Mai -
Juin 2001
TARAXACUM Spirit of freedom (MTM Metal / SPV)
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Christophe NOGUES
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Ce nouveau groupe annonce tout de suite la couleur : il est
formé uniquement de musiciens jouant ou ayant joué dans d'autres
groupes connus. Ainsi, on retrouve Rick Mythiasin de Steel Prophet
au chant, Tobias Exxel d'Edguy aux guitares et à la basse, Ferdy
Doernberg de Rough Silk aux claviers, Frank Wolf (ex-Squealer)
à la batterie, et Felix Bohnke d'Edguy à la batterie aussi mais
seulement sur 2 morceaux. L'album a été mixé par Kaï Hansen
et Dirk Schlächter. Avec de telles références, on peut être
sûr que Taraxacum ne joue pas du gothic-metal ! Et à la limite,
c'est dommage ! Non pas que cet album soit mauvais, mais on
aurait apprécié plus d'originalité dans ce heavy-metal mélodique.
En effet, même si la musique est variée (un "never let you go"
très Meat Loaf), avec de-ci de-là des touches plus rock ou plus
mélodiques que les groupes sus-nommés, "Spirit of freedom" manque
sincèrement d'expérimentations et de culot. Il arrivera à plaire
aux fans par ses nombreuses qualités, mais en ce qui me concerne,
ce Cd ne retournera pas dans ma platine après la rédaction de
cette chronique ! |
RAWHEAD REXX Rawhead rexx (AFM Records)
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Christophe "J'ai pas de pantalon moule-burnes en cuir" NOGUES
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Arggh, quelle horrible pochette !! Qu'est-ce qui se cache la-dessous
? Une obscure autoproduction de thrash-metal espagnol ou un
énième groupe de mauvais death-metal américain signé sur un
label slovaque ? Rien de tout cela ! Rawhead rexx est tout simplement
un autre groupe de heavy signé chez le décidément très productif
AFM Records. Après une petite intro genre film d'horreur, ça
turbine sec, on croirait entendre du Primal Fear ! Gros son,
grosse rythmique et voix aigue, on est ici en terrain archi-connu.
Refrains accrocheurs et choeurs virils, les 4 musiciens ont
beau se démener, ils ont rangé leur originalité au vestiaire.
Cela vous surprend ? Et bien, non ! Il y a tellement d'albums
similaires de true heavy-metal qui sortent depuis quelques années
que nombreux sont ceux qui vont finir ...dans le trou justement
! Heureusement que Rawhead Rexx a su composer quelques brulôts
bien sentis, sinon cet album passerait totalement inaperçu.
Un bon CD que les fans apprécieront sûrement mais à tester quand
même avant d'acheter si vous ne disposez pas d'un budget disque
illimité. |
TARANTULA Dreams Maker (AFM RECORDS)
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Christophe Nogues
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Tarantula est sur AFM records et donc ils jouent du neo-metal
industriel... Mais non, je déconne ! Ils font du heavy bien
sûr ! Et ces portugais s'en sortent très bien dans un genre
"envahi" par les allemands, ou encore les suédois. Leur heavy
est plus mélodique et légèrement teinté de progressif et de
hard-rock. Si vous voulez du plus rentre-dedans, passez votre
chemin et allez plutôt voir les Hammerfall, ou Primal Fear.
Mais une fois de plus, je ne peux que regretter le manque flagrant
d'originalité. Avec le temps, le death et le black ont pu évoluer
et offrir chacun un spectre musical assez large. Et c'est ce
qui manque, à tous ces groupes de heavy ! Beaucoup sont trop
frileux pour faire avancer le "schmilblick". "Dreams maker"
reste tout de même un album plein de qualités, mais je vous
avouerais que j'ai baillé plusieurs fois lors de son écoute.
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CARNIVAL IN COAL "Don't Fear Carnival in Coal
" (Kodiak Rec.)
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Alexis Kieffer
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Toujours aussi déjanté, CARNIVAL IN COAL balance son nouveau
forfait à la face d'un monde qui se demande une fois de plus
s'il s'agit d'art ou de cochon. La griffe Mr BUNGLE est très
perceptible. Il faut aimer le mélange, voire la confusion, des
genres qui en résulte. A première écoute, on se pose inéluctablement
la question suivante : a quoi ça sert ? Et puis, finalement,
on s'aperçoit que ça ne sert absolument à rien. Seulement il
est trop tard, le mal est fait et on se prend à appuyer à nouveau
sur play. CARNIVAL IN COAL, c'est comme LOFT STORY : c'est nul,
mais on y prend goût, et finalement, on se demande pourquoi
ça n'avait pas été fait avant. Ah oui, j'oubliais : ce disque
comprend une reprise des plus réussies du morceau culte de SUPPURATION:
1308.JP.08. |
RAMMSTEIN "Mutter" (Motormusic)
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Alexis Kieffer
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J'étais en train d'ingurgiter mon vingtième yaourt DANONE accompagné
de trois paquets de petits LU lorsque je suis tombé sur une
interview donnée par RAMMSTEIN dans une publication de la presse
vendue. Bon dieu, j'ai failli m'en étrangler : ces mecs sont
géniaux. Après avoir jadis surfé sur la vague du gothique-cuir,
ils raccrochent désormais le train du conformisme gauchisant
en affirmant qu'ils ne sont pas de droite. Bien vu ! En ces
temps où les rampants se vengent de leur médiocrité par boycott
interposé, il est commercialement risqué de ne pas faire allégeance
aux thèses marxistes. RAMMSTEIN a donc fait allégeance. Heureusement,
leur musique ne s'est pas gauchisé : elle donne toujours envie
d'envahir la Pologne ! Le titre d'ouverture " mein Hertz brennt
" est un pur chef-d'oeuvre qui justifierait à lui seul l'achat
du disque. La suite est à l'avenant : une superbe alternance
de titres surpuissants et de morceaux plus mélancoliques. Sans
aller jusqu'à écrire que RAMMSTEIN est le meilleur groupe du
monde, je me permettrai tout de même d'affirmer qu'il est parmi
les cinq meilleurs orchestres métal mainstream d'Europe. Par
moment, la cohésion de cette œuvre est telle que la seule référence
qui me vient à l'esprit dans le domaine du metal pur est le
black album de METALLICA. D'ailleurs, le morceau " Mutter" a
des allures de " the unforgiven ". J'espère simplement que l'évolution
des hommes de l'Est ne sera pas identique à celle des quatre
en noir. Mais franchement, je ne me fais pas de souci. |
LOFOFORA "Double" (Jaff)
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Frank Arnaud
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Cela faisait 3 ans que nous étions sans nouvelles de Reuno et
de son gang et cet album judicieusement appelé "double" sort enfin
pour rassurer et combler tous les fans du groupe, dont je fais
parti ! Na ! Cet album présente 2 facettes bien distinctes avec
un disque live et un second enregistré en studio. Le live qui
contient 11 titres phares du groupe dont les célèbres "Holiday
In France", "Amnes History" ou "Macho Blues" a été capturé sur
3 concerts différents. Mais attention, ce live ne ressemble en
aucun cas à collage douteux et creux. Sans overdubs, (on entend
même quelques pains) et proposant des versions différentes des
habituelles studios, LOFOFORA prouve qu'il est avant tout un fantastique
groupe de scène, capable d'enflammer l'amicale des culs-de-jatte
birmans ! Pour ce qui est de l'album studio, il comprend 3 remixs
"acoustiques" de hautes volées ("Les Gens", "Visceral" et "Weedo")
et quelques reprises assez surprenantes. Au programme : OTH, Gainsbourg,
Arno et Bashung ! De quoi désorienter le fan de metal moyen !
Ne connaissant pas vraiment les titres originaux, je me bornerais
à vous dire que les versions sonnent superbement. Un étrange mélange
de noirceur, de guitares rock sur fond de " raffinement " culturel
très frenchie. En plus ce " Double " est vendu au prix d'un simple
! Raison supplémentaire et définitive pour soutenir ce groupe
pilier de la scène française ! ! |
TOOL "Lateralus" (Volcano Entertainment)
|

