Janvier - Février 2001

MISANTHROPE "Misanthrope Immortel" (Holy records)


Christophe "Merguez Immortel" Noguès

En ce début d'année était sorti le coffret 3 CD du groupe français, et quelques mois après, voici "déjà" le nouvel album. Et c'est, j'espère l'album de la consécration, tant ce nouvel opus a de choses à offrir. D'abord, on est soufflé par cette production béton; jamais un album de Misanthrope n'a aussi bien sonné ! Puis les compos ! Quelle claque ! Elles sont plus mélodiques et plus accrocheuses, tout en restant techniques et puissantes. Pour se faire une idée, on pourrait dire que Misanthrope a ajouté à son style, des influences de In Flames, Cynic, Stratovarius, Children of Bodom, ou encore Nightwish; mais tout ceci reste du pur Misanthrope ! Comment ne pas rester insensible à des morceaux de bravoure tels "Eden Massacre", "Les empereurs du néant", ou encore « Passion Millionnaire ». Achetez cette tuerie !


MORBID ANGEL "Gateways to annihilation" (Earache)


Alexis "annihilated" Kieffer

"Formulas Fatal to the Flesh" avait eu pour principale qualité de démontrer que malgré le départ de "vous savez qui" , le vaisseau MORBID ANGEL possédait toujours un capitaine apte à la manoeuvre. Sur le plan musical, cet album avait été plus ou moins ruiné par une production pour le moins cheap, notamment en ce qui concerne la batterie. Avec " Gateways...", le capitaine Azagtoth confirme qu’il a le contrôle du navire, la différence, notable, étant que ce dernier est redevenu une véritable machine de guerre. On connaissait l’esprit frappeur ; MORBID ANGEL invente l’esprit écraseur ! Quel choc ! Dès la seconde plage, après l’intro, l’auditeur est littéralement cloué à son siège de braises par le son énorme. Ensuite, tout est à l’avenant ! Aucune baisse de régime durant 45 minutes, le tout dans une ambiance d’une cohésion noire et effrayante. Et surtout, ces chorus de guitares totalement ravageurs : le père Trey s’est littéralement laché et ça s’entend. Cet album est une réussite totale et prend place parmi les meilleures oeuvres de métal réalisées depuis fort longtemps. Combien de groupes vieux de 15 ans peuvent-ils se vanter d’avoir réussi un tel retour après un album mitigé ? A coup sûr, la marque des très grands.

HELLOWEEN "The dark ride" (Nuclear Blast)


Christophe Noguès

Initialement, cela a été une grande joie d’apprendre que Roy Z allait s’occuper du nouvel Helloween. Puis, j’ai écouté leur 1er single …et j’ai eu peur ; peur de me retrouver avec un nouveau « Chameleon » (un des plus beaux étrons de la décennie) tant ce morceau ne m’inspirait pas confiance. Grossière erreur ! Car avec « The dark ride », les allemands réalisent leur meilleur album depuis bien longtemps. Non seulement, ils sont toujours capables d’écrire de putains de bons morceaux, mais en plus la production est en béton armé. Envahis depuis 3 / 4 ans par tous ces musiciens revendiquant le heavy des années 80 comme influences/références, il était nécessaire à leur maître à tous, Helloween, de prendre quelques distances avec des groupes les ayant piller sans vergogne, que ce soit au niveau de la musique ou du son. Et c’est chose faite avec cet album qui apporte assez de nouveautés pour titiller le fan sans pour autant le dérouter. Le son plus moderne vous fera apprécier les nombreuses perles du CD telles l’excellent tittle-track. Pas d’hésitation, c’est du tout bon !!


SETH "The Excellence" (Osmose)


Alexis Kieffer

Il ya loin de la coupe aux lèvres, même quand elle est remplie de sang. Quoiqu’ il serait ici plutôt question de ketchup ... Il y a en ce moment autour de SETH ce qu’il est convenu d’appeler un « buzz ». En plus, ils intitulent leur album « The Excellence » ! Alors forcément, le chroniqueur vicieux en entreprend l’écoute avec un esprit retors. Et il considère alors que le buzz et le titre sont très exagérés. Soyons clairs : cet album recèle de très bons moments, notamment en ce qui concerne les parties de guitares qui sont très inspirées. En revanche, on déplorera le manque total de finesse du batteur et, surtout, le son complètement engoncé et plat. Et puis, il faut admettre que ce disque n’apporte strictement rien de nouveau à une scène black dont les tréfonds et recoins ont déjà été sondés par de nombeux défricheurs. On est loin de l’avant-garde légitimement espérée d’un disque ainsi intitulé. Alors, de grâce, que l’on cesse de vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes, sinon, on va se brûler. Surtout lorque l’on a hébergé des groupes de la trempe de IMMORTAL et IMPALED NAZARENE, qui, eux, peuvent sans danger se gargariser de leur valeur.


