
Janvier
- Février 2001
MISANTHROPE
"Misanthrope Immortel" (Holy records) |
Christophe "Merguez Immortel" Noguès
|
En
ce début d'année était sorti le coffret 3 CD du groupe français,
et quelques mois après, voici "déjà" le nouvel album. Et c'est,
j'espère l'album de la consécration, tant ce nouvel opus a
de choses à offrir. D'abord, on est soufflé par cette production
béton; jamais un album de Misanthrope n'a aussi bien sonné
! Puis les compos ! Quelle claque ! Elles sont plus mélodiques
et plus accrocheuses, tout en restant techniques et puissantes.
Pour se faire une idée, on pourrait dire que Misanthrope a
ajouté à son style, des influences de In Flames, Cynic, Stratovarius,
Children of Bodom, ou encore Nightwish; mais tout ceci reste
du pur Misanthrope ! Comment ne pas rester insensible à des
morceaux de bravoure tels "Eden Massacre", "Les empereurs
du néant", ou encore « Passion Millionnaire ». Achetez cette
tuerie ! |
MORBID ANGEL "Gateways to annihilation"
(Earache)
|

Alexis "annihilated" Kieffer
|
"Formulas Fatal to the Flesh" avait eu pour principale
qualité de démontrer que malgré le départ de "vous savez
qui" , le vaisseau MORBID ANGEL possédait toujours un
capitaine apte à la manoeuvre. Sur le plan musical, cet album
avait été plus ou moins ruiné par une production pour le moins
cheap, notamment en ce qui concerne la batterie. Avec "
Gateways...", le capitaine Azagtoth confirme qu’il a
le contrôle du navire, la différence, notable, étant que ce
dernier est redevenu une véritable machine de guerre. On connaissait
l’esprit frappeur ; MORBID ANGEL invente l’esprit écraseur
! Quel choc ! Dès la seconde plage, après l’intro, l’auditeur
est littéralement cloué à son siège de braises par le son
énorme. Ensuite, tout est à l’avenant ! Aucune baisse de régime
durant 45 minutes, le tout dans une ambiance d’une cohésion
noire et effrayante. Et surtout, ces chorus de guitares totalement
ravageurs : le père Trey s’est littéralement laché et ça s’entend.
Cet album est une réussite totale et prend place parmi les
meilleures oeuvres de métal réalisées depuis fort longtemps.
Combien de groupes vieux de 15 ans peuvent-ils se vanter d’avoir
réussi un tel retour après un album mitigé ? A coup sûr, la
marque des très grands. |
HELLOWEEN "The dark ride" (Nuclear Blast) |

Christophe Noguès
|
Initialement,
cela a été une grande joie d’apprendre que Roy Z allait s’occuper
du nouvel Helloween. Puis, j’ai écouté leur 1er single …et
j’ai eu peur ; peur de me retrouver avec un nouveau « Chameleon
» (un des plus beaux étrons de la décennie) tant ce morceau
ne m’inspirait pas confiance. Grossière erreur ! Car avec
« The dark ride », les allemands réalisent leur meilleur album
depuis bien longtemps. Non seulement, ils sont toujours capables
d’écrire de putains de bons morceaux, mais en plus la production
est en béton armé. Envahis depuis 3 / 4 ans par tous ces musiciens
revendiquant le heavy des années 80 comme influences/références,
il était nécessaire à leur maître à tous, Helloween, de prendre
quelques distances avec des groupes les ayant piller sans
vergogne, que ce soit au niveau de la musique ou du son. Et
c’est chose faite avec cet album qui apporte assez de nouveautés
pour titiller le fan sans pour autant le dérouter. Le son
plus moderne vous fera apprécier les nombreuses perles du
CD telles l’excellent tittle-track. Pas d’hésitation, c’est
du tout bon !! |
SETH "The Excellence" (Osmose)
|

