Mai - Juin 2001


TARAXACUM Spirit of freedom (MTM Metal / SPV)


Christophe NOGUES

Ce nouveau groupe annonce tout de suite la couleur : il est formé uniquement de musiciens jouant ou ayant joué dans d'autres groupes connus. Ainsi, on retrouve Rick Mythiasin de Steel Prophet au chant, Tobias Exxel d'Edguy aux guitares et à la basse, Ferdy Doernberg de Rough Silk aux claviers, Frank Wolf (ex-Squealer) à la batterie, et Felix Bohnke d'Edguy à la batterie aussi mais seulement sur 2 morceaux. L'album a été mixé par Kaï Hansen et Dirk Schlächter. Avec de telles références, on peut être sûr que Taraxacum ne joue pas du gothic-metal ! Et à la limite, c'est dommage ! Non pas que cet album soit mauvais, mais on aurait apprécié plus d'originalité dans ce heavy-metal mélodique. En effet, même si la musique est variée (un "never let you go" très Meat Loaf), avec de-ci de-là des touches plus rock ou plus mélodiques que les groupes sus-nommés, "Spirit of freedom" manque sincèrement d'expérimentations et de culot. Il arrivera à plaire aux fans par ses nombreuses qualités, mais en ce qui me concerne, ce Cd ne retournera pas dans ma platine après la rédaction de cette chronique !


RAWHEAD REXX Rawhead rexx (AFM Records)


Christophe "J'ai pas de pantalon moule-burnes en cuir" NOGUES

Arggh, quelle horrible pochette !! Qu'est-ce qui se cache la-dessous ? Une obscure autoproduction de thrash-metal espagnol ou un énième groupe de mauvais death-metal américain signé sur un label slovaque ? Rien de tout cela ! Rawhead rexx est tout simplement un autre groupe de heavy signé chez le décidément très productif AFM Records. Après une petite intro genre film d'horreur, ça turbine sec, on croirait entendre du Primal Fear ! Gros son, grosse rythmique et voix aigue, on est ici en terrain archi-connu. Refrains accrocheurs et choeurs virils, les 4 musiciens ont beau se démener, ils ont rangé leur originalité au vestiaire. Cela vous surprend ? Et bien, non ! Il y a tellement d'albums similaires de true heavy-metal qui sortent depuis quelques années que nombreux sont ceux qui vont finir ...dans le trou justement ! Heureusement que Rawhead Rexx a su composer quelques brulôts bien sentis, sinon cet album passerait totalement inaperçu. Un bon CD que les fans apprécieront sûrement mais à tester quand même avant d'acheter si vous ne disposez pas d'un budget disque illimité.


TARANTULA Dreams Maker (AFM RECORDS)


Christophe Nogues

Tarantula est sur AFM records et donc ils jouent du neo-metal industriel... Mais non, je déconne ! Ils font du heavy bien sûr ! Et ces portugais s'en sortent très bien dans un genre "envahi" par les allemands, ou encore les suédois. Leur heavy est plus mélodique et légèrement teinté de progressif et de hard-rock. Si vous voulez du plus rentre-dedans, passez votre chemin et allez plutôt voir les Hammerfall, ou Primal Fear. Mais une fois de plus, je ne peux que regretter le manque flagrant d'originalité. Avec le temps, le death et le black ont pu évoluer et offrir chacun un spectre musical assez large. Et c'est ce qui manque, à tous ces groupes de heavy ! Beaucoup sont trop frileux pour faire avancer le "schmilblick". "Dreams maker" reste tout de même un album plein de qualités, mais je vous avouerais que j'ai baillé plusieurs fois lors de son écoute.


CARNIVAL IN COAL "Don't Fear Carnival in Coal " (Kodiak Rec.)


Alexis Kieffer

Toujours aussi déjanté, CARNIVAL IN COAL balance son nouveau forfait à la face d'un monde qui se demande une fois de plus s'il s'agit d'art ou de cochon. La griffe Mr BUNGLE est très perceptible. Il faut aimer le mélange, voire la confusion, des genres qui en résulte. A première écoute, on se pose inéluctablement la question suivante : a quoi ça sert ? Et puis, finalement, on s'aperçoit que ça ne sert absolument à rien. Seulement il est trop tard, le mal est fait et on se prend à appuyer à nouveau sur play. CARNIVAL IN COAL, c'est comme LOFT STORY : c'est nul, mais on y prend goût, et finalement, on se demande pourquoi ça n'avait pas été fait avant. Ah oui, j'oubliais : ce disque comprend une reprise des plus réussies du morceau culte de SUPPURATION: 1308.JP.08.


RAMMSTEIN "Mutter" (Motormusic)


Alexis Kieffer

J'étais en train d'ingurgiter mon vingtième yaourt DANONE accompagné de trois paquets de petits LU lorsque je suis tombé sur une interview donnée par RAMMSTEIN dans une publication de la presse vendue. Bon dieu, j'ai failli m'en étrangler : ces mecs sont géniaux. Après avoir jadis surfé sur la vague du gothique-cuir, ils raccrochent désormais le train du conformisme gauchisant en affirmant qu'ils ne sont pas de droite. Bien vu ! En ces temps où les rampants se vengent de leur médiocrité par boycott interposé, il est commercialement risqué de ne pas faire allégeance aux thèses marxistes. RAMMSTEIN a donc fait allégeance. Heureusement, leur musique ne s'est pas gauchisé : elle donne toujours envie d'envahir la Pologne ! Le titre d'ouverture " mein Hertz brennt " est un pur chef-d'oeuvre qui justifierait à lui seul l'achat du disque. La suite est à l'avenant : une superbe alternance de titres surpuissants et de morceaux plus mélancoliques. Sans aller jusqu'à écrire que RAMMSTEIN est le meilleur groupe du monde, je me permettrai tout de même d'affirmer qu'il est parmi les cinq meilleurs orchestres métal mainstream d'Europe. Par moment, la cohésion de cette œuvre est telle que la seule référence qui me vient à l'esprit dans le domaine du metal pur est le black album de METALLICA. D'ailleurs, le morceau " Mutter" a des allures de " the unforgiven ". J'espère simplement que l'évolution des hommes de l'Est ne sera pas identique à celle des quatre en noir. Mais franchement, je ne me fais pas de souci.


