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Ah ! Gothic ! Il est certain que peu de disques modernes auront à ce point marqué les esprits et influé sur leur environnement. Paradise Lost pouvait-il imaginer lorsqu'il sortit cet album en 1991 l'impact qu'il aurait non seulement sur le plan musical, mais aussi, tout simplement étymologique ? Brusquement, le terme de "gothique" était remis au goût du jour, sortant du placard des cadavres tels que Christian Death... A compter de ce jour, une vague d'une ampleur rarement atteinte submergera la scène extrême. Le plus étonnant étant que Paradise Lost parviendra à gérer impeccablement la situation en sortant des albums qui firent intelligemment évoluer le style et enfantèrent à chaque fois leur cohorte de plagiaires. Finalement, le style gothic-metal commencera sa décroissance lorsque Paradise Lost l'abandonnera lui-même en sortant "One second" et en s'adonnant à l'électronique. Et là, rebelotte, tout le monde s'y mettra: Theatre Of Tragedy, The Gathering pour les plus doués. Pour en revenir à ce "Gothic", il faut noter une injustice. Alors que 5-6 ans auparavant Celtic Frost avait ouvert la voie de l'utilisation des orchestrations et des voix féminines, c'est Paradise Lost qui décrochera le coquetier avec "Gothic". C'est la vie. Mais il fallait tout de même que cela fût dit. Ceci étant, ce disque recèle, c'est certain, un certain nombre de standards : "Gothic", "The painless" ou "Rapture". Il est par ailleurs bien équilibré, alternant les titres aux tempos différents, semant çà et là les hits susvisés. Son gros défaut, mais aujourd'hui, il s'agit d'une anecdote, concerne le son, notamment celui des guitares, cruellement dépourvu de force. Depuis le premier album, le jeu de Mackintosh s'est en revanche étoffé et de nombreux solos de guitare émaillent à point nommé ce disque légendaire. Ce n'est certes pas du Satriani, mais l'effort est tout de même louable. La voix de Holmes est, elle, encore tout à fait efficace dans son registre death, même si certaines faiblesses apparaissent déjà. Je pense qu'il faut avoir l'honnêteté de dire que cet album vaut autant pour son côté historique que pour sa qualité intrinsèque. |