__PYRO : Velvet Glove [reedition 2007]__ chronique Decibels-Storm.com

PYRO	"Velvet Glove" [reédition 2007]
(gofannon records -- 1992)
Gofannon records profite de la signature des Parisiens de Pyro pour rééditer leur premier album, paru en 1992. Pour bien cerner le contexte de la sortie initiale de ce "Velvet Glove", il me faut ouvrir une parenthèse assez conséquente : Je me souviens vaguement de la sortie de l'album en 1992. Le groupe avait pu bénéficier d'un accueil bienveillant de la presse spécialisée nationale, obsédée à l'époque par la recherche d'une réponse française crédible au hard rock / rock fm américain. L'album de Pyro ayant été produit par Renaud Hantson (ex-Satan's Jokers et considéré alors comme une des pointures en matière de metal) et le groupe étant mené par un chanteur britannique, les scribouillards officiels pensaient avoir trouvé en Pyro la pépite qui reprendrait enfin le flambeau de Trust sur la scène internationale. Enfermé dans leur petite sphère parisiano-métallique, les experts d'alors passaient complètement à coté du sujet, ne détectant rien de l'énormité de la vague grunge qui allait engloutir la mouvance hard rock US, sans même parler de l'avènement du métal extrême ou de l'arrivée des mouvances indus et electro. Bref, le temps d'introniser Pyro comme le nouveau Lafayette du metal français pour la scène anglo-saxonne hard rock, ladite scène avait quasiment disparu. Fin de la parenthèse. Pour revenir à "Velvet Glove" ce mauvais timing est d'autant plus rageant que l'album reste à mon avis le meilleur effort du groupe, et propose un niveau de jeu et de compos qui, effectivement, n'avait rien à envier aux autres challengers européens dans le style : à savoir une base rythmique bluesy et carrée propre aux combos d'obédience britannique (les modèles AC/DC et Status Quo ne sont jamais très loin) mais rehaussée d'une approche très américaine dans les chœurs, un jeu très nerveux et surtout l'utilisation de claviers, qui fait immanquablement penser à Van Halen, à l'époque à l'Olympe du metal mondial. La production est impeccable et tient largement la route 15 ans après, les compos sont calibrées pour l'efficacité, et le vocaliste Dave Danger, tout en gouaille, achève de crédibiliser un projet qui avait tout pour promettre, n'eut été le cataclysme seattleien. Il faut donc saluer cette réédition, qui permet de profiter à nouveau de ce "Velvet Glove" qui méritait bien mieux qu'un oubli au fond des bacs.
Patrick Etuy		Decibels Storm - septembre 2007