LOFOFORA "Double" (Jaff)


Frank Arnaud

Cela faisait 3 ans que nous étions sans nouvelles de Reuno et de son gang et cet album judicieusement appelé "double" sort enfin pour rassurer et combler tous les fans du groupe, dont je fais parti ! Na ! Cet album présente 2 facettes bien distinctes avec un disque live et un second enregistré en studio. Le live qui contient 11 titres phares du groupe dont les célèbres "Holiday In France", "Amnes History" ou "Macho Blues" a été capturé sur 3 concerts différents. Mais attention, ce live ne ressemble en aucun cas à collage douteux et creux. Sans overdubs, (on entend même quelques pains) et proposant des versions différentes des habituelles studios, LOFOFORA prouve qu'il est avant tout un fantastique groupe de scène, capable d'enflammer l'amicale des culs-de-jatte birmans ! Pour ce qui est de l'album studio, il comprend 3 remixs "acoustiques" de hautes volées ("Les Gens", "Visceral" et "Weedo") et quelques reprises assez surprenantes. Au programme : OTH, Gainsbourg, Arno et Bashung ! De quoi désorienter le fan de metal moyen ! Ne connaissant pas vraiment les titres originaux, je me bornerais à vous dire que les versions sonnent superbement. Un étrange mélange de noirceur, de guitares rock sur fond de " raffinement " culturel très frenchie. En plus ce " Double " est vendu au prix d'un simple ! Raison supplémentaire et définitive pour soutenir ce groupe pilier de la scène française ! !


TOOL "Lateralus" (Volcano Entertainment)


Alexis Kieffer

A foce de lire et d'entendre citer TOOL comme influence de x ou y, on avait fini par oublier que ce groupe n'est pas seulement un objet de culte mais également un groupe bien vivant avec des morceaux à défendre et des disques à vendre. Il était donc temps qu'il revienne avant qu'on ne l'empaille dans la vitrine des groupes-cultes à côté de PRONG, CORONER et VOIVOD. Et quel retour ! Et voici qu'ils vous pondent des morceaux de 7, 8, 9, qui dit mieux ?, 11 minutes à ma gauche, adjugé. Et voilà qu'ils balancent de véritables bombes de riffs heavy après des intro hyper sombres. Et les percus, et les chorus à la YES, et les coucous à VOIVOD (encore) et les bonjours à ROLLINS. TOOL, c'est tout ça, et un peu plus encore. Ici réside le véritable rock progressif actuel et non dans les inepties façon DREAM THEATER ou SHADOW GALLERY etc... Non, sans rire, et pour éviter les motifs de fâcherie, disons simplement que ce genre de disque est vraiment le bienvenu pour qui commençait à ne plus croire en grand'chose question metal. (Croyez vous en Dieu ? J'attends un signe !). Merci.


MARILLION "Anoraknophobia" (EMI)


Arnaud Richard & Perles Cyril

Avec "ANORAKNOPHOBIA", Marillion nous délivre un album dans la continuité de leur précédent opus "Marillion.com". Cet album s'éloigne des terrains du rock progressif, avec une connotation plus "pop planante". Celui-ci regorge cependant de quelques perles tel que : "Quartz" avec un Pete Trewavas (bass) très en avant et au meilleur de sa forme, "This is the 21st century" peut être la chanson la plus avant gardiste du groupe, et "If my heart were a ball it would roll uphill" qui semble nous replonger dans une certaine mélancolie d'antan. Que dire de plus, les musiciens sont toujours aussi professionnel, avec un Steve Rothery (guitar) surprenant, quasi méconnaissable, en quête toujours de nouveaux sons. En résumé, un album bien au dessus du paysage musical actuel, mais qui reste tout de même inégal. Heueusement, la tournée euopéenne a déjà débuté ou nous pourrons assister à un concert surement exeptionnel car Marillion ne déçoit jamais sur scène......paroles de fan


FEAR FACTORY "Digimortal" (Roadrunner)


Alexis Kieffer

Je n'avais pas trop aimé l'album " Obsolete ". Toutefois, avait-il le mérite de prouver que FEAR FACTORY était capable d'évoluer. Bref, la musique ne me convainquait pas, mais je saluais la tentative de faire quelque chose de différent. Aujourd'hui, FEAR FACTORY sort " Digimortal " et le problème se pose différemment. Car ce nouvel album est strictement dans la lignée du précédent. On peut donc considérer que FEAR FACTORY s'installe dans un style. Et du coup, le juger dans l'absolu, sans se croire obliger de saluer la volonté d'évolution, puisqu'elle n'existe plus. Mon jugement sur le fond est donc le même que celui que j'avais concernant " Obsolete " : je n'aime pas terriblement. Trêve de paraphrase : j'étais un fan hardcore des deux premiers albums qui, chacun dans leur style, exploraient des territoires très froids, très oppressants. Aujourd'hui, FEAR FACTORY joue une musique qui est trop punk-hardcore. De même, je trouve peu réussi le parti pris d'égaliser la voix dans une sonorité moyennement rauque au lieu d'alterner comme auparavant les voix réellement violentes et celles complètement claires. Franchement dans la catégorie cyber-hardcore, le dernier PRONG était bien meilleur. Alors, cet album est-il bon à jeter ? Quand même pas. Car FEAR FACTORY a toujours cette capacité à créer des mélodies puissantes et des refrains entêtants. Simplement, on peut se poser la question suivante : que reprochaient-ils réellement à Colin Richardson ? Car s'il est une chose incontestable, c'est qu'à l'époque, leur son était dix fois plus percutant.

ORDO ROSARIUS EQUILIBRIO "Make love, and war, the wedlock of equilibrium" (Cold Meat Industry)


Alexis Kieffer

Y avait une suite ! Et du coup, ceux qui le savaient déjà ont du bien rigoler à la lecture de ma chronique de "make love, and war, the wedlock of roses" il y a quelques mois... Alors, ok, je retire mon grief de brièveté de l'album. Mais je maintiens celui de manque d'ampleur.Ceci dit, on est tout de même rassuré sur le potentiel productif de ORDO ROSASRIUS EQUILIBRIO et, finalement, on envisage l'avenir avec beaucoup plus de sérénité.

