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Le chant de Prostitute Disfigurement est proprement affreux, mais il fait partie du décor, sans doute pour toujours, donc il faut s'y faire. Mais tout de même, qu'il parvienne à faire tâche sur la musique, alors que cette dernière n'est déjà pas de tout repos, est bien la preuve qu'il est totalement outrancier. Ceux qui connaissent savent de quoi je parle. Pour les autres, ou ceux qui pensent que ça aurait pu changer depuis la dernière fois, je resitue les choses. Prostitute Disfigurement joue ce qu'il n'est pas abusif de nommer du death/grind, mais en fait, bien plus death que grind. En effet, le groupe se complaît à trousser ici et là quelques solos de guitares et quelques riffs bien tranchants, sans parler des changements brutaux de rythmes qui sont la marque du death. Par ailleurs, les morceaux dépassent ou atteignent pratiquement tous la limite des deux minutes et demie, ce qui fait définitivement obstacle au classement du groupe dans le pur grind. Le tout est extrêmement rapide et bénéficie d'une excellente production, authentique sans tomber dans le cheap, performante sans verser dans le rutilant. Bien, quoi. Mais alors ce chant... Il ne s'agit ni plus ni moins que d'un raclement permanent d'oesophage, ultra grave, dont il est, bien évidemment, impossible de distinguer la moindre parole. Si l'on peut accorder à l'entreprise le mérite du courage (y compris physiquement...), sur la distance, ça peut cependant lasser. Car comme en toute chose, l'entêtement lorsqu'il confine au bornage, n'est jamais le meilleur moyen de faire avancer sa cause. Ce disque est d'une excellente qualité sur le plan musical, mais il manque singulièrement de discernement quant au choix délibéré du groupe de faire stagner ses ambiances par l'utilisation d'un chant dépourvu de toute expression. Achat à oser, pour le fond. |