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PRONG "Scorpio Rising"
(locomotive music)
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Voici encore un disque qui n'est plus de toute première fraîcheur, puisque sorti au début de l'été… Mais ici, j'ai une bonne excuse (enfin, je crois…) En tant que fan de Prong, je ne voulais pas livrer une chronique sur le seul fondement de ma première sensation qui fut, vous l'aurez compris, plutôt réservée. Car ce disque succède aux deux bombes que sont "Cleansing" (1994) et "Rude awakening" (1996). Prendre le risque de sortir sept ans plus tard un disque qui s'emplace sur le même créneau, à savoir le thrash-core rugueux, suppose d'être certain de pouvoir faire mieux, ou du moins aussi bien. D'autant plus qu'en sept ans, la scène a bien changé, c'est peu de le dire… Or, même si mon opinion a évolué, disons-le tout net, "Scorpio rising" est loin d'égaler ses deux prestigieux et lointains prédécesseurs. Les compos n'ont pas la même force de perforation, la voix de Tommy Victor, seul rescapé, s'est empâtée (comme lui, d'ailleurs), le son est puissant mais manque de clarté (on regrette le génie de Terry Date). J'avais donc décidé d'apposer un silence digne sur ce retour hésitant, espérant que le prochain disque, s'il y en avait un, serait meilleur. Et puis, il se trouve que sans avoir beaucoup écouté cet album, je m'aperçus que certains de ses morceaux s'étaient fermement ancrés dans mon esprit ("All knowing force", "Embrace the depth", "Avoid promises", "Out of the realm", "Hidden agenda"). Fort de ce constat, je décidai de revenir sur mon "omerta". Car la vérité est là : ce disque contient d'excellentes mélodies. Un peu à la façon d'un Tad, Prong parvient à pondre des refrains accrocheurs enfouis sous un son rugueux et une grossièreté qui reste par ailleurs un de ses atouts. Alors, si ce disque est certes en retrait vis-à-vis de ce que le groupe a déjà produit, il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un bon disque, accessible, solide et méchant. Oubliez les nullités telles que Pleymo, Watcha ou Linkin Park et revenez à la source: achetez Prong ! Tout Prong ! Rien que Prong !
 
Alexis Kieffer
Decibels Storm - novembre 2003