CIRCLE OF DEAD CHILDREN "The Genocide Machine" (Deathvomit/Necropolis)


Zoltar

Après divers sorties sur d'autres obscurs labels, Circle Of Dead Children offre son premier véritable album et avec lui s’incruste de cette nouvelle vague américaine qui est en train de donner à la violence un nouveau visage. Naviguant dans les mêmes eaux que Agoraphobic Nosebleed, Brutal Truth ou les frappés de Pig Destroyer voire Eternal Suffering, CODC va chercher aussi bien dans que dans le black que le death mais aussi le hardcore et la noise de quoi décupler la puissance de son grindcore. Appuyé par une attitude très engagée au niveau des paroles et une alternance savemment dosé entre déflagrations sonores et passages aussi lourds qu’écrasants, The Genocide Machine réussit à se démarquer de ses multiples confrères oeuvrant dans le grindgore dont les excés visuels et musicaux ont quasiment tué la scène. CODC préfrère une approche oserions-nous plus « subtil », ce qui ne le rend que plus effrayant. Certes comme d’habitude avec un album de grind, on a toujours la désagréable impression que ces types ne peuvent s’empêcher d’arrêtre abruptement leurs morceaux au bout de même pas deux minutes, même quand cela dépote ! Bon, ça vous cérabouille quand même un Frank Arnaud en un zillion secondes. Méchant.


" REQUIEMS OF REVULSION, a tribute to CARCASS " Compilation (Necropolis)


Alexis Kieffer

L'annonce du split de CARCASS a tellement traîné en longueur qu'elle en est presque passée inaperçue aux yeux du plus grand nombre. En ce qui me concerne, j'en ai été malade. Je me souviendrai longtemps de l'interview téléphonique que nous réalisâmes avec Jeff Walker un après-midi de 1996. Il y avait un réel malaise. Car si l'annonce officielle du split n'avait pas encore été faite, les rumeurs couraient néanmoins depuis longtemps. N'empêche : on voulait encore y croire. Et puis, Jeff Walker nous a confirmé que CARCASS était mort. Au ton de sa voix, on sentait qu'au moment où il nous annonçait la nouvelle, l'évènement était déjà ancien et que, pour tout dire, le dernier album avait été sciemment enregistré comme un album posthume. La page était définitivement tournée. Essayer de réécrire l'histoire en tentant de faire croire que CARCASS n'était qu'un groupe de grindcore, ou pire, qu'il n'a été bon que lorsqu'il en jouait est mensonger. C'est pourtant le piège dans lequel tombe cette compilation-homage. La plupart des morceaux sont issus de deux premiers albums. Rien des fantastiques " Heartwork " et " Swansong ". Peu de l'angulaire " Necroticism ". Faute de goût impardonnable et aveuglement dogmatique. Que les choses soient claires : cette compilation ne sert à rien car elle consiste à faire reprendre les morceaux grind de CARCASS par des groupes de grind.


TRIPOD "Léche" (Coriace)


Frank "teigneux" Arnaud

Si vous étiez des fidèles de notre mag version papier, ce nom ne doit pas vous être inconnu. Ce trio devenu quatuor arpente les scènes du sud et du reste de la France depuis plus de 7 ans avec une " mixture " musicale qui pouvait faire penser au croisement de Primus et Mr Bungle ! Tout d'abord, précisons que le terme autoproduction n'a ici rien de péjoratif. Les lascars se sont même endettés pour que l'album ait le gros son que Tripod mérite et de ce coté là c'est réussit ! Au niveau des compos, c'est du tout bon également ! Tripod a canalisé son énergie débordante pour accoucher de 14 titres décapants qui allient puissance, précision et humour cinglant. Les 2 vocalistes (Daniel et K-Lee) alternent les parties avec talent et rendent les compos beaucoup plus diversifiées que dans le passé. Les rythmiques sont elles assez impressionnantes, sortes de rouleaux compresseurs d'où surnage une basse folle. Le son de guitare est assez différente de la majorité des autres groupes : moins saturée est un peu plus en retrait ! Au final un album excellent et qui présente une véritable et originale entité musicale. Je ne fais de "léche", mais avec ce Cd Tripod monte de plein pied en première division…


HADES "Damnation" (Metal Blade)


Alexis "Damned" Kieffer

HADES, on connaît : c'est l'assurance d'un bon moment de pur metal à tendance thrash. Tout ceci nous ramène à la fin des années 80, du côté d'ANTHRAX, DEATH ANGEL et consorts. Rien de nouveau en somme. Ce disque est en fait à conseiller à tous ceux qui sont à la recherche de la pureté originelle du thrash US tout en exigeant une production à la hauteur et une technique à toute épreuve. Un album d'une grande puissance, peu original certes, mais nous sommes à une époque intermédiaire d'où l'originalité semble de toute façon exclue. Alors, dans ce contexte, autant choisir les valeurs les plus sures. Et HADES en fait partie.


BELENOS "Errances oniriques" (Sacral Productions)


Christophe "Toutatis" Nogues

Cela faisait quelques temps que l'on n'avait pas de nouvelle de ce groupe français de Black-metal. Et quelle belle réponse que cet album. Les petits gars de Belenos, et surtout Loïc le chanteur-guitariste et seul auteur/compositeur, connaissent leur petit manuel du black norvégien par coeur. Ca, ils ont du les écouter leurs albums de Darkthrone et de Satyricon, car on ne peut pas dire que leur musique soit follement originale ! Mais comme le dit le proverbe "Peu importe le flacon, pourvu que l'on ait l'ivresse" ! Et c'est bien d'ivresse qu'il s'agit car cet album n'est pas loin de dépasser ses maîtres ! Brutalité maîtrisée alternée avec des moments plus mélodiques, quelques passages de guitare acoustique et du chant en français, enrichissent leur musique. Et en plus, ils ne sont pas maquillés, ne portent pas d'arme, et ne clament pas de pseudos penchants sataniques à chaque chanson ! Dans un genre moribond, cela fait plaisir d'entendre des groupes avec une telle classe, égalant les norvégiens sur leur propre terrain et ne cédant pas aux sirènes "commerciales". Achat hautement recommandé !