Alexis Kieffer
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A foce de lire et d'entendre citer TOOL comme influence de x ou
y, on avait fini par oublier que ce groupe n'est pas seulement
un objet de culte mais également un groupe bien vivant avec des
morceaux à défendre et des disques à vendre. Il était donc temps
qu'il revienne avant qu'on ne l'empaille dans la vitrine des groupes-cultes
à côté de PRONG, CORONER et VOIVOD. Et quel retour ! Et voici
qu'ils vous pondent des morceaux de 7, 8, 9, qui dit mieux ?,
11 minutes à ma gauche, adjugé. Et voilà qu'ils balancent de véritables
bombes de riffs heavy après des intro hyper sombres. Et les percus,
et les chorus à la YES, et les coucous à VOIVOD (encore) et les
bonjours à ROLLINS. TOOL, c'est tout ça, et un peu plus encore.
Ici réside le véritable rock progressif actuel et non dans les
inepties façon DREAM THEATER ou SHADOW GALLERY etc... Non, sans
rire, et pour éviter les motifs de fâcherie, disons simplement
que ce genre de disque est vraiment le bienvenu pour qui commençait
à ne plus croire en grand'chose question metal. (Croyez vous en
Dieu ? J'attends un signe !). Merci. |
MARILLION "Anoraknophobia" (EMI)
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Arnaud Richard & Perles Cyril
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Avec "ANORAKNOPHOBIA", Marillion nous délivre un album dans la
continuité de leur précédent opus "Marillion.com". Cet album s'éloigne
des terrains du rock progressif, avec une connotation plus "pop
planante". Celui-ci regorge cependant de quelques perles tel que
: "Quartz" avec un Pete Trewavas (bass) très en avant et au meilleur
de sa forme, "This is the 21st century" peut être la chanson la
plus avant gardiste du groupe, et "If my heart were a ball it
would roll uphill" qui semble nous replonger dans une certaine
mélancolie d'antan. Que dire de plus, les musiciens sont toujours
aussi professionnel, avec un Steve Rothery (guitar) surprenant,
quasi méconnaissable, en quête toujours de nouveaux sons. En résumé,
un album bien au dessus du paysage musical actuel, mais qui reste
tout de même inégal. Heueusement, la tournée euopéenne a déjà
débuté ou nous pourrons assister à un concert surement exeptionnel
car Marillion ne déçoit jamais sur scène......paroles de fan |
FEAR FACTORY "Digimortal" (Roadrunner)
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Alexis Kieffer
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Je n'avais pas trop aimé l'album " Obsolete ". Toutefois, avait-il
le mérite de prouver que FEAR FACTORY était capable d'évoluer.
Bref, la musique ne me convainquait pas, mais je saluais la tentative
de faire quelque chose de différent. Aujourd'hui, FEAR FACTORY
sort " Digimortal " et le problème se pose différemment. Car ce
nouvel album est strictement dans la lignée du précédent. On peut
donc considérer que FEAR FACTORY s'installe dans un style. Et
du coup, le juger dans l'absolu, sans se croire obliger de saluer
la volonté d'évolution, puisqu'elle n'existe plus. Mon jugement
sur le fond est donc le même que celui que j'avais concernant
" Obsolete " : je n'aime pas terriblement. Trêve de paraphrase
: j'étais un fan hardcore des deux premiers albums qui, chacun
dans leur style, exploraient des territoires très froids, très
oppressants. Aujourd'hui, FEAR FACTORY joue une musique qui est
trop punk-hardcore. De même, je trouve peu réussi le parti pris
d'égaliser la voix dans une sonorité moyennement rauque au lieu
d'alterner comme auparavant les voix réellement violentes et celles
complètement claires. Franchement dans la catégorie cyber-hardcore,
le dernier PRONG était bien meilleur. Alors, cet album est-il
bon à jeter ? Quand même pas. Car FEAR FACTORY a toujours cette
capacité à créer des mélodies puissantes et des refrains entêtants.
Simplement, on peut se poser la question suivante : que reprochaient-ils
réellement à Colin Richardson ? Car s'il est une chose incontestable,
c'est qu'à l'époque, leur son était dix fois plus percutant. |
ORDO ROSARIUS EQUILIBRIO "Make love, and war, the
wedlock of equilibrium" (Cold Meat Industry) |
Alexis Kieffer
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Y
avait une suite ! Et du coup, ceux qui le savaient déjà ont du
bien rigoler à la lecture de ma chronique de "make love, and war,
the wedlock of roses" il y a quelques mois... Alors, ok, je retire
mon grief de brièveté de l'album. Mais je maintiens celui de manque
d'ampleur.Ceci dit, on est tout de même rassuré sur le potentiel
productif de ORDO ROSASRIUS EQUILIBRIO et, finalement, on envisage
l'avenir avec beaucoup plus de sérénité. |
CIRCLE OF DEAD CHILDREN "The Genocide Machine"
(Deathvomit/Necropolis) |
Zoltar
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Après
divers sorties sur d'autres obscurs labels, Circle Of Dead Children
offre son premier véritable album et avec lui s’incruste de cette
nouvelle vague américaine qui est en train de donner à la violence
un nouveau visage. Naviguant dans les mêmes eaux que Agoraphobic
Nosebleed, Brutal Truth ou les frappés de Pig Destroyer voire
Eternal Suffering, CODC va chercher aussi bien dans que dans le
black que le death mais aussi le hardcore et la noise de quoi
décupler la puissance de son grindcore. Appuyé par une attitude
très engagée au niveau des paroles et une alternance savemment
dosé entre déflagrations sonores et passages aussi lourds qu’écrasants,
The Genocide Machine réussit à se démarquer de ses multiples confrères
oeuvrant dans le grindgore dont les excés visuels et musicaux
ont quasiment tué la scène. CODC préfrère une approche oserions-nous
plus « subtil », ce qui ne le rend que plus effrayant. Certes
comme d’habitude avec un album de grind, on a toujours la désagréable
impression que ces types ne peuvent s’empêcher d’arrêtre abruptement
leurs morceaux au bout de même pas deux minutes, même quand cela
dépote ! Bon, ça vous cérabouille quand même un Frank Arnaud en
un zillion secondes. Méchant. |
" REQUIEMS OF REVULSION, a tribute to CARCASS