Alexis Kieffer
|
Il
ya loin de la coupe aux lèvres, même quand elle est remplie
de sang. Quoiqu’ il serait ici plutôt question de ketchup
... Il y a en ce moment autour de SETH ce qu’il est convenu
d’appeler un « buzz ». En plus, ils intitulent leur album
« The Excellence » ! Alors forcément, le chroniqueur vicieux
en entreprend l’écoute avec un esprit retors. Et il considère
alors que le buzz et le titre sont très exagérés. Soyons clairs
: cet album recèle de très bons moments, notamment en ce qui
concerne les parties de guitares qui sont très inspirées.
En revanche, on déplorera le manque total de finesse du batteur
et, surtout, le son complètement engoncé et plat. Et puis,
il faut admettre que ce disque n’apporte strictement rien
de nouveau à une scène black dont les tréfonds et recoins
ont déjà été sondés par de nombeux défricheurs. On est loin
de l’avant-garde légitimement espérée d’un disque ainsi intitulé.
Alors, de grâce, que l’on cesse de vouloir nous faire prendre
des vessies pour des lanternes, sinon, on va se brûler. Surtout
lorque l’on a hébergé des groupes de la trempe de IMMORTAL
et IMPALED NAZARENE, qui, eux, peuvent sans danger se gargariser
de leur valeur. |
ETERNAL TEARS OF SORROW "Chaotic Beauty"
(Spinefarm Records)
|

Christophe Noguès
|
La
scène finlandaise se distingue de plus en plus, par des groupes
de qualité …et ayant du succès ! ! Sentenced, mais surtout
Children of Bodom, Nightwish, Stratovarius cartonnent dans
leur pays et à travers l’Europe. Aussi, avec ce nouvel album,
Eternal Tears of Sorrow risque bien de sortir de son « anonymat
relatif » pour se rapprocher peu à peu du peloton de tête.
On est frappé à l’écoute de ce « Chaotic beauty » par la clarté
de la production et la qualité des compositions, mais aussi
hélas par de nombreuses similarités avec Children of Bodom.
Qu’importe, je ne vais pas bouder mon plaisir. Sur la longueur,
ce petit désagrément se fait oublier. On finit par se focaliser
sur les nombreux brûlots du CD, les rythmiques accrocheuses,
les solos de claviers, ou encore les refrains à voix écorchées.
De plus, le groupe se fend d’une excellente reprise des non
moins excellents Edge of Sanity, « Black tears ». Si le death
vous gonfle, le black vous soûle ou le heavy vous ennuie,
prenez une bonne dose de ce groupe et vous serez conquis !
|
CANNIBAL CORPSE "Live cannibalism" (Metal
Blade)
|

Christophe "Merguez cannibale" Noguès
|
Après
7 albums, 10 ans de carrières, et des centaines de concerts
à travers le monde; les dieux du brutal Death (si, si !!)
sortent enfin un live. Et c'est un mini-événement pour tout
fan de death qui se respecte, car ces gentils poètes sont
réputés, à juste titre, pour leur incroyable puissance sur
scène. Et cela s'entend sur ce "live cannibalism". Les compos
sont retranscrites fidèlement et sonnent hyper carrées. Les
"Slayers" du death, quoi ! Et bien sûr, avec 18 titres cet
album fait figure de Best-of. Par contre, les bruits et vociférations
du public sont un peu en retrait, ce qui n'est vraiment pas
le cas en concert !! Mais bon, n'en demandons pas trop; ils
ne bénéficient pas des mêmes moyens qu'un Metallica pour enregistrer
!! Quoiqu'il en soit, ruez-vous sur ce CD, pour une vrai dose
de brutalité live ! |
ZYKLON
"World Ov Worms" (Candlelight )
|

