Diary About My Nightmares - "Forbidden Anger"
De l'autre côté du Rhin, il existe aussi une scène death metal underground avec quelques groupes intéressants. Dans une sorte de juxtaposition parallèle, Diary About My Nightmares est un peu à l'Allemagne ce que Dylath Leen est à la France.
Crée en 2001, avec un premier album « Vermächtis » sorti en 2006, c'est l'année de la confirmation pour Diary About My Nightmares, qui nous sort son deuxième album.
La comparaison avec Dylath Leen réside dans le fait que leur front singer est une femme avec une voix loin des douceurs symphoniques auquel peut prétendre leur statut majoritaire mondial. Mais également dans le fait que ce groupe, à l'instar de Dylath Leen est de la trempe des coriaces et ne se laisse pas démonter par le moindre obstacle néfaste au développement de leur carrière. Ayant bénéficié également de pas mal de présence à de nombreux concerts ainsi que quelques tours dans pas mal de pays européens,
D.A.M.N est relativement jeune mais leur death metal propose des parties agressives, rapides et mélodiques tout en conservant un aspect rugueux et old school. On retrouve des passages foutrement roots sur « Deathinfection », tandis qu'à d'autres moments ils préfèrent jouer la carte d'un death/thrash plus simple mais efficace dans la mélodie avec « Unt la bu Tnal », morceau qui fait démarrer l'album plutôt sur une tonalité plus légère, presque death mélodique. Alors que le reste de l'album est beaucoup plus en osmose avec du death old school.
Les trois quarts des chansons sont intéressantes à l'écoute, le petit truc qui lasse progressivement c'est que leur chanteuse, même si elle a une bonne voix death, n'arrive pas à changer de timbre et à proposer autres chose que son chant guttural linéaire. Il aurait peut-être fallu exploiter d'autres horizons vocaux pour ne pas
donner cette impression de monotonie sur une certaine longueur. C'est constat qui se fait sur l'écoute prolongée de l'intégralité de l'album, ce genre de problème n'arrive pas à l'écoute individuelle des titres, mais d'une seule traite, cela peut lasser facilement comme chant.
Indépendamment de ça, D.A.M.N sait y faire pour amorcer de la rythmique couillue, en plaçant souvent des solos très mélodiques comme sur « Ewigkeit ». On a la sensation que même si le groupe exploite une conduite très death groovy, ils aiment tout de même y inclure des passages harmonisés pour adoucir leur sauvagerie et s'évader dans des passages plus mélo.
Produit par Jacob « Batten » Hansen (Illdisposed) et mixé par Ziggy au Zigsound Studio (Behemoth, Illdisposed, Mercenary, Hatesphere....), ce « Forbidden Anger » bénéficie d'un son propre et proportionné.
L'aération de l'album est quelque chose qui semble couler de source pour D.A.M.N car pour justement laisser un peu de marge à l'auditeur, ils ont inclus un instrumental « First class suicide ». Il s'agit ici d'un album honorable avec des morceaux plus ou moins attractifs, mais qui dans l'ensemble sait se faire apprécier. Le meilleur de ces 10 morceaux sera sans doute « Forbidden Anger », dont le titre a été choisi pour illustrer l'album, parce que ce morceau réunit à lui seul toutes les caractéristiques de D.AM.N de la mélodie, de l'inventivité, des passages rapides; suivi de près par « Hall of fame ».
Pour terminer je dirais que si D.A.M.N continue de s'améliorer et de persévérer, il y a pas cher à parier qu'ils puissent agrandir leur notoriété en Allemagne...