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Quatre
ans après le somptueux "Cleansing", Prong remet ça dans le genre
"cyber" avec ce "Rude awakening" fortement burné. La production
est toujours assurée par Terry Date et la basse, encore empoignée
par Paul Raven. C'est l'occasion de revenir sur ce line-up de
prestige. Entre Tommy Victor, figure du NYHC, Ted Parsons des
Swans et Paul Raven, de chez Killing Joke, cette composition
est riche en brio et en inventivité. Ajoutez la présence de
Charlie Clouser (NIN) au poste des programmations et claviers,
et vous obtenez une pure dream team. Si le terme n'avait pas
été tant galvaudé par ces réunions pathétiques de has been du
hard-FM, on pourrait parler de "super-groupe". Au-delà du caractère
remarquable des personnalités qui l'ont enfanté, cet album concentre
à vrai dire tout ce qui avait fortement impressionné chez son
prédécesseur : robustesse des riffs, finesse des arrangements
électroniques, caractère tribal des rythmes. On est loin des
errances limite "funky" (je me comprends...) de "Prove you wrong",
dont on regrette dès lors qu'il n'ait pas bénéficié du même
traitement sonore. Ici, tout est millimétré, pensé, optimisé
pour entraîner l'auditeur dans une sorte de transe rythmique
et métallique, toute tournée vers l'offensive. Un véritable
rouleau compresseur. "Cleansing" ayant ouvert la voie, "Rude
Awakening" ne bénéficia pas de l'effet de surprise qui l'avait
boosté. Il n'en demeure pas moins son égal sur le plan de la
qualité objective et du niveau d'ensemble. |