ANATA " Dreams of death and dismay " (Season of Mist)


Alexis Kieffer

Des coups de pied au cul comme ça, franchement c'est rare. Le premier album avait cloué tout le monde. Pour employer un cliché, celui-ci enfonce le clou. A mi-chemin entre des groupes tels que les divins et défunts PESTILENCE et les vilains mais vivants CANNIBAL CORPSE, ANATA repousse les limites du death-metal. Il y aura un avant et un après ANATA. Ce groupe parvient à mélanger tout ce qui a été fait de bon dans ce style sans une seule fois passer pour un suiveur. Cette réussite est, ne le cachons pas, en grande partie due à la virtuosité technique des membres du groupe. Mais il n'y a pas que cela. Il y a aussi une volonté de toujours aller plus loin, de pousser les idées jusqu'à leur extrémité. Ce groupe est têtu. Le premier album avait été un évènement. Celui-ci est une confirmation : ANATA est le meilleur nouveau groupe de death metal depuis 10 ans.


GANDALF "Rock Hell" (Wicked World)


Alexis Kieffer

Avec GANDALF, Wicked World peut s'énorgueillir de compter dans ses rangs une excellente machine à riffs qui n'est pas sans rappeler ce que faisait CARCASS sur la fin ou BLACK STAR. A savoir, quelque chose de très rock (à cet égard, le titre est très bie choisi). Si l'on excepte l'imagerie western un peu cheap et plouc dont se pare cet album, il faut bien admettre qu'il s'agit d'une totale réussite dans le genre death-metal-accessible-car-plus-metal-que-death. En outre, le rapide coup d'oeil jeté sur les credits de l'album me laisse penser que ce groupe ne s'inscrit nullement dans une quelconque mouvance organisée : il ne fait partie d'aucune bande, si ce n'est la sienne. Ce qui le rend d'autant pus sympathique.


NOVA " Utopica Musa " (Cold Meat Industries ?)


Alexis Kieffer

Les mecs des labels sont marrants : ils vous envoient un disque accompagné uniquement du livret. Si bien que vous ne savez même pas de quel label il s'agit. M'est cependant avis que nous tenons là un produit issu d'un sous-label de Cold Meat Industries, ayant pour initiales BC et en étant à sa septième sortie. (références : BC 007) Après ces considérations vraiment très intéressantes, nous allons peut-être pouvoir nous intéresser à la musique (heureusement que l'on ne paye plus de papier : internet a cet avantage...) NOVA joue une musique qui n'est pas sans rappeler ce morceau de DEAD CAN DANCE si important pour la scène atmosphérique : "Black Sun". Même approche pop d'un contexte musical sérieux (ou est-ce l'inverse ?) Quelques sons de guitares électriques (eh oui !) viennent parfois appuyer de façon très lointaine les airs, un peu à la façon du PINK FLOYD de "Careful with that axe Eugene" Le tout sonne finalement très "organique", ce qui fait mieux comprendre que le disque ne soit pas sorti chez Cold Meat. Un lien de parenté est cependant palpable avec l'un des poulains de cette écurie : SANCTUM. Voilà, le tour est à peu près fait. Ah oui : est-ce un bon album ? Franchement, oui.


TRANSFER_ERROR "Connecting server" (Autoprod.)


Alexis Kieffer

Voici venu, du fin fond de l'underground français, un disque autoproduit d'une trentaine de minute qui n'est pas sans me faire penser à une espèce de rencontre inopinée entre LAIBACH et NINE INCH NAILS (mais uniquement instrumental). Bref, éléctricité à tous les étages. La production est 100% numérique et donc excellente. Franchement, il s'agit d'une excellente surprise qui vaudrait largement à son auteur de figurer dans le catalogue de quelque label hyperboréen cher au coeur des fans d'électro. En attendant, vous pouvez vous procurer l'objet aux coordonnées suivantes :
Subterfuge c/o Nicolas Juennard, 202 avenue de Lattre de Tassigny 83130 LA GARDE, France

BEAUTY OF DESOLATION "World Agony" (autoproduction)


Nathanaël

Originaire de Limoges et formé fin 96, BOD officie dans un style qu'il nomme "Apocalyptic Black Metal". Cette formation regroupe en fait des membres d'Execution et de Ases. Suite à une pénurie de batteur dans leur région (le groupe est d'ailleurs ouvert à toutes propositions), ils ont dû pour continuer, se servir de kits de batterie effectués par Yama (bassiste) qui se rajoutent aux samples et séquences de claviers. Ce concept album a été enregistré avec le logiciel Cubase. Cet album traite dans un premier temps du futur, l'aprés troisiéme guerre mondiale... le début d'une nouvelle civilisation et surnage toujours l'instinct primaire de l'être humain : la domination. La deuxiéme partie représente les ideaux d'aujourd'hui, suivi de la 3eme guerre qui séme la désolation et le chaos.... L'album ouvre sa messe par une intro fantastique, pui enchaine avec le titre "Renaissance" qui nous emporte dans ce monde où des créatures appelées "humains" habitent. Musicalement, les parties mélangent rapidité et mid tempo. Des compositions un peu longues, car on a souvent une sensation de répétition. Pour conclure, BOD est un groupe à découvrir, mais qui j'espére aura une production digne de leur oeuvre, car il le mérite.
Contact : Rëhcnalb, 7 square Plantadis, 87280 Limoges, France

CATHEDRAL "Endtyme" (Earache)


Alexis Kieffer

Le premier album de CATHEDRAL a 10 ans. Voilà, il fallait bien que ça nous tombe dessus. Pour vous donner un ordre d'idée de comment c'était mieux avant, j'avais acheté, le même jour, le premier CATHEDRAL et " Necroticism " de CARCASS ... Toute une époque. Et pour bien dégoûter tout le monde, rappelons que la même année (1991) MORBID ANGEL avait sorti " Blessed are the sick ", SEPULTURA, "Arise", PARADISE LOST, " Gothic " et CORONER, " Mental Vortex "... Dans un autre genre, SOUNDGARDEN produisait " Badmotorfinger ", PEARL JAM " Ten " et OZZY " No More Tears ". Il faudra un jour écrire un livre sur l'année 1991. Si je me permets de m'éterniser sur cette colossale année, c'est parce que CATHEDRAL n'avait plus jamais sonné aussi doom que depuis cette époque. Et ça, c'est très jouissif. Ce retour de CATHEDRAL dans son style initial doit être salué comme il se doit par des vivats et autres hourras tant il devenait nécessaire pour le groupe de s'extraire de la masse de ces suiveurs qui pratiquent ce que l'on nomme pudiquement du rock stoner. Ici pas de doute, c'est doom or be doomed. En choisissant cette voie du retour aux sources, CATHEDRAL ne donne pas dans la facilité, et sauf miracle, il est fort à craindre que le succès commercial ne soit pas au rendez-vous. Mais ils s'en foutent. Moi, que voulez-vous, c'est plus fort que moi, je les aime