Alexis Kieffer
|
Il
s’agit d’un projet à plein temps de Samoth, guitariste de
renom du non moins renommé Emperor. L’ami n’a pu résister
à la blague consistant à doter son groupe d’une raison sociale
proche du fameux Zyklon B, autre passe-temps de l’Illustre.
Mais promis-juré, selon le label, ce n’est qu’un hasard et
les deux groupes n’ont rien à voir . Marketing quand tu nous
tiens ! Musicalement, cela ressemble assez à ce que pond Emperor
depuis maintenant deux albums : du black-thrash ultra racé
et agressif. Il faut dire que Trym est aussi de la partie.
Les vocaux sont ce qui se fait de mieux actuellement dans
le genre : vraiment une réussite. La production est évidemment
excellente et la maîtrise technique, impeccable. Ajoutez la
touche high-tech particulièrement nécessaire à notre temps,
et vous obtiendrez un résultat qui, ma foi, pourrait assurer
de bien belles retombées à ses auteurs. Un très beau coup
d’essai susceptible, à terme, faire de l’ombre à la pourtant
inoxydable maison mère Emperor. C’est dire ! |
TYPE O NEGATIVE "The least worst of" (Roadrunner
Records) |

Christophe Noguès
|
C’est
le moment d’ouvrir vos boites de Prozac car les dépressifs
de Type O Negative sortent un best-of ; et dès le début, on
est en territoire familier, tant ce titre «the least worst
of» (c’est à dire «le moins pire de» pour les non anglophones)
est représentatif de l’humour noir et blasé du sieur Peter
Steele. Au menu, 3 inédits, les versions «edit» des singles
(donc différentes des versions album «longues»), 3 reprises
à la sauce TON (Black Sabbath, Neil Young et Jimi Hendrix),
les meilleurs morceaux des 4 albums, et pour finir le culte
«Unsuccessfully coping with the natural beauty of infidelity»
du 1er album (et son incroyable refrain «I know you’re fucking
someone else !»). Pour les gens qui n’ont pas ou peu d’albums
du groupe, c’est un excellent achat ! Et même pour les fans
! |
SKYFORGER "Latviesu strelnieki"
(Mascot Records)
|

Alexis Kieffer
|
Ne
mettez surtout jamais SKYFORGER en présence de IMPALED NAZARENE,
ils risqueraient de vous rejouer la Winter War. A balles réelles
! SKYFORGER célèbre une fantomatique armée autonome lettone
qui pendant la première guerre mondiale prit les armes toute
seule comme une grande contre l’envahisseur teuton. Musicalement,
même si rien n’est catastrophique, il faut reconnaître que
l’on est loin des divines stridences de «Suomi Finland Perkele»
(car vous aurez compris que c’est là que je veux en venir).
Ici, nous sommes plutôt en présence d’un mélange entre riffs
purement heavy-thrash 80’s et passages plus vibrionnants façon
black. La voix, elle, est presque tankardesque, ce qui n’est
pas un compliment. Autant dire que ce disque ne marquera pas
son époque puisque, excepté une production fort honnête, rien
de ce qui y figure ne dépasse la moyenne. |
DARKTHRONE "Preparing For War" (Peaceville)
|

Christophe Noguès
|
L’un
des plus cultes et des plus influents représentants de la
scène Black norvégienne sort son best-of. Il serait d’ailleurs
plus judicieux de dire que cette sortie fait partie d’un retour
en force du label Peaceville qui outre maintes et maintes
rééditions, se prépare à sortir des best-of de ses plus importants
poulains (My Dying Bride, Anathema, At The Gates…). Ce CD
est très intéressant car outre des extraits des 4 premiers
albums, il contient des raretés, des démos ou des lives. Je
ne m’étendrais pas sur le parfum de souffre qui a entouré
la sortie de certains albums de Darkthrone sur Peaceville,
et des conflits que cela a pu générer entre les 2 parties
(en ce qui me concerne, mon intérêt pour Darkthrone est purement
musical, et tout ce que le groupe a pu générer/inspirer comme
idées, volontairement ou involontairement dans la scène black
underground me fait gerber !). Le digipack est par ailleurs
très "beau" : tout noir avec un petit dessin typiquement
black-metal, et un commentaire de Fenriz qui justifie l’orientation
musicale et sonore de leur 1er album, "Soulside Journey",
par rapport au reste de leur carrière… Un bien bel objet pour
les fans et pour ceux qui veulent découvrir un pilier du black
scandinave. |
KRABATHOR "Unfortunately dead" (System
Schock)
|