ETERNAL TEARS OF SORROW "Chaotic Beauty" (Spinefarm Records)


Christophe Noguès

La scène finlandaise se distingue de plus en plus, par des groupes de qualité …et ayant du succès ! ! Sentenced, mais surtout Children of Bodom, Nightwish, Stratovarius cartonnent dans leur pays et à travers l’Europe. Aussi, avec ce nouvel album, Eternal Tears of Sorrow risque bien de sortir de son « anonymat relatif » pour se rapprocher peu à peu du peloton de tête. On est frappé à l’écoute de ce « Chaotic beauty » par la clarté de la production et la qualité des compositions, mais aussi hélas par de nombreuses similarités avec Children of Bodom. Qu’importe, je ne vais pas bouder mon plaisir. Sur la longueur, ce petit désagrément se fait oublier. On finit par se focaliser sur les nombreux brûlots du CD, les rythmiques accrocheuses, les solos de claviers, ou encore les refrains à voix écorchées. De plus, le groupe se fend d’une excellente reprise des non moins excellents Edge of Sanity, « Black tears ». Si le death vous gonfle, le black vous soûle ou le heavy vous ennuie, prenez une bonne dose de ce groupe et vous serez conquis !


CANNIBAL CORPSE "Live cannibalism" (Metal Blade)


Christophe "Merguez cannibale" Noguès

Après 7 albums, 10 ans de carrières, et des centaines de concerts à travers le monde; les dieux du brutal Death (si, si !!) sortent enfin un live. Et c'est un mini-événement pour tout fan de death qui se respecte, car ces gentils poètes sont réputés, à juste titre, pour leur incroyable puissance sur scène. Et cela s'entend sur ce "live cannibalism". Les compos sont retranscrites fidèlement et sonnent hyper carrées. Les "Slayers" du death, quoi ! Et bien sûr, avec 18 titres cet album fait figure de Best-of. Par contre, les bruits et vociférations du public sont un peu en retrait, ce qui n'est vraiment pas le cas en concert !! Mais bon, n'en demandons pas trop; ils ne bénéficient pas des mêmes moyens qu'un Metallica pour enregistrer !! Quoiqu'il en soit, ruez-vous sur ce CD, pour une vrai dose de brutalité live !

ZYKLON "World Ov Worms" (Candlelight )


Alexis Kieffer

Il s’agit d’un projet à plein temps de Samoth, guitariste de renom du non moins renommé Emperor. L’ami n’a pu résister à la blague consistant à doter son groupe d’une raison sociale proche du fameux Zyklon B, autre passe-temps de l’Illustre. Mais promis-juré, selon le label, ce n’est qu’un hasard et les deux groupes n’ont rien à voir . Marketing quand tu nous tiens ! Musicalement, cela ressemble assez à ce que pond Emperor depuis maintenant deux albums : du black-thrash ultra racé et agressif. Il faut dire que Trym est aussi de la partie. Les vocaux sont ce qui se fait de mieux actuellement dans le genre : vraiment une réussite. La production est évidemment excellente et la maîtrise technique, impeccable. Ajoutez la touche high-tech particulièrement nécessaire à notre temps, et vous obtiendrez un résultat qui, ma foi, pourrait assurer de bien belles retombées à ses auteurs. Un très beau coup d’essai susceptible, à terme, faire de l’ombre à la pourtant inoxydable maison mère Emperor. C’est dire !

TYPE O NEGATIVE "The least worst of" (Roadrunner Records)


Christophe Noguès

C’est le moment d’ouvrir vos boites de Prozac car les dépressifs de Type O Negative sortent un best-of ; et dès le début, on est en territoire familier, tant ce titre «the least worst of» (c’est à dire «le moins pire de» pour les non anglophones) est représentatif de l’humour noir et blasé du sieur Peter Steele. Au menu, 3 inédits, les versions «edit» des singles (donc différentes des versions album «longues»), 3 reprises à la sauce TON (Black Sabbath, Neil Young et Jimi Hendrix), les meilleurs morceaux des 4 albums, et pour finir le culte «Unsuccessfully coping with the natural beauty of infidelity» du 1er album (et son incroyable refrain «I know you’re fucking someone else !»). Pour les gens qui n’ont pas ou peu d’albums du groupe, c’est un excellent achat ! Et même pour les fans !


