Vulture Industries - "The Malefactor's Bloody Register"
Ah, encore des retrouvailles avec un bon a priori… Déjà trois ans après leur premier album, les Norvégiens de Vulture Industries reviennent avec un disque qui n’a pas la droit de décevoir tant la surprise avait été positivement grande en 2007. Premier constat, VI continue à œuvrer dans le registre de la continuation de l’œuvre du grand Arcturus. Mais toujours sans que l’on puisse les accuser de plagiat, dès lors qu’Arcturus est mort (nonobstant les bruits de tournées) et qu’en tout état de cause, VI se plaît à faire mieux qu’Arcturus au dernier état de sa création, c'est-à-dire sans Garm. Garm, parlons-en, car ici encore, le chant de ce disque s’inscrit souvent dans les prouesses de ce dernier, mais, de même que ça me ravissait en 2007, ça continue de me bien me plaire en 2010. Musicalement, ce nouvel opus peut d’autant moins encourir l’accusation de plagiat qu’il explore deux voies qu’Arcturus n’avait jamais usitées, à savoir, d’une part, celle d’un son rock-gras assumé, et, d’autre part, de structures évoquant Faith No More. Oui, vous avez bien lu, ce groupe aux background peu ou prou black, se permet de placer ici et là des moments qui n’auraient pas déparé chez la bande à Patton en 1992-1995. Bah voui, qu’est ce que vous voulez que vous dise, c’est comme ça… Et là où tout ce petit monde est vraiment très très fort, c’est lorsque l’on constate que d’un point de vue technique, la copie rendue est absolument parfaite, avec tout ce que ce terme emporte d’absolu, à savoir que ça se goupille d’une manière merveilleuse et avec un bon goût permanent. Tout est à propos, rien n’est superflu, prouesse d’autant plus louable que le style développé ne donne guère dans la sobriété. Parvenir à conjuguer l’exubérance théâtrale et le bon goût, voici une performance qui est rarissime. Vulture Industries mérite incontestablement de faire partie des groupes dont on parle pour ses qualités intrinsèques car elles sont énormes.