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Chronique et review de l’album One Second Before de Anachronia.

Anachronia

"One Second Before"

(great dane records - 2010)

pochette de l’album One Second Before de Anachroniaimage élargie – pochette de l’album
Anachronia - "One Second Before"
Six ans après une première production, « The Endless Agony » dont peut-être pas beaucoup de monde en a écouté la teneur, Anachronia revient enfin sur le devant de la scène.
Le line-up s'est modifié, et surtout le groupe accueille en ses rangs maintenant Vincent Vercaigne d'Amartia.
Alors beaucoup moins goth et mid-tempo qu'à l'époque, Anachronia s'est muni d'une artillerie plus lourde musicalement pour emprunter une direction plus metallique avec un esprit metal mélodique aux guitares plus tranchantes.
En effet indépendamment d'un gros son qui tâche (malgré, tout de même une batterie qui a tendance à être beaucoup trop forte pour l'écoute au casque, notamment sur la grosse caisse et encore plus quand elle s'emballe sur de la double où l'on n'entend plus que ça), Anachronia propose une musique sans étiquette qui jongle avec un peu tout dans un registre mélodique. Ils ont nettement accéléré le tempo, pris de l'agressivité à en revendre et donné à leur musique plus de hargne qu'on avait pu leur trouver sur « The Endless Agony ».
Le premier morceau n'est pas très représentatif, sans doute par son côté trop influencé par un Theatre of Tragedy des premiers temps, renforcé par les vocaux de Fay proches de ceux de Liv Christine, et ce malgré des tentatives folk aux aspérités galactico-excentriques comme sait l'être Bal-Sagoth. Sans doute séquelles de la production précédente.
Je lui préfère de loin « Chimaira Builders » plus épique. Mais ce côté folk ressort relativement souvent épisodiquement tout au long de l'album donnant ainsi une couleur plus cohérente avec les choix disparates que peut faire le groupe dans ses orientations musicales. Cette facette folk, restera le fil conducteur qui relie et assemble les douze morceaux de l'album.
Car en effet les chansons se suivent et ne se ressemblent pas, ceci dit ce n'est pas un mal, et deviendrait plus facilement un atout. Mais il est vrai que si « Inflamed » ressemble à quelque chose de metal folk melodique, où s'alternent passages quasi symphoniques et d'autres plus violents, « Last prayer » composé de deux parties dont la première est presque poétiquement correcte, tandis que la deuxième se rapproche de groupe à la Turisas en plus velu, nous offre des goûts beaucoup plus intéressés par le death mélodique.
Alors Anachronia joue formidablement bien cette facette sans appartenance à tel ou tel monde, flirtant entre le death, le thrash, et surtout le gros motoculteur efficace, « What dreams may come », fait office de balade de paladin qui se fait conter ses exploits au coin du feu d'une vieille auberge vieillissante au milieu d'un bois brumeux. A la manière d'un Amorphis, Anachronia accroche l'auditeur avec une facilité déconcertante.
Lorsque brutalité de rythmiques rime avec complaintes folkloriques, Anachronia nous offre un panel de riffs et de chansons où se succèdent accélérations et mélopées aux ordres de vocaux eux mêmes guidés par des affrontements de voix féminines et de growls death virilement responsables.
Friands des morceaux en deux parties, on remet le couvert avec « You were wrong », titre largement en dessous de ses compagnons de sillons.
Avec quelques temps morts sur « The least » et « Sekhmet » on termine l'album sur une touche magnifique avec « Epitaph ». Quoi de mieux que de terminer cet album sur un épitaphe. Titre acoustique bigrement superbe où la majesté des cordes vocales de Fay nous berce doucement vers une mort certaine tandis que doté d'une originalité rare, la voix gutturale de Zwayn vient donner la réplique à cette dernière sur une continuité de guitare acoustique toujours soutenue, et enfin terminer sur un orage dont le déluge par contre aurait pu être largement plus court pour ne pas faire durer la chanson inutilement jusqu'à 13 minutes, comme s'il n'y avait pas suffisamment d'inondations...
En tous les cas « On second before » fait oublier « The endless agony » et donne à Anachronia des lettres de noblesse pour pénétrer dans la cour du roi. Accompagné par un artwork lui aussi relativement magnifique, cet album mérite toutes la attentions du monde...

Arzhu Decibels Storm - décembre 2010
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