SKYFORGER "Latviesu strelnieki" (Mascot Records)


Alexis Kieffer

Ne mettez surtout jamais SKYFORGER en présence de IMPALED NAZARENE, ils risqueraient de vous rejouer la Winter War. A balles réelles ! SKYFORGER célèbre une fantomatique armée autonome lettone qui pendant la première guerre mondiale prit les armes toute seule comme une grande contre l’envahisseur teuton. Musicalement, même si rien n’est catastrophique, il faut reconnaître que l’on est loin des divines stridences de «Suomi Finland Perkele» (car vous aurez compris que c’est là que je veux en venir). Ici, nous sommes plutôt en présence d’un mélange entre riffs purement heavy-thrash 80’s et passages plus vibrionnants façon black. La voix, elle, est presque tankardesque, ce qui n’est pas un compliment. Autant dire que ce disque ne marquera pas son époque puisque, excepté une production fort honnête, rien de ce qui y figure ne dépasse la moyenne.

DARKTHRONE "Preparing For War" (Peaceville)


Christophe Noguès

L’un des plus cultes et des plus influents représentants de la scène Black norvégienne sort son best-of. Il serait d’ailleurs plus judicieux de dire que cette sortie fait partie d’un retour en force du label Peaceville qui outre maintes et maintes rééditions, se prépare à sortir des best-of de ses plus importants poulains (My Dying Bride, Anathema, At The Gates…). Ce CD est très intéressant car outre des extraits des 4 premiers albums, il contient des raretés, des démos ou des lives. Je ne m’étendrais pas sur le parfum de souffre qui a entouré la sortie de certains albums de Darkthrone sur Peaceville, et des conflits que cela a pu générer entre les 2 parties (en ce qui me concerne, mon intérêt pour Darkthrone est purement musical, et tout ce que le groupe a pu générer/inspirer comme idées, volontairement ou involontairement dans la scène black underground me fait gerber !). Le digipack est par ailleurs très "beau" : tout noir avec un petit dessin typiquement black-metal, et un commentaire de Fenriz qui justifie l’orientation musicale et sonore de leur 1er album, "Soulside Journey", par rapport au reste de leur carrière… Un bien bel objet pour les fans et pour ceux qui veulent découvrir un pilier du black scandinave.

KRABATHOR "Unfortunately dead" (System Schock)


Alexis Kieffer

On va dire que je suis ronchon, mais l’arrivée du pur yankee Speckman n’est pas forcément une bonne chose pour KRABATHOR. Que l’on ne se méprenne pas ! S’il ne devait rester qu’un seul fan de l’archaïque MASTER, je serais celui-là. Mais ici, nous avions affaire à l’un des bijoux de la scène death-thrash européenne qu’il ne fallait surtout pas bousculer. J’adorais l’aspect sauvage de KRABATHOR sur son précédent album, ce côté foncièrement thrash et indomptable. L’arrivée de Speckman et son goût pour les mid tempos a quelque peu fait attacher la potion au fond de la marmite et la spontanéité s’en est ressentie. Tout est plus contenu, plus lourd. Certes, cela n’empêche pas KRABATHOR de toujours figurer parmi les meilleures formations death d’Europe (avec VADER évidemment), mais on a indiscutablement perdu quelque chose en route. De là à déconseiller l’achat de cet album, il y a un pas que je me refuse à franchir. Mais j’attends tout de même le prochain avec impatience, pour voir.
IMMOLATION "Close to a world below" (Metal blade)


Christophe Noguès

Ce groupe américain de death-metal au statut culte nous avait habitué a des délais assez longs entre chaque album. Et voilà que cela change ! A peine un an après leur 3ème album, voici déjà le nouvel opus. Et quel opus ! Immolation se fait de plus en plus efficace au niveau des compositions. Tantôt rapide, tantôt mid-tempos, les chansons, servies par un son écrasant, oppressant, laissent l’auditeur essoufflé, éreinté par un tel déchaînement de violence. Une violence maîtrisée et jamais artificielle ! Et toujours des paroles foncièrement anti-religieuses, anti-chrétiennes, mais qui ne sombrent jamais dans un satanisme de bas étage à la Deicide. L’album se termine par un morceau de 8 mn, le title-track, proprement fabuleux ! L’un des meilleurs morceaux de death-metal de cette année (voire plus…). Une chanson envoûtante qui aura du mal à sortir de votre cerveau, et qui mérite à elle seule, l’achat de cette album ! Allez-y, c’est du tout bon !

