb. Comprenez quelque passages bien bourrins où éructe Cédric, des passages plus mélodiques ou s'exprime la douce voix d'Aurélie, des plans quasi-jazz, le tout rehaussé par des claviers aériens ou du piano et des solos de guitares très mélodiques. La section rythmique s'ajuste elle aussi au poil en fonction des ambiances et propulse la musique de Chrysalis avec une efficacité redoutable. Il subsiste encore quelques erreurs inhérente à une demo mais je crois vraiment que ces gaillard(e)s sont prêt à réaliser un premier album sans nul doute prometteur.


DARK FUNERAL "Diabolis Interium" (No Fashion)


Frank ARNAUD

On peut dire que Dark Funeral n'est pas le genre de groupe a sortir un album tous les ans. Ces sauvages suédois sont plutôt du genre à peaufiner chaque album pendant 2 ou 3 ans avant de le laisser finalement en pâture aux fans de black du monde entier. De ce fait, ce " Diabolis Interium " n'est finalement que le troisième opus du groupe. Enregistré une fois de plus par Peter Tägtgren aux célèbrissime Abyss Studios, cet album bénéficie d'une production colossale qui vous cloue d'entrée au plafond ! Car Dark Funeral n'a jamais fait dans la dentelle et continue d'assener des brûlots black-metal dont seul les Scandinaves semblent avoir le secret. Mais ce disque marque aussi une certaine évolution, comparable à celle de Marduk. Car outre les morceaux hyper speed habituels du groupe, Dark Funeral sait ralentir le tempo de temps en temps, pour se montrer encore plus inquiétant et sombre. Les meilleurs exemples sont les titres " An Apprentice Of Satan " ou " Goddess Of Sodomy " (tout un programme !) qui sur un tempo assez lourds, vous donnent l'impression de voir déferler l'armée des morts d'Evil Dead 3. Le seul petit reproche, la durée du disque qui dépasse tout juste les 36 minutes avec ses 8 titres. Mais bon, vaux mieux 8 bons titres que 12 daubes ! Vous saviez que la rentrée serait intense… Dark Funeral en sera l'un des principaux artisans ! !


QUO VADIS "Day into night" (Hypnotic)


Christophe "tabernak" Nogués

Quo Vadis est un groupe qui nous vient du Canada. Leur album a été enregistré voilà 2 ans, mais il ne nous arrive que maintenant. Et quelle claque ! Leur musique peut être décrite comme du thrash moderne ayant des sonorités à la Kreator, mâtiné de death suèdois à la In Flames. Les compos sont particulièrement puissantes et accrocheuses, basées sur des riffs tranchants et des rythmiques écrasantes. On assiste à un véritable pillonage en règle.La section rythmique est métronomique, et les guitares alternent entre un travail d'orfèvre ou tout simplement un concassage de cerveau. Tout ceci est mis en valeur par une production claire et puissante.Une petite tuerie à consommer tout de suite... et sans modération !


HOLLENTHON "With Vilest Of Worms to Dwell" (Napalm Rec)


Frank ARNAUD

Je dois dire que leur premier album sorti il y a de cela maintenant 2 ans m'avait littéralement scotché au plafond ! Essai confirmé, transformé, pulvérisé avec ce deuxième album en tout point monumental ! Super pochette, super production, superbes arrangements et supers morceaux. Nos autrichiens préféré ont le chic pour composer un death-metal mélodique, teinté de multiples touches classiques et d'un lyrisme à toute épreuve. Tout est réussit ici. J'en veux pour preuve le grandiose " Lords Of Bedlam " ou " Conspiracy " qui conclu admirablement le disque. Les chœurs sont magnifiques, les sons de claviers accrocheurs et originaux… Le compromis idéal entre brutalité et raffinement ! Pas la peine d'en rajouter ! Un disque incontournable ! !


KEMET "Dying with elegance" (Deadsun records / Sonic wave France)


Christophe Nogues

Kemet est un jeune groupe issu de la région lyonnaise, et ils sortent leur 1er album sur un jeune label Français. Ils évoluent dans un dark-metal gothique plutôt original, rappelant par moment le Moonspell de "Wolfheart". Leur trip c'est plutôt la tristesse ou la mélancolie, pas la haine.Ca nous change de tous ces groupes français pratiquant du brutal death ou du black à la scandinave. Enfin des petits gars qui essaient de créer quelque chose... et qui y arrivent ! Bien sûr, il y a les petites imperfections des débutants (par moment dans le chant, ou bien dans la production) et l'on sent que le groupe n'a pas atteint sa maturité, mais le potentiel est bien présent. Je vous conseille vivement de jeter une oreille sur cet album et de soutenir Kemet. Ils sont bien partis pour se faire un nom dans la scène metal.