SKYFIRE "Timeless Departure" (Hammerheart)


Frank Arnaud

Ah, la scandinavie m'étonnera toujours. Voilà encore un groupe suédois qui déboule avec un premier album à tomber par terre ! Je sais, certains grincheux vont me dire que Children Of Bodom a lancé une mode et qu'une horde de groupe tente désormais d'atteindre les hauts sommets de la gloire en empruntant le même chemin ! Je répondrai aux grincheux susnommés que d'une il est plus difficile techniquement parlant de ressembler à COB qu'a Burzum, deuxio que des influences plus progressives ( elles me rappellent d'ailleurs un peu Bal-Sagoth) s'intègrent avec brio à la musique du groupe, tercio que le chant est nettement plus agressif, quatro que les compos sont excellentes de puissance et de mélodie, que la production est monumentale (Abyss studio oblige !), que la pochette est très sympa… dois-je en rajouter ?


LACRIMAS PROFUNDERE "Burning : a wish" (Napalm rec.)


Alexis Kieffer
La maison de disque ne laisse que peu de chances à ce groupe. La bio est claire : " Avis aux fans d'ANATHEMA ". On ne saurait être plus explicite ! L'ennui avec ce type d'avertissement est que l'on en vient immédiatement à comparer l'objet au modèle annoncé. Et, évidemment, la comparaison est toujours défavorable au disciple. Ne serait-ce que par principe, j'ai tendance à sanctionner ceux qui annoncent trop nettement la couleur. Si j'essaye d'aller au-delà de cette réaction épidermique, je dois avouer que ce disque n'est pas mauvais. Il fait le tour de ce qu'ANATHEMA proposait en 1995-1996. Bien, bien. Et à part ça ? Pas grand chose. Objectivement cet album est bon. Subjectivement, il est égal à zéro en termes d'innovation.


FATE "No Sense" (Mafia Underground)


Nathanaël

L'année 2000 fut un tournant décisif pour Fate. L'arrivée d'un cinquiéme membre à donné un nouvel élan au groupe. En avril, ils enregistrent leur premier album "No Sense" au BMT studio. Cet album de brutal death-core alterne entre des tempos ultra rapides et complexes avec une voix gutturale et des beats de néo-métal avec scratch et samples... le tout ponctué de breaks inventifs. Fate nous livre ici un premier album intense, 30 minutes de pure énergie ! Les paroles parlent de sujets dont les principaux intéréssés sont bien sur nos chers "enculés" de politicards. Décidemment, les parisiens de la Mafia Underground ont l'oreille fine pour trouver de trés bon groupes. Death, hard core et samplaes sont ici arrangés en "finesse" et la complexité n'est pas vraiment un handicap tant la technique est parfaite. Originalié et précision pour un disque superbe.
Contact : Ben Quarante, 12 rue Jean Lolive, 93170 Bagnolet, France
http://www.lecommando.com/fate

TERRA FIRMA " Harm ways " (SPV)


Alexis Kieffer

Un jour qu'il était particulièrement en veine oratoire, Lee Dorian eut cette réflexion pleine de nuance et de compassion : "le terme stoner rock, c'est juste pour les pédales qui n'ont pas les couilles de dire qu'elles jouent du metal à la SABBATH." Mais oui, Lee, évidemment que tu as raison. Seulement, que veux-tu, aujourd'hui l'ennemi est à nos portes et il faut choisir son camp. En clair : le stoner rock est certainement le seul mouvement musical capable de s'interposer avec succès entre ces deux mascarades (au sens propre) que sont true et néo metal. Le seul style qui pourra sortir la scène metal de la boue dans laquelle elle siège à ce jour. Alors, évidemment qu'un groupe comme TERRA FIRMA pompe à mort CATHEDRAL, KYUSS et MONSTER MAGNET, avec en sus une voix à la Ozzy. Je ne te dirai pas le contraire. Evidemment que leur maison de disque joue à fond la carte stoner. Mais leur album, que veux-tu, il est bon. Forcément, tu me diras, avec de telles références, le travail est déjà maché. Certes. N'empêche : ça vaut mieux que STRATOVARIUS ou SYMPHONY X, avoue-le. Alors, je t'en prie, crois moi : moi non plus, je ne suis pas dupe. Mais à notre époque, de deux maux, il faut bien choisir le moindre. Je soutiendrai donc le stoner rock, comme ils disent, tant que le dernier true-metalleux n'aura pas été pendu avec les tripes du dernier neo-metalleux. (Si on pouvait s'arrêter avant KORN, ce serait quand-même bien)

HALFORD "Live insurrection" (Metal-Is records - Wagram)


Christophe Nogues

Moins d'un an après la sortie de "Resurrection", le "metal god" est de retour pour un live qui va cartonner dans les chaumières ! Même si on ne peut nier l'aspect commercial de l'opération, comment resister à ce double CD (excepté bien sûr si on s'appelle Alexis K...) ? 27 morceaux retraçant la quasi-totalité de la carrière (excepté "Two") du grand Halford, dont 11 de Judas Priest ! Avec un son énorme (sûrement quelques overdubs...) et une interprétation impeccable, les titres se suivent et l'on a droit a des vieux morceaux du Priest, jamais entendus auparavant en live. Et même des chansons de Fight ! Le second disque se termine par 3 inédits studio. Je ferais court : n'hésitez pas à casser votre tirelire et achetez cet album.

JUNGLE ROT "Dead and buried" (Season of Mist)


Alexis Kieffer

KORN en death metal. Parfois on pense aussi à un croisement entre MORGOTH et PRO -PAIN (notez bien que je ne risque pas grand chose avec de telles comparaisons, vu que personne ne se souvient de ce que jouaient ces deux groupes !) Bref, à mi-chemin entre hardcore et death-metal, JUNGLE ROT n'est toutefois pas encore celui qui parviendra à réaliser la fusion parfaite de ces deux styles dont on va finir par penser qu'ils sont décidément impossibles à accommoder.