CHRISTIAN DEATH "Born again anti Christian" (Candlelight)


Alexis Kieffer

Que penser de ce groupe qui doit en être à son deux cent vingt troisième album (à cinquante près) ? Ils sont les MOTÖRHEAD du gothic, aucun doute là dessus . Sur scène, ils restent plutôt impressionants, avec un aspect heavy (mais pas métal) assez prononcé . Sur album, toujours la même recette : compositions lentement douloureuses, avec plus ou moins de guitares et plus ou moins de beuglements de Valor. Ce groupe qui passe pour une (la ?) figure de la scène gothic semble désespérément incapable de se sortir d’une espèce de langueur qui au cours de sa carrière, et en dépit de quelques (rares) évolutions, est devenue sa trademark reconnaissable entre mille. Cet album, comme les précédents, et comme le prochain, semble avoir été réalisé entièrement sous pilotage automatique. Contrairement à ce qu’annonce la maison de disque, il ne réserve que peu de surprises, si ce n’est que les mèches de Maitri sont passées du blond vénitien au roux. Maigre.

CENTINEX "Hellbrigade" (Repulse Rec.)


Alexis Kieffer

Les habitués de la version papier de DECIBELS STORM ne trouveront pas peu cocasse que ma chronique de retour soit consacrée à un groupe de chez REPULSE. Passons. Convenons simplement que CENTINEX est un excellent groupe suédois de death-metal. Vous saisissez la nuance : «groupe suédois de death-metal» et non "groupe de death-metal suédois". Ici point trop de tics ni «sköksbergiens» ni «nördstromiens». Peut-être une légère touche «edgeofsanitienne». Mais à peine. Vraiment pour chipoter . En fait, la vérité est que ce groupe a presque dix ans d’âge et qu’à ce titre, il n’a besoin d’aller piocher ni chez X ni chez Y pour aligner 9 compositions à l’épreuve des balles .Un très bon cru de death-metal malin comme tout, sans pour autant perdre de son agressivité .

ORDO ROSARIUS EQUILIBRIO "Make love & war" (Cold Meat Industry)


Alexis Kieffer

Durant les mois qui ont précédé la sortie de cet album, Cold Meat Industry a essayé de noyer le poisson dans ses news-letters en ne se prononçant que de façon très elliptique sur la signification de ce faux-nouveau patronyme. Il faut dire que le sujet était d’importance : l’un des deux ou trois groupes les plus en vue de la galaxie Cold Meat, ORDO EQUILIBRIO . Il faut dire aussi que depuis la sortie de l’album de THE PROTAGONIST, Cold Meat n’avait plus rien publié de vraiment percutant. Même ARCANA a perdu en vigueur. Bref, il ne faisait pas bon révéler que ORDO EQUILIBRIO aurait splitté. Car c’est bien de cela dont il s’agit : ORDO EQUILIBRIO a splitté. Il n’en subsiste désormais plus que Thomas Petterson : exit miss Krook. Résultat : plus de duos mixtes. Le problème est qu’avec le départ de la donzelle, la musique semble avoir perdu de son ampleur. Peut-être s’agit-il aussi d’un choix délibéré, celui d’un plus grand dépouillement . Si l’ensemble reste encore très à la hauteur de ce qui peut se faire par ailleurs, je dois cependant confesser que j’accroche moins que par le passé. D’ailleurs, la brièveté de l’album (moins de 40 minutes) semble confirmer que son auteur s’est trouvé dans une relative panne d’inspiration. D’un autre côté, il faut avouer que le dernier opus, «Conquest, love and self perseverance» était un chef- d’oeuvre absolu dont on se doutait bien qu’il serait difficilement dépassable. Verdict : achetez quand même car cela reste parmi ce qui se fait de mieux dans le genre. Mais ne comparez pas au précédent album.

