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Le succès colossal de "Draconian Times" et de "One second" avait fait croire à Paradise Lost que tout leur était permis. Ajoutez qu'EMI n'avait certainement pas envie de payer pour un disque de metal, et vous comprendrez comment a pu se produire le franchissement de Rubicon auquel s'apparente cet album. Ouh, la volée de bois vert à sa sortie... Je dois dire que même en y pensant des nuits entières, je ne puis comprendre de quel droit certains observateurs peuvent décréter qu'un groupe n'a pas le droit de changer de style. La même chose s'est passée avec le génial "34.788%...complete" de My Dying Bride. Si au moins l'album avait été mauvais... Mais ce n'est absolument pas le cas. Il est même plutôt bon. Il recèle des trésors de mélodies et de hits accrocheurs en diable. Et puis, l'esprit sombre de Paradise Lost demeure palpable. Les titres "Nothing sacred", "In all honesty" ou même le racoleur "Ordinary day" sont de véritables petites merveilles d'électro. D'autres tels que "Behind the grey" ou "Made the same" arborent un esprit rock sans complexe. Il y a aussi ces ballades électroniques comme "Host", "Wreck", "It's too late" ou "Harbour" au contenu émotionnel certain. Ce sont sans doute ces titres d'inspiration depechemodienne qui ont fait déborder le vase alors qu'ils regorgent d'arrangements superbes et de trouvailles sonores. La seule prévention que l'on puisse éventuellement nourrir envers ce disque est la difficulté chronique de Nick Holmes à chanter juste. Mais il essaye, se donne du mal et compense avec un feeling remarquable. Ce groupe ose des choses et il faudrait l'en remercier au lieu de lui cracher dessus. |