" Compilation (Necropolis)
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Alexis Kieffer
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L'annonce du split de CARCASS a tellement traîné en longueur qu'elle
en est presque passée inaperçue aux yeux du plus grand nombre.
En ce qui me concerne, j'en ai été malade. Je me souviendrai longtemps
de l'interview téléphonique que nous réalisâmes avec Jeff Walker
un après-midi de 1996. Il y avait un réel malaise. Car si l'annonce
officielle du split n'avait pas encore été faite, les rumeurs
couraient néanmoins depuis longtemps. N'empêche : on voulait encore
y croire. Et puis, Jeff Walker nous a confirmé que CARCASS était
mort. Au ton de sa voix, on sentait qu'au moment où il nous annonçait
la nouvelle, l'évènement était déjà ancien et que, pour tout dire,
le dernier album avait été sciemment enregistré comme un album
posthume. La page était définitivement tournée. Essayer de réécrire
l'histoire en tentant de faire croire que CARCASS n'était qu'un
groupe de grindcore, ou pire, qu'il n'a été bon que lorsqu'il
en jouait est mensonger. C'est pourtant le piège dans lequel tombe
cette compilation-homage. La plupart des morceaux sont issus de
deux premiers albums. Rien des fantastiques " Heartwork " et "
Swansong ". Peu de l'angulaire " Necroticism ". Faute de goût
impardonnable et aveuglement dogmatique. Que les choses soient
claires : cette compilation ne sert à rien car elle consiste à
faire reprendre les morceaux grind de CARCASS par des groupes
de grind. |
TRIPOD "Léche" (Coriace)
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Frank "teigneux" Arnaud
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Si
vous étiez des fidèles de notre mag version papier, ce nom ne
doit pas vous être inconnu. Ce trio devenu quatuor arpente les
scènes du sud et du reste de la France depuis plus de 7 ans avec
une " mixture " musicale qui pouvait faire penser au croisement
de Primus et Mr Bungle ! Tout d'abord, précisons que le terme
autoproduction n'a ici rien de péjoratif. Les lascars se sont
même endettés pour que l'album ait le gros son que Tripod mérite
et de ce coté là c'est réussit ! Au niveau des compos, c'est du
tout bon également ! Tripod a canalisé son énergie débordante
pour accoucher de 14 titres décapants qui allient puissance, précision
et humour cinglant. Les 2 vocalistes (Daniel et K-Lee) alternent
les parties avec talent et rendent les compos beaucoup plus diversifiées
que dans le passé. Les rythmiques sont elles assez impressionnantes,
sortes de rouleaux compresseurs d'où surnage une basse folle.
Le son de guitare est assez différente de la majorité des autres
groupes : moins saturée est un peu plus en retrait ! Au final
un album excellent et qui présente une véritable et originale
entité musicale. Je ne fais de "léche", mais avec ce
Cd Tripod monte de plein pied en première division… |
HADES "Damnation" (Metal Blade)
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Alexis "Damned" Kieffer
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HADES,
on connaît : c'est l'assurance d'un bon moment de pur metal à
tendance thrash. Tout ceci nous ramène à la fin des années 80,
du côté d'ANTHRAX, DEATH ANGEL et consorts. Rien de nouveau en
somme. Ce disque est en fait à conseiller à tous ceux qui sont
à la recherche de la pureté originelle du thrash US tout en exigeant
une production à la hauteur et une technique à toute épreuve.
Un album d'une grande puissance, peu original certes, mais nous
sommes à une époque intermédiaire d'où l'originalité semble de
toute façon exclue. Alors, dans ce contexte, autant choisir les
valeurs les plus sures. Et HADES en fait partie. |
BELENOS "Errances oniriques" (Sacral
Productions)
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Christophe "Toutatis" Nogues
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Cela
faisait quelques temps que l'on n'avait pas de nouvelle de ce
groupe français de Black-metal. Et quelle belle réponse que cet
album. Les petits gars de Belenos, et surtout Loïc le chanteur-guitariste
et seul auteur/compositeur, connaissent leur petit manuel du black
norvégien par coeur. Ca, ils ont du les écouter leurs albums de
Darkthrone et de Satyricon, car on ne peut pas dire que leur musique
soit follement originale ! Mais comme le dit le proverbe "Peu
importe le flacon, pourvu que l'on ait l'ivresse" ! Et c'est bien
d'ivresse qu'il s'agit car cet album n'est pas loin de dépasser
ses maîtres ! Brutalité maîtrisée alternée avec des moments plus
mélodiques, quelques passages de guitare acoustique et du chant
en français, enrichissent leur musique. Et en plus, ils ne sont
pas maquillés, ne portent pas d'arme, et ne clament pas de pseudos
penchants sataniques à chaque chanson ! Dans un genre moribond,
cela fait plaisir d'entendre des groupes avec une telle classe,
égalant les norvégiens sur leur propre terrain et ne cédant pas
aux sirènes "commerciales". Achat hautement recommandé ! |
ANATA " Dreams of death and dismay " (Season
of Mist)
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Alexis Kieffer
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Des
coups de pied au cul comme ça, franchement c'est rare. Le premier
album avait cloué tout le monde. Pour employer un cliché, celui-ci
enfonce le clou. A mi-chemin entre des groupes tels que les divins
et défunts PESTILENCE et les vilains mais vivants CANNIBAL CORPSE,
ANATA repousse les limites du death-metal. Il y aura un avant
et un après ANATA. Ce groupe parvient à mélanger tout ce qui a
été fait de bon dans ce style sans une seule fois passer pour
un suiveur. Cette réussite est, ne le cachons pas, en grande partie
due à la virtuosité technique des membres du groupe. Mais il n'y
a pas que cela. Il y a aussi une volonté de toujours aller plus
loin, de pousser les idées jusqu'à leur extrémité. Ce groupe est
têtu. Le premier album avait été un évènement. Celui-ci est une
confirmation : ANATA est le meilleur nouveau groupe de death metal
depuis 10 ans. |
GANDALF "Rock Hell" (Wicked World)
|