Alexis Kieffer
|
On va dire que je suis ronchon, mais l’arrivée du pur yankee
Speckman n’est pas forcément une bonne chose pour KRABATHOR.
Que l’on ne se méprenne pas ! S’il ne devait rester qu’un
seul fan de l’archaïque MASTER, je serais celui-là. Mais ici,
nous avions affaire à l’un des bijoux de la scène death-thrash
européenne qu’il ne fallait surtout pas bousculer. J’adorais
l’aspect sauvage de KRABATHOR sur son précédent album, ce
côté foncièrement thrash et indomptable. L’arrivée de Speckman
et son goût pour les mid tempos a quelque peu fait attacher
la potion au fond de la marmite et la spontanéité s’en est
ressentie. Tout est plus contenu, plus lourd. Certes, cela
n’empêche pas KRABATHOR de toujours figurer parmi les meilleures
formations death d’Europe (avec VADER évidemment), mais on
a indiscutablement perdu quelque chose en route. De là à déconseiller
l’achat de cet album, il y a un pas que je me refuse à franchir.
Mais j’attends tout de même le prochain avec impatience, pour
voir. |
IMMOLATION
"Close to a world below" (Metal blade)
|

Christophe Noguès
|
Ce
groupe américain de death-metal au statut culte nous avait
habitué a des délais assez longs entre chaque album. Et voilà
que cela change ! A peine un an après leur 3ème album, voici
déjà le nouvel opus. Et quel opus ! Immolation se fait de
plus en plus efficace au niveau des compositions. Tantôt rapide,
tantôt mid-tempos, les chansons, servies par un son écrasant,
oppressant, laissent l’auditeur essoufflé, éreinté par un
tel déchaînement de violence. Une violence maîtrisée et jamais
artificielle ! Et toujours des paroles foncièrement anti-religieuses,
anti-chrétiennes, mais qui ne sombrent jamais dans un satanisme
de bas étage à la Deicide. L’album se termine par un morceau
de 8 mn, le title-track, proprement fabuleux ! L’un des meilleurs
morceaux de death-metal de cette année (voire plus…). Une
chanson envoûtante qui aura du mal à sortir de votre cerveau,
et qui mérite à elle seule, l’achat de cette album ! Allez-y,
c’est du tout bon ! |
CHRISTIAN DEATH "Born again anti Christian"
(Candlelight)
|

Alexis Kieffer
|
Que penser de ce groupe qui doit en être à son deux cent vingt
troisième album (à cinquante près) ? Ils sont les MOTÖRHEAD
du gothic, aucun doute là dessus . Sur scène, ils restent
plutôt impressionants, avec un aspect heavy (mais pas métal)
assez prononcé . Sur album, toujours la même recette : compositions
lentement douloureuses, avec plus ou moins de guitares et
plus ou moins de beuglements de Valor. Ce groupe qui passe
pour une (la ?) figure de la scène gothic semble désespérément
incapable de se sortir d’une espèce de langueur qui au cours
de sa carrière, et en dépit de quelques (rares) évolutions,
est devenue sa trademark reconnaissable entre mille. Cet album,
comme les précédents, et comme le prochain, semble avoir été
réalisé entièrement sous pilotage automatique. Contrairement
à ce qu’annonce la maison de disque, il ne réserve que peu
de surprises, si ce n’est que les mèches de Maitri sont passées
du blond vénitien au roux. Maigre. |
CENTINEX
"Hellbrigade" (Repulse Rec.)
|

Alexis Kieffer
|
Les habitués de la version papier de DECIBELS STORM ne trouveront
pas peu cocasse que ma chronique de retour soit consacrée
à un groupe de chez REPULSE. Passons. Convenons simplement
que CENTINEX est un excellent groupe suédois de death-metal.
Vous saisissez la nuance : «groupe suédois de death-metal»
et non "groupe de death-metal suédois". Ici point
trop de tics ni «sköksbergiens» ni «nördstromiens». Peut-être
une légère touche «edgeofsanitienne». Mais à peine. Vraiment
pour chipoter . En fait, la vérité est que ce groupe a presque
dix ans d’âge et qu’à ce titre, il n’a besoin d’aller piocher
ni chez X ni chez Y pour aligner 9 compositions à l’épreuve
des balles .Un très bon cru de death-metal malin comme tout,
sans pour autant perdre de son agressivité . |
ORDO ROSARIUS EQUILIBRIO "Make love &
war" (Cold Meat Industry)
|