MANGLED "Most painful ways" (The Plague)


Alexis "bon prince" Kieffer

MANGLED joue ce qu'il est convenu de nommer du death brutal. Le style marteau-pilon. Pas besoin de vous faire un dessin, c'est du CANNIBAL CORPSE. Le son est bon, la technique est bonne, les compositions sont bonnes. Mais c'est du CANNIBAL CORPSE. Est-ce parce que MANGLED n'a pas d'idées ? Ou est-ce parce que CANNIBAL CORPSE incarne à ce point le death brutal que toute tentative d'œuvrer dans ce genre revient inexorablement à jouer du CANNIBAL CORPSE ? Car il faut bien reconnaître que ces derniers ont tout, je dis bien TOUT, exploré dans le domaine du brutal . Dans ces conditions, tout groupe qui s'essaye (cela dit MANGLED est quand même né en 1989) au death brutal finit nécessairement par tomber sur un os nommé CANNIBAL CORPSE. C'est pourquoi, lorsque le travail est tout de même relativement bien fait, il ne faut pas en vouloir outre mesure aux impétrants. C'est ici le cas. D'où ma clémence. Allez, filez avant que je ne change d'avis.

HIMINBJORG "Third (Red Stream)"


Christophe Nogues

La relève de la scène métal underground française est assurée. Comme un passage de relai, la production de ce mini album d'Himinbjorg est assurée par la paire "Loudblastienne" François Jamin et Stéphane Buriez. Et d 'ailleurs quelle production ! Puissante et claire. Et avec ce nouvel effort, le groupe français change, évolue. Il quitte les sphères purement black-metal scandinave de ses débuts pour s'orienter vers un dark-metal épique, alternant passages lourds et passages atmosphériques, chant clair et chant haineux. Mais il en n'oublie pas pour autant ses racines. On évolue sans renier son passé. Dommage que l'on arrive trop rapidement à la fin des 25 minutes ! Dommage... car l'on sent que Himinbjorg est amené à devenir un grand groupe. Alors soutenez-les !

ABSU "Tara" (Osmose prod.)


Alexis Kieffer

On fait tout une histoire de cet album, tout ça parce que l'histoire qu'il narre est divisée en deux phases : "Ioldanach's pedagogy" et "The Cythraul Klan's scrutiny". Mais sur le fond, c'est toujours la même histoire : thrash-black, black-thrash, tournez-le comme vous voulez. Le concept narratif est peut-être ambitieux, mais je vous avouerai que je m'en tamponne un peu. C'est triste à dire, parce que l'on sent qu'ils y ont mis du coeur, mais l'exercice tombe un peu à plat. Les fans adoreront. Les autres resteront à l'extérieur comme des cons.

NOISE THERAPY "Tokyo 5-0" (Music Avenue - M10)


Frank Arnaud

En voyant le look des zicos au dos du disque, je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre avec ce nouveau rejeton de la scène canadienne. Après un premier album passé quasi inaperçu en Europe, ce deuxième opus pourrait bien leur ouvrir les portes de la félicité du metal européen ! Noise Therapy nous propose en fait un hard-rock relativement traditionnel, mélange d'influences à la fois Us, quasi dance-rock (" yeah Right ") qui peut rappeler un Billy Idol en forme, allié à la puissance du néo-Metal. Un mélange déroutant mais qui après quelques écoutes s'avère très agréable. Le chant est très mélodique, les tempos relativement " souples " alors que les guitares restent grasses à souhait durant l'ensemble du disque. Les morceaux sont d'une construction simple mais très efficace avec ses refrains scandés comme sur " 1, 2, 3 ,4 " agrémenté de tout un tas d'effets et de samples qui apportent une touche de nouvelles technologies dans une recette musicale quasi-ancestrale. Petit hic, le disque dure juste un peu plus de 30 minutes ; un peu léger face au 64 minutes de Oneyed Jack, mais bon… Ce qui est sur, c'est qu'avec ce disque Noise Therapy vient de créer quelque chose d'inédit et de cool avec du neuf et du vieux. Reste à savoir maintenant si cela intéressera un public metal tourné majoritairement vers le mélodique, le néo-metal rageur ou vers l'extrême barbare !

CIRITH GOROTH "Unveiling the essence" (Osmose)


Alexis Kieffer

Que dire de plus sinon que CIRITH GOROTH arrive tout en bout de chaîne black metal. Fin de race. Fin de série. Fin (provisoire) de la partie. Un jour elle reprendra, mais sans CIRITH GOROTH. Il en va ainsi des styles musicaux et le black ne fait pas exception à la règle.

ONEYED JACK "Prepare to Reactivate" (Yelen musique - Sony)


Frank Arnaud

Je sais, je sais… j'ai toujours l'impression de surprendre tout le monde lorsque j'avoue être grand fan des Lofos, Mass Hysteria et autre Watcha ! Avoir été pendant 4 ans le " spécialiste " de l'extrême chez le défunt Hard Force (au fait les gars, vous n'avez pas l'impression de me devoir quelque chose … ?) vous colle parfois des étiquettes plus que tenaces. Tout cela pour dire que pour écouter le troisième album de Oneyed Jack, il vous faudra une certaine dose d'ouverture d'esprit. Nettement moins Hard Core, et nettement plus ouvert aux musiques jungle, hip-hop (je vois Alexis blémir !) ce disque contient des guitares moins agressives et des vocaux plus sages. Mais le travail de samples reste énorme et l'inventivité des scratcheurs-Dj du groupe est surprenante de classe. Au final, ce disque est un véritable petit bijou dans tous les secteurs de sa conception… de la pochette, en passant par la production, les 16 compos et la durée totale de l'album qui avoisinne les 65 minutes ! Un régal ! Une mention spéciale pour le titre Easy qui propose en guest la participation de Sonia, chanteuse de Muddle Headed qui une fois de plus m'a tué sur place ! Sonia you're the best… I love you, I heu… oui… bon… mais… il faut que je me calme !