UR NORD GERMANISCH "Gebet für Wodan" (Fra-2001) 12 titres


Frank Arnaud

Je sais, certains vont me dire qu'il est toujours "écroulant " de rire de voir surgir des groupes pompant l'imagerie et la mentalité scandinave pour s'apercevoir que le dit groupe est finalement originaire de Grèce, d'Italie ou du Sud de la France. Et bien là, ils ont tort ceux qui ne se fient qu'au apparence. Car le sieur David Engels ne s'est installé que depuis quelques années dans notre belle région et a affronté l'hiver teuton à moult reprises. Le Nord, lui il connaît ! Et c'est la quiétude et la noirceur des forêts nordiques que " Gebet für Wodan " tente de retranscrire. Equipé de son petit clavier et de sa frêle voix, David se lance seul sur la pente abrupte du dark metal et peut être comparé musicalement à Mortiis ou à Summoning. Beaucoup de claviers, pianos et pas du tout d'instrument rock " traditionnel ". A ce stade là, soit vous êtes fans de dark-viking music et vous succomberez de plaisir, soit vous voulez de l'énergie brute et dans ce cas là, vaux mieux se tourner vers Catacomb & co°. En tout cas, l'initiative est courageuse et honnête même si de nombreuses imperfections sont encore facilement décelables durant les 50 minutes de ce disque... Et puis il est toujours rassurant de constater au dos du disque, qu'il existe au moins un " viking " qui a compris qu'hordes nordiques et hordes nazis n'ont rien à faire ensemble ! Warg…
Contact : Engels Georg David, Rés Marcel Pagnol - " Manon ", 83390 Cuers - France
Website : http://www.necromancia.subnef.dk


MENNEN "same" (AFM RECORDS)


Christophe Nogues

Mennen ! Quel nom à la con ! Et pourquoi pas Narta ou Rexona ? Le pire c'est que c'est le vrai nom du chanteur ! Un peu comme pour Winger ou Bon jovi mais en plus con... quoique ! La musique ? du hard rock classique à l'américaine, pas vraiment mauvais mais pas réellement bon non plus ! L'album ? un live enregistré en Belgique ! L'intérêt ? Zéro ! Alors evitez ce disque ! Cela vous évitera d'avoir un CD portant un nom de déodorant dans votre collection et
de passer pour un crétin à la caisse de votre disquaire.


SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION (Bones Brigade)


Christophe Nogues

Les petits frenchies de S.C.D sortent enfin leur 1er album. 21 morceaux dépourvus de titre pour 32 minutes au compteur ! Ca c'est du grind ! Et chose peu fréquente dans ce genre de musique, la production est très bonne, ce qui souligne d'autant plus l'extrême brutalité du groupe. Et c'est bien d'extrême brutalité qu'il s'agit. Car Sublime... ne fait pas les choses à moitié, il lamine, concasse, massacre vos oreilles et ce qui reste de votre cerveau. De plus, il laisse la concurrence loin derrière ! Je ne suis pas un fan de grind mais dans le genre c'est une réussite exemplaire !
ZOMBIE-EATERS "Bruit(r)iste" (Bad Eyesoup Prod - Wet Music)


Frank Arnaud

Et on repart de plus belle dans le néo-metal français avec le premier album de Zombie Eaters. Originaire de la région Bordelaise, ce quintet est actif depuis plus de huit ans déjà et peut se targuer d'un bon petit paquet de premières parties prestigieuses. (Watcha, Young Gods, Oneyed Jack, Pleymo…) Aujourd'hui c'est à leur tour d'accéder à la première division avec un premier album prometteur enregistré par le non moins talentueux Fred Foulquier (Nihil, Oversoul…). Comme pour leur confréres de Zulu, Z.E. chante en français et posséde un très bon vocaliste, capable d'alterner vocaux rageurs et ligne de chant très pop mélodique. En ce qui concerne la musique, Z.E. joue la carte de la sureté et propose un néo-metal efficace, puissant et bien fait. A noter la participation sur un titre de Bob de Watcha et Laure Sinclair (star du X français) ! ?
Contact : Bad-Eyesoup. Prod, 3 place Gle Sarail, 33000 Bordeaux
Website : http://www.zombieeaters.com