Alexis Kieffer
|
Durant les mois qui ont précédé la sortie de cet album, Cold
Meat Industry a essayé de noyer le poisson dans ses news-letters
en ne se prononçant que de façon très elliptique sur la signification
de ce faux-nouveau patronyme. Il faut dire que le sujet était
d’importance : l’un des deux ou trois groupes les plus en
vue de la galaxie Cold Meat, ORDO EQUILIBRIO . Il faut dire
aussi que depuis la sortie de l’album de THE PROTAGONIST,
Cold Meat n’avait plus rien publié de vraiment percutant.
Même ARCANA a perdu en vigueur. Bref, il ne faisait pas bon
révéler que ORDO EQUILIBRIO aurait splitté. Car c’est bien
de cela dont il s’agit : ORDO EQUILIBRIO a splitté. Il n’en
subsiste désormais plus que Thomas Petterson : exit miss Krook.
Résultat : plus de duos mixtes. Le problème est qu’avec le
départ de la donzelle, la musique semble avoir perdu de son
ampleur. Peut-être s’agit-il aussi d’un choix délibéré, celui
d’un plus grand dépouillement . Si l’ensemble reste encore
très à la hauteur de ce qui peut se faire par ailleurs, je
dois cependant confesser que j’accroche moins que par le passé.
D’ailleurs, la brièveté de l’album (moins de 40 minutes) semble
confirmer que son auteur s’est trouvé dans une relative panne
d’inspiration. D’un autre côté, il faut avouer que le dernier
opus, «Conquest, love and self perseverance» était un chef-
d’oeuvre absolu dont on se doutait bien qu’il serait difficilement
dépassable. Verdict : achetez quand même car cela reste parmi
ce qui se fait de mieux dans le genre. Mais ne comparez pas
au précédent album. |
WITHIN TEMPTATION " Mother Earth"
(Season of Mist)
|

Alexis Kieffer
|
On a tenté de nous convaincre du contraire. Nous-mêmes avions
tenté de ne pas trop nous attacher à évidence : ce groupe
est nécessairement un clone de THE GATHERING. Cependant, du
fait du récent virage rock de ces derniers, l'intérêt de WITHIN
TEMPTATION, qui reste plus métal, devient plus palpable. Ils
peuvent brûler chaque jour un cierge pour remercier Saint
GATHERING d'avoir viré de bord. Car si les aînés avaient continué
dans leur veine "Mandilyon", WITHIN TEMPTATION aurait
été strictement réduit en bouillie batave. Aujourd'hui, un
nouvel espace s'ouvre à eux, et ils s'en emparent avec application.
Ils ont commencé par couper le sifflet à la voix death. Un
bon point, car tant qu'à faire du lyrique, autant y aller
carrément. Il n'y avait guère que PARADISE LOST pour être
capable de mixer avec succès les deux voix . Il ne demeure
donc plus que la chanteuse. Qui en comprenant qu'elle n'a
pas forcément le potentiel de la Callas est revenue à des
prétentions plus en rapport avec sa voix. Maintenant, elle
se contente de simplement chanter, et elle le fait bien. Elle
se permet même par moment d'employer des intonations rageuses
qui sont du meilleur effet. Du côté de la musique, ont est
également redescendu vers quelque chose de moins pompeux,
de plus simple, et là aussi, d'assez réussi. Finalement, un
bon album, d'un groupe visiblement décomplexé par le départ
de THE GATHERING vers d'autres champs. Ne soyons pas totalement
cyniques : peut-être s'agit-il également d'un gain de maturité
bien légitime après un album et deux mini cd. Au final, je
ne pesterai encore que contre quelques sonorités celtes purement
insupportables et quelques passages encore trop pompeux qui
font parfois sonner l'ensemble comme une espèce de Roméo et
Juliette (la comédie musicale...) metal. |
DRILLER KILLER "And the winner is..."
( Osmose) |