Alexis Kieffer
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Avec
GANDALF, Wicked World peut s'énorgueillir de compter dans ses
rangs une excellente machine à riffs qui n'est pas sans rappeler
ce que faisait CARCASS sur la fin ou BLACK STAR. A savoir, quelque
chose de très rock (à cet égard, le titre est très bie choisi).
Si l'on excepte l'imagerie western un peu cheap et plouc dont
se pare cet album, il faut bien admettre qu'il s'agit d'une totale
réussite dans le genre death-metal-accessible-car-plus-metal-que-death.
En outre, le rapide coup d'oeil jeté sur les credits de l'album
me laisse penser que ce groupe ne s'inscrit nullement dans une
quelconque mouvance organisée : il ne fait partie d'aucune bande,
si ce n'est la sienne. Ce qui le rend d'autant pus sympathique. |
NOVA " Utopica Musa " (Cold Meat Industries ?)
|

Alexis Kieffer
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Les
mecs des labels sont marrants : ils vous envoient un disque accompagné
uniquement du livret. Si bien que vous ne savez même pas de quel
label il s'agit. M'est cependant avis que nous tenons là un produit
issu d'un sous-label de Cold Meat Industries, ayant pour initiales
BC et en étant à sa septième sortie. (références : BC 007) Après
ces considérations vraiment très intéressantes, nous allons peut-être
pouvoir nous intéresser à la musique (heureusement que l'on ne
paye plus de papier : internet a cet avantage...) NOVA joue une
musique qui n'est pas sans rappeler ce morceau de DEAD CAN DANCE
si important pour la scène atmosphérique : "Black Sun". Même approche
pop d'un contexte musical sérieux (ou est-ce l'inverse ?) Quelques
sons de guitares électriques (eh oui !) viennent parfois appuyer
de façon très lointaine les airs, un peu à la façon du PINK FLOYD
de "Careful with that axe Eugene" Le tout sonne finalement
très "organique", ce qui fait mieux comprendre que le disque ne
soit pas sorti chez Cold Meat. Un lien de parenté est cependant
palpable avec l'un des poulains de cette écurie : SANCTUM. Voilà,
le tour est à peu près fait. Ah oui : est-ce un bon album ? Franchement,
oui. |
TRANSFER_ERROR "Connecting server" (Autoprod.)
|

Alexis Kieffer
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Voici
venu, du fin fond de l'underground français, un disque autoproduit
d'une trentaine de minute qui n'est pas sans me faire penser à
une espèce de rencontre inopinée entre LAIBACH et NINE INCH NAILS
(mais uniquement instrumental). Bref, éléctricité à tous les étages.
La production est 100% numérique et donc excellente. Franchement,
il s'agit d'une excellente surprise qui vaudrait largement à son
auteur de figurer dans le catalogue de quelque label hyperboréen
cher au coeur des fans d'électro. En attendant, vous pouvez vous
procurer l'objet aux coordonnées suivantes :
Subterfuge c/o Nicolas Juennard, 202 avenue
de Lattre de Tassigny 83130 LA GARDE, France |
BEAUTY OF DESOLATION "World Agony" (autoproduction)
|
Nathanaël
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Originaire
de Limoges et formé fin 96, BOD officie dans un style qu'il
nomme "Apocalyptic Black Metal". Cette formation regroupe
en fait des membres d'Execution et de Ases. Suite à une
pénurie de batteur dans leur région (le groupe est
d'ailleurs ouvert à toutes propositions), ils ont dû
pour continuer, se servir de kits de batterie effectués
par Yama (bassiste) qui se rajoutent aux samples et séquences
de claviers. Ce concept album a été enregistré
avec le logiciel Cubase. Cet album traite dans un premier temps
du futur, l'aprés troisiéme guerre mondiale... le
début d'une nouvelle civilisation et surnage toujours l'instinct
primaire de l'être humain : la domination. La deuxiéme
partie représente les ideaux d'aujourd'hui, suivi de la
3eme guerre qui séme la désolation et le chaos....
L'album ouvre sa messe par une intro fantastique, pui enchaine
avec le titre "Renaissance" qui nous emporte dans ce
monde où des créatures appelées "humains"
habitent. Musicalement, les parties mélangent rapidité
et mid tempo. Des compositions un peu longues, car on a souvent
une sensation de répétition. Pour conclure, BOD
est un groupe à découvrir, mais qui j'espére
aura une production digne de leur oeuvre, car il le mérite.
Contact : Rëhcnalb, 7 square Plantadis,
87280 Limoges, France |
CATHEDRAL "Endtyme" (Earache) |
Alexis Kieffer
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Le
premier album de CATHEDRAL a 10 ans. Voilà, il fallait bien que
ça nous tombe dessus. Pour vous donner un ordre d'idée de comment
c'était mieux avant, j'avais acheté, le même jour, le premier
CATHEDRAL et " Necroticism " de CARCASS ... Toute une époque.
Et pour bien dégoûter tout le monde, rappelons que la même année
(1991) MORBID ANGEL avait sorti " Blessed are the sick ", SEPULTURA,
"Arise", PARADISE LOST, " Gothic " et CORONER, " Mental Vortex
"... Dans un autre genre, SOUNDGARDEN produisait " Badmotorfinger
", PEARL JAM " Ten " et OZZY " No More Tears ". Il faudra un jour
écrire un livre sur l'année 1991. Si je me permets de m'éterniser
sur cette colossale année, c'est parce que CATHEDRAL n'avait plus
jamais sonné aussi doom que depuis cette époque. Et ça, c'est
très jouissif. Ce retour de CATHEDRAL dans son style initial doit
être salué comme il se doit par des vivats et autres hourras tant
il devenait nécessaire pour le groupe de s'extraire de la masse
de ces suiveurs qui pratiquent ce que l'on nomme pudiquement du
rock stoner. Ici pas de doute, c'est doom or be doomed. En choisissant
cette voie du retour aux sources, CATHEDRAL ne donne pas dans
la facilité, et sauf miracle, il est fort à craindre que le succès
commercial ne soit pas au rendez-vous. Mais ils s'en foutent.
Moi, que voulez-vous, c'est plus fort que moi, je les aime |
SKYFIRE "Timeless Departure" (Hammerheart)
|

