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Ah ! Ben voilà ! Là je dis oui. Quel son de possédés. Il faut dire que Prong a eu l'idée géniale de confier ses sonores destinées au très grand Terry Date, glorieux producteur de Soundgarden, Dark Angel, Screaming Trees, Pantera, j'en passe et des meilleurs. Certainement un des meilleurs presseurs de bruit du monde avec Colin Richardson, Andy Wallace et Peter Tägtgren. Ici, point d'esbroufe. Rien que du pur jus, garanti sans pépins. Les hostilités débutent avec un trio de titres taillés pour la guerre, "Another worldly device", "Whose fist is this anyway" et "Snap your fingers, snap your neck". Avec évidemment une mention spéciale pour "Whose fist...", qui est certainement à ce jour le morceau le meilleur et plus carnassier de Prong. Il faut entendre cette débauche de riffs thrash plaqués sur des rythmes qui ont tout de mécaniques. Car je ne vous ai pas dit ? Eh oui, Prong a eu l'idée hautement admirable de greffer à ses riffs de serial killers des samples et des boucles de nature industrielle. Ouch ! Mais comme nos trois compères ont un excellent le goût et savent en toute occasion dignité garder, ils n'en abusent pas. Ce n'est pas du Clawfinger. Non, c'est une musique très cynique, très sombre, parfaitement calibrée pour soutenir les textes ironiques de cet étrange Monsieur Victor. Celui-là est un sacré personnage. A l'image d'un Peter Steele, il est traité de facho par les gauchos et d'anar par les conservateurs. A vrai dire, il les emmerde tous. Ce type est une référence dans le monde du metal. J'en étais resté aux trois premiers morceaux. Le reste est tout aussi destructeur, même lorsque le groupe se prend à lever le pied pour mieux s'adonner aux joies des tempos lents et douloureux ("Broken peace", "One outnumbered", "Not of this earth"). Ce disque est certainement avec "Demanufacture" de Fear Factory la pierre angulaire du cyber-metal. Avec en plus ce côté hardcore qui n'a jamais quitté ce galopin de Tommy Victor. |