LETUM (Cold Meat Industry)


Alexis Kieffer

Avec ses chœurs samplés et ses ambiances de cathédrale profanée, LETUM lorgne ostensiblement du côté de RAISON D'ETRE. Le résultat est loin d'être mauvais, même si on est loin du nouveau champion, DESIDERII MARGINIS (je n'ai pas fini de vous saouler avec lui). Sans parler de génie (pas assez de caractère), il faut avouer qu'avec de tels projets, Cold Meat Industry rehausse singulièrement son niveau. Il est désormais acquis que le salut viendra des nouveaux et non des anciens qui chopent la grosse tête et qui splittent (je ne cite personne). LETUM sera un bel engin de reconquête, et rien que pour ça, je le loue.


ZULU "14" (Autoproduit)


Frank Arnaud

Je crois que la scène Néo-Metal française n'a jamais été aussi active et de qualité qu'en ce moment ! Zulu fait partie de cette nouvelle génération de groupe et je dois dire qu'avec ce premier opus totalement chanté en français, les Stéphanois frappent très fort ! Ce groupe mélange plusieurs tendance du neo-metal et pourrais être présenté comme une espèce d'hybride musical entre Watcha, Mass Hysteria et Incubus. Car l'atout majeur de ce groupe est sans nul doute le vocaliste, Bess, qui passe du mélodique au hard-core excellemment. Il possède vraiment un timbre de voix magnifique et original. Les titres de l'album changent eux aussi d'atmosphère régulièrement. Même si l'essentiel de ces 14 titres lorgnent vers un néo-metal surpuissant, d'autres titres glissent des influences technos ou des ambiances plus zen. La production est impeccable et ce cd s'avére vite un must. Un groupe à contacter d'urgence ! !
Contact : Corrosive Prod, Lieu dit " la Ginguette ", 42290 Sorbiers, France
http://www.multimania.com/zulumusic


SIRIUS "Spectral transition-dimension" (Nocturnal Art Production)


Alexis Kieffer

Etonnant. Ce disque est en train de passer totalement inaperçu dans la presse généraliste. Et pourtant, rien qu'à la vue du label, tout amateur qui se respecte devrait être en arrêt. Nocturnal Art Production est en effet réputée pour ne sortir que du bon, le meilleur exemple consistant évidemment en les divins LIMBONIC ART. Dans son genre, SIRIUS est également excellent. Entre passages sidéraux et breaks thrash, avec bien sûr un fond ARCTURUS/ EMPEROR, SIRIUS nous pond là une petite merveille qui devra impérativement faire date. J'ai été véritablement conquis. Je me suis alors penché sur leur précédent méfait paru en 1999, " Aeons of Magick ". Eh bien laissez moi vous dire que c'était déjà du très bon. Je n'irai pas par quatre chemins : soit SIRIUS accède au rang qu'il mérite, soit il y aura dans quelques années une affaire SIRIUS comme il y a une affaire Seznec. Pas moins.


TOOL "Lateralus" (Volcano Entertainment)


The Endless

Oh my, oh my, oh my....
Lorsque j'ai découvert l'album de Nine Inch Nails "The Fragile", j'ai immédiatement su que j'avais un chef d'oeuvre en face de moi. Mais comme pour tout chef d'oeuvre, généralement moins accessible à la premiére écoute qu'un album classique, il m'avait fallu une vingtaine d'écoutes pour en être sur ! Et bien pour Tool c'est un peu la même chose à la différence qu'aprés 20 écoutes je continue de découvrir "Lateralus". C'est un disque unique dans l'histoire du Metal ! Mais devons-nous vraiment considérer ce disque comme un album de Metal, de progressif... Il est sur que si King Crimson ou Yes n'avais pas existé, Tool n'en serait peut-être pas là mais ce disque contient vraiment une majorité de titres personnel et complexe que vous ne pouvez comparer à rien d'autres...
Get clever : buy it !