Alexis Kieffer
|
Rien de nouveau chez ce groupe de death-punk. Toujours aussi
rapide. Toujours aussi grossier. Toujours aussi efficace.
Et toujours aussi chiant après trois morceaux. Au risque de
donner dans le lieu commun, on dira que seuls les fans apprécieront.
|
IMPALED
NAZARENE "Decade of decadence" (Osmose)
|

Alexis Kieffer
|
Osmose nous gratifie d'une trentaine de raretés de leur groupe
fétiche. Ce genre d'opération est en général condamnable car
le but est trop souvent de présenter des titres pourris agrémentés
de quelques remix débiles. Ici, ce n'est pas le cas, car les
titres proposés sont véritablement importants pour comprendre
le parcours de ce groupe hors du commun, notamment à ses tous
débuts. Vous retrouverez ça et là des airs qui furent ensuite
repris sous d'autres noms et d'autres arrangements. Vous découvrirez
en outre des choses très sympas telle que cette reprise du
titre de SOD «kill yourself» ou ces trois instrumentaux qui
concluent le disque. Mention spéciale également aux titres
du EP «Goat Perversion» qui sont véritablement dévastateurs.
Ajoutez que le disque dure tout de même 62 minutes, et vous
aurez compris qu'OSMOSE ne s'est pas foutu de vous. |
BRIGHTER
DEATH NOW "Obsessis"
& IRM "Oedipus
Dethroned" (Cold Meat Industry) |

Alexis Kieffer
|
Ca me fait mal de le dire, car je fus un ardent défenseur
de ce label, mais il faut bien constater que Cold Meat Industry
est en perte de vitesse. Ses plus anciens artistes n'arrivent
plus à se renouveler (cf RAISON D'ETRE) et ses nouvelles signatures
(excepté THE PROTAGONIST) ne sont pas réellement convaincantes.
C'est le cas de IRM qui ne fait que reprendre à son compte
ce qui est déjà sorti sur ce label depuis 10 ans dans la catégorie
bruitiste. Au titre des vieilles gloires essoufflées, on citera
également Brighter Death Now qui ne parvient plus qu'a publier
des titres enregistrés entre telle année et telle année. Je
ne sais quels sont les résultats commerciaux actuels du label,
mais il m'est avis que si la barre n'est pas rapidement redressée,
les fans n'achèteront bientôt plus ses disques sous le seul
prétexte qu'ils portent le sceau CMI. Et la pente sera alors
dure à remonter (demandez à Earache). |
ANANDA
"Profane" (Overcome Records) |

Alexis Kieffer
|
ANANDA est un groupe français qui officie dans un registre
hardcore mid tempo avec des riffs biens tranchés, sans pour
autant jamais être simplistes, au contraire. Leur musique
fait souvent penser aux passages rapides de MINDROT, une sacrée
référence. On y retrouve aussi des accents purement rock qui
ne sont pas sans établir une certaine filiation avec MOTÖRHEAD.
D'un autre côté, on tombe parfois sur des passages assez torturés
qui, eux, sont à l'opposé de MOTÖRHEAD. Puis, c'est l'ENTOMBED
époque "to ride, shoot straight and speak the truth" qui est
mis à contribution. Vous aurez compris que cette musique est
difficilement définissable sinon en affirmant qu'elle est
vraiment excellente et bénéficie en outre d'une production
au top. Il n'y aurait rien de scandaleux à ce que ce groupe
devienne assez gros dans les prochaines années. |
USURPER
" Necronemesis " (Necropolis rec.) |

