Carnophagist / Kokobizarrsium / Urines / CID - "4 Ways to Piss Blood"
Comme bon nombre de productions underground qui inondent le marché du grind core, voici un petit split des familles pour découvrir quatre groupes on ne peut plus violents et même parfois étranges. Loin des clichés et des productions en grandes pompes, ce split s'adresse aux amateurs d'une musique intense, sans être regardant en ce qui concerne la production. En effet si le son n'est pas celui que l'on peut avoir aujourd'hui dans la recherche continuelle de la puissance claire et limpide, le but n'est pas ici de se déclarer meilleur son du siècle.
Non la particularité de ce split est qu'il s'agit tout simplement de quatre one man band où leurs géniteurs qui viennent des quatre coins de l'Europe créent des atmosphères extrêmes dans un esprit très old school, et proche de ce qu'il y avait au milieu des années 80's.
Vous n'aurez pas le temps de vous lasser, car la durée de ce split est relativement courte, à peine 32 minutes pour une succession de morceaux qui atteignent aisément un total de 42 titres. Alors vous savez d'ores et déjà qu'il s'agira plus de musique indépendantes aux contours grind noise et brutal death gore.
Carnophagist vient d'Italie et occupe la première place. Neuf morceaux. D'ailleurs ce projet est certainement mon préféré des quatre pour envoyer du brutal death grind condensé agrémenté de vocaux ultra pitchés et gore à souhait. Mais ce qui m'a interpellé c'est surtout cette capacité à inclure certains samples de films gore de serie Z pour ambiancer tout ça. Le meilleur titre est : « implacable cannibalism », une orgie goresque dans le déguelis vocal, accompagné par un départ quasi thrash pour durer 1'09 mn sur du blastage de bar, avec deux trois ponts excellents. Carnophagist se paye même le luxe d'écrire un morceau où l'ambiance se fait plus atmosphère de film d'horreur italien des années 70's sur « gay cadaveric sodomy ».On termine sur un sample issu certainement des films de Freddy Krugger avec la comptine que chantaient les enfants, suivi d'une sauvagerie destructrice.
Kokobizarrsium vient de Suède et comme son nom l'indique, la bizarrerie c'est son crédo ; Dans un registre vocal encore plus gore et pitché que son prédécesseur, on a l'impression que celui se noie dans une bulle verdâtre et purulente issue d'une mixture dont seule la créature du marais en connait le secret. Les lignes vocales ressemblent plus à un râle de fin de vie emmitouflé dans du liquide plus qu'opaque. Son créateur envoie plus du bois sur du brutal death ultra comprimé accompagné de samples nettement plus orientés cul.
Cela donne quelque chose de très lourd à digérer. Son originalité réside dans le titre « Cranofacial dysostosis » qui fait quelques 30 secondes.
Voici le tour de Urines, projet français de Morggen de Carnal Grocery, où l'on retrouve des titres tirés de la démo « Natters... Tastes », un grind noise plus indus que les autres projets présents sur ce split où ce sont plus les atmosphères qui sont mises en évidence, avec des samples torturés notamment sur des morceaux comme « Dross » ou « Grade ». Le contenu de la musique d'Urines vient saccager l'oreille interne avec pas mal de sons suraigus tant sur la guitare que les vocaux. Si vous vouliez explorer l'intérieur d'une machine industrielle avec la complexité de ses engrenages, Urines pourrait en être votre hôte le plus adapté à la situation. Meilleur titre: Intern parce que la basse indépendamment de l'orgie bruitiste derrière mais ordonnée, vient nous guider l'attention comme le fil d'ariane avec le minotaure au cul. On a l'impression d'être devant le décollage de la navette spatiale US, en ayant oublié les bouchons antibruit.
Pour terminer on finit avec C.I.D, originaire de Sardaigne qui débute son tour de force avec une intro plus atmosphérique de death/grind pour mieux nous dérouter. Parce que finalement on rejoint largement les intonations de Carnophagist avec du « pitch au ma pitch vient que je te fume » sur les vocaux, des guitares concentrées à balancer du brutal death gore intense et comprimé. Mais rassurez-vous même au format mp3, vous aurez beau le transformer au format wav, ça restera toujours autant comprimé musicalement.
C.I.D, comme ses trois autres compères, aiment à utiliser des samples, et encore plus que Carnophagist, il vient chercher énormément d'introductions dans les films d'horreur et gore de serie B. ça pose le décor sur les quelques titres de C.I.D, bar à fond, quitares graisseuses au graillon tremblant, et morceaux ultra courts.
« Decompose » tient le maillot jaune parmi les titres de C.I.D., mais c'est l'outro de « Rancid orgasm » qui vient clore ce split d'une manière quasi Mortiisienne...
Le scenario est développé, maintenant avis aux amateurs...