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Si "Gothic" est l'album qui l'a lancé, "Icon" est celui qui fit exploser le groupe. A partir de ce disque, Paradise Lost a changé de statut. Finies les premières parties humiliantes pour les bourrins de Sepultura. Finis les festivals death et les tour bus crasseux. Cap sur les groupies gothiques (vous savez, celles avec le noir à lèvres vicieux) et les contrats de concert façon Guns'n'Roses (Champagne, whisky, vodka, Bordeaux...). C'est à l'occasion de ce changement de statut qu'ils se sont attirés les rancoeurs recuites qui ressurgiront lors de la sortie de "Host". Et pourtant, ce succès est bien mérité. Pour tout vous dire, un concours de circonstances malheureux m'avait empêché d'apprécier ce disque à sa juste valeur lors sa sortie. Je m'explique. J'avais le même jour acheté l'album des Revolting Cocks "Linger ficken good", qui, comme tout le monde le sait, n'oeuvre pas vraiment dans le même registre. D'où un certain malaise. J'en ai tiré une grande leçon : ne jamais acheter deux disque le même jour, car on risque de passer à côté de l'un d'eux. Maintenant, neuf ans après sa sortie, je suis devenu raisonnable et je le confesse sans rougir : ce disque tue. Il est une parfaite synthèse de la rudesse des débuts et des raffinements futurs. La voix de Holmes, dans un registre medium, fonctionne bien et cela doit être souligné. Pour le reste, je ne sais s'il est utile de revenir sur la qualité des morceaux de bravoure que sont "Ember's fire", "Forging sympathy", "Dying freedom" ou "True belief". En effet, si Holmes est exceptionnellement en forme, que dire de Mackintosh et ses riffs diaboliques, parfaitement envoûtants, lorgnant insidieusement vers le goth tout en gardant la force du metal. Et quel carton sur scène. J'entends encore la foule reprenant les choeurs de "True belief" lors d'un concert à Marseille en 1995. Un album très élégant, déjà, et très intelligent, encore. |