Frank Arnaud
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Ah,
la scandinavie m'étonnera toujours. Voilà encore un groupe suédois
qui déboule avec un premier album à tomber par terre ! Je sais,
certains grincheux vont me dire que Children Of Bodom a lancé
une mode et qu'une horde de groupe tente désormais d'atteindre
les hauts sommets de la gloire en empruntant le même chemin !
Je répondrai aux grincheux susnommés que d'une il est plus difficile
techniquement parlant de ressembler à COB qu'a Burzum, deuxio
que des influences plus progressives ( elles me rappellent d'ailleurs
un peu Bal-Sagoth) s'intègrent avec brio à la musique du groupe,
tercio que le chant est nettement plus agressif, quatro que les
compos sont excellentes de puissance et de mélodie, que la production
est monumentale (Abyss studio oblige !), que la pochette est très
sympa… dois-je en rajouter ? |
LACRIMAS PROFUNDERE "Burning : a wish" (Napalm
rec.)
|
Alexis Kieffer
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La
maison de disque ne laisse que peu de chances à ce groupe. La
bio est claire : " Avis aux fans d'ANATHEMA ". On ne saurait être
plus explicite ! L'ennui avec ce type d'avertissement est que
l'on en vient immédiatement à comparer l'objet au modèle annoncé.
Et, évidemment, la comparaison est toujours défavorable au disciple.
Ne serait-ce que par principe, j'ai tendance à sanctionner ceux
qui annoncent trop nettement la couleur. Si j'essaye d'aller au-delà
de cette réaction épidermique, je dois avouer que ce disque n'est
pas mauvais. Il fait le tour de ce qu'ANATHEMA proposait en 1995-1996.
Bien, bien. Et à part ça ? Pas grand chose. Objectivement cet
album est bon. Subjectivement, il est égal à zéro en termes d'innovation.
|
FATE "No Sense" (Mafia Underground)
|

Nathanaël
|
L'année
2000 fut un tournant décisif pour Fate. L'arrivée
d'un cinquiéme membre à donné un nouvel
élan au groupe. En avril, ils enregistrent leur premier
album "No Sense" au BMT studio. Cet album de brutal
death-core alterne entre des tempos ultra rapides et complexes
avec une voix gutturale et des beats de néo-métal
avec scratch et samples... le tout ponctué de breaks
inventifs. Fate nous livre ici un premier album intense, 30
minutes de pure énergie ! Les paroles parlent de sujets
dont les principaux intéréssés sont bien
sur nos chers "enculés" de politicards. Décidemment,
les parisiens de la Mafia Underground ont l'oreille fine pour
trouver de trés bon groupes. Death, hard core et samplaes
sont ici arrangés en "finesse" et la complexité
n'est pas vraiment un handicap tant la technique est parfaite.
Originalié et précision pour un disque superbe.
Contact : Ben Quarante, 12 rue Jean Lolive,
93170 Bagnolet, France
http://www.lecommando.com/fate |
TERRA
FIRMA " Harm ways " (SPV) |

Alexis Kieffer
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Un
jour qu'il était particulièrement en veine oratoire, Lee Dorian
eut cette réflexion pleine de nuance et de compassion : "le terme
stoner rock, c'est juste pour les pédales qui n'ont pas les couilles
de dire qu'elles jouent du metal à la SABBATH." Mais oui, Lee,
évidemment que tu as raison. Seulement, que veux-tu, aujourd'hui
l'ennemi est à nos portes et il faut choisir son camp. En clair
: le stoner rock est certainement le seul mouvement musical capable
de s'interposer avec succès entre ces deux mascarades (au sens
propre) que sont true et néo metal. Le seul style qui pourra sortir
la scène metal de la boue dans laquelle elle siège à ce jour.
Alors, évidemment qu'un groupe comme TERRA FIRMA pompe à mort
CATHEDRAL, KYUSS et MONSTER MAGNET, avec en sus une voix à la
Ozzy. Je ne te dirai pas le contraire. Evidemment que leur maison
de disque joue à fond la carte stoner. Mais leur album, que veux-tu,
il est bon. Forcément, tu me diras, avec de telles références,
le travail est déjà maché. Certes. N'empêche : ça vaut mieux que
STRATOVARIUS ou SYMPHONY X, avoue-le. Alors, je t'en prie, crois
moi : moi non plus, je ne suis pas dupe. Mais à notre époque,
de deux maux, il faut bien choisir le moindre. Je soutiendrai
donc le stoner rock, comme ils disent, tant que le dernier true-metalleux
n'aura pas été pendu avec les tripes du dernier neo-metalleux.
(Si on pouvait s'arrêter avant KORN, ce serait quand-même bien) |
HALFORD
"Live insurrection" (Metal-Is records
- Wagram) |

Christophe Nogues
|
Moins
d'un an après la sortie de "Resurrection", le "metal god" est
de retour pour un live qui va cartonner dans les chaumières !
Même si on ne peut nier l'aspect commercial de l'opération, comment
resister à ce double CD (excepté bien sûr si on s'appelle Alexis
K...) ? 27 morceaux retraçant la quasi-totalité de la carrière
(excepté "Two") du grand Halford, dont 11 de Judas Priest ! Avec
un son énorme (sûrement quelques overdubs...) et une interprétation
impeccable, les titres se suivent et l'on a droit a des vieux
morceaux du Priest, jamais entendus auparavant en live. Et même
des chansons de Fight ! Le second disque se termine par 3 inédits
studio. Je ferais court : n'hésitez pas à casser votre tirelire
et achetez cet album. |
JUNGLE
ROT "Dead and buried" (Season of Mist) |

Alexis Kieffer
|
KORN
en death metal. Parfois on pense aussi à un croisement entre MORGOTH
et PRO -PAIN (notez bien que je ne risque pas grand chose avec
de telles comparaisons, vu que personne ne se souvient de ce que
jouaient ces deux groupes !) Bref, à mi-chemin entre hardcore
et death-metal, JUNGLE ROT n'est toutefois pas encore celui qui
parviendra à réaliser la fusion parfaite de ces deux styles dont
on va finir par penser qu'ils sont décidément impossibles à accommoder.
|
MANGLED
"Most painful ways" (The Plague) |