DESIDERII MARGINIS " Dead Beat " (Cold Meat Industry)


Alexis Kieffer

Sur la pochette, le titre est inscrit en pseudo cyrillique. Je l'ai arbitrairement traduit en " Dead Beat ". Et en plus, ça sonne bien. Non, vraiment, je suis très fier de moi. J'ai tellement l'impression d'avoir fait œuvre de création que je serais déçu si j'apprenais qu'il s'agit du titre réel et voulu de l'album. Ce long préambule mégalo n'a qu'un but, celui de retarder la révélation au public de la pensée révolutionnaire qui vient de me traverser l'esprit à l'écoute de ce disque : et si on disait que DESIDERII MARGINIS est le meilleur groupe hébergé par Cold Meat Industry ? Je sais ce que l'on va m'objecter : ce groupe ne fait pas partie des historiques de Cold Meat, il n'a à ce jour réalisé qu'un seul album pour ce label (" Songs Over Ruins ") … Et alors ? Je dis qu'il faut être bouché à l'émeri pour ne pas comprendre qu'un mélange si réussi d'ambiant, de dark, d'indus et d'atmosphérique est la marque des très grands. On se croirait revenu aux plus beaux jours de RAISON D'ETRE. Avec en plus un sens musical incroyable. Ce disque tombe à point nommé pour booster la vénérable institution de Mjölby, Suède. Tout amateur de sensations fortes et profondes doit acheter ce disque qui transpire l'intelligence et la rectitude.


SOULGRIND "Elixir Mystica" (Holy Records)


Alexis Kieffer

Je sais, je sais, ce disque est sorti depuis assez longtemps. On s'excuse. De toute façon je serai assez bref. Il s'agit là d'un groupe majoritairement constitué de membres de GLOOMY GRIM. Et ça s'entend. La production est parfaite et les compos valent ce qu'elles valent dans le genre dark-rock-black. On pense aussi parfois au premier COVENANT. Bref, vraiment rien de nouveau. En plus, je vous prie de m'excuser, mais certains riffs sont vraiment lourdingues (le deuxième morceau en est une parfaite illustration). Les claviers et la chanteuse viennent un peu sauver le tout. Masquer serait plus juste. Non, sérieusement, je ne ferai pas de ce disque de commande mon album de chevet.

IMMEMOREAL "Temple of retribution" (Blackend)


Alexis Kieffer

IMMEMOREAL pratique un death-black du meilleur aloi. Ce qui frappe en premier lieu est la force de la production. Il y a ensuite la sauvagerie non feinte des compositions. Ces types ont bouffé du lion. On pense parfois à du IMPALED NAZARENE pas du tout punk. Ajoutez un sens de la mélodie emprunté à la scène suédoise et vous obtenez un album vraiment très fréquentable et qui, c'est une qualité inestimable, parvient à s'extraire de la grande masse actuelle.

ASTROFAES "Dying Emotions Domain" (Chanteloup Productions)


Zoltar

Vous êtes hélas sûrement au courant des déconvenues judiciaires de cette jeune mais déjà moribonde structure, donc profitez pendant qu’il en est encore temps de sorties déjà « cultes » de par leur origine géographique et amenées à le devenir encore plus de par leur future disponibilité sûrement bientôt restreinte ! D’abord évacuons la courante : ukrainiens d’origine, Astrofaes a enregistré ce disque avec le batteur de leur compatriotes de Nokturnal Mortum, groupe musicalement efficace mais aux tendances nationalistes hélas maintes fois prouvées. Après enquête, il semble que pourtant Astrofaes soit à l’écart de tout idées douteuses. Le débat est donc clôt (jusqu’à la prochaine fois)… Musicalement assez proche de la scène symphonique norvégienne, Emperor en tête, cet album qui a mis trois ans à sortir ne prétend pas être de l’acabit d’une superproduction à la Dimmu Borgir. Mais justement en se concentrant sur son (certes petit) terrain de prédilection - à savoir un black sympho pétri de références occultes et bien agressif – Astrofaes réussit à retrouver une certaine « fraîcheur » (hem, hem…) diluée depuis longtemps dans l’argent par les groupes occidentaux. A noter une bonne reprise de « Necromantical Screams » de Celtic Frost (« uhhhhhh ! »). Pas révolutionnaire mais parfait pour les fans purs et durs de petites productions volontairement bien undergrounds.