MELECHESH " Djinn " (Osmose)


Alexis Kieffer

MELECHESH est originaire du Moyen Orient. Ils ne dévoilent pas leur réelle nationalité, mais nous savons qu'ils ont longtemps séjourné à Jérusalem qu'ils ont du fuir, prétendent-ils, pour des raisons religieuses après qu'ils eurent tenu des propos satanistes dans les colonnes d'un quotidien. Mouais... Admettons. A mon avis, c'est pipotage et compagnie. S'agissant de leur musique, elle consiste en un black metal continental (Celtic Frost), avec des touches orientalisantes. Le niveau de l'ensemble est fort acceptable et prouve une fois de plus que le metal n'a décidément plus de frontières. Je pense que ce groupe a un avenir.

W.A.S.P "Unholy terror" (Metal-Is records - Wagram)


Christosphe "sexual pervers" Nogues

Et un nouvel album de W.A.S.P, un ! Je sais que ce groupe est loin de faire l'unanimité mais je m'en fous, moi cela me fait plaisir. Notre cher Blackie nous revient plus en forme que jamais. Pas de bidouillage éléctronique ou d'influence indus comme sur "kill, fuck, Die", et moins purement rock'n'roll comme "Helldorado", ce nouveau CD se situe comme un mélange entre le 1er album, et l'excellent "The headless children". Un retour au meilleur de la source en quelque sorte ! Les fans se retrouvent en terrain connu, pas trop de surprises non plus. C'est vrai que certains refrains font un effet de "déjà vu", mais quel pied d'entendre ce chant rocailleux sur ces nouveaux brulôts ! Blackie sait toujours écrire des compos puissantes et accrocheuses, peut-être un peu "datées" mais jamais ringardes ou "has been". W.A.S.P n'est pas encore mort, loin de là, est cet album le prouve sans ambiguité. A vous de jouer !

OBLIGATORYSK TORTYR " Obligatorysk Tortyr " (Osmose)
 


Alexis Kieffer

Voilà maintenant à peu près 6 ans que Osmose cherche à retrouver chez d'autres groupes que IMPALED NAZARENE cette incroyable capacité à mélanger punk et metal extrême. OBLIGATORYSK TORTYR fait partie de cet élevage en batterie (ça ricane, ça ricane). Ici, la particularité du groupe est qu'il puise ses références metal du côté du death plutôt que de dans le black. Certains passages font d'ailleurs penser à GRAVE, avant de réaccélérer façon grind. On concédera à OBLIGATORYSK TORTYR qu'il déborde de tonus. Pour le reste, pas de révolution en vue.

GOTHIC "Deathcography" (Mafia Underground)


Zoltar

Malgré le fait que la moyenne d'âge des parigeots de Gothic soit de 22/23 ans, le groupe à l'origine du "posse" Mafia Undergound qui ne cesse de déferler sur l'hexagone (Fate, Foeturpurical, Fast Forward, Machiavelik...) fête pourtant ces dix ans d'existence. A quelques détails près, ce Deathcography regroupe comme son nom l'indique la totalité de leur discographie officielle. C'est-à-dire leurs deux Eps (BCFEA et Prelude To Killing) et leur album Criminal Art Motivations, plus deux inédits de leurs époques démos. Si ces derniers ont beaucoup vieilli et sont là plus en tant que "documents", les morceaux les plus récents pulvérisent eux non seulement un paquets de groupes hexagonaux mais aussi européens par leur approche innovatrice. En s'appuyant à la fois sur la puissance de feu du hardcore, un groove démoniaque et de multiples vocalises presque utilisées comme des instruments rythmiques à part entière, Gothic réussit à donner au death-metal un nouveau visage. Et en proposant ainsi de nombreux chemins de traverse, le trio s'offre la possibilité de pouvoir désormais faire voler en éclats toute idée de conventions et de cloisonnement musical. Le luxe que bien peu de groupes dit "extrême" peuvent s'offrir aujourd'hui et qui fait de Gothic l'une des pierres angulaires du genre en France et en Navarre. Bring the noise!!!

DERANGED "deranged" (Listenable rec.)


Alexis Kieffer

Ouh la la ! Que c'est méchant ! Cet album est véritablement tueur (killer en Anglais). Nous sommes en mai et je peux vous dire que DERANGED est déjà en piste pour le titre de meilleur album brutal de l'année. La lutte avec ANATA sera sans pitié. Que les choses soient claires : dans le registre de la brutalité pure, DERANGED bat tout le monde. Et comme ils sont techniquement bons, vous avez compris l'ampleur des dégâts. Non, franchement, je ne vois rien à redire. Achetez les yeux fermés.

DAEONIA "Crescendo" (Candlelight)


Alexis Kieffer

Voici du pur goth. Pas du metal-goth, ni du black-goth, non du goth pur et dur. Ce n'est pas juste, mais alors qu'il y trois ans j'encensais tout ce qui ressemblait de près ou de loin à du Sisters Of Mercy, j'en ai maintenant très vite marre. DAEONIA est pourtant loin d'être mauvais dans son genre d'élection. Mais il y trop de tics, trop de clichés. Surtout sur le plan vocal, le chanteur se croyant obligé de nous faire le coup du timbre hyper velouté et plaintif. Chevrotant même. En fait, c'est ce qui cloche. Car la musique, elle, est excellente. Mais il faut que ce con de chanteur vienne tout gâcher en se la jouant malheureux qui souffre. Virez le, et on se revoit. D'ici là, restons bons amis.

GORGUTS "From wisdom to hate" (Season of Mist)


Alexis Kieffer

Il y a un peu moins de dix ans, GORGUTS faisait partie de la seconde vague du death. On fondait beaucoup d'espoir sur eux. Roadrunner les signa rapidement. Et les jeta une fois le contrat arrivé à terme. Paradoxalement, alors qu'à l'époque où il disposait de moyens satisfaisants, il jouait du brutal death, le groupe œuvre désormais dans un créneau technique et tourné vers les ambiances. Dommage donc que la production ne suive pas, car les compositions sont excellentes. Tout cela me fait un peu penser au précédent MORBID ANGEL, "Formulas fatal to the flesh" : de très bonnes idées plombées par un son sans relief et sans puissance. Que cela ne vous empêche cependant pas d'acheter l'album, car il faudrait tout de même être sourdingue pour ne pas s'apercevoir que l'on gravite ici très loin au dessus de 90 % de ce qui sort en death actuellement.

