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Chronique et review de l’album Sweet Angel Dust de Arcania.

Arcania

"Sweet Angel Dust"

(great dane records - 2010)

pochette de l’album Sweet Angel Dust de Arcaniaimage élargie – pochette de l’album
Arcania - "Sweet Angel Dust"
C'est plutôt pas mal pour un groupe français d'atteindre le cap des dix ans, même si avec les années Arcania n'a sorti qu'un seul album avant celui-ci. Mais on ne respecte pas plus un groupe parce qu'il a sorti des tonnes de productions, on respecte un groupe par sa capacité à écrire des chansons qui nous font chavirer l'âme, qui nous font nous péter les cervicales et démembrer le squelette.
Arcania a survécu à tous ses problèmes et à toutes ses épreuves qui lui ont donné certainement encore plus l'envie et la hargne de poursuivre des efforts mérités. On les retrouve donc maintenant avec ce deuxième album « Sweet Angel Dust » sorti tout fraichement chez Great Dane, certainement là aussi un des meilleurs labels français en terme de flair. Vu qu'on ne le dira jamais assez mais la quasi totalité des groupes issus de cette écurie sont plus que talentueux, malgré les moyens plus restreints que certains autres labels hexagonaux aux reins solides, Great Dane surprend à chaque nouvelle signature.
Enfin l'heure n'est pas aux éloges de Great Dane mais plutôt à celles de Arcania.
Le combo bien que déjà talentueux par ses membres, peut se prévaloir d'avoir en son seing Nico jeune prodige de la guitare officiant maintenant également chez Gorod, me rappelant sincèrement un certain Chuck Schuldiner tant dans sa manière de jouer que dans ses mimiques sur scène. Et c'est dans un style majoritairement inspiré par un thrash mélodique et mélancolique que Arcania a choisit sa propre voie.
La force la plus évidente à la première écoute de l'album, réside dans le chant de Cyril. Ce dernier possède un registre très intéressant bien mis en avant par des vocaux doublés voire triplés en chant clair ce qui donne une tessiture particulière aux lignes vocales. C'est quelque chose qui surprend immédiatement sur le premier titre « Sweet angel dust », portant le nom de l'album en guise d'ouverture. Ce chant particulier suivra les mélodies tout au long de l'album, permettant aux chansons de se gonfler tri-dimensionnellement durant l'écoute et même s'il abandonne parfois cette manière de chanter pour s'aventurer de rares fois vers des grunts, son timbre possède une véritable signature vocale à mi-chemin entre celle de Hetfield de Metallica et Billy de Testament. Il est vrai.
A cela, il faut mentionner qu'une fois de plus c'est David Potvin (Lyzanxia) qui aura les éloges pour la mise en valeur de cette voix, ainsi que des guitares puissantes, vu que c'est avec lui qu'a été enregistré cette album entre le Karma Studio et le Dôme Studio.
Mais tout n'est pas seulement dû à la voix de Cyril et à cette grosse production. Et même s'il en est l'auteur principal, la musique de Arcania est un tout qu'il faut prendre dans son ensemble. Ils arrivent à donner à leur thrash mélodique cet aspect enjoué et enjôleur qu'on en arrive difficilement à décoller l'oreille en se disant à chaque passage changeant « oh... ah ouais... Mmm la ça pète... Trop bon le passage... ».
« Sweet Angel Dust » est un album qui charme par ses longueurs de chansons, certaines dépassant allègrement les six minutes on se laisse facilement séduire par les rythmiques toujours très violentes mais pleine d'amertume. C'est aussi ce qui donne à la musique de Arcania cette particularité unique en comparaison aux autres groupes de thrash mélodique. Les morceaux des Angevins ont cette singularité d'être progressifs tout en étant violents d'une part mais surtout de posséder une large tendance à la mélodie nostalgique. Ainsi on se retrouve même parfois à la frontière en le thrash et le death mélodique, notamment sur « No End », où les accélérations sont légion et que la batterie augmente d'un cran dans la rapidité et la puissance.
Mais cette longueur de morceaux peut également desservir quelque part la musique d'Arcania parce que si elle permet de s'extasier sur des refrains racoleurs, elle a d'autres fois tendance à trop faire durer la chose dans la répétition inutile de passages déjà assimilés.
Les refrains sont important chez Arcania, c'est ce qui permet de rester en tête comme celui de « Memento » des tournures de phrases avec des intonations bien choisies pour que le morceau devienne un repère tout tracé durant l'écoute de l'album.
Le dernier morceau « My Funeral » manifeste véritablement cette volonté d'assimiler dans leur musique ce côté très spleenant qu'on accorde habituellement à des groupes de doom, plus qu'à des groupes de thrash.
Bizarrement, à contre sens de tout courant actuel là aussi, la pochette de « Sweet Angel Dust », en totale adéquation avec la poésie et la souffrance musicale de cet album, se révèle être plus une œuvre à part entière qu'on découpe et observe comme une toile impressionniste.
Entre thrash traditionnel terriblement mélancolique, où une des influences constatées par l'unanimité se révèle être Metallica parmi d'autres, et inventivité du nouveau millénaire, Arcania possède une flamme d'une intensité irréelle capable d'illuminer des années de compositions et de brûler éternellement, une flamme décelable par celui qui se donne la peine de gravir les marches de leur montagne de tourment...

Arzhu Decibels Storm - décembre 2010
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