Alexis "bon prince" Kieffer
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MANGLED
joue ce qu'il est convenu de nommer du death brutal. Le style
marteau-pilon. Pas besoin de vous faire un dessin, c'est du CANNIBAL
CORPSE. Le son est bon, la technique est bonne, les compositions
sont bonnes. Mais c'est du CANNIBAL CORPSE. Est-ce parce que MANGLED
n'a pas d'idées ? Ou est-ce parce que CANNIBAL CORPSE incarne
à ce point le death brutal que toute tentative d'œuvrer dans ce
genre revient inexorablement à jouer du CANNIBAL CORPSE ? Car
il faut bien reconnaître que ces derniers ont tout, je dis bien
TOUT, exploré dans le domaine du brutal . Dans ces conditions,
tout groupe qui s'essaye (cela dit MANGLED est quand même né en
1989) au death brutal finit nécessairement par tomber sur un os
nommé CANNIBAL CORPSE. C'est pourquoi, lorsque le travail est
tout de même relativement bien fait, il ne faut pas en vouloir
outre mesure aux impétrants. C'est ici le cas. D'où ma clémence.
Allez, filez avant que je ne change d'avis. |
HIMINBJORG "Third
(Red Stream)" |

Christophe Nogues
|
La
relève de la scène métal underground française est assurée. Comme
un passage de relai, la production de ce mini album d'Himinbjorg
est assurée par la paire "Loudblastienne" François Jamin et Stéphane
Buriez. Et d 'ailleurs quelle production ! Puissante et claire.
Et avec ce nouvel effort, le groupe français change, évolue. Il
quitte les sphères purement black-metal scandinave de ses débuts
pour s'orienter vers un dark-metal épique, alternant passages
lourds et passages atmosphériques, chant clair et chant haineux.
Mais il en n'oublie pas pour autant ses racines. On évolue sans
renier son passé. Dommage que l'on arrive trop rapidement à la
fin des 25 minutes ! Dommage... car l'on sent que Himinbjorg est
amené à devenir un grand groupe. Alors soutenez-les ! |
ABSU "Tara"
(Osmose prod.) |

Alexis Kieffer
|
On
fait tout une histoire de cet album, tout ça parce que l'histoire
qu'il narre est divisée en deux phases : "Ioldanach's pedagogy"
et "The Cythraul Klan's scrutiny". Mais sur le fond, c'est toujours
la même histoire : thrash-black, black-thrash, tournez-le comme
vous voulez. Le concept narratif est peut-être ambitieux, mais
je vous avouerai que je m'en tamponne un peu. C'est triste à dire,
parce que l'on sent qu'ils y ont mis du coeur, mais l'exercice
tombe un peu à plat. Les fans adoreront. Les autres resteront
à l'extérieur comme des cons. |
NOISE
THERAPY "Tokyo 5-0" (Music Avenue - M10) |

Frank Arnaud
|
En
voyant le look des zicos au dos du disque, je ne savais vraiment
pas à quoi m'attendre avec ce nouveau rejeton de la scène canadienne.
Après un premier album passé quasi inaperçu en Europe, ce deuxième
opus pourrait bien leur ouvrir les portes de la félicité du metal
européen ! Noise Therapy nous propose en fait un hard-rock relativement
traditionnel, mélange d'influences à la fois Us, quasi dance-rock
(" yeah Right ") qui peut rappeler un Billy Idol en forme, allié
à la puissance du néo-Metal. Un mélange déroutant mais qui après
quelques écoutes s'avère très agréable. Le chant est très mélodique,
les tempos relativement " souples " alors que les guitares restent
grasses à souhait durant l'ensemble du disque. Les morceaux sont
d'une construction simple mais très efficace avec ses refrains
scandés comme sur " 1, 2, 3 ,4 " agrémenté de tout un tas d'effets
et de samples qui apportent une touche de nouvelles technologies
dans une recette musicale quasi-ancestrale. Petit hic, le disque
dure juste un peu plus de 30 minutes ; un peu léger face au 64
minutes de Oneyed Jack, mais bon… Ce qui est sur, c'est qu'avec
ce disque Noise Therapy vient de créer quelque chose d'inédit
et de cool avec du neuf et du vieux. Reste à savoir maintenant
si cela intéressera un public metal tourné majoritairement vers
le mélodique, le néo-metal rageur ou vers l'extrême barbare !
|
CIRITH GOROTH "Unveiling
the essence" (Osmose) |

Alexis Kieffer
|
Que
dire de plus sinon que CIRITH GOROTH arrive tout en bout de chaîne
black metal. Fin de race. Fin de série. Fin (provisoire) de la
partie. Un jour elle reprendra, mais sans CIRITH GOROTH. Il en
va ainsi des styles musicaux et le black ne fait pas exception
à la règle. |
ONEYED JACK "Prepare
to Reactivate" (Yelen musique - Sony) |

Frank Arnaud
|
Je
sais, je sais… j'ai toujours l'impression de surprendre tout le
monde lorsque j'avoue être grand fan des Lofos, Mass Hysteria
et autre Watcha ! Avoir été pendant 4 ans le " spécialiste " de
l'extrême chez le défunt Hard Force (au fait les gars, vous n'avez
pas l'impression de me devoir quelque chose … ?) vous colle parfois
des étiquettes plus que tenaces. Tout cela pour dire que pour
écouter le troisième album de Oneyed Jack, il vous faudra une
certaine dose d'ouverture d'esprit. Nettement moins Hard Core,
et nettement plus ouvert aux musiques jungle, hip-hop (je vois
Alexis blémir !) ce disque contient des guitares moins agressives
et des vocaux plus sages. Mais le travail de samples reste énorme
et l'inventivité des scratcheurs-Dj du groupe est surprenante
de classe. Au final, ce disque est un véritable petit bijou dans
tous les secteurs de sa conception… de la pochette, en passant
par la production, les 16 compos et la durée totale de l'album
qui avoisinne les 65 minutes ! Un régal ! Une mention spéciale
pour le titre Easy qui propose en guest la participation de Sonia,
chanteuse de Muddle Headed qui une fois de plus m'a tué sur place
! Sonia you're the best… I love you, I heu… oui… bon… mais… il
faut que je me calme ! |
MELECHESH " Djinn
" (Osmose) |

