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Chronique et review de l’album Sterennodrahc de Sterennodrahc.

Sterennodrahc

"Sterennodrahc"

(autoproduction - 2010)

pochette de l’album Sterennodrahc de Sterennodrahcimage élargie – pochette de l’album
Sterennodrahc - "Sterennodrahc"
Si la politique actuelle de notre pays suscite vives oppositions et contestations régulières, elle a par ce biais le franc mérite de stimuler la vitalité musicale d'un certain nombre de groupes de la scène rock française. Sterennodrahc en est un exemple criant. Originaire de la région lyonnaise, formé en 2004, le groupe a une expérience scénique impressionnante de par le nombre de concerts réalisés et le nombre de groupes à la notoriété assise côtoyés (Lofora, Mass Hystéria, Sidilarsen, IAM...). Et le brûlot que Sterennodrahc a gardé six longues années en gestation avant d'en accoucher cette année semble être à la hauteur du climat économique et social hautement délétère qui règne dans l'hexagone en 2010. Avec cet album Sterennodrahc nous replonge avec nostalgie dans une époque où un pan du rock s'imposait dans la scène française il y a une quinzaine d'années. Une écriture engagée sur un fond fusion (rap/hard core) marquait le genre. On se rappellera à notre bon souvenir des groupes comme No one is innocent, Lofofora, Oneyed Jack, Assassin... et j'en passe une pléiade. Si l'on s'arrête donc à ce constat, passé l'attendrissement des premières minutes nous replongeant dans notre adolescence, on devient plus réaliste : le skeud a comme un goût désuet, suranné, fade provoquant une sensation de déjà entendu. Il est en effet dommage que Sterennodrahc évolue dans un classicisme stylistique revendiqué de surcroît (RATM apparaît comme une influence majeure), qui même s'il est parfaitement exécuté avec quelques riffs et mélodies bien enlevés, ne met pas l'auditeur en émoi, qui de plus est desservi par une production très moyenne (je pense notamment au son des guitares...). Seules quelques incursions dub/reggae/électro viennent attirer l'attention, sans constituer par ailleurs une véritable originalité. En passant au niveau des textes, apparaissent deux niveaux d'interprétation. Le premier, celui qui consiste à écouter d'une oreille d'abord amusée puis vite agacée et condescendante ces petits jeunes qui se la joue rebelle à chacun de leurs morceaux. Et un deuxième, le mien en l'occurence, qui trouve dans ses mots dénonciateurs et ces diatribes bien senties d'une part une réelle qualité d'écriture et d'autre part le mérite d'avoir le verbe haut et insoumis qu'a Sterennodrahc en perpétuant une lutte nécessaire contre la pensée unique même si la jeunesse qui transpire au travers des paroles peut se faire par moments sentir. Le tout forme un ensemble cohérent et énergique composé par un groupe jeune mais déterminé et ambitieux qui, même s'il semble encore se chercher laisse poindre une identité musicale intéressante, devra néanmoins à mon sens plus largement explorer son potentiel d'innovation créatrice pour atteindre la maturité et réellement se différencier. Je ne me fais pas de souci, Sterennodrahc en est largement capable.

Guiyomm Decibels Storm - novembre 2010
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