Alexis"NECRO"Kieffer
|
Là, pas besoin de vous faire un dessin. Du nom jusqu'à la
musique, c'est du pur celtic-frost-revival. Même les fameux
" ouh ! " sont repris ! Seulement voilà, évidemment la copie
ne vaut pas l'original. Même si on ne peut nier une opiniatreté
certaine, il faut avouer que l'on est assez vite lassé. En
fait, cet album procure vraiment une drôle de sensation tant
l'auditeur est abasourdi par une telle volonté de s'ancrer
dans l'archaïsme le plus profond. C'est ce côté têtu et jusque-boutiste
qui rend le groupe sympathique. |
CIANIDE " Divide and conquer " (Merciless rec.) |

Alexis Kieffer
|
Voici du pur death U.S, pas très bon, pas très original, dont
la seule particularité est d'émaner d'un groupe dont on nous
dit qu'il est un des pionniers du genre. Ah bon ? Dans les
mid -tempos, CIANIDE ne se débrouille pas trop mal, sans évidemment
être génial. En revanche, les morceaux rapides sont vraiment
mauvais. Vraiment pas un album à recommander, surtout à l'époque
où MORBID ANGEL et DEICIDE retrouvent du poil de la bête et
CANNIBAL CORPSE est de plus en plus saignant. |
PSYCHOPUNCH
" Bursting out of Chucky's town " (White Jazz
rec.) |

Psycho Alexis Kieffer
|
PSYCHOPUNCH jouent ce qu'ils appellent du " vintage-punk rock
". En fait, du punk. Très à la mode il y a de ça deux-trois
ans (cf HELLACOPTER), ce mouvement semble avoir du plomb dans
l'aile. Dans ce contexte d'indifférence ambiante, PSYCHOPUNCH
bénéficie d'une production puissante et d'une technique correcte
qui leur fait dépasser le niveau moyen. Mais tout le monde
s'en fout. Si vous êtes toutefois un des derniers fans de
ce style (rassurez-vous, la mode reviendra : les modes reviennent
toujours), cet album est pour vous. Même si je suis convaincu
que l'écoute d'une seul album de MUDHONEY devrait suffire
à un fan de néo-punk. |
UNBOUND " In infinity " (Connected) |

Alexis Kieffer
|
La bio (il m'arrive parfois de les lire) nous annonce un mélange
de CROWBAR et de PANTERA. Et en effet, il faut reconnaître
que les riffs pachydermiques sont assez proches des premiers
tandis que la voix fait réellement penser à celle d'Anselmo.
Un seul mot ? Heavy ! Si true-metal signifie réellement "
vrai métal ", alors, UNBOUND joue du true-metal. Mais si true-metal
signifie pantalon moule-choses, voix de fausset, calendrier
bloqué à 1985 et jouer du sous-HELLOWEEN (toutefois, question
: comment peut-on être sous ce qui est déjà au dessous de
tout ?), alors UNBOUND n'en joue pas. Ce groupe constitue
réellement une bonne surprise dans le genre doom-core et je
ne peux que recommander l'achat de cet album qui au delà des
deux références susvisées fleure bon le OBSESSED et le SAINT
VITUS. |
BROKEN HOPE "Grotesque Blessings" (The Plague) |

Alexis Kieffer
|
BROKEN HOPE fait partie de ces groupe américains de death
metal qui sont vraiment bons mais qui, de galères constractuelles
en tournées foireuses n'ont jamais résussi à récolter le succès
qu'ils seraient en droit d'espérer. Ceux-ci turbinent à mort
sur la scène death US depuis 8 ans et hormis un éphémère passage
chez Metal Blade, rien n'est venu démentir leur funeste patronyme.
Un chroniqueur particulièrement talentueux avait estimé il
y a quelques années qu'ils méritaient de figurer au panthéon
du death brutal au côté de CANNIBAL CORPSE et KONKHRA. Ce
génial jugement est toujours vrai tant leur compositions parviennent
à allier puissance et technique, musicalité et brutalité.
Alors, ne soyez pas bornés, et au lieu de vous ruer sur les
saloperies qui souillent trop souvent la musique qui nous
est chère, faites confiance à cette valeur sûre que constitue
BROKEN HOPE. |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
chroniques parues après janvier
2003 (recherche
par le nom du groupe)
|
archives
(chroniques parues avant janvier 2003)
|
2001 |
2002 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|