SVARTAHRID "As the sunrise flickers" (Napalm Rec.)


Alexis "short" Kieffer

Appelons ça du thrash viking. De la pochette aux compos, rien n'est original ni intéressant dans ce groupe qui pique allègrement à ENSLAVED et consorts. C'est étrange, chez les marins, ce besoin de faire des phrases.

MYSTICAL "Sample Your Mind" (autoproduction)


Frank Arnaud

A force de se faire virer ou refouler sans vergogne par les maisons de disques, nombreux sont les groupes français à se lancer dans l'aventure de l'autoproduction. Aventure risquée, mais qui laisse au moins l'opportunité de pouvoir s'exprimer sans contraintes. Restent les écueils à éviter ! Paris en grande partie tenus car aussi bien au niveau visuel qu'au niveau production (bien que la batterie sonne un peu plate…), cet album rivalise avec bon nombre de productions officielles. Par contre, j'avoue qu'au niveau musical cela risque d'être plus compliqué. Non pas que Mystical soit un mauvais groupe, mais leurs chansons sont vraiment bizarre et s'adressent à un public averti. Leur musique est une espèce de metal-rock teinté de goth et d'influences cold. Un drôle de compromis entre Anathema, Lycosia et Katatonia. 2 des 14 titres sont chantés en français et prennent même à l'occasion un coté vaguement rock indie. Vous l'aurez compris, je n'ai pas vraiment accroché mais c'est une question de goût. Le mieux est de les contacter et de vous faire une idée par vous-même…
Contact : Mystical, 11 rue Roesert, 67290 Volksberg, France
Mail : mystical@wanadoo.fr

DARGAARD "The dissolution of Eternity" (Napalm Rec.)


Alexis Kieffer

DARGAARD évolue dans un registre similaire à celui de feu ARCANA. Tout ceci est très délicat et, ma foi, pas mal fait du tout. Le fait que le disque soit sorti pas un label métal fait évidemment subodorer l'opération purement marketing. Mais après tout, le groupe n'y est pour rien et il serait bien injuste d'éreinter ce disque pour ce seul motif. Au vu de l'état de la scène atmosphérique, il ne faut pas cracher dans la soupe lorsqu'un bon album paraît. Et tant pis si l'originalité n'est pas foncièrement au rendez-vous.

SINNER DC "Ursa major" (Spirit/Wagram)


Alexis "pleased" Kieffer

TOOL et SINNER DC ont ceci de commun de prouver que les héritiers de PINK FLOYD ne sont sûrement pas les groupes qui s'autoproclament " progressifs " et s'invitent comme des grossiers chez le Notaire le jour de l'ouverture du testament. Passez votre chemins, margoulins, vous n'êtes pas dignes du trésor. SINNER DC en revanche, l'est totalement.
Car, premièrement, ce groupe ne joue pas du métal, mais une espèce de mélange entre boucles électroniques et guitares traînantes qui est du meilleur effet. Et puis, il y a ce mélange indicible entre douceur de vivre et doute. Entre appétit et hésitation. Parmi les groupes actuels, SINNER DC devrait être rangé entre AIR, MASSIVE ATTACK et PORTISHEAD, avec en plus, donc, ce côté PINK FLOYD époque 1970-1972. Réussite totale.


THY INFERNAL " Warlords of hell " (Naplam rec.)


Alexis Kieffer

L'album débute avec quelques incantations sataniques que l'on devine prononcées en verlan. Ouh là là , qu'est ce qu'on a peur. Il est ici question de thrash-black très rapide et censément haineux. Rien, rien, rien de nouveau. Hormis une technique qui me semble avérée, rien ne vient véritablement sauver ce disque du flot des productions de ce genre qui inondent le marché sans discontinuer. Le fait que le groupe soit originaire des Etats-Unis et non de Suède constitue, vous en conviendrez, une originalité qui ne peut à elle seule justifier l'achat de cet album.