Alexis Kieffer
|
MELECHESH
est originaire du Moyen Orient. Ils ne dévoilent pas leur réelle
nationalité, mais nous savons qu'ils ont longtemps séjourné à
Jérusalem qu'ils ont du fuir, prétendent-ils, pour des raisons
religieuses après qu'ils eurent tenu des propos satanistes dans
les colonnes d'un quotidien. Mouais... Admettons. A mon avis,
c'est pipotage et compagnie. S'agissant de leur musique, elle
consiste en un black metal continental (Celtic Frost), avec des
touches orientalisantes. Le niveau de l'ensemble est fort acceptable
et prouve une fois de plus que le metal n'a décidément plus de
frontières. Je pense que ce groupe a un avenir. |
W.A.S.P "Unholy terror" (Metal-Is records
- Wagram) |

Christosphe "sexual pervers" Nogues
|
Et un nouvel album de W.A.S.P, un ! Je sais que ce groupe est
loin de faire l'unanimité mais je m'en fous, moi cela me fait
plaisir. Notre cher Blackie nous revient plus en forme que jamais.
Pas de bidouillage éléctronique ou d'influence indus comme sur
"kill, fuck, Die", et moins purement rock'n'roll comme "Helldorado",
ce nouveau CD se situe comme un mélange entre le 1er album, et
l'excellent "The headless children". Un retour au meilleur de
la source en quelque sorte ! Les fans se retrouvent en terrain
connu, pas trop de surprises non plus. C'est vrai que certains
refrains font un effet de "déjà vu", mais quel pied d'entendre
ce chant rocailleux sur ces nouveaux brulôts ! Blackie sait toujours
écrire des compos puissantes et accrocheuses, peut-être un peu
"datées" mais jamais ringardes ou "has been". W.A.S.P n'est pas
encore mort, loin de là, est cet album le prouve sans ambiguité.
A vous de jouer ! |
OBLIGATORYSK TORTYR " Obligatorysk Tortyr " (Osmose) |

Alexis Kieffer
|
Voilà maintenant à peu près 6 ans que Osmose cherche à retrouver
chez d'autres groupes que IMPALED NAZARENE cette incroyable capacité
à mélanger punk et metal extrême. OBLIGATORYSK TORTYR fait partie
de cet élevage en batterie (ça ricane, ça ricane). Ici, la particularité
du groupe est qu'il puise ses références metal du côté du death
plutôt que de dans le black. Certains passages font d'ailleurs
penser à GRAVE, avant de réaccélérer façon grind. On concédera
à OBLIGATORYSK TORTYR qu'il déborde de tonus. Pour le reste, pas
de révolution en vue. |
GOTHIC "Deathcography" (Mafia Underground)
|

Zoltar
|
Malgré le fait que la moyenne d'âge des parigeots de Gothic soit
de 22/23 ans, le groupe à l'origine du "posse" Mafia Undergound
qui ne cesse de déferler sur l'hexagone (Fate, Foeturpurical,
Fast Forward, Machiavelik...) fête pourtant ces dix ans d'existence.
A quelques détails près, ce Deathcography regroupe comme son nom
l'indique la totalité de leur discographie officielle. C'est-à-dire
leurs deux Eps (BCFEA et Prelude To Killing) et leur album Criminal
Art Motivations, plus deux inédits de leurs époques démos. Si
ces derniers ont beaucoup vieilli et sont là plus en tant que
"documents", les morceaux les plus récents pulvérisent eux non
seulement un paquets de groupes hexagonaux mais aussi européens
par leur approche innovatrice. En s'appuyant à la fois sur la
puissance de feu du hardcore, un groove démoniaque et de multiples
vocalises presque utilisées comme des instruments rythmiques à
part entière, Gothic réussit à donner au death-metal un nouveau
visage. Et en proposant ainsi de nombreux chemins de traverse,
le trio s'offre la possibilité de pouvoir désormais faire voler
en éclats toute idée de conventions et de cloisonnement musical.
Le luxe que bien peu de groupes dit "extrême" peuvent s'offrir
aujourd'hui et qui fait de Gothic l'une des pierres angulaires
du genre en France et en Navarre. Bring the noise!!! |
DERANGED "deranged" (Listenable rec.) |

Alexis Kieffer
|
Ouh
la la ! Que c'est méchant ! Cet album est véritablement tueur
(killer en Anglais). Nous sommes en mai et je peux vous dire que
DERANGED est déjà en piste pour le titre de meilleur album brutal
de l'année. La lutte avec ANATA sera sans pitié. Que les choses
soient claires : dans le registre de la brutalité pure, DERANGED
bat tout le monde. Et comme ils sont techniquement bons, vous
avez compris l'ampleur des dégâts. Non, franchement, je ne vois
rien à redire. Achetez les yeux fermés. |
DAEONIA "Crescendo" (Candlelight) |

Alexis Kieffer
|
Voici
du pur goth. Pas du metal-goth, ni du black-goth, non du goth
pur et dur. Ce n'est pas juste, mais alors qu'il y trois ans j'encensais
tout ce qui ressemblait de près ou de loin à du Sisters Of Mercy,
j'en ai maintenant très vite marre. DAEONIA est pourtant loin
d'être mauvais dans son genre d'élection. Mais il y trop de tics,
trop de clichés. Surtout sur le plan vocal, le chanteur se croyant
obligé de nous faire le coup du timbre hyper velouté et plaintif.
Chevrotant même. En fait, c'est ce qui cloche. Car la musique,
elle, est excellente. Mais il faut que ce con de chanteur vienne
tout gâcher en se la jouant malheureux qui souffre. Virez le,
et on se revoit. D'ici là, restons bons amis. |
GORGUTS "From wisdom to hate" (Season of Mist) |

