Agrypnie - "16[485]"
Pas fâché d’assister à la suite des aventures soniques de ces Allemands qui m’avaient impressionné avec leur précédent disque sorti en 2009. Petite réserve introductive : pourquoi une telle proximité dans la sortie de ces deux albums ? Le présent disque offre-t-il un contenu véritablement nouveau ou s’agit-il de morceaux contemporains de ceux du premier ? La réponse la plus idoine semble être « on s’en fout »… Certes, mais j’aime quand même connaître ce à quoi je suis confronté. Ceci étant, le livret semble répondre à ma légitime (si, si…) interrogation puisqu’il mentionne une composition en 2008-2009.
Ceci étant énoncé, force est de constater (ceci était ma contribution au concours de la tournure la plus merdique de l’année…) que les huit longs titres (plus une intro et une outro) qui composent ce disque sont joliment troussés et que sur un registre de base heavy et lancinant, ils savent apporter une plus value moderne au travers d’éléments tels que de discrets claviers et des leads prenants. Pour être tout à fait honnête (bah voyons…), la longueur des morceaux me gêne tout de même quelque peu car certaines parties centrales s’avèrent redondantes lorsqu’elles consistent en des phrasés heavy un peu patauds. En revanche, les parties atmosphériques, car il y en a, sont toujours aussi plaisantes avec un côté quasi-pagan qui vient donner au disque une dimension originellement insoupçonnée. En revanche, les fins de morceaux en fading, ça ne devrait plus exister, surtout de la part d’un groupe aussi doué pour la composition. Si mes souvenirs sont exacts, ces deux points négatifs n’existaient pas sur le précédent opus, peut-être parce qu’à l’époque, le groupe pondait des titres globalement plus courts, étant observé que j’étais cependant de ceux qui les exhortaient à explorer la voie de longueur. Evidemment, ce n’est pas en raison de ce souhait, dont ils se foutent royalement à supposer même qu’ils en aient eu vent ce dont je doute, que les mecs d’Agrypnie donnent aujourd’hui dans le morceau long, mais je note quand même que visiblement, ils ne sont pas encore tout à fait capables d’assumer le paramètre « durée » dans son intégralité. Cette réserve ne remet nullement en cause ni la science sonore du groupe, ni sa faculté à créer globalement de bons morceaux, mais je suis tout de même un peu déçu qu’il n’ait pas pris le temps de plus peaufiner son ouvrage.