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Je dois dire que depuis l'énorme album de Mar de Grises, je scrute avec attention les arrivées en provenance du Chili, dont, vous l'avez compris, Poema Arcanus est également originaire. Et, comme un fait exprès, à l'instar de leurs compatriotes susvisés, ils jouent un doom hétérodoxe. La première écoute de ce manifeste tellurique, leur troisième offrande, est un peu déboussolante, car ça part rigoureusement dans tous les sens. La voix death alterne avec une voix claire qui apparaît comme une imitation relativement réussie de celle de Garm. Je dis "relativement", car, évidemment, en choisissant un tel modèle il faut être irréprochable, or si la performance du chanteur est honorable dans ce style, il éprouve tout de même quelques difficultés à tenir ses notes et certaines fins de phrases font plus penser à du Fernando Ribeiro (Moonspell) qu'à du Garm (Et crac, je viens encore de me faire des amis...Faut dire que je l'ai mauvaise de la qualification de "raccroc" des Portugais face aux Anglais !). Pour en revenir à la musique proprement dite, Poema Arcanus s'amuse à distiller dans des compositions à la base assez dures, des passages électroniques, voire bruitistes qui donnent à ce disque un côté faussement avant-gardiste pas désagréable, qui amène d'ailleurs encore une fois à citer le nom d'Arcturus. Oui, c'est une sorte d'Arcturus doom. Le groupe prend en tout cas son temps pour développer ses idées, car seuls deux titres n'atteignent pas la barre des 6 minutes, alors que celle des 7-8 ne l'effraie pas. Ils ont des tripes, c'est indéniable. Leur entreprise ne manque donc ni d'ampleur, ni d'ambition et je ne peux au final que conseiller l'effort d'écouter ce disque de bout en bout, car entre son instrumentation parfaite et ses trouvailles stylistiques, il se pose en candidat sérieux au peloton de tête des "groupes à idées". |