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PARADISE LOST "Symbol Of Life"
(gun records - 22 oct 2002)
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Ce nouveau disque de Paradise Lost a une sacrée allure. Il faut en premier lieu parler du son. Il est l'œuvre du producteur Rhys Fulber, cerveau de Front Line Assembly et créateur en sous-main des sonorités industrielles du "Demanufacture" de Fear Factory. C'est dire si l'homme s'y connaît en textures électroniques et autres arrangements themo-nucléaires. Le moins que l'on puisse dire est que son travail sur ce nouveau Paradise Lost est de la haute orfèvrerie tant notre homme est parvenu à ciseler avec précision et discrétion une ambiance moderne et élégante. Ce disque est ainsi bourré d'arrangements électroniques discrets mais performants qui ont pour effet de dynamiser encore plus une base déjà très affriolante. Car le groupe, de son côté, apparaît en grande forme. Les compositions de cet album sont ultra-efficaces comme en témoignent ces hits potentiels que sont "Isolate" et "Erased", qui tout en mettant l'accent sur un effort de mélodie remarquable, ne tombent jamais dans le "commercial" grâce à des guitares bien tranchantes et, on y revient, les effets électroniques de Fulber qui leur confèrent une touche d'élégance froide. Bon, il paraît que Lee Dorrian assure un arrière-chant sur "Erased". En ce qui me concerne, je n'ai guère remarqué cette présence, mais je suis cependant heureux de constater n'être pas le seul fan de doom préhistorique à estimer Paradise Lost, puisque le meilleur d'entre-nous, le bien-aimé Lee 1er semble penser la même chose. Que je sache, il n'est pas homme à donner facilement son imprimatur (ou plutôt sa "phonographatur"). Il est bien ce Lee. Et je ne pense pas qu'il l'ait fait uniquement par amitié pour x ou y. Lee n'a pas d'amis à part moi (en tout cas, il ne devrait pas), et je jure ne pas lui avoir demandé d'intervenir sur "Erased". Au-delà de ces deux titres emblématiques, je dois confesser avoir été soufflé par la qualité des morceaux qui sonnent avec un naturel et une force finalement peu communes. C'est ainsi que "Prey nightfall" et "No celebration" sont des titres sombres, froids et puissants, serpentant dans des méandres de fatalité. Les autres sont des mid-tempos bien enlevés, travaillés à la seconde près et dont tout superflu a été soigneusement chassé. Il se dégage donc de ce disque une atmosphère de rigueur accentuée par le chant de Nick Holmes qui, pour la première fois, parvient parfaitement à mêler hargne et chant clair à travers une louable sobriété. On notera enfin le soin tout particulier apporté aux intros et à ces petits détails qui font que l'on se sente bien dans cet album. Paradise Lost ne jouera plus jamais du doom-gothique. C'est entendu, c'est son droit et c'est tant mieux. Mais dans le style original qu'il explore depuis 1997, il est le meilleur, l'archi-triomphateur, l'exemple ultime. Et en plus, Lee Le Grand approuve. Qu'on leur donne les clefs de la ville.
 
Alexis Kieffer
Decibels Storm - octobre 2002
   
 
Quelle incroyable résurrection ! S'il y a bien un groupe sur lequel je n'aurais pas misé le moindre centime quant à son futur artistique, c'est bien celui-ci . Après l'âge d'or passé de "Icon" et "Draconian Times" où il fut unanimement reconnu comme l'étoile montante du heavy moderne, les productions suivantes plongèrent nos Anglais dans un sommeil créatif sans limites. "One second" tenait encore la route mais laisser présager d'un avenir électronique. "Host" et "Believe in nothing" confirmaient la tendance. Ils n'étaient pas foncièrement mauvais mais trop lisses, trop formatés pour séduire le plus grand nombre. "Symbol of Life" tourne cette sombre page et propulse de nouveau Paradise Lost au top. Comment résister à ces morceaux, combinant de manière unique les deux " époques " du groupe, qui restent imprimés durablement après quelques écoutes ? Comment ne pas succomber à ces envolées mélodiques couplées à ce don unique du rythme ? S'il est vrai que le spectre de Rammstein plane lourdement, l'on peut constater que les grands-britons raffolent de ces rythmiques carrées, découpées à la scie sauteuse et qui apportent une puissance indéniable à ce maelström de mélodies bouillonnantes. Pour couronner le tout, Rhys Fulber, grand manitou des manettes (ayant déjà fait ses preuves avec Fear Factory et complice occasionnel Devin Townsend) , s'est occupé de la production de cet album ! Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cela décoiffe, un peu à la manière de ce que le suédois Sank avait pu faire sur "One second". Pour être clair, point de longs discours, cet album est celui du renouveau, de la renaissance d'une formation qui rentre à nouveau dans la légende heavy. Un must tout simplement.
 
Clem
Decibels Storm - novembre 2002