Alexis Kieffer
|
Il y a un peu moins de dix ans, GORGUTS faisait partie de la seconde
vague du death. On fondait beaucoup d'espoir sur eux. Roadrunner
les signa rapidement. Et les jeta une fois le contrat arrivé à
terme. Paradoxalement, alors qu'à l'époque où il disposait de
moyens satisfaisants, il jouait du brutal death, le groupe œuvre
désormais dans un créneau technique et tourné vers les ambiances.
Dommage donc que la production ne suive pas, car les compositions
sont excellentes. Tout cela me fait un peu penser au précédent
MORBID ANGEL, "Formulas fatal to the flesh" : de très bonnes idées
plombées par un son sans relief et sans puissance. Que cela ne
vous empêche cependant pas d'acheter l'album, car il faudrait
tout de même être sourdingue pour ne pas s'apercevoir que l'on
gravite ici très loin au dessus de 90 % de ce qui sort en death
actuellement. |
CADAVER
INC. "Discipline" (Earache/M10) |
Zoltar
|
Pendant que certains d'entre vous faisaient encore pipi au lit,
feu Cadaver nous torchait l'un des ces chefs d'oeuvre honteusement
ignoré par le quidam méprisant, ... In Pains. Certes, mis-à-part
le fait que le groupe était l'un des seuls groupes norvégiens
(avec la première version de Dark Throne) à avoir réussit à surfer
sur la vague death-metal du tout début des années 90, le groupe
n'avait pas vraiment aplatit tout le monde par le talent ébouriffant
de leur premier album Hallucinating Anxiety qui était une piètre
version venue du froid de Napalm Death. Fallait-il pour autant
jeté en pâture aux chiens errants un second album beaucoup plus
subtil, presque avant-gardiste pour l'époque (Crévindiou! Cela
à remonte à 1992 quand même les enfants... Quand Frank Arnaud
n'avait pas encore de muscle Kronenbourg) par son approche inédite
du rythme et l'utilisation d'une contrebasse et d'une basse fretless...
Après plus d'une demie-décennie passé à être le guitariste live
du groupe indus Apoptygma Berzerk, le seul membre originel de
la formation Anders décide de remettre le couvert... à moitié.
Désireux de conserver une affiliation directe avec son passé et
bien conscient que sa nouvelle orientation musicale est bien différente,
il a coupé la poire en deux en rajoutant "Inc." à Cadaver. Adieu
le death mid-tempo étrange d'il y a presque dix ans et bonjour
un sorte de black/thrash d'une vélocité peu commune. Le pire est
que malgré la rapidité stupéfiante des tempos d'Agressor (intérimaire
pour quelques mois chez Dimmu Borgir et surtout pendant longtemps
dans Aura Noir), le tout reste d'une limpidité étonnante grâce
notamment à la simplicité des riffs très classique "thrash" -
entre Slayer et Kreator - dans leur structure. Les vocaux d'Apollyon
(lui aussi d'Aura Noir) très arrachés, rajoute un cran dans la
violence de ce Discipline donc plus conventionnel que son prédécesseur
mais en contrepartie très actuel. |
OCTINOMOS
" Fuckhole Armageddon " (Baphomet rec.) |
Alexis Kieffer
|
Ne
vous laissez pas rebuter par la pochette qui est volontairement
pourrie et laide. En effet, OCTINOMOS joue un black metal ultra
violent qui mérite toute l'attention des fans de ce type d'agression.
Le MARDUK de " Panzer Division Marduk " n'est pas loin. La présence
du radical et politiquement incorrect Frederik Söderlund (PUISSANCE)
n'est évidemment pas pour rien dans l'aspect martial et destructeur
du méfait en cause. La production est quant à elle ultra rigoureuse
et permet à ce torrent de haine de n'être jamais pris en défaut.
A l'heure où la scène black ressemble de plus en plus à un remake
des Précieuses Ridicules, ce type de brûlot totalement indécent
est à considérer avec le plus grand des respects. Achetez ! |
ABORTED / CHRIST DENIED (Soul Reaper Records)
|

Zoltar
|
Pas forcément le gros molard que l'on attendait mais du bien grassouillet
quand même... Après un premier album sur Uxicon records (la boite
d'un des membres d'Agathocles) et un un prochain bébé à sortir
imminement sous peu chez Listenable, les Belges d'Aborted sortent
sur leur propre label un certes court split mini CD (moins de
vingt minutes) mais bien costaud. Aborted attaque le premier et
ces trois nouveaux morceaux démontrent que le groupe s'éloigne
de plus en plus du grind pur et dure pour s'orienter vers un death
toujours propre à écraser n'importe qui sur son passage mais également
assez technique avec pas mal de solos de guitares hystériques.
Même si leur fixation sur les serial-killers et les sujets "gore"
sont hélas beaucoup trop bateau, leur formule musicale acérée
à la Suffocation dernière époque - voire Carcass par moments -
est extrèmement bien maitrisée. Du plus sérieux qu'il n'en parait
au premier abord... Christ Denied (qui a déjà dans sa besace un
album, un split Ep et un split Cd) est fidèle à son message exclusivement
anti-chértien comme l'annonce leur nom. Pour les idiots du fond
qui n'ont pas écouté les leçons précédentes, Christ Denied est
en fait un duo constitué de Dave Rotten d'Avulsed, du guitariste
Dave Nigger (qui avait travaillé sur les remixes techno d'Avulsed
justement sur Cybergore) et d'une boite à rythme. Là, on patauge
aussi complètement dans un style brutal death US (on retrouve
d'ailleurs une reprise de Pyrexia) très carré avec une voix toujours
aussi profonde (et sans effets!). Certes de l'underground de chez
underground mais devrait bien récurer vos cages à miel. |
CORAM
LETHE " Reminiscence " (Autoproduction) |

Alexis Kieffer
|
CORAM LETHE joue le genre de musique qu'affectionnait KHRABATOR
avant d'accueillir dans ses rangs ce sale yankee de Phil Speckman.
On est aux croisées du thrash et du death, avec, hélas !, parfois,
des influences MAIDEN. Ca gâche tout, de même que certains breaks
à tendance pseudo-délirante qui sont en fait, comme souvent, très
chiants. Bon, d'un autre côté, ce sont des Italiens, et l'Italie,
hein, ce ne sera jamais l'autre pays du metal. Alors, à votre
bon coeur. Je vous donne quand même leurs coordonnées :
C/o Mirco Borghini via G.Amendola, 13, 50052
Certaldo(FI), Italie. |
DIVINE
DECAY "Songs of the damned" (Osmose) |

Alexis Kieffer
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Les maisons de disques sont terribles : il faut toujours qu'elles
tentent de raccrocher leurs nouveaux groupes à tel courant musical.
Ici, Osmose déconne à fond en présentant DIVINE DECAY comme de
simples disciples de la Bay Area. Au risque de les faire passer
pour de vulgaires copieurs sans valeur intrinsèque. Or, je suis
désolé, mais DIVINE DECAY est un groupe plein de qualités qui
n'a pas besoin qu'on lui colle d'étiquettes sur le front. Ou alors,
elles seraient trop nombreuses. Heavy (très), thrash (par moments),
grunge (pour les mélodies vocales), punk. En fait, ils me font
un peu penser à un MISERY LOVES CO à la sauce thrash (je sais,
c'est osé et ça va en faire rigoler plus d'un, à commencer peut-être
par eux-mêmes). Et puis, ils ont ce chanteur : ce type est doté
d'une voix surpuissante et grave qui n'a rien à voir avec ce qui
pouvait se faire du côté de SAN FRANCISCO dans les années 80.
En plus, leurs prestations scéniques doivent être assez saisissantes.
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