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Chronique et review de l’album Aerial de The Last Embrace.

The Last Embrace

"Aerial"

(longfellow deed records -- 2009)

pochette de l’album Aerial de The Last Embraceimage élargie - pochette de l’album
The Last Embrace - "Aerial"
Rares sont les groupes qui arrivent à vous faire frissonner grâce à leur musique, vous savez, cette chair de poule qui survient à l'écoute d'une chanson, le poil du bras qui se dresse et ce sentiment d'être seul au monde, d'avoir compris toutes les questions de l'univers... The Last Embrace a réussi ce que l'overdose musicale qui me ronge depuis plusieurs mois n'arrivait plus à m'apporter. La musique fait partie intégrante de certaines personnes, et on en a besoin, on recherche tout le temps le groupe, la chanson, le riff qui nous procure cet état de bien-être, de béatitude, cet état proche de la perfection où plus rien ne compte et tout est important en même temps. The Last Embrace, ce groupe simple, qui pourrait passer inaperçu dans notre monde rempli de formations qui veulent se retrouver sous les projecteurs immédiatement sans n'avoir jamais composé de chansons à l'aura si intense; arrive comme la bulle d'air qu'il nous manquait, nous les auditeurs et pseudo-juges de la musique rock ou metal confinés dans notre aquarium hermétique, tassés, sans plus aucun espace libre pour nos mouvements, suffocants de morosité et de surcharges.
The Last Embrace, nous apporte sa bulle d'air, sa petite bulle infime mais si salvatrice, et cette bulle s'appelle « Aerial ». Un album d'une beauté ahurissante, où l'on reste ébahi, interdit devant tant de finesse et d'élégance. Ce nouvel album qui fait suite à « Inside » sorti en 2006, c'est environ tous les trois ans que The Last Embrace revient cycliquement pour déposer son savoir faire, il n'est point ici question de conquérir un marché, non, ce groupe prend son temps pour créer de la magie, de l'alchimie, et ce temps, même s'il peut sembler long se termine toujours par un album qui écrase (et je sais que le terme ici est violent alors que c'est tout le contraire) nos préjugés, qui efface nos repères et nous rend vierges de toutes émotions afin de mieux nous imprégner de sa musique personnelle, tels des buvards qui viennent juste d'être ouverts et qui sont prêts à recevoir l'encre. Cette encre ici ce sont les 13 titres d' « Aerial ».
On attendait donc cet album depuis pas mal de temps, si un jour le groupe nous fait le cadeau de présenter certains morceaux en version acoustique, ce qu'il a déjà coutume de faire en concert; en attendant, ce joyau, car il s'agit bien d'un joyau, est là pour nous faire rêver...
Tout d'abord, arrêtons quelques instants sur la présentation physique de ce nouvel album. The Last Embrace a opté pour un digipak qui est certainement le format le plus adapté pour mettre en valeur l'artwork créé par Alexis (batterie) lui-même. Ici encore le lien qu'il peut y avoir entre le titre de l'album et la front cover de l'album, l'illustration à l'intérieur du digipak (qui me rappelle un peu le roman d'Henri Bosco: « L'enfant et la rivière ») est intimement présent laissant libre cours à nos pensées les plus folles, nous permettant d'imaginer le ressenti de chaque morceau adapté à nos expériences personnelles. Le booklet, qui contient les paroles, vous permettra également de vous donner quelques repères quant aux pensées de Sandy, qui laisse une empreinte vocale réellement onctueuse et sensuelle sur les chansons...
Je m'attarde encore un tout petit peu sur le booklet où ici, nous n'avons pas de photos des membres du groupe à proprement parlé, mais plutôt des images retravaillées façon croquis au fusain avec les photos des membres lorsqu'ils étaient plus jeunes...beaucoup plus jeunes...
Entamons l'approche de cet album donc, sachant qu'il sera dur d'en parler et que l'unique façon d'en avoir une idée pour se délecter d' « Aerial » est de l'écouter tout simplement.
Auparavant The Last Embrace s'approchait d'un style plutôt metal un peu goth, avec « Aerial » l'évolution naturelle du groupe s'est faite vers un rock, moins metal, aux envies progressives et atmosphériques; metal sous certains aspects, mais toujours totalement onirique et intemporel. Après l'écoute des 13 titres soit 62 minutes, il ne reste rien; le rebord du monde sur lequel cet enfant se tient debout à contempler sa déchéance où l'espoir de sa rédemption, reste l'image qui nous reste en tête après avoir accusé la réception d'un tel album.
