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Chronique et review de l’album Fields of Suffering de Demented.

Demented

"Fields of Suffering"

(autoproduction - 2010)

pochette de l’album Fields of Suffering de Dementedimage élargie – pochette de l’album
Demented - "Fields of Suffering"
Timidement mais puissamment, Demented avance à pas feutrés dans le monde cruel du death metal. Ce groupe bordelais ne fait pas particulièrement parler de lui, pourtant inspiré par de bonnes muses lucifériques : leur premier album mérite une place honnête parmi les nouveautés qui valent le coup d'être au dessus de la pile. En effet après une demo relativement passée inaperçue, le quintet a décidé de mettre les petits plats dans les grands et de se lancer dans l'aventure d'un premier album.
Ce nouveau chakra (eh oui, au lieu de dire galette, ceci sera ma nouvelle formule, un peu de néologisme à tendance historique ne fait pas de mal, un chakra dans l'Inde ancienne désignait un disque de metal, et ce n'est pas le cas ici non ? C'est même du death metal !!!), produit et mixé par Mathieu Pascal (Gorod) nous offre un death metal de grizzly, bien bourru guidé par un vocaliste plus que performant avec une voix de barbare en rut, j'ai nommé Nessim. Un chanteur qui soit dit en passant, avait décidé de quitter le groupe pour raisons personnelles, mais qui par le plus grand des hasards, nous revient en force dans le groupe pour repartir de plus belle... Bref, Demented est un jeune groupe, mais leur death metal prend une facette plus que mature dans son agressivité et sa puissance, ce qui pallie certainement le manque maladroit occasionnel d'originalité dû à cette jeunesse. Mais ceci est largement comblé par des grosses rythmiques poilues qui pilonnent sévèrement les oreilles obligeant la nuque à se mouvoir d'elle-même sans que l'on puisse en contrôler les muscles.
En effet, bénéficiant d'un son malgré tout savamment dosé pour donner aux atmosphères plutôt sombres une densité explosive, ce « Fields of suffering » doit sa puissance également à un mastering réalisé par Scott Hull qui n'est autre que le guitariste du groupe de grindcore américain ultra renommé Pig Destroyer.
Alors partant de cet avantage certain avec une prod signée Mathieu Pascal, il en aurait été malvenu d'avoir un résultat pauvre en impact perforateur.
Cet album reprend parmi ses douze titres, trois morceaux issus de la première démo, dont l'un d'entre eux, « Vision of chaos », se voit bénéficier d'un guest en la personne de Jack Oleg, du groupe Evil Country Jack. Mais ce n'est pas le seul guest de la partie puisque non content d'avoir enregistré et mixé l'album Mathieu Pascal rejoint le groupe l'espace d'un morceau instrumental nommé « Beyond Disorder ».
L'écoute de cet album se fait dans une bonne prise en main, avec certains morceaux bénéficiant d'introductions malsaines comme l'entrée en matière « Troubles » qui ouvre le chemin glauque, humide et torturé que propose la thématique de l'album.
Les morceaux sont tous dans une même veine, un death metal relativement old school, standardisé par des titres redoutablement trapus grâce à une batterie réellement efficace dans la brutalité mais aussi dans la technique, une basse vrombissante et des guitares techniques également, à la manière d'un Arsis parfois (« Sacrifice »).
Entre matraquage intensif extrêmement roots et old school de « The mirror » et riffs un peu plus modernes tout aussi rentre dedans malgré tout de « To the death » et autre « Voices », je lui préfère la deuxième partie de l'album avec les morceaux « My emptiness », plus brutal death et chaud à se faire frire le prépuce sur le trident de Belzebuth dont le solo nous emmène aux portes des grands noms du death ricain, avec aussi « Visions of chaos », dont l'atmosphère délivrée tient plus de la torture mentale et psychologique que du poutrage en règle, avec un « They live » aux pull-off Cannibaliens, et enfin « White room » d'une brutalité violente presque grind. Enfin l'album se termine sur une dernière touche lugubre avec une outro « Cephalic rupture » dans la tonalité musicale de l'artwork de l'album, sombre et crasseuse.
Un artwork réalisé par 3-crosses design, qui, encore plus prononcé que ce qui avait été présenté pour la démo offre à Demented une signature visuelle facilement reconnaissable. Quelque chose de personnel et dérangeant à souhait…Donc sans être l'album du siècle et plus raisonnablement de l'année qui vient de s'écouler, « Fields of suffering », se hisse à une place honorable dans le top 50 des productions de metal extrême de 2010. On découvre un death metal efficace qui peut faire son bout de chemin sur les platines... à vous de voir.

Arzhu Decibels Storm - décembre 2010
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