WITHIN TEMPTATION " Mother Earth" (Season of Mist)


Alexis Kieffer

On a tenté de nous convaincre du contraire. Nous-mêmes avions tenté de ne pas trop nous attacher à évidence : ce groupe est nécessairement un clone de THE GATHERING. Cependant, du fait du récent virage rock de ces derniers, l'intérêt de WITHIN TEMPTATION, qui reste plus métal, devient plus palpable. Ils peuvent brûler chaque jour un cierge pour remercier Saint GATHERING d'avoir viré de bord. Car si les aînés avaient continué dans leur veine "Mandilyon", WITHIN TEMPTATION aurait été strictement réduit en bouillie batave. Aujourd'hui, un nouvel espace s'ouvre à eux, et ils s'en emparent avec application. Ils ont commencé par couper le sifflet à la voix death. Un bon point, car tant qu'à faire du lyrique, autant y aller carrément. Il n'y avait guère que PARADISE LOST pour être capable de mixer avec succès les deux voix . Il ne demeure donc plus que la chanteuse. Qui en comprenant qu'elle n'a pas forcément le potentiel de la Callas est revenue à des prétentions plus en rapport avec sa voix. Maintenant, elle se contente de simplement chanter, et elle le fait bien. Elle se permet même par moment d'employer des intonations rageuses qui sont du meilleur effet. Du côté de la musique, ont est également redescendu vers quelque chose de moins pompeux, de plus simple, et là aussi, d'assez réussi. Finalement, un bon album, d'un groupe visiblement décomplexé par le départ de THE GATHERING vers d'autres champs. Ne soyons pas totalement cyniques : peut-être s'agit-il également d'un gain de maturité bien légitime après un album et deux mini cd. Au final, je ne pesterai encore que contre quelques sonorités celtes purement insupportables et quelques passages encore trop pompeux qui font parfois sonner l'ensemble comme une espèce de Roméo et Juliette (la comédie musicale...) metal.

DRILLER KILLER "And the winner is..." ( Osmose)


Alexis Kieffer

Rien de nouveau chez ce groupe de death-punk. Toujours aussi rapide. Toujours aussi grossier. Toujours aussi efficace. Et toujours aussi chiant après trois morceaux. Au risque de donner dans le lieu commun, on dira que seuls les fans apprécieront.

IMPALED NAZARENE "Decade of decadence" (Osmose)


Alexis Kieffer

Osmose nous gratifie d'une trentaine de raretés de leur groupe fétiche. Ce genre d'opération est en général condamnable car le but est trop souvent de présenter des titres pourris agrémentés de quelques remix débiles. Ici, ce n'est pas le cas, car les titres proposés sont véritablement importants pour comprendre le parcours de ce groupe hors du commun, notamment à ses tous débuts. Vous retrouverez ça et là des airs qui furent ensuite repris sous d'autres noms et d'autres arrangements. Vous découvrirez en outre des choses très sympas telle que cette reprise du titre de SOD «kill yourself» ou ces trois instrumentaux qui concluent le disque. Mention spéciale également aux titres du EP «Goat Perversion» qui sont véritablement dévastateurs. Ajoutez que le disque dure tout de même 62 minutes, et vous aurez compris qu'OSMOSE ne s'est pas foutu de vous.

BRIGHTER DEATH NOW "Obsessis" & IRM "Oedipus Dethroned" (Cold Meat Industry)


Alexis Kieffer

Ca me fait mal de le dire, car je fus un ardent défenseur de ce label, mais il faut bien constater que Cold Meat Industry est en perte de vitesse. Ses plus anciens artistes n'arrivent plus à se renouveler (cf RAISON D'ETRE) et ses nouvelles signatures (excepté THE PROTAGONIST) ne sont pas réellement convaincantes. C'est le cas de IRM qui ne fait que reprendre à son compte ce qui est déjà sorti sur ce label depuis 10 ans dans la catégorie bruitiste. Au titre des vieilles gloires essoufflées, on citera également Brighter Death Now qui ne parvient plus qu'a publier des titres enregistrés entre telle année et telle année. Je ne sais quels sont les résultats commerciaux actuels du label, mais il m'est avis que si la barre n'est pas rapidement redressée, les fans n'achèteront bientôt plus ses disques sous le seul prétexte qu'ils portent le sceau CMI. Et la pente sera alors dure à remonter (demandez à Earache).

ANANDA "Profane" (Overcome Records)


Alexis Kieffer

ANANDA est un groupe français qui officie dans un registre hardcore mid tempo avec des riffs biens tranchés, sans pour autant jamais être simplistes, au contraire. Leur musique fait souvent penser aux passages rapides de MINDROT, une sacrée référence. On y retrouve aussi des accents purement rock qui ne sont pas sans établir une certaine filiation avec MOTÖRHEAD. D'un autre côté, on tombe parfois sur des passages assez torturés qui, eux, sont à l'opposé de MOTÖRHEAD. Puis, c'est l'ENTOMBED époque "to ride, shoot straight and speak the truth" qui est mis à contribution. Vous aurez compris que cette musique est difficilement définissable sinon en affirmant qu'elle est vraiment excellente et bénéficie en outre d'une production au top. Il n'y aurait rien de scandaleux à ce que ce groupe devienne assez gros dans les prochaines années.

