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Les Parisiens de Pyro remettent le couvert avec ce quatrième album, changent de vocaliste et intègrent pour l’occasion l’écurie du jeune label Gofannon Records (qui en profite pour rééditer la disco du groupe, lire nos autres chroniques à ce sujet).
Pour en revenir à ce « Stab in the Back » qui nous occupe, on constate que sur le fond, Pyro reste fidèle à ses convictions, à savoir un bon hard rock au sens américain du terme, certains plans persistant, à l’instar des précédents albums, à me faire penser à Van Halen.
Mais ce nouvel album est définitivement plombé par de nombreux défauts : la production n’est clairement pas à la hauteur et manque à la fois d’ampleur et de profondeur ; l’ambiance sonore est en outre très déséquilibrée, avec une batterie trop envahissante et une basse complètement inaudible.
Les morceaux sont quant à eux bien trop longs, sans que cela apporte quoi que ce soit au message musical du groupe : de fait la plupart des 11 titres manquent souvent d’impact, et donnent l’impression de se traîner sans qu’on aperçoive le bout du tunnel ; ce sont d’ailleurs les pistes les plus courtes qui semblent les plus abouties (« Cheshire Cat Smile », « Someone », « Stab in the Back ») : de la concision, messieurs, de la concision !
Enfin l’autre gros point noir de cet album est le chant, qui manque cruellement de conviction et de patate, dérape parfois complètement (« Strange Sensation » et « Loaded Dice », calamiteux), ou noie les paroles dans un accent peu convaincant.
Le reste du groupe maîtrise le plus souvent son sujet, mais n’échappe pas non plus au déséquilibre ambiant : on passe parfois de solos de guitares lumineux (« Cheshire Cat Smile ») à certains plans pas très en place.
Au final, force est de constater qu’il a manqué à cet enregistrement le regard extérieur et les coups de pied au cul d’un producteur, tant au niveau artistique que sonore. Et si le précédent opus « Breaking Point » pouvait déjà apparaître comme une régression après un premier album (« Velvet Glove ») très prometteur, Pyro semble désormais proche du désastre sur ce « Stab in the Back » : ce qui est acceptable comme première prod' pour un jeune groupe ne l’est pas pour un combo qui en est à son quatrième album et annonce 15 ans de carrière au compteur. Malgré tout le respect que je dois aux musiciens de Pyro, une sérieuse remise en cause ne serait vraiment pas du luxe. |