Un album qui commence tranquillement avec un titre, effectivement metal atmophérique « Complete City », avec des guitares un peu à la manière d'un On Thorns I Lay sur leurs deuxième et troisième albums. Mais rien que dans ce premier titre, on ressent cette progression qui s'oriente vers la beauté, une beauté qu'avait déjà en lui The Last Embrace depuis ses débuts mais qui a pris en maturité. C'est vrai que lorsqu'on cite des groupes tels que Pink Floyd, Anathema, The Gathering, Tori Amos ou Jeff Buckley pour situer un peu le monde de The Last Embrace, ce n'est pas hasardeux mais implicitement volontaire et confirmé. Un morceau comme « Impending dawn » navigue entres plusieurs eaux, pour nous faire voyager à travers des émotions réelles et inclassables...
Un véritable voyage pendant lequel est venu un invité pour encore plus vous donner envie de venir et d'entrer dans « Aerial ». En effet au trois quart de cette chanson qui dure environ 7 mn 30, arrive un passage planant, rempli de mélancolie avec une trompette donc jouée par Ibrahim Maalouf, accompagnée de paroles en français, juste sur celui-ci. Moi qui ne suis pas amateur de trompette, ici, le frisson dont on parlait en début de chronique a commencé à venir et s'installer dans toutes les fibres de mon corps. Je ne vous parle même pas de l'ambiance des claviers, du piano et des lignes vocales de Sandy... S'il me restait encore des larmes, elle seraient venues...
Quand je vous disais que le frisson ne partirait plus jusqu'à la fin de l'album c'était vrai, le titre de l'album prend tout son sens avec « Among Them », un instrumental si poétique et délicat. Peu importe notre tempérament, ici on succombe littéralement à l'atmosphère particulière que dégage cette chanson...
Je ne décrirais pas chaque chanson car c'est indescriptible comme impression, il faut écouter « Aerial », il faut le ressentir, il faut le vivre. Cet album est vivant, on est véritablement dans un monde rock aux guitares metalliques mais à l'essence progressive et intimiste. Effectivement écouter ces titres en version acoustique montrerait une autre facette fort intéressante.
« Into the Vortex », laisse les claviers se balader comme des orgues à la manière d'un Doors plus rentre dedans, aux envolées encore et toujours spirituelles, aux guitares metal/rock proches des années 70 avec un côté moderne en même temps. Et c'est après cette intensité solaire, qu'on redescend doucement avec « Gravity » qui offre un morceau au piano, accompagnant Sandy juste pour vous faire souffler.
Les titres varient dans la longueur allant autour des deux minutes pour les instrumentaux magiques, jusqu'à neuf minutes même pour « Into The Vortex », c'est ce large changement de cap dans les chansons, dans les thèmes, dans les envies qui permettent à « Aerial » d'être aussi envoûtant...
Et si tout ceci ne vous avait pas encore incité à découvrir cet album, il reste encore plein de raisons valables, la chanson « Aerial » viendra enfoncer le couteau dans votre plaie transcendante, avec ses airs proches du groupe October Project sur l'album « Falling Farther In », toujours en conservant cet aspect progressif.
La basse est également nettement présente sur l'album, une basse qui vient rythmer les morceaux les plus rock de l'album.
Mais, mes deux coups de coeurs, même s'il est plus que difficile d'avoir une préférence sur cet album, tant les morceaux sont splendides les uns les autres resteront éternellement « Alone ». Une chanson si nostalgique où Mick Moss vient donner la réplique vocale à Sandy d'une manière tellement gentleman et courtoise, que ce morceau était également fait pour sa voix. Cette personne là, aussi a une empreinte vocale phénoménale, et ce morceau acoustique vous fait réfléchir... Oui, réfléchir...
Et l'autre chanson phare de l'album est « Serotonine », et certainement que le choix de l'avoir mis en écoute sur le myspace était plus que volontaire car ce titre est représentatif du talent de The Last Embrace. Une voix, du piano, des guitares, une envolée, un chef d'oeuvre. Je n'en parlerai pas plus que cela, car vous avez largement pu avoir l'occasion de l'écouter, et honnêtement si avec tout ceci vous n'êtes pas persuadés, il n'y a plus que la solution de la greffe d'oreille...
D'autres guests sont présents comme Saim pour le sitar sur les titres « Saffron's Theater » et « Nomad Wave », mais The Last Embrace s'est entouré de plusieurs musiciens pour amplifier les émotions... on ne va pas tout dire. « Aerial » est là pour que vous puissiez le découvrir...

Arzhu Decibels Storm - octobre 2009
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