USURPER " Necronemesis " (Necropolis rec.)


Alexis"NECRO"Kieffer

Là, pas besoin de vous faire un dessin. Du nom jusqu'à la musique, c'est du pur celtic-frost-revival. Même les fameux " ouh ! " sont repris ! Seulement voilà, évidemment la copie ne vaut pas l'original. Même si on ne peut nier une opiniatreté certaine, il faut avouer que l'on est assez vite lassé. En fait, cet album procure vraiment une drôle de sensation tant l'auditeur est abasourdi par une telle volonté de s'ancrer dans l'archaïsme le plus profond. C'est ce côté têtu et jusque-boutiste qui rend le groupe sympathique.

CIANIDE " Divide and conquer " (Merciless rec.)


Alexis Kieffer

Voici du pur death U.S, pas très bon, pas très original, dont la seule particularité est d'émaner d'un groupe dont on nous dit qu'il est un des pionniers du genre. Ah bon ? Dans les mid -tempos, CIANIDE ne se débrouille pas trop mal, sans évidemment être génial. En revanche, les morceaux rapides sont vraiment mauvais. Vraiment pas un album à recommander, surtout à l'époque où MORBID ANGEL et DEICIDE retrouvent du poil de la bête et CANNIBAL CORPSE est de plus en plus saignant.

PSYCHOPUNCH " Bursting out of Chucky's town " (White Jazz rec.)


Psycho Alexis Kieffer

PSYCHOPUNCH jouent ce qu'ils appellent du " vintage-punk rock ". En fait, du punk. Très à la mode il y a de ça deux-trois ans (cf HELLACOPTER), ce mouvement semble avoir du plomb dans l'aile. Dans ce contexte d'indifférence ambiante, PSYCHOPUNCH bénéficie d'une production puissante et d'une technique correcte qui leur fait dépasser le niveau moyen. Mais tout le monde s'en fout. Si vous êtes toutefois un des derniers fans de ce style (rassurez-vous, la mode reviendra : les modes reviennent toujours), cet album est pour vous. Même si je suis convaincu que l'écoute d'une seul album de MUDHONEY devrait suffire à un fan de néo-punk.

UNBOUND " In infinity " (Connected)


Alexis Kieffer

La bio (il m'arrive parfois de les lire) nous annonce un mélange de CROWBAR et de PANTERA. Et en effet, il faut reconnaître que les riffs pachydermiques sont assez proches des premiers tandis que la voix fait réellement penser à celle d'Anselmo. Un seul mot ? Heavy ! Si true-metal signifie réellement " vrai métal ", alors, UNBOUND joue du true-metal. Mais si true-metal signifie pantalon moule-choses, voix de fausset, calendrier bloqué à 1985 et jouer du sous-HELLOWEEN (toutefois, question : comment peut-on être sous ce qui est déjà au dessous de tout ?), alors UNBOUND n'en joue pas. Ce groupe constitue réellement une bonne surprise dans le genre doom-core et je ne peux que recommander l'achat de cet album qui au delà des deux références susvisées fleure bon le OBSESSED et le SAINT VITUS.

BROKEN HOPE "Grotesque Blessings" (The Plague)


Alexis Kieffer

BROKEN HOPE fait partie de ces groupe américains de death metal qui sont vraiment bons mais qui, de galères constractuelles en tournées foireuses n'ont jamais résussi à récolter le succès qu'ils seraient en droit d'espérer. Ceux-ci turbinent à mort sur la scène death US depuis 8 ans et hormis un éphémère passage chez Metal Blade, rien n'est venu démentir leur funeste patronyme. Un chroniqueur particulièrement talentueux avait estimé il y a quelques années qu'ils méritaient de figurer au panthéon du death brutal au côté de CANNIBAL CORPSE et KONKHRA. Ce génial jugement est toujours vrai tant leur compositions parviennent à allier puissance et technique, musicalité et brutalité. Alors, ne soyez pas bornés, et au lieu de vous ruer sur les saloperies qui souillent trop souvent la musique qui nous est chère, faites confiance à cette valeur sûre que constitue BROKEN HOPE.


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