CADAVER INC. "Discipline" (Earache/M10)

Zoltar

Pendant que certains d'entre vous faisaient encore pipi au lit, feu Cadaver nous torchait l'un des ces chefs d'oeuvre honteusement ignoré par le quidam méprisant, ... In Pains. Certes, mis-à-part le fait que le groupe était l'un des seuls groupes norvégiens (avec la première version de Dark Throne) à avoir réussit à surfer sur la vague death-metal du tout début des années 90, le groupe n'avait pas vraiment aplatit tout le monde par le talent ébouriffant de leur premier album Hallucinating Anxiety qui était une piètre version venue du froid de Napalm Death. Fallait-il pour autant jeté en pâture aux chiens errants un second album beaucoup plus subtil, presque avant-gardiste pour l'époque (Crévindiou! Cela à remonte à 1992 quand même les enfants... Quand Frank Arnaud n'avait pas encore de muscle Kronenbourg) par son approche inédite du rythme et l'utilisation d'une contrebasse et d'une basse fretless... Après plus d'une demie-décennie passé à être le guitariste live du groupe indus Apoptygma Berzerk, le seul membre originel de la formation Anders décide de remettre le couvert... à moitié. Désireux de conserver une affiliation directe avec son passé et bien conscient que sa nouvelle orientation musicale est bien différente, il a coupé la poire en deux en rajoutant "Inc." à Cadaver. Adieu le death mid-tempo étrange d'il y a presque dix ans et bonjour un sorte de black/thrash d'une vélocité peu commune. Le pire est que malgré la rapidité stupéfiante des tempos d'Agressor (intérimaire pour quelques mois chez Dimmu Borgir et surtout pendant longtemps dans Aura Noir), le tout reste d'une limpidité étonnante grâce notamment à la simplicité des riffs très classique "thrash" - entre Slayer et Kreator - dans leur structure. Les vocaux d'Apollyon (lui aussi d'Aura Noir) très arrachés, rajoute un cran dans la violence de ce Discipline donc plus conventionnel que son prédécesseur mais en contrepartie très actuel.
OCTINOMOS " Fuckhole Armageddon " (Baphomet rec.) 


Alexis Kieffer

Ne vous laissez pas rebuter par la pochette qui est volontairement pourrie et laide. En effet, OCTINOMOS joue un black metal ultra violent qui mérite toute l'attention des fans de ce type d'agression. Le MARDUK de " Panzer Division Marduk " n'est pas loin. La présence du radical et politiquement incorrect Frederik Söderlund (PUISSANCE) n'est évidemment pas pour rien dans l'aspect martial et destructeur du méfait en cause. La production est quant à elle ultra rigoureuse et permet à ce torrent de haine de n'être jamais pris en défaut. A l'heure où la scène black ressemble de plus en plus à un remake des Précieuses Ridicules, ce type de brûlot totalement indécent est à considérer avec le plus grand des respects. Achetez !


ABORTED / CHRIST DENIED (Soul Reaper Records)


Zoltar

Pas forcément le gros molard que l'on attendait mais du bien grassouillet quand même... Après un premier album sur Uxicon records (la boite d'un des membres d'Agathocles) et un un prochain bébé à sortir imminement sous peu chez Listenable, les Belges d'Aborted sortent sur leur propre label un certes court split mini CD (moins de vingt minutes) mais bien costaud. Aborted attaque le premier et ces trois nouveaux morceaux démontrent que le groupe s'éloigne de plus en plus du grind pur et dure pour s'orienter vers un death toujours propre à écraser n'importe qui sur son passage mais également assez technique avec pas mal de solos de guitares hystériques. Même si leur fixation sur les serial-killers et les sujets "gore" sont hélas beaucoup trop bateau, leur formule musicale acérée à la Suffocation dernière époque - voire Carcass par moments - est extrèmement bien maitrisée. Du plus sérieux qu'il n'en parait au premier abord... Christ Denied (qui a déjà dans sa besace un album, un split Ep et un split Cd) est fidèle à son message exclusivement anti-chértien comme l'annonce leur nom. Pour les idiots du fond qui n'ont pas écouté les leçons précédentes, Christ Denied est en fait un duo constitué de Dave Rotten d'Avulsed, du guitariste Dave Nigger (qui avait travaillé sur les remixes techno d'Avulsed justement sur Cybergore) et d'une boite à rythme. Là, on patauge aussi complètement dans un style brutal death US (on retrouve d'ailleurs une reprise de Pyrexia) très carré avec une voix toujours aussi profonde (et sans effets!). Certes de l'underground de chez underground mais devrait bien récurer vos cages à miel.

CORAM LETHE " Reminiscence " (Autoproduction) 


Alexis Kieffer

CORAM LETHE joue le genre de musique qu'affectionnait KHRABATOR avant d'accueillir dans ses rangs ce sale yankee de Phil Speckman. On est aux croisées du thrash et du death, avec, hélas !, parfois, des influences MAIDEN. Ca gâche tout, de même que certains breaks à tendance pseudo-délirante qui sont en fait, comme souvent, très chiants. Bon, d'un autre côté, ce sont des Italiens, et l'Italie, hein, ce ne sera jamais l'autre pays du metal. Alors, à votre bon coeur. Je vous donne quand même leurs coordonnées :
C/o Mirco Borghini via G.Amendola, 13, 50052 Certaldo(FI), Italie.

DIVINE DECAY "Songs of the damned" (Osmose) 


Alexis Kieffer

Les maisons de disques sont terribles : il faut toujours qu'elles tentent de raccrocher leurs nouveaux groupes à tel courant musical. Ici, Osmose déconne à fond en présentant DIVINE DECAY comme de simples disciples de la Bay Area. Au risque de les faire passer pour de vulgaires copieurs sans valeur intrinsèque. Or, je suis désolé, mais DIVINE DECAY est un groupe plein de qualités qui n'a pas besoin qu'on lui colle d'étiquettes sur le front. Ou alors, elles seraient trop nombreuses. Heavy (très), thrash (par moments), grunge (pour les mélodies vocales), punk. En fait, ils me font un peu penser à un MISERY LOVES CO à la sauce thrash (je sais, c'est osé et ça va en faire rigoler plus d'un, à commencer peut-être par eux-mêmes). Et puis, ils ont ce chanteur : ce type est doté d'une voix surpuissante et grave qui n'a rien à voir avec ce qui pouvait se faire du côté de SAN FRANCISCO dans les années 80. En plus, leurs prestations scéniques doivent être assez saisissantes.

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