KHOLD "Masterpiss of pain" (Moonfog)


Alexis Kieffer

KHOLD joue du black metal dans un style qui en lui-même est loin d'être original puisqu'il s'agit d'une relecture très appliquée de DARKTHRONE.
Le mérite ce groupe est cependant de s'être doté d'un son convaincant et de d'une approche tout à fait glaciale de la musique. Tout évoque la souffrance et la difficulté à exister. Et puis, il y a un incontestable côté heavy qui lie la soupe avec efficacité. Si vous êtes lassés de la compétition entre CRADLE OF FILTH et DIMMU BORGIR et entre clones de CRADLE OF FILTH et clones de DIMMU BORGIR, si vous êtes à la recherche de sensation plus pures (on dirait une pub pour le yaourt), offrez sans hésitation vos suffrages à KHOLD, en dépit du lamentable jeu de mot que constitue le titre de l'album.

EISHEILIG "same" (Napalm Rec)


Alexis Kieffer

La couleur est nettement annoncée par la maison de disque : " TYPE O NEGATIVE chanté en allemand "… Oh pôvre ! Il s'agit donc, vous l'aurez compris, d'un pur produit marketing qui tente de surfer sur la vague très descendante du goth-metal. Remarquez que je trouve finalement assez louable le choix de ne pas tenter de nous faire croire qu'il s'agit là d'un groupe novateur : au moins, on n'est pas déçu. Il est vrai que l'influence de TYPE O NEGATIVE est très marquée. En ce qui me concerne, je préfère attendre la prochaine livraison des alcolos de Brooklyn. Quant au chant en allemand, je pense qu'il s'agit d'un très bon choix tant le chanteur a déjà du mal à chanter juste dans sa langue maternelle.

SPOR "Is Today Tomorrow ?" (Atmosphériques)


Alexis "cocorico" Kieffer

La " musique de jeunes " française est-elle condamnée à errer entre ode à la profanation et défense des tournantes ? Oui, à 99%. Car la France ne sera jamais un pays de rock. Mais, me direz vous, que caser dans le fameux 1 % ? SPOR ! C'est incroyable, mais ce groupe de Français expérimentés (ex de NO ONE IS INNOCENT entre autres) vient de pondre l'un des meilleurs albums de rock intelligent depuis que SOUNDGARDEN a raccroché les gants. La tâche n'était pas mince. On retrouve dans SPOR à peu près tout ce que l'on aime dans le rock : LED ZEPPELIN, SOUNDGARDEN donc, ALICE IN CHAINS. De magnifiques mélodies, des sonorités très travaillées, une espèce de pessimisme intrépide, d'adhésion à la vie avec tout ce qu'elle comporte de bon et de mauvais. SPOR, c'est une sorte de fleuve tortueux, parfois entravé, mais qui coule toujours. Et puis, la grande force de cet album, c'est de réussir à entremêler sonorités franchement 70's et boucles électroniques, sans jamais donner l'impression de céder à un quelconque jeunisme. Tout se fond admirablement. Un premier album réellement impeccable qui nous fait espérer en l'avenir.

BAL SAGOTH "Atlantis Ascendant" (Nuclear Blast)


Alexis Kieffer

On les aime bien BAL SAGOTH. Même si le souvenir de leur ridicule prestation en ouverture d'EMPEROR à TOULON il y a quelques années ne peut cesser de nous hanter. On aime bien ce déballage de mauvais goût qui commence dès la pochette multicolore et s'achève dans cette musique aux effluves vaguement symphoniques. Grandiloquent est le qualificatif qui leur convient le mieux. Grâce à cette attitude, ils ont réussi à ce que l'on ne tente même plus de juger objectivement leurs albums. Comme GWAR, comme MANOWAR et autres clowns. Certains diront que cela vaut mieux … Ouh, les vilaines pensées !

POUNDHOUND " Pineappleskunk " (Metal Blade)


Alexis "groovy" Kieffer

POUNDHOUND est le projet parallèle de Doug Pinnick, de KING'S X (il paraît qu'il faut prononcer KING'S CROSS. Moi je dis KINGZ IKS et puis c'est tout !) Excepté un morceau d'ouverture très étrange, le style de cet album pourrait être décrit comme l'assemblage de mélodies pop et d'un son de guitare très chaud et assez heavy. Il y a aussi un côté funk assez prononcé. Commercialement, il s'agit d'un pari assez risqué vu que ce genre de musique ne fait plus réellement recette (c'est peu de le dire). Mais que voulez-vous, Pinnick s'est toujours foutu des modes. La réalité, c'est que cet album constitue une véritable occasion de se dépayser à moindres frais. C'est inestimable.

 

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