Helloween - "7 Sinners"
Alors que leur espèce de Best of « Unarmed-25th Anniversary » est resté totalement incompris de la plupart des fans, et toujours inconnu pour les autres, ce « 7 Sinners » ré-enfonce le clou du chef-d'oeuvre qu'était « Gambling with the devil » en 2007.
En même temps en ce qui concerne « Unarmed », il aurait été fou de croire que l'audience allait accueillir un cd où les plus grands succès de Helloween étaient repris dans une sauce un peu folle, et hormis un ou deux morceaux intéressants, le reste demeure trop expérimental, je lui préfère amplement le « Past in different ways », sorti en 2008, album de Michael Kiske lui-même qui reprend en acoustique les plus grands tubes d'Helloween. Tout ceci n'est évidement qu'une histoire de goût...
Enfin ici le 14ème album studio de ce mammouth du heavy speed, si l'on compte évidemment « Metal Jukebox », nous fait bien vite oublier les passages à vide que le groupe a pu avoir au cours de sa discographie sinueuse. Et en fait « 7 sinners » est à inscrire au panthéon des albums d'Helloween avec la première trilogie, « The Dark Ride » et « Gambling with the devil ».
Puissamment produit, ce nouvel album nous comble de bonheur en empruntant des sonorités modernes, dynamiques dans son heavy metal et laissant présager une continuité éternelle pour ce groupe intemporel.
Sempiternel alter-ego de Gamma Ray depuis la séparation des pouvoirs historiques si le dernier « To the metal » du père Hansen déborde de fraicheur, celui-ci n'est pas en reste. En effet Helloween a su faire évoluer son heavy speed, pour devenir un heavy metal un peu progressif, aux allures contemporaines.
La découverte des titres est relativement progressive, et plutôt plaisante à chaque pas qui avance devant l'autre.
Si « Where the sinners go » et « Are you metal » restent plutôt cantonnés dans un registre classique, c'est à partir de « Who is Mr madman ? » que l'on sent tous nos sens en ébullition et qu'on peut se lâcher entièrement. En effet cette facette futuriste est appuyée par des claviers enveloppant une atmosphère grandiose où l'effet de souffle nous percute de plein fouet.
Helloween n'en perd pas pour autant ses origines sur des morceaux comme « Raise the noise », « World of fantasy », où les compositions nous ramènent quelques années en arrière où le heavy speed signé typiquement Helloween menait le monde à la baguette, avec cette recette mélodique si reconnaissable entre tous.
La grosse artillerie a été sortie une fois de plus avec ce «7 sinners », la voix d'Andi Deris, qui pourtant j'ai toujours considérée en dessous de celle de M. Kiske, est aujourd'hui arrivée à un niveau largement supérieure à ce qu'elle était sur les premiers albums où il est arrivé. Tout en gardant à l'esprit qu'il s'agit d'un enregistrement studio et que par conséquent on peut y modifier ce que l'on veut.
La poursuite de cet album se fait dans la diversité entre morceaux très mélodiques avec « If a mountain could talk » et d'autres plus poilus comme « My sacrifice », beaucoup plus speed et carabiné, on termine sur un « Far in the future » on ne peut plus agressif dans sa batterie. On arrive au bout de ces 13 titres (13ème album, 13 titres, est-ce que les pêcheurs seront pardonnés ?) éreinté d'avoir subi autant de pression musicale.
Helloween a encore écrit un album excellent, bien qu'ils aient lâché leur heavy speed qui leur était propre au profit d'un heavy metal plus actuel mais plus rentre dedans, ce nouvel album s'inscrit vraiment parmi les meilleurs albums du groupe depuis le nouveau millénaire.
En plus de cela, ils ont également su adapter leur logo à leur imagerie du moment, ce qui est aussi une des particularités d'Helloween depuis un petit moment maintenant.
Ce n'est pas pour rien que ce groupe existe depuis plus de 25 ans, c'est qu'ils ont encore quelque chose à dire dans le metal et on aura beau dire, c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes de potiron.